La Chanson de Roland/Léon Gautier/Édition critique/1872/Introduction/Auteur

De Wicri Chanson de Roland

De l’auteur de la chanson de Roland


IX. — de l’auteur de la chanson de roland. — en quel pays
en quel dialecte a-t-elle été écrite


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Avant de dire ce qu’était l’auteur du Roland, il faut montrer ce qu’il n’était pas. Or, des deux attributions qui ont été hasardées jusqu’ici, la première est radicalement fausse ; la seconde paraît très-douteuse. On a fait tour à tour honneur de notre chef-d’œuvre à un certain Gilles, et à ce Turoldus qui est nommé dans le dernier vers de la Chanson. Discutons ces deux systèmes.

On lit au milieu de notre poëme ces quatre vers[1], bien faits pour fixer l’attention des érudits : Ço dit la Geste e cil ki el camp fu, — Li ber (seinz) Gilie por qui Deus fait vertuz — E fist la chartre el muster de Loüm : — Ki tant ne set ne l’ad prod entendut. Le mot seinz du second vers n’est pas dans le manuscrit, et a été restitué d’après les manuscrits de Venise et de Paris. Restaient donc ces trois mots : li ber Gilie, qui induisirent en erreur M. P. Paris[2] et quelques autres critiques. À tout prendre, il ne pouvait être question dans ce passage que d’une chronique ou de chartes dont notre poëte se serait servi, et le poëme lui-même n’était aucunement en litige. Mais il est trop évident qu’il s’agit ici d’une de ces fausses citations qui sont trop communes, hélas ! chez tous nos trouvères, et qu’ils se permettaient trop aisément pour attester leur véracité et capter la confiance de leurs lecteurs. Saint Gilles, bien qu’il ait en réalité vécu sous Charles Martel, a été mêlé par la tradition à la légende de Charlemagne. C’est lui qu’une voix céleste instruisit, dit-on, de ce grand péché que le fils de Pépin avait criminellement caché. Il faut, d’ailleurs, le considérer comme le grand thaumaturge du VIIIe siècle : les mots por qui Deus

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fait vertuz sont la traduction de ces paroles liturgiques que nous avons citées ailleurs : Ægidius miraculorum coruscans virtutibus[3]. Dans la Karl Magnus’s Kronike, qui est le résumé populaire en langue danoise de la Karlamagnus saga islandaise, le nom de saint Gilles est mêlé à l’énumération des prodiges qui annoncèrent la mort de Roland. « Il se fit aussi obscur que s’il eût été nuit. Saint Gilles dit que ce miracle arrivait à cause de Roland, parce qu’il devait mourir ce jour-là[4]. » On voit, par tout ce qui précède, que l’intervention de saint Gilles dans notre poëme est absolument légendaire...

Passons à Théroulde.

M. Génin n’a pas craint d’imprimer en gros caractères, sur la première page de son édition du Roland : La Chanson de Roland, poëme de Théroulde. Il s’appuie sur le dernier vers de notre poëme : Ci falt la geste que Turoldus declinet, et part de là pour attribuer notre chanson à un certain Théroulde, bénédictin de l’abbaye de Fécamp[5], auquel le roi Guillaume, après la bataille d’Hastings, donna l’abbaye de Malmesbury, qui fut transporté en 1069 à celle de Peterborough et mourut en 1098[6]. Que ce Théroulde fût un moine médiocre et un homme énergique, je n’en doute pas, et M. Génin n’a pas eu de peine à consacrer vingt pages très-animées à cette intéressante biographie. Mais que l’on puisse, en faveur de ce Théroulde, comme auteur de notre Roland, alléguer seulement un centième de preuve véritable et directe, c’est ce qu’on ne fera point. M. Génin n’essaie que d’un seul argument : « Dans l’armoire aux livres de la cathédrale de Peterborough, il existait, dit-il, deux exemplaires de la Guerre de Roncevaux en vers français. » Et il ajoute : « Comment ces manuscrits se trouvaient-ils là ? Apparemment ce n’étaient pas les moines saxons qui les y avaient fait venir. N’est-il pas plus croyable qu’ils avaient été

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apportés et mis dans ce dépôt par l’abbé Théroulde, comme son œuvre ou plutôt celle de son père, le précepteur de Guillaume le Conquérant[7] ? » C’est là tout au plus une présomption : ce n’est pas une preuve.

Nous ferons tout d’abord observer que M. Génin a peut-être mal compris le dernier vers de notre poëme, et nous le remettons à dessein sous les yeux de notre lecteur : Ci falt la geste que Turoldus declinet. Quatre fois seulement[8], dans la Chanson, notre poëte parle de « la geste, » et il en parle toujours comme d’un document historique qu’il a consulté et dont il invoque le témoignage en même temps que celui des chartes et des brefs. Qu’était-ce donc que cette « Geste », qui est plus explicitement appelée par notre poëte « geste Francor » ? C’était sans doute une plus ancienne Chanson ; c’était peut-être une Chronique, plus ou moins traditionnelle et écrite, comme le fragment de la Haye, d’après un poëme antérieur. Toujours est-il qu’on la met sur le compte d’un nommé Turoldus. C’est de cette geste enfin, et non pas de notre poëme, que Turoldus serait l’auteur. Notre poëte, ayant terminé sa chanson d’une manière un peu brusque, veut s’en expliquer auprès de ses lecteurs : « C’est ici, dit-il, que me fait défaut[9] la geste de Turoldus, cette geste dont je me servais. » Voilà une explication nouvelle de ce vers tant discuté, et nous la croyons digne de quelque attention.

Mais, même en admettant que ce mot « geste » s’applique à notre poëme, que de doutes, que de ténèbres encore ! Cet autre mot : declinet, est malheureusement des plus obscurs. Oui (comme nous l’avons dit ailleurs)[10], « declinet[11] signifie : quitter,

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Modèle:Tiret2, finir une œuvre, ou bien encore, en grammaire, conjuguer un verbe, et, par extension, raconter tout au long une histoire, une geste, etc. Tels sont les deux sens principaux de ce vocable français qui, comme le latin declinare, a été employé assez vaguement en des acceptions assez diverses. La première de ces deux significations nous paraît la meilleure. Qu’en conclure ? Il est possible qu’un Turold ait achevé la Chanson de Roland. Mais est-ce un scribe qui a achevé de la transcrire, un jongleur qui a achevé de la chanter, un poëte qui a achevé de la composer ? Tout au moins il y a doute. »

Rien n’est, d’ailleurs, plus commun que ce nom de Theroulde, Therold, Touroude. M. Génin l’avoue de fort bonne grâce, et M. F. Michel en a cité de nombreux exemples en Angleterre et en Normandie[12]. Le fameux abbé de Peterborough[13] n’a donc pour lui, au milieu de tant d’homonymes, que ces deux manuscrits de Roncevaux trouvés dans l’armoire de la Cathédrale de Peterborough. Il n’y a point là matière à certitude, et ce fait, encore un coup, peut fort naturellement s’expliquer de toute autre façon[14].

À défaut d’un nom certain, il serait tout au moins utile de connaître le pays où fut composée la Chanson...

Le texte d’Oxford est certainement écrit dans le dialecte normand, et sa langue n’est mélangée d’aucun élément anglo-

saxon. Mais on peut toujours supposer (bien que ce soit ici fort improbable) que le dialecte d’un manuscrit est le fait du copiste, et non point de l’auteur. C’est dans le fond, et non dans la forme de la Chanson, qu’il convient donc de chercher ici quelque lumière...

Je ne sais si je suis le premier à remarquer la place considérable qu’occupent, dans notre poëme, la fête, l’invocation, le souvenir de Saint-Michel du Péril[15]. Il s’agit ici, comme je l’ai démontré ailleurs, du fameux Mont-Saint-Michel, près d’Avranches, et de la fête de l’Apparition de saint Michel in monte Tumba, qui se célébrait le 16 octobre. Que cette fête se soit, comme l’avance Mabillon, « célébrée jadis dans toute la seconde Lyonnaise, dans un nombre considérable d’églises et jusqu’en Angleterre, » je le veux bien. J’ajouterai même que ce très-célèbre pèlerinage se trouve mentionné en d’autres romans ; que dans Acquin, on voit Charlemagne y aller faire ses dévotions, et que, dans les Lorrains, on lit ces mots : « Du cap de Saint-Vincent au mont Saint-Michel et à Germaise sur le Rhin[16], » qui servent à indiquer une étendue considérable. Mais j’insiste sur le rôle bien autrement important que joue le mont avranchin dans notre vieille Chanson. Il n’y est pas cité une fois en passant, et comme par hasard. C’est à la fête de saint Michel de Péril[17] que Charles, dans une cour extraordinaire, doit recevoir l’hommage et la conversion de Marsile. Telle n’est point la date que nos autres romans fixent aux Cours plénières de Charlemagne et aux grandes solennités royales. Le 16 octobre ! Il n’y a rien là qui rappelle les Champs de Mars ou de Mai ; rien qui ressemble à ces cours de Pâques ou de la Pentecôte dont il est tant de fois question dans nos vieux poëmes. Le 16 octobre ! On ne trouverait pas cette date une autre fois dans toute notre Épopée. Je passerai rapidement sur ce vers : De saint Michel de Paris jusqu’as Seinz, que je

Modèle:Tiret2 de lire : De saint Michel del Peril jusqu’à Reins. Mais je veux m’arrêter à ce moment le plus solennel de toute notre Chanson, et qui en est vraiment le centre… Roland va mourir, Roland meurt. Auprès de cet agonisant sublime, qui s’abat ainsi du haut du ciel ? Ce sont les Anges, et, le premier de tous, c’est saint michel du péril.

Ce dernier trait me paraît décisif. Il n’y a qu’un Avranchin qui soit capable de donner tant d’importance à un pèlerinage, à une fête, j’allais dire à un saint de son pays.

Suivant nous, la Chanson de Roland est l’œuvre d’un poëte normand[18], du pays d’Avranches.

Et tout nous porte à croire que le dialecte normand[19] de notre texte d’Oxford est le dialecte avranchin[20].



  1. Vers 2,095-2,098.
  2. Histoire littéraire, XXII. Notice sur la Chanson de Roland, pp. 727 et suivantes.
  3. V., pour plus de détails, la note du v. 2,096.
  4. Édition de Copenhague, en 1867, p. 130.
  5. Ou à son père, précepteur de Guillaume le Conquérant.
  6. La Chanson de Roland, poëme de Théroulde, Introduction, p. lxxv-lxxxiii.
  7. La Chanson de Roland, poëme de Théroulde, Introduction, p. lxxxiv.
  8. A. Vers 1,684, 1,685 : « Il est escrit es cartres e es brefs, — Ço dist la geste, plus de iiii. millers. » — B. Vers 2,096 : « Ço dist la geste, e cil qui el camp fut, — Li ber (seinz) Gilie… » — C. Vers 3,742-3743 : « Il est écrit dans l’anciene geste — Que Carles mandet humes de plusurs teres. » — D. Vers 3,262 : « Geste Francor xxx. escheles i numbrent. »
  9. Tel est le sens littéral de falt qui, en un sens plus large, est traduit par « finit ».
  10. Épopées françaises, t. II, p. 391.
  11. V. Forcellini ; Raynouard, au mot clin ; Ducange, etc.
  12. Chanson de Roland, 1Modèle:Re édition, Introduction, pp. vii-viii. Encore aujourd’hui ce nom est très-commun dans les départements de la Manche et du Calvados (Thouroude à Saint-Lô, Theroude à Granville, Thouroude à Orbec, à Vire, à Saint-Jean-le-Blanc, etc. etc.). — M. F. Michel cite également (pp. 218, 219,) un grand nombre d’exemples pour prouver combien il était usuel d’employer des noms latins dans un texte roman. — Nous ajouterons que « Turoldus » est un nom unique, et que, l’usage des deux noms (noms « de baptême et de famille ») n’ayant commencé qu’à la fin du xie siècle, nous avons ici un argument de plus en faveur de l’antiquité du Roland.
  13. « Ou son père. »
  14. Le Roland n’est pas, suivant nous, l’œuvre d’un clerc, mais d’un soldat. Nous avons ailleurs développé cette idée qui, si elle est vraie, n’ajoute pas de probabilités au système de Génin. (Épopées françaises, t. I, pp. 161 et ss. — L’Idée religieuse dans la Poésie épique au moyen âge, pp. 7, 19 et suivantes,) etc.
  15. V. la note du vers 37.
  16. Garin le Loherain, traduction de P. Paris, dans la Collection Hetzel, p. 184.
  17. Vers 37, 53, 152.
  18. Nous disons « un poëte », et non pas deux. M. Th. Müller, dans cette Introduction que nous attendons depuis si longtemps, doit, — dit-on, — discuter l’hypothèse de la rédaction de notre Chanson par deux auteurs, ou plutôt par deux scribes différents. Nous avons nous-même passé de longues heures à contrôler cette hypothèse, qui décidément n’a, suivant nous, rien de fondé. En ce qui touche « deux auteurs », la supposition est tout à fait inadmissible. Il suffit, en effet, de lire notre vieux poëme pour être convaincu de sa profonde unité littéraire. Restent les « deux scribes ». Nous avons choisi un certain nombre de mots typiques pour constater s’ils étaient écrits d’une façon uniforme dans telle partie bien déterminée du manuscrit, et, d’une autre manière également constante, dans tel autre endroit de la Chanson. Il n’en est rien, et d’un bout à l’autre du texte d’Oxford, l’orthographe est également fantaisiste. C’est ce que nous avons constaté pour les mots suivants : Caeignables, vers 183 et 1,826, chaeines, vers 2,557, et caeines, 3,735. ═ Caeir, cadeir, vers 383, 578 ; chaïr, chet, etc., vers 769, 981, 1,064, 1,267, 1,356, 1,426, 1,509, 1,981, 1,986, 2,034, 2,082, 2,220, 2,231 ; caïr, 2,269 ; chaïr, 2,536, 2,825 ; caïr, 3,453, 3,551 ; chaïr, 3,574, 3,720, 3,881, 3,925 ; ═ Chalcer, 2,678, et calcez, 3,863. ═ Chelt, 227 ; calt, 1,405, 1,806 ; chelt, 2,411. ═ Cambre, 2,332, 2,593, 2,709, chambre, 2,826, 2,910, cambre, 3,992. ═ Champ, 865, camp, 922, 1,260, 1,273 ; champ, 1,338, camp, 1,468, 1,562, 1,626 ; champ, 1,782 ; camp, 1838 ; champ, 1,869, camp, 2,230, 2,244 ; champ, 2,434 ; camp, 2,439 ; champ, 2,779 ; camp, 3,147 ; champ, 3,512 ; camp, 3,968. ═ Cançun, 1,014 ; chançun, 1,466, 1,474, 1,563. ═ Capele, 52 ; chapele, 2,917 ; capele, 3,744. ═ Carles, Carlun, Carlemagne, 1, 16, 28, 52, 70, 80, 81 ; Charles, etc., 94, 156 ; Carles, 218 ; Charles, 370 ; Carles, 488, 522, 566, 578, 643, 655, 731, 765, 905, 1,000, 1,172, 1,179 ; Charles, 1195 ; Carles, 1,207, 1,234 ; Charles, 1,241 ; Carles, 1,350, 1,422, 1,703 ; Charles, 1,829 ; Carles, 1,859, 1,907, 1,949, 1,973 ; Charles, 2,103 ; Carles, 2,145, 2,117 ; Charles, 2,242 ; Carles, 2,271, 2,362, 2,380 ; Charles, 2454 ; Carles, 2,476, 2,505 ; Charles, 2,621 ; Carles, 2,681, 3,066, 3,079, 3,171, 3,277 ; Charles, 3,287, 3,314 ; Carles, 3,359 et jusqu’à la fin de la Chanson. ═ Chars, 1,119, 1,265, 1,613 ; carn, car, carnel, carner, 2,005, 2,141, 2,153, 2,949, 2,954 ; char, 3,436 ; carn, 3,606. ═ Castel, 4, 23, 704 ; chastels, 2,611 ; castel, 3,783. ═ Cascun, 51 ; chascun, 203, 390, 1,013 ; cascun, 2,502, 2,559, 3,631. ═ Halbercs, 683, 711 ; osbercs, 994, 2,499. ═ Ost, 18, 49, 211, 700 ; host, 739, 785, 883 ; ost, 1,052, 1,630, 2,110, 2,149 ; host, 2,760 ; ost, 3,137. ═ Ostage, 40, 57, 87 ; hostages, 147, 572, 646, 3,852. ═ U (ubi), 108, 1,326, 1,363, 2,402, 2,403, 2,409 ; o, 2,667 ; u, 2,691 ; o, 2,854 ; u, 2,912 ; o, 3,105, 3,616, 3,709. ═ U (aut), 41, 1,279, 1,626, 1730 ; o, 2,401 ; u et o dans le même vers, 2,733 ; o, 3,170 ; u, 3,304. ═ Unches, 629, 640, 920, 1,044 ; unkes, 1,168, 1,208 ; unches, 1461, 1,563, 1,638, 1,647 ; unkes, 1,857, 1,865, 2,049, 2,134, 2,223, 2,384, 2,495 ; unches, 2,501 ; unkes, 2,639 ; unches, 3,212, 3,321 ; unkes, 3,267, 3,322, 3,531, 3,537, 3,838. ═ On voit, par ce tableau, que ces différentes formes s’entremêlent (notamment les c et les ch) d’une façon tellement variable, qu’il est impossible de s’écrier : « Tel scribe a fini là sa besogne ; tel autre a commencé la sienne en cet endroit. » Nous attirons tout particulièrement l’attention du lecteur sur le mot unkes, dont on se serait particulièrement servi pour appuyer la théorie des deux scribes : nul n’a peut-être été employé sous des formes plus entrelacées. La seule difficulté réelle nous est offerte par le mot Bramimunde. Tel est le nom de la femme du roi Marsile, ou, pour mieux parler, elle s’appelle ainsi aux vers 634, 2,476, 2,714, 2,734, etc., et Bramidonie, aux v. 2,822, 3,636, 3,680, 3,990. Comment expliquer cette double forme ? À défaut d’une autre explication, je proposerai la suivante… Les Chansons de geste étaient parfois dictées aux scribes, et peut-être dictées de mémoire. Il en aurait été ainsi pour le Roland. Comme Bramimunde est d’ailleurs un nom fantaisiste et sans aucune réalité historique, « celui qui dictait » a pu facilement se rendre ici coupable d’une confusion ou d’un oubli. Les Remaniements nous offrent ce même nom sous d’autres formes encore. Ajoutons que Bramimunde a été employé jusqu’au vers 2,734 et que Bramidonie l’est déjà, dans le même épisode, au vers 2,822. Ce serait donc entre les vers 2,734 et 2,822 qu’il y aurait eu un changement de scribe. Eh bien ! ce changement n’est reconnaissable à aucun autre caractère. Il est aisé de voir quelle conclusion on peut tirer de tous ces faits…
  19. Notre intention était d’abord d’écrire ici une « Grammaire du Roland », comme nous avons écrit plus haut « un Traité de versification ». Mais les différents chapitres de cette Grammaire seront mieux placés dans nos Notes et variantes. V. la Phonétique à la note du v. 1 ; la théorie des Substantifs (règles de la déclinaison romane), vers 1 et 20, 15 et 9 ; — les Adjectifs, vers 1, 19 ; — les Pronoms, vers 13 ; — les Verbes, vers 42 et 103 ; — les Adverbes, vers 49 et 95, etc.
  20. Nous n’avons, par malheur, aucun texte de ce dialecte qui appartienne aux xie siècle- et xiie siècles. Il nous manque ce très-précieux élément de comparaison.