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Le Siège et la bataille de Nancy (1860) Lacombe, 2

De Wicri Lorraine
Le Siège et la bataille, Lacombe Ferdinand bpt6k9623684h.jpeg
 
Le
Siège et la Bataille
de Nancy

II
Causes de la guerre qui éclata entre les deux ducs.

'
  I   : Considérations sur la bataille...
II  : Causes de la guerre ...
III : De l'art militaire ...
IV : Topographie de le ville de Nancy ...
V   : Composition de l'armée de Charles le Téméraire ...
VI  : Opérations du siège ...
VII  : Situation critique de Nancy ...
VIII : Arrivée de René devant Nancy ...
IX  : Description du terrain ...
X  : La Bataille et la Poursuite, ...
XI  : Ce qui suivit la bataille...
XII : Conséquences des événements ...
Annexes
logo travaux Article en cours de traitement

Iconographie introductive

Cette iconographie ne fait pas partie de l'article initial

Occupation bourguignonne en Lorraine

La carte ci contre montre les villes citées dans l'article (page 20) où Charles le Téméraire avait imposé la présence d'officiers ayant juré allégeance.

Par rapport à Nancy remarque notamment :

  • trois villes à la frontière de la Bourgogne, Neufchâteau, Épinal, Darney ;
  • une ville au nord, Perny,

Texte original


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II.

Causes de la guerre qui éclata entre les deux ducs. — Abrégé des événements qui précèdent le deuxième siège et la bataille de Nancy.

Au moment où Charles le Téméraire soulevait l'Allemagne contre lui, en mettant le siége devant la cité de Neuss, le Roi sut lui susciter un nouvel adversaire dans le duc de Lorraine. La guerre ne fut pas difficile à allumer.

A l’avènement de René II, avec lequel il venait de contracter alliance (1473), le duc de Bourgogne avait cruellement blessé l'amour-propre et les sentiments d'indépendance de ce souverain, en échelonnant des troupes de la Bourgogne et du duché de Luxembourg sur les frontières du duché de Lorraine, sous prétexte de protéger un prince nouveau, jeune, inexpérimenté, contre les entreprises de ses ennemis. Les projets masqués sous ce motif généreux en apparence n'échappaient à personne, et moins encore à René. Il pria son allié de faire cesser cette tutelle humiliante


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et cet investissement perfide de toute une contrée. Charles n'y consentit qu'en imposant des conditions onéreuses, celles de permettre le libre passage à ses troupes sur les terres de Lorraine et d'y confier le commandement de certaines places à des officiers à la solde de la Bourgogne, et qui lui auraient prêté serment de fidélité ([20 1]). Ces villes étaient Épinal, Darney, Neufchâteau, Prény. Elles ouvraient la chaîne des Vosges aux soldats de Charles le Téméraire.

L'année suivante (1474), lorsque celui-ci assiégea Neuss, les Lorrains furent accablés par la présence des Bourguignons qui se rendaient sur le Rhin, et traitaient déjà leurs hôtes en peuple conquis.

Entraîné par le Roi, qui lui promettait des secours d'hommes et d'argent, persuadé par l'Empereur et les princes confédérés des États de Trèves, Mayence, Brandebourg, qui le conviaient à leur alliance, René refusa le passage sur ses terres et déclara la guerre au duc de Bourgogne.


  1. La Chronique de Lorraine, édition critique par l'abbé Marchal. — Dom Calmet. — Aug. Digot.

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Alors les événements se précipitent avec une extrême rapidité. Atteint dans son orgueil et heureux tout à la fois de trouver un prétexte légitime à la guerre qui doit réaliser ses idées de domination, Charles le Téméraire abandonne Neuss, envahit la Lorraine avec une belle et nombreuse armée, s'empare de Nancy, et fait en quelques mois la conquête du duché (novembre 1475).

Puis il se retourne, enflé de son succès, vers les Suisses, contre lesquels il a des motifs de vengeance, les attaque à Granson (février 1476), et se fait complètement détruire par eux. Vaincu, mais non humilié, il relève, son front altier, rassemble une nouvelle armée, et rentre au mois de juin sur le sol helvétique , à la tête de 25,000 hommes.

René, cependant, ne restait pas inactif. Il prenait le chemin de Lyon, où Louis XI avait eu soin de venir séjourner pour se rapprocher du théâtre des événements et en tirer parti. Là, il sollicite avec chaleur l'appui du Roi, et finit par obtenir de lui quelque argent et 400 lances pour se rendre à Strasbourg,[1]


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où les Suisses et les Allemands le pressent d'accourir[2] et d'accepter un commandement dans leur armée. Il traverse la Lorraine sous la protection de l'escorte française , lève une petite troupe à l'aide de l'héritage de son aïeule, la duchesse d'Harcourt, s'arrache des bras de sa mère éplorée, et, laissant à Sarrebourg les soldats de Louis XI, il entre chez les Suisses avec les comtes de Bitche et de Linange et 300 chevaliers.

A Morat, les confédérés le mettent à la tête de la cavalerie. Ivre de vengeance, il se précipite sur les Bourguignons, malgré le feu très vif de nombreuses bouches à feu, et soutient vaillamment le choc des hommes d'armes les plus réputés dans l'armée ennemie, qui est encore une fois détruite ou dispersée. Les vainqueurs abandonnent au jeune duc, pour sa part de butin, les tentes et l'artillerie de Charles le Téméraire, et lui promettent leur secours pour rentrer en possession de ses Etats.

En effet, les gens de Strasbourg et des environs lui accordent, peu de temps après, 6,000 hommes et


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quelques canons, et, soit par lui-même, soit par les siens, René reprend l'une après l'autre, avec les places de Lorraine, Nancy, sa capitale énergique- ment défendue par Jean de Rubempré, sire de Bièvre, et capitaine d'un grand et juste renom parmi la chevalerie. De plus, le Roi, pour inspirer du courage aux partisans du jeune duc, place un corps d'observation dans le Barrois, sous les ordres du sire de Craon.

Pendant ce temps, Charles le Téméraire formait une nouvelle armée, soit avec les débris de l'ancienne , soit avec des recrues de la Bourgogne et de la Franche-Comté, et rentrait par Neufchâteau, Toul et Pont-à-Mousson, en Lorraine, où il était rallié par un corps de troupes du duché de Luxembourg sous les ordres de Campo-Basso, par la garnison de Nancy, par Philippe de Croix, comte de Chimai, et Engelberg, comte de Nassau. René se trouva trop faible pour tenir devant ces forces réunies.

Il dissémina ses gens dans les places de Rosières, Lunéville, Gondreville, Vaudémont, Mirecourt, Épinal,[1]


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Bruyères, Arches, Saint-Dié, Remiremont et Nancy, et se retira de nouveau à Strasbourg, pour obtenir des secours de ses amis les Suisses et les Allemands et organiser un corps capable de prendre l'offensive. A Nancy, il faisait promettre aux habitants de résister deux mois seulement, et leur laissait une vigoureuse garnison, commandée par Menaut et Gratien d'Aguerre, Petitjean de Vaudémont, Pierre Coterole, les enfants d'Aigremont, Vautrin du Fay, les capitaines Fortune et Pied-de-Fer ([24 1]).

Or, le duc de Bourgogne, à la marche duquel nul ne s'opposait plus, crut avoir facilement raison de cette Lorraine délaissée par son prince. L'espoir d'effacer de récents désastres par la gloire d'une riche conquête calmait les angoisses de son cœur, devenu soucieux et mélancolique, et, le 25 octobre 1476, il mettait une seconde fois le siége devant Nancy. C'était le dernier éclat d'une fortune trompeuse.


  1. Chronique de Lorraine, édit. crit. et Commentaires par H. Lepage.

Voir aussi

Notes de la rédaction
  1. 1,0 et 1,1 Pour une meilleure lisibilité, les mots coupés sur un saut de page sont restitués sur la page antérieure.
  2. L'expression « de se rendre » est remplacée par « d'accourir »