C de Lihus 1804 Principes d'agriculture et d'économie - Ch11 P3

De Wicri Agronomie
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Principes d'agriculture et d'économie
Table des matières
Préface p. v
PARTIE I
Chapitre 1 p. 1
Chapitre 2 p. 10
PARTIE II
Amontement p. 51
PARTIE III
Mois de mai p. 79
Mois de juin p. 118
Mois de juillet p. 140
Mois d'aoust p. 152
Mois de septembre p. 196
Mois d'octobre p. 223
Mois de novembre p. 252
Mois de décembre et janvier p. 272
Mois de février p. 280
Mois de mars p. 294
Mois d'avril p. 312
Conclusion p. 328
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TROISIÈME PARTIE.


TRAVAUX AGRICOLES DE CHAQUE MOIS.


[312] MOIS D'AVRIL.

Nata recens ac mollis adhuc et roboris expers
Audet humo vix stare seges.
Prœd. rustic., lib. 8.[1]

Enfin, la nature a quitté son deuil et reprend peu à peu ses ornemens ; les arbres se couvrent de feuilles, et le seigle en épi annonce déjà la moisson ; les zéphirs ont rendu à la terre sa fertilité ; et à peine Avril a-t-il ensemencé nos campagnes, qu'elles se parent d'une verdure nouvelle. Bientôt il rivalise avec Octobre même, et ses enfans, quoique nés six mois plus tard, devancent souvent leurs aînés, ou du moins les suivent de près. Les jouissances du cultivateur vont donc se succéder sans interruption ; et si ses travaux se multiplient, il voit aussi, chaque jour, accroître ses richesses. Qu'il se hâte de courir aux champs, assigner à chaque espèce de grain la place qu'il doit occuper.

Distribution des grains.

Il est important de ne confier à la terre qu'une semence qui lui convienne ; l'avoine et l'orge peuvent être mises tous les trois ans dans le même [313] endroit, mais ils épuisent plus ou moins la terre ; par conséquent il est bon de lui donner quelquefois des plantes qui lui coûtent moins de substances. Pour la vesce et les pois, ils veulent absolument changer de place, et ne revenir dans le même lieu qu'au plutôt tous les six ans ; et voilà pourquoi j'ai conseillé, dans mon introduction, de tenir un registre exact des différentes productions de chaque année.

Avoine.

L'avoine est le premier grain qu'on doit semer ; Olivier conseille de ne pas la semer tard, si on ne veut pas qu'elle soit blanche et légère[N 1][C 1]. Ce que je puis assurer, c'est que j'ai toujours réussi à la semer de bonne heure, et que j'ai toujours surpassé mes voisins par la quantité et la qualité du grain. Maintenant, voici la manière de la cultiver : lorsque toutes les terres qu'on y destine sont labourées, hersées et bien ressuyées, il faut commencer par celles qui sont plantées d'arbres, parce que l'avoine étant plus long-tems à y mûrir, il faut qu'elle soit semée avant celle qui se trouve en plein soleil ; ces terres sont excellentes pour [314] l'avoine, qui se plaît toujours à l'ombre, et y réussit mieux qu'ailleurs, sur-tout dans les années sèches ; mais aussi elle y est presque toujours moins grenue. Qu'on ne sème donc pas toute l'avoine sous des arbres, si on veut avoir beaucoup de grains. Après cette espèce de terre, on sèmera les terreins caillouteux, à moins qu'ils ne soient imbibés d'eau ; car alors il faut attendre qu'ils soient entièrement secs : on les sème plutôt, quand ils sort en bon état, parce qu'il est nécessaire que l'avoine y soit forte avant les grandes chaleurs, de peur de sécher et de dépérir. On sèmera ensuite les autres terres, en commençant par celles qui sont labourées les premières, afin de ne pas les laisser trop sécher : huit jours après le premier labour, nul inconvénient de semer la terre, parce que l'avoine n'est pas comme le blé, qui veut une terre dure et rassise ; elle exige, au contraire, une terre légère et extrêmement meuble. Que le cultivateur ne s'alarme donc pas si le mauvais tems l'a empêché de labourer ses mars avant l'hiver : des terres labourées à la fin de Février ou au commencement de Mars, rapportent souvent aussi bien que celles labourées deux mois avant.

Le binot[N 2][C 2] est la meilleure méthode pour [315] recouvrir l'avoine : ce binot sera plus ou moins profond, suivant la qualité de la terre et l'état où elle se trouve. Ordinairement l'avoine ne veut pas être enterrée bien avant ; cependant il faut que le labour soit un peu plus profond, si la terre abonde en herbe : la même précaution devient encore indispensable, quand le tems est disposé à la sécheresse, afin que l'avoine garde plus long-tems son humidité. Pour remédier à l'abondance de l'herbe, il faut binoter la terre par un beau tems, et, quelques jours avant, la herser et la ploutrer à plusieurs reprises ; il faut cependant prendre garde de détruire entièrement toutes les mottes, l°. parce que la terre serait alors plus sujette à se battre, et que l'avoine se trouverait trop serrée ; 2° parce qu'il faut laisser un peu de mottes pour ploutrer les avoines lorsqu'il en sera tems.

Semence de bizailles.

Après les avoines, il faut s'occuper de semer les bizailles. Ce grain demande une terre encore mieux préparée que l'avoine, sur-tout point d'herbes ; car l'avoine domine beaucoup plus aisément l'herbe que la bizaille, qui en est quelquefois étouffée. Il ne faut donc pas la semer dans les défrichemens ; il faut, au contraire, choisir les terres qui ont le moins d'herbe, et détruire celle [316] qui peut encore y rester. Quelques personnes donnent à la bizaille un labour entier ; mon avis est qu'on ne fasse simplement que la binoter, quand la terre est en bon état ; après quoi on hersera trois ou quatre fois, s'il le faut, puis on ploutrera pour maintenir l'humidité. L'expérience ayant prouvé que les bizailles semées à la herse réussissent souvent le mieux, cela doit suffire pour engager à les binoter légèrement.

Lentilles.

On sème quelquefois aussi des lentilles en Avril, mais elles ne réussissent pas si bien qu'avant l'hiver, sur-tout lorsqu'on les mêle avec un peu de seigle, qui les défend de la gelée et leur conserve l'humidité nécessaire.

Ne pas mêler les grains.

C'est une détestable méthode que d'allier deux grains dont l'un est mûr plutôt que l'autre, ce qui fait que l'on ne peut presque jamais réussir à avoir de bonnes nourritures. Semez, par exemple, de la bizaille avec de la vesce, la bizaille sera mûre que la vesce sera encore toute verte : si vous différez à couper, la bizaille se gâtera, et si vous coupez, vous risquez de perdre tout le grain, parce que la vesce, étant très-verte, exigera beaucoup de tems pour mûrir. S'il survient [317] alors de la pluie, l’humidité reste dans la vesce, qui, par elle-même, est très-spongieuse, gâte la bizaille, et pourrit entièrement un grain qui aurait pu être récolté bon, s'il avait été d'une seule espèce.

Mélange.

Il faut excepter cependant un fourrage excellent, composé de plusieurs sortes de grains, nommé dans notre pays mélange, dans d'autres dragée ; on le compose de moitié vesce d'été[N 3][C 3], un quart de bizaille, un huitième d'avoine et autant d'orge ; ce fourrage, il est vrai, demande un peu plus de tems pour sa maturité ; aussi je conseille de ne pas attendre le dernier degré de perfection, et de le réserver pour nourrir les chevaux pendant les semences, ce qui l'empêchera de se gâter, et fournira en même tems une nourriture succulente ; au surplus le meilleur usage qu'on puisse faire de ce fourrage, c'est de le couper en vert pour les vaches, et alors on le sème, à [318] plusieurs reprises, depuis la fin de Mars jusqu'à la mi-Mai, afin que les coupes puissent se succéder.

Semence d'orge.

Ce passage fait l'objet d'une citation dans l'article Signification des rendements des Mots de l'agronomie.

L’orge est le grain qui rapporte le plus de profit, parce qu'il demande moitié moins de semence que le blé ; il ne réussit même pas lorsqu'on le sème en une quantité plus considérable, parce que les plantes s'étouffent les unes les autres et ne peuvent s'étendre ; tandis que lorsqu'il est clair, il talle d'une manière surprenante. J'ai semé, dans un demi-arpent, quatorze livres d'orge, c'est-à-dire, environ un boisseau de Paris, et néanmoins j'ai récolté 75 bottes d'orge, qui m'ont produit 40 boisseaux, ce qui fait 40 pour un. Existe-t-il un grain plus productif ? L'orge, dira-t-on, suce et maigrit la terre, parce qu'elle va chercher sa nourriture plus avant que les autres céréales ; cela est vrai ; mais que s'ensuit-il, sinon qu'elle exige plusieurs précautions indispensables ? Il faut choisir un endroit convenable à ce grain ; le cultiver avec soin ; enfin, remédier à l'épuisement du sol.

  • 1°. Choisir un endroit convenable

On la placera donc, ou dans des terres qui aient un peu de fond, ou dans des terres légères, mais chaudes ; un terrein trop fort ne lui convient pas, [319] mais aussi un sol où la terre a peu de profondeur ne lui est pas propre, parce qu'elle en épuiserait bientôt toute la substance nutritive. D'après cela, on ne doit pas la semer dans des terres froides et plates, qui, avec peu de fond, sont souvent humides : elle réussit infiniment mieux dans les vallées, dans les endroits bas, où la terre a assez de profondeur pour nourrir cette plante ; mais les terrains qui lui sont le plus favorables sont les terres légères et chaudes tout à la fois, et par conséquent celles qui sont un peu sablonneuses. Elle ne vient pas toujours très-abondante, et en cela elle a le même sort que tous les grains, qui profitent peu dans un sol dénué d'humus ; mais au moins elle ne l'épuise pas, à cause de la grande chaleur qu'il renferme ordinairement.

  • 2°. La cultiver avec soin.

L'orge, plongeant ses racines de cinq à six pouces au moins dans la terre, exige beaucoup de culture et de profonds labours ; il faut donc lui donner d'abord un bon labour avant l'hiver, dans les terres franches, et au commencement de Février, dans les terres argileuses ou caillouteuses, et ensuite lui en donner un second au commencement d'Avril. C'est à la fin de ce mois, au plus tard, que ce grain doit être semé, et [320] on paie chèrement le retard qu'on met à le confier à la terre, suivant ce vieux proverbe :

A la Saint-George,
Laisse ton avoine, sème ton orge[N 4][C 4]

Avant de semer, il faut bien herser la terre ; et si elle se trouve durcie par les pluies ou les gelées, la herser avec la herse de fer : si, après cette opération, elle est encore couverte de mottes, on la ploutrera et on la hersera ensuite pour la rendre bien meuble. On peut alors semer le grain, par beau tems, à la quantité de 40 ou 50 livres par arpent ; puis binoter la terre, qu'on hersera bien et qu'on ploutrera, si elle est assez sèche pour cela. S'apperçoit-on que la terre ne se réduit pas bien en mottes au premier ploutrage, qu'on la herse légèrement, et qu'on la ploutre ensuite, en chargeant suffisamment la herse. Un auteur célèbre conseille, lorsqu'il se trouve trop de mottes dans un champ au moment de la semence, de faire casser les mottes par des femmes armées de maillets ; mais quelle dépense cela n'entraîne-t-il pas ? Il est bien plus sage de prévenir cet accident, en hersant à propos la terre, et en n'y laissant pas de trop grosses mottes [321] lorsqu'on craint la sécheresse. La herse, promenée à propos dans un champ, évite beaucoup de peines et de tems à l'agronome ; il est de son intérêt d'examiner souvent ses terres, et de ne pas imiter ceux qui croient avoir tout fait lorsqu'ils ont envoyé la charrue retourner la terre, sans s'embarrasser des soins qu'elle exige après le labour.

  • 3°. Remédier à l'épuisement du sol.

La meilleure manière, selon moi, est de semer avec l'orge du trèfle, qui rafraîchit la terre et lui rend l'humus que l'orge lui avait enlevé, ou au moins avait considérablement altéré. Le trèfle ne se sème qu'après qu'on a hersé et ploutré l'orge ; on conçoit que la terre ainsi préparée est favorable au trèfle, qu'on herse ensuite et qu'on ploutre ; presque jamais il ne manque dans l'orge, qui lui sert de protecteur contre la grande chaleur. Rien donc de plus avantageux que de joindre ces deux plantes ensemble, puisque si l'une protège et favorise la végétation de l'autre ; l'autre, à son tour, répare le dessèchement du sol par le terreau qu'elle forme sur la terre. Un autre moyen, mais moins efficace, pour réparer la terre, c'est de labourer aussit-tôt la récolte, parce que, comme l'orge s'écosse aisément, il tombe toujours, en la récoltant, quelques grains qui germent sur la [322] terre, et augmentent encore son épuisement. Ce labour doit être suivi d'un bon amendement, qu'on aura soin de renfouir avant l'hiver, afin que les pluies consomment le fumier, et que ses sels pénètrent la terre.

Tels sont les moyens que j'indique pour cultiver l'orge sans épuiser la terre. Les soins et les engrais qu'elle exige indiquent assez qu'elle ne peut être beaucoup multipliée, et je pense qu'à moins qu'on ne possède des terres où elle vient en abondance sans danger, on doit en semer beaucoup moins que d'avoine, et seulement dans la proportion du quart.

Ploutrer les vesces.

Après une petite pluie, il ne faut pas oublier, dans le courant du mois, de ploutrer les vesces, afin de les rechausser et d'y conserver l'humidité ; on aura soin cependant de ne pas ploutrer quand la terre est trop molle, de peur d'arracher la plante.

Cendres.

On profitera aussi des pluies d'Avril pour semer des cendres de tourbe sur les trèfles, luzernes, sainfoins et vesces ; on ne les mettra qu'après la pluie, afin qu'elles pénètrent dans la terre et ne la brûlent pas ; il faut choisir aussi un tems calme [323] afin que le vent n'emporte pas les cendres hors des terres, ou ne les sème pas inégalement. On observera, en même tems, de ne pas les semer lorsqu'il pleut, parce qu'au lieu d'entrer dans la terre, elles ne font que de la boue en s'imbibant dans l'eau ; le mieux serait peut-être de les semer quand le tems est calme, et que néanmoins on a des indices certains de la pluie, qui vient ensuite à propos pour les faire entrer dans la terre.

Pour les bizailles, elles ne doivent être cendrées que lorsqu'elles sont un peu grandes, par conséquent, tout au plutôt à la fin d'Avril, pour les premières semées. Les vesces et les bizailles doivent avoir des cendres bien moins fortes que les luzernes, sainfoins et trèfles, qui, ayant plus d'humidité, craignent moins la chaleur des cendres.

Plâtre.

On ne peut se procurer par-tout des cendres de tourbe, qui ne vient que dans certains endroits ; mais il est rare qu'on ne puisse employer sans grands frais le plâtre : cet engrais est sur-tout excellent pour les terres froides, les luzernes et sainfoins qui dépérissent ; mais il faut le semer par tems sec, et en petite quantité. Je ne m'étendrai pas ici sur ses propriétés, et sur l'avantage que l'agriculture peut en tirer ; des [324] expériences réitérées[N 5][C 5] prouvent assez son utilité ; et tout ce qui me surprend, c'est que son usage soit encore si peu répandu.

Bestiaux.

On continue de nourrir et entretenir les bestiaux de la même manière qu'en Mars, à l'exception des moutons, qu'il faut nourrir plus fort dans la dernière quinzaine d'Avril, afin qu'ils poussent plus de suin, et que leurs toisons soient par conséquent plus lourdes.

Volailles.

Les dindes sont, après les oies, celles qui demandent le plutôt à couver ; qu'on leur donne des œufs de poule, si elles demandent, dans les premiers jours d'Avril, parce qu'il serait trop tôt pour leur faire couver des dindons, qui pourraient souffrir des petites gelées de Mai. On peut mettre jusqu'à 24 œufs de poule sous une dinde, mais il vaut mieux n'en mettre que 18 ou 20, pour qu'ils réussissent mieux. Ces animaux sont très-bons pour couver, et ne se dérangent pas de leur nid, au point qu'on est quelquefois obligé de les [325] en chasser pour les faire boire et manger. Souvent les dindes font deux couvées de suite, mais cela les maigrit et les fatigue beaucoup. On peut donner aussi aux dindes des œufs de canard, dans la même quantité que ceux de poule : car il arrive souvent que les canes couvent mal, et presque toujours elles se dérangent pour aller à l'eau ; ce qui fait manquer la couvée. Les œufs de canard sont aussi très-bien sous une poule ; quand ils sont éclos, on les donne à conduire à une cane qui a des petits du même âge, ou bien on les laisse à la poule, qui en a le plus grand soin et les aime comme les siens. L'on voit avec plaisir sa tendresse et son inquiétude lorsqu'ils vont à l’eau : elle les suit sur le bord, elle les appelle à grands cris, elle entre quelquefois même un peu dans l'eau pour les faire revenir ; enfin, lorsqu'ils en sont sortis, elle les rassemble sous elle et sèche leurs plumes.

Couvées des dindons.

Vers la fin d'Avril, on peut faire couver des œufs de dindon ; on peut en mettre jusqu'à douze sous la même dinde. Il faut en faire couver plusieurs à la fois, parce que les dindons demandant des soins particuliers et une nourriture séparée, on en élève aussi aisément 50 que 20 : on choisira les meilleures couveuses ; et quand les petits [326] seront éclos, si les œufs ne réussissent pas tous, on réunira plusieurs familles sous une même mère, en choisissant la plus douce, et celle dont on connaît déjà les talens pour l'éducation ; on pratiquera la même chose pour les canards. Mais, ce que je ne saurais trop répéter, qu'on n'oublie pas de boucher exactement les habitations des couveuses, pour les dérober à la dent meurtrière de la fouine ou de la belette.

Poulets.

Après les oies, les poulets sont les animaux les plus aisés à élever, mais plus coûteux que les oies, qui ne vivent que d'herbe. On doit donner de l'orge aux poules couveuses, qui ne peuvent sortir pour chercher leur vie. Quant à la quantité d'œufs, qu'on ne leur en mette pas plus de 12 ou 14 ; un plus grand nombre les gênerait trop, et les empêcherait de les échauffer également. Lorsque les poulets sont éclos, on les nourrit avec du pain émietté, qu'on leur donne plusieurs fois le jour. On peut, comme pour les dindons, réunir plusieurs couvées ensemble, pourvu qu'il ne se trouve pas plus de 18 poulets sous une même mère, qui ne saurait en rassembler une plus grande quantité sous ses ailes.

[327]

Soins maternels du chapon.

Quelques auteurs prétendent que lorsque les œufs sont éclos, il faut renvoyer la poule et donner les poulets à un chapon qui les conduit ; par ce moyen, le chapon se rend utile, et la poule recommence à pondre ou à couver. La manière de décider les chapons à devenir ainsi mères, c'est de leur arracher les plumes sous le ventre, et de le leur frotter ensuite avec des orties ; la démangeaison qu'ils ressentent les oblige, dit-on, à rassembler les petits poulets sous leurs ailes. Mais ce sont là des inventions que la nature rejette, et qui, par conséquent, ne peuvent réussir que très-rarement. ____________________

N. B. Je n'ai pas parlé du Jardin potager, ni des Abeilles, parce que ces objets n'entraient pas dans mon plan, et parce qu'il y a, sur ces sujets, plusieurs ouvrages qui laissent peu à désirer. On peut, pour les mouches à miel, consulter avec beaucoup d'avantage, l'Instruction de M. Serain ; ouvrage très estimable, qui se trouve chez les Éditeurs de celui-ci.

Notes

Notes originales et commentaires

Dans la suite de cette rubrique, sont associées (ligne par ligne) deux éléments complémentaires : les notes originales, telles qu'elles figurent dans l'ouvrage de Chrestien de Lihus (y compris lorsque la recherche montre des inexactitudes), et qui sont intangibles, et les notes additionnelles, issues des recherches effectuées pour compléter les informations lors de la mise en ligne ici, et qui peuvent être amendées par tout contributeur, à l'unique condition d'être précis dans les sources utilisées.

Notes originales (issues de l'ouvrage original) Notes complémentaires (du contributeur "wicrifieur")
  1. Il ajoute, et en nouvelle lune ; mais comme, pour me servir de son expression, je ne suis pas lunier, je laisse à d'autres à décider si la lune influe sur les semences.
  2. On a vu, en Octobre, la définition du binot et sa différence avec la semence à la herse.
  3. C'est une espèce particulière, qu'on ne sème qu'en été, qui vient souvent fort abondante, mais aussi mûrit fort tard, et dans une saison peu favorable. Elle est nuisible aux chevaux, dont elle fait tomber le poil, et ne peut servir qu'aux vaches et aux moutons.
  4. Liébeau, page 240.
  5. Voyez, Feuille du Cultivateur, n°. 17, tom. 4, et n°. 3, tome 8, les expériences satisfaisantes sur le plâtre.
  1. A voir.
  2. Voir l'extrait de Mois d'octobre concerné.
  3. A voir.
  4. A voir.
  5. A voir.

Notes additionnelles

  1. Praedium Rusticum, de Jacques Vanières (Jacobi Vanierii). La citation est, en réalité, tirée du livre VII. Dans l'édition de 1774 (Joseph Barbou, Paris), on trouve la citation en page 168. Texte intégral sur Googlebooks. Traduction (Œconomie rurale, tome second, M. Berland, publié par les frères Estienne, Paris, 1756, p. 7 - texte intégral -) : "Les moissons nouvellement écloses, tendres encore et sans forces, commencent à peine à se lever de terre".