C de Lihus 1804 Principes d'agriculture et d'économie - Ch1 P2
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Principes d'agriculture et d'économie | ||
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Table des matières | ||
Préface | p. v | |
PARTIE I | ||
Chapitre 1 | p. 1 | |
Chapitre 2 | p. 10 | |
PARTIE II | ||
Amontement | p. 51 | |
PARTIE III | ||
Mois de mai | p. 79 | |
Mois de juin | p. 118 | |
Mois de juillet | p. 140 | |
Mois d'aoust | p. 152 | |
Mois de septembre | p. 196 | |
Mois d'octobre | p. 223 | |
Mois de novembre | p. 252 | |
Mois de décembre et janvier | p. 272 | |
Mois de février | p. 280 | |
Mois de mars | p. 294 | |
Mois d'avril | p. 312 | |
Conclusion | p. 328 | |
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[51]
AMONTEMENT.
La première chose que doive faire une personne qui veut établir un faire-valoir, c'est d'avoir tous les fonds nécessaires pour commencer cette entreprise : c'est une chose fort coûteuse que de monter une ferme, et il faut toujours compter environ 5,000 liv. par charrue ou pour quatre-vingt arpens. Ainsi une ferme de trois charrues ou de deux cens quarante arpens, coûterait 15,000 liv. La dépense serait moins forte dans une ferme plus considérable, parce que la quantité des bestiaux, des équipages et instrumens aratoires, ne doit pas suivre entièrement la proportion des terres. Quelques personnes estiment les grandes [52] exploitations comme coûtant moins à faire valoir que les petites ; cela est vrai, mais aussi rapportent-elles beaucoup moins, parce que les domestiques y sont plus nombreux, et par conséquent il s'en trouve toujours d'infidèles ou de paresseux ; parce qu'aussi les soins étant plus multipliés, ne peuvent être donnés avec la même exactitude. En voici une preuve sensible : supposons que, dans une ferme de deux cens quarante arpens, j'aie trois arpens de fourrages qu'il faille mettre en meule, parce que le tems menace, je trouverai aisément des bras pour faire mon ouvrage promptement et en tems convenable ; ce qu'il me sera impossible de faire dans une exploitation beaucoup plus considérable, de huit à neuf charrues, par exemple.
Je penche donc pour les fermes d'une médiocre étendue, où le propriétaire pourra bien choisir son monde et ne rien épargner pour une bonne culture ; sur-tout je conseille de ne pas oublier cet avis de Columelle : le champ doit être plus faible que le laboureur ; s'il est plus fort, il sera écrasé[1]. Proportionnez donc la grandeur de votre exploitation aux fonds que vous avez. Si vous en avez peu, exploitez peu ; mais ne faites pas la folie d'emprunter pour votre faire-valoir. Quelque faible intérêt que vous donniez, vous ne le trouverez pas dans ce qu'on appelle monture, qui ne vous [53] rapportera rien les premières années. Vous vous imagineriez faussement pouvoir rendre l'argent emprunté sur la première récolte, presque toujours absorbée par les dépenses aussi nécessaires qu'imprévues. D'ailleurs, cette récolte de la première année (je n'ose pas dire des trois premières) est souvent médiocre, soit par la mauvaise culture du fermier précédent, soit par votre peu de connaissance du terrein et votre inexpérience. Les instructions que je vais donner seront utiles, j'espère, à ceux qui commencent, et je puis les proposer avec d'autant plus de confiance, que je ne parlerai que de ce que j'aurai vu et pratiqué.
Je diviserai ces instructions en six articles :
1°, Disposition des bâtimens de la ferme. 2°, Achat des chevaux et bestiaux. 3°, Choix des domestiques de confiance. 4°, Description des instrumens aratoires. 5°, Détail des ustensiles de culture et de ménage. 6°, Avances de la première année pour les semences et la culture.
Art. 1er. Distribution de la ferme.
Quand un domaine est affermé, on s'embarrasse fort peu où est placé le corps de bâtiment ; il n'en est pas de même lorsqu'on le fait valoir. Il est intéressant que le logement du propriétaire soit disposé de manière que, sans sortir, il puisse inspecter tout ce qui passe dans sa cour, que je suppose [54] être carrée, et où je mets le corps-de-logis au milieu d'un des quatre côtés. Près de l'appartement du propriétaire ou de sa chambre d'étude, doit être la cuisine, afin que l'ordre s'y maintienne pendant l'heure du repas, par la surveillance qu'il sera à même d'y apporter, et qu'il puisse profiter de ce moment pour parler à ses domestiques des travaux faits et à faire. Près de la cuisine sera un petit bâtiment séparé destiné à cuire le pain, pour éviter l'incendie. Après la cuisine, il est convenable qu'il se trouve deux chambres ; l'une servira pour toutes les provisions qui sont à la garde de la ménagère, tels que lard, pain, fromage, œufs, etc. ; l'autre sera destinée à la ménagère, qui aura une croisée à coulisse sur l'écurie du premier charretier, pour le réveiller l'hiver, lui donner le matin de la lumière, et examiner le soir si elle est éteinte. Les autres écuries placées en retour doivent aussi toucher à celle du premier charretier, qui, de son lit, aura une trappe à coulisse sur l'autre écurie, pour veiller sur les charretiers et les réveiller le matin. Dans chaque écurie sera une lanterne de fer, attachée au plancher, qu'on descend et qu'on monte à l'aide d'une poulie, pour éviter le danger du feu, qu'on n'y portera jamais que dans des lanternes bien fermées. Après les écuries nécessaires pour l'exploitation, viendront encore deux petites écuries, l'une [55] pour les chevaux étrangers, qu'il est toujours plus sûr de séparer, pour éviter la contagion ; l'autre pour les chevaux malades ou les jumens poulinières. Au-dessus des écuries seront des greniers avec des planchers dessus, pour éviter le feu, et pour y mettre les grains du second ordre, tels que avoine, orge, etc. Les écuries seront suivies d'un bâtiment contenant deux espaces fermant à clef ; l'un pour les ustensiles de labour, comme chaînes à herser, volées, fourcières, socs, etc. les outils des ouvriers, comme pioches, piques, colliers, serpes, faulx, etc. enfin, pour une infinité d'ustensiles qu'il faut absolument serrer, comme cris, cables, fourches, râteaux, etc. ; l'autre pour le bois destiné au charronnage, qui doit toujours être préparé d'avance : le dessus de ces deux petits bâtimens servira à mettre du fourrage ; et ce rang de bâtimens sera terminé par une grange destinée seulement aux mars, comme orge, avoine, etc.
De l'autre côté du corps-de-logis, et près de l'appartement de la maîtresse, sera la laiterie, qui sera profonde et fraîche ; puis à côté un bâtiment pour les lessives et ce qui en dépend. Près de la porte principale du logis seront deux autres portes, l'une pour monter à l'escalier du grenier qui sera au-dessus du logis, et destiné à mettre le blé ; l'autre, pour descendre aux caves qui seront creusées sous la maison, et dans lesquelles on aura soin de [56] mettre la boisson des gens, afin que la ménagère ne perde pas de tems à l'aller chercher au loin. En retour à gauche de la maison, seront les vacheries, suivies des bergeries, afin qu'on mêle ensemble le fumier de vache, qui est froid, et celui de mouton, qui est chaud. Le dessus des bâtimens servira à mettre du fourrage. Viendra ensuite la grange à blé, qui sera proportionnée à la grandeur de l'exploitation, et qu'on remarquera aisément par sa hauteur et sa longueur, bien différente de celle de la métairie de Rozier, qui ressemble plutôt à un poulailler qu'à une grange. Vis-à-vis du corps-de-logis, sera la porte d'entrée, à côté de laquelle on pratiquera une porte cavalière. Près de là seront les logemens des gardiens que Columelle appelle villatici canes. Des deux côtés de la porte seront des hangars spacieux pour mettre les voitures, charrues, herses, et autres instrumens aratoires. Devant les granges à mars et à blé, on construira deux petits bâtimens peu élevés pour loger les porcs et les volailles de toute espèce, excepté les dindons, pour lesquels on pratiquera, dans un coin de la cour, un juchoir où ils passeront la nuit à l'abri de toute insulte. Quant au jardin, il est convenable qu'il soit placé vis-à-vis de la maison, du côté opposé à la cour : il aura deux entrées, l'une destinée au propriétaire pour veiller sur le jardinier, [57] et l’autre pour le jardinier et la ménagère.
Il est rare de trouver des fermes aussi bien disposées que je viens de le décrire, mais au moins doit-on se rapprocher le plus possible de cette distribution nécessaire à l'économie et à la surveillance, pourvu toutefois qu'on puisse le faire sans grande dépense, et qu'on n'oublie pas ce dicton gothique :
Veux-tu savoir quelle voie | ||
L'homme à pauvreté convoie ? | ||
Elever trop de palais | ||
Et nourrir trop de valets. | ||
Olivier de Serres[2] |
II. Achats de chevaux et bestiaux.
Le cheval de charrue, pour être bien constitué, sera de 5 pieds au plus, et 4 pieds 10 pouces au moins ; il aura le poitrail ouvert, les épaules larges, des jarrets nerveux, un ventre arrondi ; il mangera avec appétit, et s'entretiendra toujours en bon état ; il ne sera ni trop lourd ni trop vif. Quant à l'âge, il faut qu'il ait cinq ans faits, à moins qu'on n'ait des herbages propres à faire des élèves. Consultez donc un homme du métier qui puisse diriger cette acquisition, pour laquelle vous ne devez rien épargner. J'ai toujours entendu dire par les meilleurs hommes de cheval, qu'il ne fallait pas regarder au prix, quand un [58] cheval avait les qualités qu'on désirait. En effet, il n’en est pas d'un cheval comme des bestiaux, qu'on ne doit pas acheter trop cher, puisqu'on ne les garde qu'un certain tems, pour les vendre ensuite avec le plus de bénéfice possible ; le cheval, au contraire, doit rester de longues années chez les propriétaires sages, à qui je conseille de le garder vieux quand il est bon, et de ne jamais spéculer sur cet objet. Qu'est-ce que trois ou quatre louis de plus ou de moins sur un cheval qui doit durer au moins douze ans, s'il est bon et qu'on n'en abuse pas? On croirait à tort que les vieux sont peu propres à la culture : un cheval, quand il a été bien mené dès ses premières années, est excellent à tout jusqu'à quinze et seize ans, et j'en ai fait souvent l'expérience ; à plus forte raison est-il bon pour la culture, quand on le gouverne sagement. Par conséquent achetez toujours de bons chevaux, ne vous inquiétez pas de ce qu'ils coûtent, et ils vous dédommageront bientôt du prix que vous les aurez achetés. Quant au nombre de chevaux, on en compte ordinairement trois par charrue.
Achat des Vaches.
Pour bien cultiver, il faut avoir beaucoup d'engrais, ce qui ne se peut faire qu'avec beaucoup de bestiaux. Je ne conseille pas cependant [59] d'acheter des fourrages et des pailles pour en nourrir davantage ; je regarde cela comme une folie, excepté dans les premières années, pour remettre une terre épuisée ; mais dans la suite il faut se contenter de rendre à la terre ce qu'elle a produit, et proportionner ses bestiaux à son exploitation. Quatre vaches suffisent par charrue ; il ne faut pas trop en avoir, parce qu'elles coûtent cher à nourrir, et rapportent par conséquent peu de profit. On choisira de belles espèces, mais presque toujours des vaches du pays : il est d'expérience que les vaches qui viennent de bons pâturages, réussissent mal dans des contrées moins fertiles en herbe, et y perdent toujours de leur fécondité ; et c'est ce qui est arrivé à ceux qui ont voulu avoir des vaches suisses. On prendra, pour commencer, des vaches de six à sept ans, pour avoir du lait en abondance, ce qu'on ne peut avoir avec des jeunes. L'âge des vaches se connaît aux dents : à deux ans, elles en poussent deux grosses par devant, et ainsi jusqu'à cinq ans, et on ne peut plus alors connaître leur âge que par l’usure de leurs dents, qui diminuent en vieillissant ; ce qui est le contraire des chevaux, dont les dents augmentent avec l'âge. Quant aux qualités de la vache, Virgile les avait senties avant moi, et je ne puis mieux faire que de citer son traducteur[3] :
[60]
Que son flanc allongé sans mesure s'étende, | ||
Vers la terre, en flottant, que son fanon descende, | ||
Qu'enfin ses pieds, sa tête et son cou monstrueux | ||
De leur beauté difforme épouvantent les yeux. |
Achat des Moutons.
Il n'en est pas des moutons comme des vaches ; ils ne coûtent rien et rapportent beaucoup, surtout depuis quelques années que la laine est fort chère. Ils paient, par leur fumier, leur gardien et la paille dont ils se contentent ; ils donnent, tous les ans, une dépouille précieuse, et se vendent encore, au bout de trois ans, toujours un bon tiers de plus qu'ils n'ont coûté. Si les brebis demandent une nourriture plus chère, aussi donnent-elles un agneau qui, après trois mois seulement de soin pour la mère et le petit, vaut, au bout de l'année, quelquefois autant que sa mère. Achetez donc autant de moutons que vous en pouvez nourrir, mais choisissez-les avec attention. Examinez d'abord leur âge, qu'on connaît aux dents. Les moutons d'un an, qu'on appelle antenois, c'est-à-dire ante annum, remplacent les deux dents de lait de devant par deux dents plus fortes et plus longues ; à deux ans, ils poussent deux autres dents, et ainsi jusques à quatre ans qu'ils ont leurs dernières dents, c'est-à-dire en tout huit. A cette époque, ils ne sont plus bons [61] qu'à mettre en graisse, et ne doivent être achetés que par ceux qui ont des pâturages propres à les engraisser. Après l’âge, vous examinez si la laine est blanche, graisseuse et serrée. Les yeux de l'animal vous indiqueront s'il est sain : s'ils sont clairs et entourés de fibres rouges, le mouton est sain ; mais s'ils sont obscurs et entourés de fibres ternes ou d'une couleur passée, le mouton sans contredit est pourri ; vous vous en assurerez aussi en ouvrant la laine du côté de la poitrine : si la chair est rouge, le mouton est sain ; si elle est pâle, il est pourri
- Moutons d'Espagne.
Il y a des pays où certains moutons réussissent bien, tandis que d'autres y réussissent fort mal. Conformez-vous donc au climat que vous habitez, et cherchez, dans la contrée où vous vous trouvez, les moutons les plus forts et de la plus belle espèce. Depuis environ dix ans, quelques cultivateurs ont perfectionné beaucoup leur troupeau, en mêlant des béliers espagnols avec des brebis françaises ; mais il s’en faut encore beaucoup que leurs moutons, même à la quatrième génération, ressemblent aux moutons venus directement d'Espagne. Ceux qui ont le mieux réussi se trouvent en général aux environs de Paris, c'est-à-dire, dans un rayon de dix à douze lieues, où le climat est bien [62] plus tempéré que dans les départemens septentrionaux, où je doute qu'ils puissent jamais réussir ; leur température est trop différente de celle d'Espagne, pour espérer raisonnablement que les moutons, même de race pure, n'y dégénéreraient pas peu-à-peu. Chaque climat a ses animaux et ses plantes qui lui sont tellement propres, qu'ils perdent peu-à-peu leur qualité quand ils sortent du pays. Les Anglais, si curieux en bestiaux, ont bien senti cette vérité ; ils ont, il est vrai, cherché à améliorer leurs laines, à les rendre tout à la fois plus longues et plus fines ; mais ils ne vont plus chercher des moutons qui ne sont pas analogues à leur température.
Je crois, d'après cela, que l'espèce anglaise conviendrait on ne peut mieux au nord de la France, comme j'en ai vu l'expérience, et l'espagnole aux habitans du midi. C'est aussi le sentiment d'Arthur Young, qui, en conseillant de faire venir tout à la fois des moutons anglais et espagnols, recommande de placer les premiers dans la vallée d'Auge, et les seconds dans la Camargue ; ajoutant, comme chose essentielle, de confier les uns et les autres à un berger de leur nation. Je ne sais si les moutons espagnols qu'Arthur Young a vu en France n'étaient pas aussi beaux que ceux qui sont venus depuis, mais le témoignage qu'il en rend n'est pas flatteur. J'examinai [63], dit-il, plusieurs moutons qu'on me dit venir d’Espagne, je n’en rencontrai jamais un qui eût de la laine comparable à celle d’Espagne, et ces moutons espagnols étaient si mal faits, que l’on aurait autant perdu sur leur carcasse, que gagné sur leurs laines[N 1][C 1].
Le gouvernement, jaloux, avec raison, d'améliorer les laines en France, se plaît à en faciliter les moyens. Entrons donc dans ses vues en cherchant l'espèce la plus propre à notre climat ; si ceux d'Espagne ne peuvent y réussir, après plusieurs tentatives, essayons des moutons anglais, qui ont aussi leur mérite, quoiqu'inférieurs à ceux d'Espagne. Sortis d'une température plus froide, 1°. ils sont moins sujets aux maladies et plus propres à passer la moitié de l'année dans les champs ; 2°. ils sont moins délicats pour la nourriture, et ont moins besoin de soin que les espagnols. On me répondra à cela, cette différence ne peut exister que pour ceux qui sont transplantés en France et qui changent de climat ; elle est nulle pour ceux qui y sont naturalisés. Cela est peut-être vrai ; mais, je le demande, l'animal, en se naturalisant, peut-il avoir une toison espagnole avec un tempérament français ? Le changement de climat n’influera-t-il pas autant sur la toison [64] que sur les autres dispositions physiques ? De plus habiles que moi, ou plutôt l'expérience, répondront à cette question.
III. Choix des domestiques de confiance.
D'après les principes que j'ai exposés dans mon introduction, l'activité et l'économie devant contribuer singulièrement à la prospérité du cultivateur, il s'ensuit qu'un de ses premiers devoirs est de bien choisir ceux qui doivent l'aider dans ses travaux, et suivre les premiers la règle et l'ordre qu'ils prescrivent aux autres. Je commence par le premier charretier.
Premier charretier.
Cet homme doit avoir la confiance du propriétaire, qui se reposera sur lui de mille détails dans lesquels il lui serait trop pénible d'entrer ; il doit aussi être en état de diriger la culture et de l'enseigner aux autres. Deux qualités principales doivent se trouver réunies dans un même sujet : fidélité, connaissances.
- 1°. Fidélité ; cette qualité est aussi rare qu'indispensable pour un homme de confiance. Peu de gens sont fidèles, parce que beaucoup sont pauvres, et que la pauvreté est une tentation à laquelle le très-petit nombre résiste. Ne vous contentez donc pas de la bonne réputation [65] d'un homme, ni des rapports avantageux qu'on vous en fera ; prenez des moyens encore plus sûrs. Les voici : choisissez d'abord un homme qui ait de petites propriétés, ou que son travail ait toujours mis à l'abri de l'indigence. Considérez la famille à laquelle il appartient ; car ce proverbe, bon chien chasse de race, est vrai, quoique trivial. Préférez toujours celui qui a été longtems dans la même maison ; prenez des informations sérieuses sur sa moralité, en vous souvenant qu'un homme vertueux est toujours fidèle. Enfin, si vous ne trouvez pas ce que vous désirez dans la classe des domestiques à gages, cherchez quelqu'un qui fasse valoir un petit bien ; par exemple, un père de famille dont les enfans sont élevés, et qui cultiverait cinq à six arpens de terre avec un seul cheval ; il ne voudrait pas servir, mais la confiance que vous lui donnerez, les gros gages et le sort que vous lui assurerez, le détermineront à consentir à vos désirs. N'épargnez rien pour l'avoir, et ne regrettez pas le prix qu'il vous demandera ; il vous coûtera toujours moins qu'un homme d'affaires ou un maître d'ordre, qui, la plupart du tems, sont des paresseux ou des ignorans
- 2°. Connaissances en agriculture.
Il n'y a que l'expérience qui puisse donner [66] de la science : ainsi, que celui sur le savoir duquel vous vous reposerez, ait quarante ans au moins ; qu'il ait cultivé la terre dès son plus jeune âge, et qu'il connaisse sur-tout le sol du territoire où vous vous trouvez. Il serait même à désirer qu'il eût long-tems cultivé les terres que vous allez faire valoir : les lumières que vous tirerez des connaissances locales de cet homme, vous rendront un service inappréciable et vous apprendront ce que vous ne pourriez savoir que par des essais réitérés et après plusieurs années. Quand vous aurez joint la pratique à la théorie, vous saurez vous passer de ses conseils ou les estimer leur juste valeur : mais, pour commencer, vous vous livrerez tout entier à lui ; son expérience, sa routine, si vous voulez, feront votre tranquillité. Une autre qualité essentielle pour l'homme que nous désirons, c'est de savoir se faire obéir par les valets qu'il sera chargé de surveiller. Une conduite sans reproche, un peu plus d'instruction que le commun des paysans, le respect qu'inspirent l'âge et la vertu, lui attireront déjà la considération ; mais ce qui achèvera de lui donner du poids et de l'autorité, c'est la confiance que son maître lui témoignera et les égards qu'il aura pour lui.
Je ne parle pas des autres qualités indispensables à tous les domestiques, l'activité, l'adresse, la douceur, le soin des chevaux ; celles que j'exige [67] pour le premier charretier sont bien plus difficiles à trouver, et par conséquent très-rares. C'est un motif plus que suffisant pour conserver un homme si précieux et si difficile à remplacer ; je ne saurais trop conseiller de prendre tous les moyens possibles pour se l'attacher, en supportant ses défauts, en évitant les reproches ou les vivacités qui pourraient l'éloigner. Plus il y aura de tems qu'on le possédera, et plus il faudra le ménager ; car quelques connaissances qu'on eût de son sol, il serait toujours mal cultivé par un homme qui ne le connaîtrait pas. Comme aux enfans la mutation de nourrice est préjudiciable, aussi au labourage les diverses mains préjudicient, n'étant à estimer que le viel laboureur qui, par habitude, s'est rendu savant en la partie de vos terres[4]. D'où vient ce proverbe languedocien :
Un bouvier sans barbe | ||
Fait aire sans garbe. | ||
Olivier de Serres[5] |
Ménagère.
Les devoirs de la ménagère sont extrêmement multipliés ; elle veille sur tous les domestiques en général, les appelle à l'heure du repas, leur distribue la nourriture et la boisson ; tient sous sa garde toutes les provisions de bouche ; surveille particulièrement les bestiaux, et fixe leur nourriture [68] journalière, prend soin de toutes les volailles, arrange elle-même la laiterie, et commande aux filles ou valets destinés aux gros ouvrages, comme de nettoyer les écuries et les étables, traire les vaches, distribuer le fourrage ; conserve soigneusement sous sa clef les ustensiles qui ne sont pas de labour, comme sacs, semoirs, paniers, cordages, faulx, etc. Ces fonctions, qui paraîtront peut-être minutieuses, sont cependant si intéressantes, qu'elles décident du profit ou de la perte du propriétaire. Les récoltes auront beau être abondantes, la dépense excédera la recette, si la ménagère ne porte un œil sévère sur tous les détails de la maison : on doit donc être fort difficile sur le choix. Cette fille aura au moins quarante ans, sera laborieuse, d'une bonne santé, et saura bien lire et écrire ; son extérieur sera imposant et son langage un peu au-dessus du commun, toujours propre et bien vêtue ; elle aimera l'ordre et fera régner partout la propreté ; d'une fidélité à l'épreuve, elle aura des mœurs intactes, un sérieux qui la fasse respecter de ceux à qui elle doit commander ; toujours sévère et inflexible, elle fermera l'oreille aux murmures des subalternes, et ne s'occupera que de plaire à son maître. Les yeux sans cesse ouverts sur ce qui se passe, elle l'instruira de tout, et loin de blâmer son économie, lui indiquera les moyens de l'appliquer à une [69] infinité de petits objets qui lui paraîtront toujours importans.
Une fille telle que je viens de la dépeindre, est encore plus rare qu'un charretier de confiance ; mais aussi n'est-on pas obligé de la prendre dans le pays : je préfère même qu'elle n'en soit pas, afin qu'elle n'ait de liaison avec personne, qu'elle soit plus respectée, et que sa fidélité soit moins exposée. Cherchez là donc par-tout où vous croirez la trouver, ne ménagez rien pour vous l'attacher, et sachez que quelque avantage qu'on lui fasse, son sort sera encore moins heureux que celui du maître qui la possédera.
IV. Instrumens aratoires.
Haec sunt mea veneficia, disait Cresinus[6], en apportant sur le forum tous ses instrumens rustiques ; et certes, il avait grande raison. Des charrues qui retournent bien la terre et ouvrent un profond sillon, des herses et des rouleaux qui amollissent et divisent bien la glèbe ; voilà déjà une partie de l'art de cultiver. Il est donc essentiel de donner quelques notions au cultivateur, sur les instrumens qu'il doit employer.
Charrue.
Comme il faudrait un livre entier pour décrire toutes les différentes sortes de charrues, je [70] renvoie aux savans qui ont écrit là-dessus ; je ne veux pas même décider quelle est la meilleure, et je pense que la charrue en usage dans chaque pays est bonne, pourvu qu'on sache bien l'employer ; on ne sera peut-être pas fâché de voir là-dessus l'opinion de Liébault. Je ne m’empêche, en cet endroit de la forme de la charrue, ni à la diversité qui se trouve selon les régions, comme le pourrait demander la différence des charrues à bœufs et à chevaux ; attendu que comme selon le pain il faut le couteau, aussi selon la force et la puissance de la terre il faut l’instrument et outil pour la couper et labourer. En général, chaque pays a adopté la charrue propre à son terroir ; dans une partie de la France, par exemple, comme dans la Brie, le Vexin, etc. l'on se sert de charrues à versoir, qu'on appelle ainsi parce qu'elles ont un soc à un seul tranchant fort large, auprès duquel est une pièce de bois ceintrée nommée versoir, qui remue toujours la terre du même côté ; on emploie cette charrue parce qu'on y laboure en planches pour faire écouler l'eau. Dans d'autres, comme en Picardie, on emploie la charrue à tourne-oreille, qui a un soc à deux tranchans parfaitement égaux, près duquel se trouve un morceau de bois appelé oreille, qu'on change à volonté, parce que les terres, n'étant pas si noyantes, s'y labourent aplat. Changer donc de [71] charrue sans y avoir beaucoup réfléchi et avant des expériences multipliées, c'est un folie. La charrue qui réussit en Brie, où les terres sont très-fortes, réussit fort mal dans notre canton. J'en ai fait moi-même l'expérience, ce qui me met en état d'indiquer l'avantage de chacune de ces charrues ; la charrue de Brie ouvre un sillon plus large, et par conséquent débite plus d'ouvrage, mais aussi divise-t-elle moins la terre et exige-t-elle plus de chevaux que la tourne-oreille. Celle de Picardie ne forme pas un labour très-égal, à cause de la variation du soc et de l'oreille ; celle de Brie, au contraire, fait un labour toujours égal, mais aussi est beaucoup plus fatigante pour le conducteur et les chevaux ; ; pour le conducteur, qui ne peut la quitter un seul instant ; pour les chevaux, qui peinent beaucoup plus lorsqu'il faut appuyer sur la charrue ; ce qui n'arrive pas à la tourne-oreille, qui, dans de bonnes terres, laboure presque toute seule ; enfin, un autre avantage de la tourne-oreille, c'est d'entamer la terre infiniment mieux que l'autre, parce que son soc est plus long et plus effilé, l'âge est construit plus solidement et aspire plus la terre.
L'exemple que je viens de citer est suffisant, ce me semble, pour engager à perfectionner la méthode du pays sans la changer entièrement. Servez-vous des mêmes charrues que vos voisins, [72] mais employez, pour les établir, les plus habiles ouvriers. Que votre charrue sou construite fortement, sans être pesante ; que les roues de l'avant-train ne soient ni trop basses, ni trop grosses, pour ne pas fatiguer inutilement les chevaux ; que l'âge ou timon soit parfaitement droit ; que le sep qui reçoit le soc, aspire toujours assez la terre, parce qu'il est aisé de relever une charrue trop aspirante ; au lieu qu'il est impossible de faire entrer suffisamment dans la terre celle qui ne l'est pas assez. Que le soc, toujours bien tranchant, divise convenablement la terre, qui sera ouverte et préparée par le coutre assujetti à l’âge ; enfin, que le versoir ou l'oreille mouvante la renverse entièrement, et toujours également.
Des herses.
Il est bon d'avoir des herses de deux façons : de pesantes, quand la terre est dure, lourde ou couverte de grosses mottes ; de légères, lorsque la terre est meuble, pour être menées par un seul cheval. Les dents des herses doivent être longues et du bois le plus dur et le plus sec ; et le cornouiller est le meilleur bois qu'on puisse employer à cet usage. Comme néanmoins les dents se cassent souvent, on en aura toujours une provision chez soi, et on ne souffrira pas qu'un charretier herse avec des dents cassées ou trop usées.
[73] Quant à la forme des herses, je préfère les triangulaires aux carrées, parce qu'elles divisent mieux la terre, et plus promptement.
Un cultivateur doit aussi se procurer une herse à dents de fer ; ces dents doivent être attachées avec des écroux aux barres, que l'on fait plus fortes et qu'on soutient avec des liens de fer : cet instrument, ignoré dans beaucoup d'endroits, est cependant utile dans tous les pays, si vous en exceptez les terreins sablonneux ; toutes les autres espèces de terre en peuvent tirer avantage, lorsqu'elles sont durcies par la chaleur ou de grandes pluies, ou qu'elles poussent beaucoup d'herbes. Nous en verrons les divers usages dans la suite.
Rouleaux.
Les rouleaux sont diversifiés à l'infini ; les plus utiles et en même tems les moins chers, sont le rouleau à cheville et le rouleau simple, l'un pour entasser le grain, l'autre pour briser les mottes, unir et entasser la terre. Ils sont, comme nous le ferons voir, d'une grande utilité dans certaines circonstances. Le cultivateur ne manquera pas d'en avoir des deux espèces, mais bien proportionnés, et sur-tout d'une longueur médiocre, pour pouvoir tourner plus aisément.
[74]
Charrettes.
La forme de charrettes que j’estime le plus est celle à fourgon, pour trois raisons : 1°. elles facilitent et accélèrent tout à la fois le charriage ; elles le facilitent parce qu'elles conservent davantage les chemins, l'ornière restant toujours au milieu des deux chevaux ; elles l'accélèrent parce que les chevaux vont beaucoup plus vite ; 2°. les chevaux coûtent moins cher, deux chevaux de moyenne taille suffisant pour un fourgon, tandis que, pour mettre dans les limons, il est besoin d'un très-fort cheval. 3°. Les chevaux sont bien moins fatigués, parce que le poids est réparti sur deux, et qu'ils peuvent être retenus, quand ils sont trop ardens, par une retraite qu'on attache à la flèche, ce qu'on ne peut faire lorsqu'ils sont au bout l'un de l'autre. Le seul désavantage du fourgon, c'est que les chevaux le portent ordinairement sur le cou ; mais on peut remédier à cet inconvénient, en suspendant la flèche par un bâton porté par les chevaux à la manière des guinguettes. D'ailleurs, quand un fourgon est bien proportionné et bien chargé, que les chevaux sont bien faits, et par conséquent d'une encolure relevée, ils ne portent presque rien. Ceux qui élèvent de jeunes chevaux, préfèrent le chariot, parce qu'ils y sont moins gênés ; mais quelle différence de poids ! Trois chevaux [75] ordinaires traîneront au fourgon ce que quatre très-forts ne tireront pas à un chariot. Je n'estime donc le chariot que dans les habitations situées dans les vallées, et où par conséquent les récoltes doivent toujours descendre. Les chariots sont encore bons sur les grandes routes, mais ils ne valent rien dans les campagnes, où deux roues de plus font un double effort, lorsqu'elles enfoncent dans les terres ou les mauvais chemins.
Le fourgon coûte infiniment moins cher que le chariot ; mais, outre cette économie, il en procure encore une autre au propriétaire, c'est d'éviter la multiplicité des voitures ; car, quand on emploie des chariots pour la récolte et les bois, il faut encore des charrettes à limon ou à fourgon pour les fumiers, et cela pour la commodité du déchargement. Mais quand on se sert du fourgon, on emploie le même train à plusieurs usages : pendant les trois quarts de l'année, on le met sur une voiture de moyenne grandeur, destinée au transport des grains, aux charriages des bois et fumiers ; pendant les trois mois de récolte, on le met sur une voiture plus longue, c'est-à-dire de dix pieds sur quatre, qu'on retire à la fin de Septembre, et qu'on serre dans un endroit à l'abri. De cette manière on n'entretient pas plusieurs équipages suivant ses dlfférens besoins, et on trouve aisément de la place pour les serrer.
[76] Outre le fourgon, il convient encore d'avoir une petite charrette à limon, et légère, pour un seul cheval, destinée à aller chercher le fourrage en vert ou autres provisions. Il faut aussi avoir un ou deux barreaux (tombereaux) à flèche ou à limon, pour voiturer les cailloux, la marne, la cendre et autres engrais. Pour toutes ces voitures on emploiera toujours de bons ouvriers, en ayant soin qu'ils ne se servent que de bois bien sec. L'article le plus essentiel des voitures, ce sont les roues : qu'elles ne soient ni trop pesantes ni trop légères, mais toujours suffisamment élevées ; que le moyeu soit bien choisi et d'orme franc, les raies et jantes bien assemblées, le bandage de la meilleure qualité, et revêtu de clous faits avec de bon fer.
V. Ustensiles de culture et de ménage.
Le cultivateur est encore obligé d'avoir une grande quantité d'ustensiles de culture ; chacun coûte peu, mais ils ont si multipliés et en même tems si indispensables, que ces petites dépenses réunies forment une somme considérable. La grange exige des moulins et cribles de plusieurs sortes pour vanner et nettoyer le blé ; le cellier, des tonneaux de toute grandeur et une provision suffisante de cerceaux pour relier les pièces ; les vergers et jardins, des bêches, ratissoires, [77] fourches, râteaux, brouettes, etc., etc., etc. ; le transport des grains, des cris, des cordages, des fourcières, de toiles sous les voitures, etc. ; le façonnage des bois, des coignées, des serpes, des piques, etc. ; et ainsi de tous les divers objets de la culture ; chacun a son attirail à part, et ne peut être bien exécuté qu'avec des outils bien conditionnés et même souvent multipliés. Les ustensiles du ménage sont aussi fort nombreux, si on veut tout tenir dans l'ordre et la propreté ; ils coûtent encore moins que ceux de la culture, mais leur fragilité oblige de les renouveler plus souvent, et exige plus d'attention.
VI. Avances de la première année.
Voilà notre ferme montée en bestiaux de toute espèce, en ustensiles de culture et de ménage, en instrumens aratoires ; les constructions et dispositions extérieures sont terminées ; les domestiques de confiance sont arrêtés ; mais nous ne sommes pas pour cela au bout de nos dépenses ; il faut acheter des semences de toute espèce, et, ce qui est encore plus cher, pourvoir à la nourriture des valets et des bestiaux pendant quinze mois entiers. Pour les semences, on n'épargnera rien pour se procurer les meilleures qualités ; quant aux valets et aux bestiaux, on ne nourrira, pendant ce tems, que ceux dont on a absolument [78] besoin ; car dès le premier Mai de l’année qui précède l'entrée en jouissance, il convient de faire les jachères qui doivent être semées en Octobre. Il faut donc, à cette époque, établir un ménage, mais il doit être petit : une ménagère, deux charretiers, quatre chevaux, deux vaches suffiront pour notre ferme ; mais, quelque petit que soit ce ménage, combien ne coûtera-t-il pas, puisqu'il faut acheter blé, viande, boisson pour les hommes, et pour les chevaux l'avoine et le fourrage, la paille même destinée à les coucher ; et cela jusqu'à la récolte qui ne doit se faire qu'au mois d'Août de l'année suivante, c'est-à-dire, comme je le disais tout à l'heure, quinze mois après. Cette dépense, qui ne serait rien si on la prenait sur sa chose, coûte beaucoup parce qu'elle ne procure aucun objet de jouissance ; elle doit cependant précéder toutes les autres dépenses, que l'on ne doit faire que lorsqu'on est prêt à jouir et de manger le grain qu'on a semé.
On pourra juger, par les détails que je viens de donner dans ces six articles, des soins et des dépenses nécessaires pour monter une ferme. J'ai peut-être été un peu long, mais il fallait absolument ne rien oublier de ce qui peut assurer l'espoir du cultivateur.
Queis sine nec potuere seri, nec surgere messes. | ||
Virg. Georg. l. I.[7] |
Notes
Notes originales et commentaires
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Notes additionnelles
- ↑ Citation extraite de De l'Agriculture, livre I, chapitre III, de Columelle. Texte intégral (en français) sur remacle.org.
- ↑ Extrait du Théâtre d'agriculture et mesnage des champs, d'Olivier de Serres, chapitre VIII, p. 74. Texte intégral sur Gallica.
- ↑ Extrait des Géorgiques, livre III, vers 293 à 296. Traduction de Delille : texte intégral sur wikisource.
- ↑ Extrait du Théâtre d'agriculture et mesnage des champs, d'Olivier de Serres, chapitre VI, p. 58. Texte intégral sur Gallica.
- ↑ Extrait du Théâtre d'agriculture et mesnage des champs, d'Olivier de Serres, chapitre VI, p. 59. Texte intégral sur Gallica.
- ↑ "Voici mes maléfices", propos attribués à Caïus Furius Crésinus. L'histoire est rapportée par Pline, dans son Histoire naturelle, livre XVIII, chapitre VIII, paragraphes 3 et 4 : accusé par des voisins jaloux d'accroître ses récoltes par des sortilèges (scopélisme, dans le Magasin pittoresque, Volume 3), Crésinus aurait apporté sur le forum ses bœufs, sa charrue, et déclaré que tels étaient ses seuls maléfices.
- ↑ Virgile, Les Géorgiques, livre I, vers 161. Citation exacte : Quis sine nec potuere seri, nec surgere messes.
Traductions :
"et sans lesquels il ne peut ni ensemencer les terres ni faire lever le grain."
(traduction reprise du site Juxta (version bilingue latin/français)
"sans [tous ces instruments], il n'est point de culture."
(traduction de Delille, reprise sur le site wikisource.