Roland de Lattre (1840) Mathieu/Ode/V

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Cette page introduit la neuvième partie d'un poème rédigé par Adolphe Mathieu, à la gloire de Roland de Lassus. Pour voir :

 

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La suite du poème

Partie V


Ainsi long-temps obscur et long-temps solitaire,
Grandit dans le silence et s'annonce à la terre
L'astre de son génie, à lui-même inconnu ;
Dissipant par degrés les ombres du mystère
Qui, jeune, à tous les yeux le cachaient, pauvre et nu.

Son orient se lève, et de splendeurs sans nombre
S'illumine son front, toujours pensif et sombre ;
Et le ciel, qui s'éveille à sa molle clarté,
Semble un flambeau divin qui jette sur son ombre
Comme une aube de gloire et d'immortalité.

Partout il se fait jour autour de lui; qu'importe
Le nuage qui passe et que le vent emporte,



Quand tout le ciel s'éclaire aux rayons du matin,
Et que l'astre de feu dont l'éclat nous transporte
Se dresse comme un phare à l'horizon lointain !

Laissez, quand déjà l'aube a blanchi la chaumière,
Les aveugles nier l'éclat de la lumière,
Les méchants la braver, la craindre tour-à-tour ;
Laissez, et bénissant cette lueur première,
Du soleil qui la suit attendez le retour.

Laissez, la nuit s'efface et l'ombre s'évapore ;
Croyez au jour nouveau que vous promet l'aurore,
Comptez sur un midi de feux resplendissant,
Et laissez faire à Dieu, car c'est lui seul qui dore
La gloire d'un grand homme et le soleil naissant.

Le jour, voici le jour qui plane sur le monde !
De l'horizon des arts perçant la nuit profonde,
Son nom long-temps voilé rayonne à tous les yeux,
Et, comme le soleil sort éclatant de l'onde,
D'un long et froid oubli s'élance radieux.


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