Roland de Lattre (1840) Mathieu/Ode/III

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La cathédrale Notre-Dame à Anvers
Cette page introduit la troisième partie d'un poème rédigé par Adolphe Mathieu, à la gloire de Roland de Lassus. Pour voir :

 

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La suite du poème

Partie III


Beau sol de la douce Italie,
Ouvre-lui tes champs bien-aimés,
Prodigue à sa tête pâlie
Tes parfums les plus embaumés ;
Au fils de la terre étrangère
Que l'existence soit légère



Dans tes poétiques séjours,
Et verse à sa lèvre en démence
Un peu de cette gloire immense,
Qui pour toi rajeunit toujours.

France, que les guerres civiles
Voilent de leur crêpe odieux,
Laisse-le passer par tes villes
Ce cygne aux chants mélodieux !
Quand tonne la foudre enflammée,
L'oiseau, caché sous la ramée,
Suspend ses paisibles concerts;
Il faut, pour qu'il les continue,
Que l'arc-en-ciel fendant la nue
Rassérène et calme les airs.

Mais toi, noble et froide Angleterre,
Offre un refuge à l'exilé,
Protége sous ton ciel austère
Son front un moment consolé;
Comme des clameurs triomphales
Élève tes vastes rafales
Pour saluer l'hôte vainqueur,
Et couvre du bruit de tes ondes
Les tempêtes bien plus profondes
Qui grondent au fond de son cœur.



Encor battu par la tourmente,
Pour y couler des jours obscurs,
De tous les arts fidèle amante,
Anvers, reçois-le dans tes murs.
Accorde à son âme embrasée,
Comme une abondante rosée,
Le calme de tes longues nuits ;
Chantre qui se tait avant l'âge,
Que ta retraite le soulage
De sa gloire et de ses ennuis.

Et toi, dont bientôt son génie
Va payer l'hospitalité,
Munich, ville à jamais bénie,
Seul port à son adversité,
Comme un naufragé sur la grève
Que ton bras puissant le relève
Et fasse trève à ses malheurs ;
Car celui que la honte exile
Ne peut qu'en ce lointain asile
Trouver l'oubli de ses douleurs.


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