Super Bowl : les Patriots ont bien triché (InfoNum2 2015-2016)

De Wicri Incubateur
Ce tableau de Albert Anker illustre une activité à caractère pédagogique sur une page Espace dédié à un travail pédagogique
IUT Charlemagne - InfoNum2 2015-2016
Tom Brady Quarterback des Patriots


Les Patriots ont bien triché

Les vainqueurs du super bowl 2015, les New England Patriots, ont bien utilisé des ballons intentionnellement dégonflés pour se qualifier pour le match final de la saison. Telle est en substance la conclusion de l’enquête menée par National Football League (NFL)[1], rendue publique mercredi 6 mai. Des employés de l’équipe sont, de façon « plus que probable », « impliqués dans un effort délibéré pour contourner les règles », indique le rapport.

Cette affaire de ballons dégonflés, baptisée aux Etats-Unis le « Deflategate », avait fait grand bruit à la veille de la finale du championnat de football américain, remporté le 1er février par les New England Patriots[2] face aux Seattle Seahawks 28 à 24. Lors du match d’accès à la finale, perdu 45 à 7 par les Colts d’Indianapolis, ceux-ci s’étaient plaints du niveau de pression des ballons utilisés des Patriots. Au football américain, l’équipe attaquante joue effectivement avec ses propres ballons.

Trahis par des SMS

Or, après vérification, la NFL s’était rendu compte que, sur les douze ballons avec lesquels les Patriots avaient joué, onze étaient notoirement sous-gonflés. Une faible pression n’est pas anodine : cela modifie la préhension de la balle et donc peut faciliter le travail du quarterback, le poste qui mène l’offensive en passant le ballon à un coéquipier pour qu’il marque derrière la ligne adverse.

A l’époque l’entraîneur des Patriots, Bill Belichick et son quarterback vedette, Tom Brady, avaient affirmé ne rien savoir de cette affaire. Mais l’enquête de la NFL, qui s’appuie notamment sur des échanges de SMS, révèle que deux employés de l’équipe ont effectivement dégonflé les ballons quelques minutes avant le coup d’envoi. Si le rapport blanchit l’entraîneur et le reste de l’équipe, en revanche, il indique que Tom Brady, l’un des joueurs les mieux payé du championnat, aurait été au courant du subterfuge. Même si les enquêteurs estiment que les preuves concernant le quarterback sont moins évidentes que pour les deux employés, néanmoins, ils « ne croient pas que ces derniers se seraient engagés dans une telle conduite sans le consentement de Brady ».

« Aucune preuve incontestable »

« Troy Vincent [le vice-président de la NFL] et son équipe étudieront les mesures à prendre à la lumière du rapport, à la fois en ce qui concerne d’éventuelles mesures disciplinaires et des changements nécessaires dans les protocoles pour éviter de futurs incidents de ce type », a déclaré Roger Goodell, le commissaire de la NFL. Il affirme que, « dans le même temps, nous allons continuer nos efforts pour protéger l’intégrité du jeu et promouvoir l’esprit sportif à tout instant ». De son côté, le propriétaire des Patriots, Robert Kraft, a reconnu être « déçu » par ces révélations, tout en affirmant qu’elles n’indiquaient à ce stade « aucune preuve incontestable d’un dégonflement délibéré des ballons », assure-t-il. Le 26 janvier, M. Kraft avait déclaré : « Tom [Brady], Bill [Belichick] et moi sommes ensemble depuis quinze ans. Ils font partie de ma famille et, si nous avons eu parfois des discussions compliquées, je ne les ai jamais vus me mentir », avait-il déclaré, tout en se disant « confiant » sur l’issue de l’enquête.

En attendant, cette affaire ne va redorer le blason ni de la NFL ni des Patriots. La ligue a connu la saison dernière une série de scandales à propos de violences conjugales impliquant plusieurs stars du football américain. Par ailleurs, Arthur Blank, le propriétaire des Falcons d’Atlanta, avait avoué, juste après la fin du championnat, avoir triché. Lorsque Atlanta recevait, un bruit artificiel était diffusé dans le stade dans le but de déconcentrer leurs adversaires.

Lire : L'annus horribilis du football américain

Pour les Patriots, ce n’est pas la première fois qu’ils sont au cœur d’une tricherie. En 2007, Bill Belichick avait été accusé d’avoir filmé les entraînements de l’adversaire du moment, les New York Jets. Une pratique formellement interdite par le règlement de la NFL. L’équipe et l’entraîneur avaient été condamnés respectivement à des amendes de 250 000 et 500 000 dollars (220 000 et 440 000 euros environ). • Stéphane Lauer (New York, correspondant)


source

  • Super Bowl : les Patriots ont bien triché, texte repris du journal Le Monde

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