La Chanson de Roland/Léon Gautier/Édition populaire/1895/Partie 2/Charlemagne approche : Différence entre versions

De Wicri Chanson de Roland
(2095-2098. Voilà ce que dit la Geste)
 
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[[Fichier:Chanson de Roland Gautier 1895 page 179 fig.png|300px|right|thumb|Fig. 20. — Les païens s'enfuient, et laissent Roland seul, — Seul et à pied. (V. 2162, 2163.) <br/>(Composition de Zier.) ]]
 
[[Fichier:Chanson de Roland Gautier 1895 page 179 fig.png|300px|right|thumb|Fig. 20. — Les païens s'enfuient, et laissent Roland seul, — Seul et à pied. (V. 2162, 2163.) <br/>(Composition de Zier.) ]]
==Facsimilés==
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==Les couplets (laisses)==
 
==Les couplets (laisses)==
 
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===<center>'''CLXXXII'''</center>===
 
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|En vérité, ils n'osent approcher des trois Français.  
 
|En vérité, ils n'osent approcher des trois Français.  
 
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|De loin, ils jettent sur eux lances et épieux,  
 
|De loin, ils jettent sur eux lances et épieux,  
 
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|« Tant qu'un bon vassal est vivant, il ne se rend pas. »
 
|« Tant qu'un bon vassal est vivant, il ne se rend pas. »
 
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|Alors il tire Almace, son épée d'acier bruni,
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|Alors il tire [[#2089. Almace|Almace]], son épée d'acier bruni,
 
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|2090&nbsp;&nbsp;
 
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|Les autres privés de leurs têtes.
 
|Les autres privés de leurs têtes.
 
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| Voilà ce que dit la Geste, et aussi celui qui était sur le champ de bataille,
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|Le baron saint Gilles, pour qui Dieu fit des miracles.
 
|Le baron saint Gilles, pour qui Dieu fit des miracles.
 
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|Il se bat noblement, le comte Roland :
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|2100&nbsp;&nbsp;
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| II a tout le corps en sueur et en feu ;
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|Mais surtout quel mal, quelle douleur dans la tête!
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|D'avoir sonné son cor sa tempe est tout ouverte;
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|Toutefois il voudrait bien savoir si Charles viendra.
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|De nouveau il prend son cor et en tire un son, bien faible, hélas !
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|2105&nbsp;&nbsp;
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| L'Empereur, là-bas, s'arrêta et l'entendit :
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|« Seigneurs, » dit-il, « tout va mal pour nous,
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|« Et mon neveu Roland va nous manquer aujourd'hui.
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|« Aux sons de son cor, je vois qu'il n'a plus longtemps à vivre.
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|« Si vous désirez arriver à temps, pressez vos chevaux.
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|2110&nbsp;&nbsp;
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| « Tout ce qu'il y a de trompettes dans l'armée qu'on les sonne ! »
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|Alors on sonne soixante mille trompettes, et si haut
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|Que les monts en retentissent et que les vallées y répondent.
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|Les païens les entendent, ils n'ont garde de rire :
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|« C'est Charles qui arrive, » disent-ils l'un à l'autre, c'est Charles! » Aoi.
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===<center>'''CLXXXV'''</center>===
 
===<center>'''CLXXXV'''</center>===
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|2115&nbsp;&nbsp;
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| « L'Empereur, » s'écrient les païens, « l'Empereur revient sur ses pas,
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|« Et ce sont bien les trompettes françaises qu'on entend.
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|« Si Charles arrive , quel désastre pour nous !
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|« Si Roland survit, c'est toute notre guerre qui recommence,
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|« Et l'Espagne, notre terre, est perdue. »
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|2120&nbsp;&nbsp;
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| Alors quatre cents d'entre eux se rassemblent, bien couverts de leurs heaumes,
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|Parmi les meilleurs de toute l'armée païenne.
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 +
|Et voici qu'ils livrent à Roland un affreux, un horrible assaut.
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|Ah ! le Comte a vraiment assez de besogne.
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|Aoi.
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|}
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===<center>'''CLXXXVI '''</center>===
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|Quand le comte Roland les voit venir,
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|2125&nbsp;&nbsp;
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| 11 se fait tout fier, il se sent plus fort, il est prêt.
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 +
|Tant qu'il aura de la vie, il ne se rendra pas :
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|-
 +
|
 +
|Plutôt la mort que la fuite.
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|<span id="Vers 2127"></span>
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|Il monte son cheval [[#2127. Veillantif|Veillantif]],
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|-
 +
|
 +
|De ses éperons d'or fin le pique,
 +
|-
 +
|
 +
|Et, au plus fort de la mêlée, court attaquer les païens.
 +
|-
 +
|2130&nbsp;&nbsp;
 +
| L'archevêque Turpin y va avec lui.
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|-
 +
|
 +
|Et les Sarrasins : « Fuyez, amis, fuyez, » disent-ils l'un à l'autre ;
 +
|-
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|
 +
|« Car nous avons entendu les trompettes de France.
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|-
 +
|
 +
|« Il revient, le roi puissant! Charles arrive! »
 +
|Aoi.
 +
|-
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|}
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===<center>'''CLXXXVII'''</center>===
 +
 
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{|
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|
 +
|Jamais le comte Roland n'aima les lâches
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 +
|2135&nbsp;&nbsp;
 +
| Ni les orgueilleux, ni les méchants,
 +
|-
 +
|
 +
|Ni les chevaliers qui ne sont pas bons vassaux.
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|-
 +
|
 +
|Il s'adresse à l'archevêque Turpin :
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|-
 +
|
 +
|« Sire, » lui dit- il, « vous êtes à pied et moi à cheval.
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|-
 +
|
 +
|« Par amour pour vous, je veux faire halte.
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|-
 +
|2140&nbsp;&nbsp;
 +
| « Nous partagerons ensemble le bien et le mal,
 +
|-
 +
|
 +
|« Et pour aucun homme du monde, je ne vous abandonnerai.
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|-
 +
|
 +
|« Tous les deux nous rendrons aux païens leur assaut ;
 +
|-
 +
|
 +
|« Les meilleurs coups sont ceux de Durendal !
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|-
 +
|
 +
|« — Honte à qui ne frappe pas de son mieux, » dit l'Archevêque.
 +
|-
 +
|
 +
|« Après cette bataille nous n'en aurons plus d'autre.
 +
|-
 +
|2145&nbsp;&nbsp;
 +
| « Charles arrive, qui vous vengera. »
 +
| Aoi.
 +
|-
 +
|}
 +
 
 +
===<center>'''CLXXXVIII'''</center>===
 +
 
 +
{|
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|-
 +
|
 +
|« Nous sommes nés pour notre malheur, » disent les païens.
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|-
 +
|
 +
|« Et ce jour s'est levé pour nous bien funeste !
 +
|-
 +
|
 +
|« Nous avons perdu nos seigneurs et nos pairs.
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 +
|
 +
|« Et voilà que Charles, le baron, revient avec sa grande armée :
 +
|-
 +
|2150&nbsp;&nbsp;
 +
| « Nous entendons d'ici les claires trompettes de ceux de France
 +
|-
 +
|
 +
|« Et le grand bruit que fait le cri de Monjoie.
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|-
 +
|
 +
|« Rien n'égale la fierté du comte Roland,
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|-
 +
|
 +
|« Et il n'est pas d'homme vivant qui le puisse vaincre.
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|-
 +
|
 +
|« Tirons de loin, et laissons-le sur le terrain. »
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|-
 +
|2155&nbsp;&nbsp;
 +
| Ainsi firent-ils. Ils lui lancent de loin dards et javelots,
 +
|-
 +
Épieux, lances et flèches empennées;
 +
|-
 +
|
 +
|Ils ont mis en pièces et troué l'écu de Roland ;
 +
|-
 +
|
 +
|Ils lui ont déchiré son haubert, dont l'orfroi est enlevé ,
 +
|-
 +
|
 +
|Mais point ne l'ont touché dans son corps.
 +
|-
 +
|2160&nbsp;&nbsp;
 +
| Pour Vellandif, il a reçu trente blessures
 +
|-
 +
|
 +
|Et sous le Comte est tombé mort.
 +
|-
 +
|
 +
|Les païens cependant s'enfuient et laissent Roland seul,
 +
|-
 +
|<span id="Vers 2163"></span>
 +
|Seul et à pied. <sup>[[#2163. Lacune comblée|lacune]]</sup>
 +
|Aoi.
 +
|-
 +
|}
 +
 
 +
===<center>'''CLXXXIX'''</center>===
 +
 
 +
:''Les païens s'enfuient, pleins d'effroi : ''
 +
:''« Roland, » se disent-ils l'un à l'autre, « Roland nous a vaincus, ''
 +
:''« Et le grand Empereur revient sur ses pas. ''
 +
:''« Entendez les clairons de l'armée française. ''
 +
:''« Attendre les Français, c'est être assuré de mourir. ''
 +
:''« Tant de nobles rois se sont déjà mis aux pieds de l'Empereur! ''
 +
:''« Ce n'est pas Marsile qui nous pourra jamais sauver, ''
 +
:''« Et nous avons perdu la riche Espagne, ''
 +
:''« Si l'Émir ne vient la défendre pour nous. » '' &nbsp; Aoi.
 +
 
 
{{Corps article/Fin}}
 
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Ligne 144 : Ligne 373 :
 
{{Corps article/Début}}
 
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===2089. ''Almace''===  
 
===2089. ''Almace''===  
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[[#Vers 2089|2089.↑]]
 
Almace est une des  
 
Almace est une des  
 
trois épées que le juif Malakin d'Ivin  
 
trois épées que le juif Malakin d'Ivin  
donna pour la rançon de son père Abraham. Les deux autres étaient Durendal et Courtain. (Bibl. de l'École des  
+
donna pour la rançon de son père Abraham. Les deux autres étaient Durendal et Courtain. (Bibl. de l'École des chartes, XXV, 101.)  
chartes, XXV, 101.)  
 
  
 
L'épée de Turpin est une de celles qui furent essayées  
 
L'épée de Turpin est une de celles qui furent essayées  
sur le perron d'acier du palais de Charlemagne, à Aix. Elle résista à l'épreuve.  
+
sur le perron d'acier du palais de Charlemagne, à Aix. Elle résista à l'épreuve.
  
 
===2095-2098. ''Voilà ce que dit la Geste''===  
 
===2095-2098. ''Voilà ce que dit la Geste''===  
''Voilà ce que dit la Geste... et saint Gilles.''
+
[[#Vers 2095|2095.↑]] ''Voilà ce que dit la Geste... et saint Gilles.''
  
Saint Gilles a été mêlé  
+
[[A pour personnalité citée::Gilles l'Ermite|Saint Gilles]] a été mêlé  
 
d'une façon très intime à la légende de  
 
d'une façon très intime à la légende de  
 
Charlemagne. Historiquement parlant,  
 
Charlemagne. Historiquement parlant,  
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dans cet épisode, à l'histoire poétique  
 
dans cet épisode, à l'histoire poétique  
 
du grand Empereur, saint Gilles le fui  
 
du grand Empereur, saint Gilles le fui  
sans doute plus profondément. Le ''Stricker'' (remaniement allemand du Ruolandes Liet) nous montre à Roncevaux  
+
sans doute plus profondément. Le [[A pour ouvrage cité::Karl der Grosse (Der Stricker)|''Stricker'']] (remaniement allemand du ''Ruolandes Liet'') nous montre à Roncevaux  
« l'immaculé saint Cilles, qui depuis  
+
:« l'immaculé saint Gilles, qui depuis longtemps vivait solitaire dans une grotte de France ».  
longtemps vivait solitaire dans une  
+
Un poème français de la décadence, ''Hugues Capet'' (p. 210 de l'édition de M. de la Grange), nous  
grotte de France ». Un poème français  
 
de la décadence, ''Hugues Capet'' (p. 210  
 
de l'édition de M. de la Grange), nous  
 
 
parle d'un vieillard ''qui fut en Raincheval où Roland fut perdu'', et qui fit  
 
parle d'un vieillard ''qui fut en Raincheval où Roland fut perdu'', et qui fit  
 
vœu de se faire ermite s il échappait  
 
vœu de se faire ermite s il échappait  
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Mais le document le plus  
 
Mais le document le plus  
précieux que l'eu puisse consulter suc
+
précieux que l'on puisse consulter sur
 
cette tradition est la ''Keiser Karl Magnus's kronike''. (Édit. de 1867, p. 130.)  
 
cette tradition est la ''Keiser Karl Magnus's kronike''. (Édit. de 1867, p. 130.)  
 
Après avoir énuméré les prodiges qui
 
Après avoir énuméré les prodiges qui
 
annoncèrent la mort de Roland, l'auteur danois cite, à l'appui de son récit,  
 
annoncèrent la mort de Roland, l'auteur danois cite, à l'appui de son récit,  
le témoignage de saint Gilles : « Le  
+
le témoignage de saint Gilles :
même jour il arriva un grand miracle  
+
:« Le même jour il arriva un grand miracle chez les Franks. Il se lit aussi obscur que s'il avait été nuit. Le soleil ne donna plus de lumière, et maint homme craignit pour sa vie. Saint Gilles dit que ce miracle arrivait à cause de Roland, parce qu'il devait mourir ce jour-là. »  
chez les Franks. Il se lit aussi obscur  
+
 
(pie s'il avait été nuit. Le soleil ne  
+
Voila quelles sont les données de la  
donna plus de lumière, et maint homme  
+
légende au sujet de saint Gilles, lie la  
craignit pour sa vie. Saint Gilles dit que  
 
ce miracle arrivait à cause de Roland .
 
parce qu'il devait mourir ce jour-là. »  
 
= Voila quelles sont les données de la  
 
légende au sujet de saint Cilles, lie la  
 
 
à le supposer l'auteur d'une Geste écrite,  
 
à le supposer l'auteur d'une Geste écrite,  
 +
ou d'un récit de ce combat dans une
 +
charte conservée a Laon , il n'y a pas
 +
lain . pour qui connait les coutumes littéraires du moyen âge.
 +
:« Il n'est pas étonnant, avons-nous dit ailleurs, qu'on ait mis sur le compte d'un saint aussi populaire une relation apocryphe de la défaite de Roncevaux. »
  
ou d'un récit de ce COmbal dans une
+
{{Petites capitales|Il ne faut rien cherche de plus dans les quatre vers qui sont l'objet de cette note}} : telle est notre conclusion.
 
 
charte conservée a Laon , il n'\ a pas
 
laiu . pour qui connail les coutumes lit-
 
téraires du moyen âge. « Il n'est pas
 
étonnant, avons- nous dil ailleurs, qu'on
 
ail mis sur le compte d'un saint aussi
 
populaire une relation apocrj plie île la
 
défaite de Roncevaux. i = li. ne km t
 
 
 
RIEN CHERCHER DE PLUS DANS LES
 
QUATRE VERS QUI SON! L'OHJET DE CETTi:
 
NOTE : telle est notre conclusion.  
 
 
 
  
{{Corps article/Fin}}
+
===2127. ''Veillantif''===
 
+
[[#Vers 2127|2127.↑]]
==Fin brute d'OCR==
+
C'est dans la ''Chanson d'Aspremont'' (nous en possédons  
 
 
 
 
CLXXXIII
 
 
 
 
 
 
 
 
 
CLXXXIV
 
 
 
 
 
 
 
Il se bat noblement, le comte Roland :
 
2100 II a tout le corps en sueur et en feu ;
 
 
 
Mais surtout quel mal, quelle d ouleur dans la tête!
 
 
 
D'avoir sonné son cor sa tempe est tout ouverte;
 
 
 
Toutefois il voudrait bien savoir si Charles viendra.  
 
 
 
De nouveau il prend son cor et en tire un son, bien
 
faible--, hélas !
 
2105 L'Empereur, là-bas, s'arrêta et l'entendit :
 
 
 
« Seigneurs, » dit-il, « tout va mal pour nous,
 
 
 
« Et mon neveu Roland va nous manquer aujourd'hui.
 
 
 
« Aux sons de son cor, je vois qu'il n'a plus long-
 
temps à vivre.
 
 
 
« Si vous désirez arriver à temps, pressez vos chevaux.
 
 
 
 
 
 
 
 
 
182
 
 
 
 
 
 
 
LA CHANSON DE ROLAND
 
 
 
 
 
 
 
2110 « Tout ce qu'il y a de trompettes dans l'armée qu'on
 
les sonne ! »
 
Alors on sonne soixante mille trompettes, et si haut
 
Que les monts en retentissent et que les vallées y
 
 
 
répondent.  
 
Les païens les entendent, ils n'ont garde de rire :
 
« C'est Charles qui arrive, » disent-ils l'un à l'autre,
 
<r c'est Charles! s Aoi.
 
 
 
 
 
 
 
CLXXXV
 
 
 
2115 « L'Empereur, » s'écrient les païens, « l'Empereur
 
revient sur ses pas,
 
« Et ce sont bien les trompettes françaises qu'on
 
 
 
entend.
 
« Si Charles arrive , quel désastre pour nous !
 
« Si Roland survit, c'est toute notre guerre qui
 
 
 
recommence,
 
« Et l'Espagne, notre terre, est perdue. »
 
2120 Alors quatre cents d'entre eux se rassemblent, bien
 
couverts de leurs heaumes,
 
Parmi les meilleurs de toute l'armée païenne.
 
Et voici qu'ils livrent à Roland un affreux, un hor-
 
rible assaut.
 
Ah ! le Comte a vraiment assez de besogne. Aoi.
 
 
 
CLXXXVI
 
 
 
 
 
 
 
Quand le comte Roland les voit venir,
 
2125 11 se fait tout fier, il se sent plus fort, il est prêt.
 
Tant qu'il aura de la vie, il ne se rendra pas :
 
Plutôt la mort que la fuite.
 
 
 
 
 
 
 
2127. Veillantif. C'est dans la Chan-
 
son d'Aspremont (nous en possédons  
 
 
un manuscrit de la première moitié du  
 
un manuscrit de la première moitié du  
xm e siècle) que nous assistons à la  
+
{{XIIIe}} siècle) que nous assistons à la  
 
conquête par Roland, encore enfant,  
 
conquête par Roland, encore enfant,  
 
+
de l'épée Durendal et du cheval Veillanlif. Il les conquiert l'une et l'autre  
 
 
 
 
de l'épée Durendal et du cheval Veil-
 
lanlif. Il les conquiert l'une et l'autre  
 
 
sur le jeune Eaumont, fils du roi païen  
 
sur le jeune Eaumont, fils du roi païen  
 
Agolant. La scène de ces exploits est la  
 
Agolant. La scène de ces exploits est la  
Calabre.  
+
[[Calabre]].
  
 +
===2163. ''Lacune comblée''===
 +
[[#Vers 2163|2163.↑]] Voir la note du [[La Chanson de Roland/Léon Gautier/Édition populaire/1895/Partie 1/Cordoue#330. Couplet ajouté|vers 330]]<ref group="NDLR" name="lacune">L'ouvrage initial contient ici 318. Or la note visée est celle du vers 330. Nous avons donc modifié le texte pour pointer sur la bonne note.</ref>.
  
 +
{{Corps article/Fin}}
  
LA CHANSON DE ROLAND 183
+
==Facsimilés==
 
+
{{Clr}}
Il monte son cheval Veillantif,
+
<center>
De ses éperons d'or fin le pique,
+
{|
Et, au plus fort de la mêlée, court attaquer les païens.
+
|-
2130 L'archevêque Turpin y va avec lui.
+
|[[Fichier:Chanson de Roland Gautier Populaire 1895 page 179.jpg|250px|right]]
 
+
|[[File:Chanson de Roland Gautier Populaire 1895 page 180.jpg|250px]]
Et les Sarrasins : « Fuyez, amis, fuyez, » disent-ils
+
|[[File:Chanson de Roland Gautier Populaire 1895 page 181.jpg|250px]]
 
+
|-
l'un à l'autre ;
+
|}
« Car nous avons entendu les trompettes de France.
+
{|
« Il revient, le roi puissant! Charles arrive! » Aoi.
+
|-
 
+
|[[File:Chanson de Roland Gautier Populaire 1895 page 182.jpg|250px]]
 
+
|[[File:Chanson de Roland Gautier Populaire 1895 page 183.jpg|250px]]
 
+
|[[File:Chanson de Roland Gautier Populaire 1895 page 184.jpg|250px]]
CLXXXVII
+
|-
 
+
|}
Jamais le comte Roland n'aima les lâches
+
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2135 Ni les orgueilleux, ni les méchants,
 
 
 
Ni les chevaliers qui ne sont pas bons vassaux.  
 
 
 
Il s'adresse à l'archevêque Turpin :  
 
 
 
« Sire, » lui dit- il, « vous êtes à pied et moi à cheval.
 
 
 
« Par amour pour vous, je veux faire halte.
 
2140 « Nous partagerons ensemble le bien et le mal,
 
 
 
« Et pour aucun homme du monde, je ne vous aban-
 
donnerai.
 
 
 
« Tous les deux nous rendrons aux païens leur assaut ;
 
 
 
« Les meilleurs coups sont ceux de Durendal !
 
 
 
« — Honte à qui ne frappe pas de son mieux, » dit
 
l'Archevêque.
 
 
 
« Après cette bataille nous n'en aurons plus d'autre.
 
2145 <( Charles arrive, qui vous vengera. » Aoi.
 
 
 
 
 
 
 
CLXXXYIII
 
 
 
« Nous sommes nés pour notre malheur, » disent les
 
 
 
païens.  
 
« Et ce jour s'est levé pour nous bien funeste !
 
« Nous avons perdu nos seigneurs et nos pairs.
 
« Et voilà que Charles, le baron, revient avec sa
 
 
 
grande armée :  
 
 
 
 
 
 
 
184 LA CHANSON DE ROLAND
 
 
 
2150 « Nous entendons d'ici les claires trompettes de ceux
 
de France
 
 
 
« Et le grand bruit que fait le cri de Monjoie.
 
 
 
« Rien n'égale la fierté du comte Roland,
 
 
 
« Et il n'est pas d'homme vivant qui le puisse vaincre.
 
 
 
« Tirons de loin, et laissons-le sur le terrain. »
 
2155 Ainsi firent-ils. Ils lui lancent de loin dards et javelots,
 
 
 
Epieux, lances et flèches empennées;
 
 
 
Ils ont mis en pièces et troué Vécu de Roland ;
 
 
 
Ils lui ont déchiré son haubert, dont l'orfroi est
 
enlevé ,
 
 
 
Mais point ne l'ont touché dans son corps.  
 
2160 Pour Yelllantif, il a reçu trente blessures
 
 
 
Et sous le Comte est tombé mort.
 
 
 
Les païens cependant s'enfuient et laissent Roland  
 
seul,
 
 
 
Seul et à pied. Aoi.  
 
 
 
CLXXXIX
 
 
 
Les païens s'enfuient, pleins d'effroi :  
 
 
 
« Roland, » se disent-ils l'un à l'autre, « Roland
 
 
 
nous a vaincus,
 
« Et le grand Empereur revient sur ses pas.  
 
« Entendez les clairons de l'armée française.
 
« Attendre les Français, c'est être assuré de mourir.
 
« Tant de nobles rois se sont déjà mis aux pieds de
 
 
 
l'Empereur!
 
« Ce n'est pas Marsile qui nous pourra jamais
 
 
 
sauver,
 
« Et nous avons perdu la riche Espagne,
 
« Si l'Émir ne vient la défendre pour nous. » Aoi.
 
 
 
2163. — Lacune comblée. Voir la note du v. 318.
 
 
 
 
 
 
 
LA CHANSON DE ROLAND
 
 
 
 
==Voir aussi==
 
==Voir aussi==
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;Notes de la rédaction:
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<references group="NDLR"/>
 
;Source:
 
;Source:
 
* https://archive.org/details/lachansonderolan00gautuoft/page/179/mode/1up
 
* https://archive.org/details/lachansonderolan00gautuoft/page/179/mode/1up
  
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Fig. 20. — Les païens s'enfuient, et laissent Roland seul, — Seul et à pied. (V. 2162, 2163.)
(Composition de Zier.)

Les couplets (laisses)

CLXXXII

Chanson de Roland Gautier Populaire 1895 page 179.jpg
O. => CLIII
Le comte Roland fut très hardi et fier,
Et Gautier de l'Hum fut un très bon chevalier.
Pour l'Archevêque, c'est un brave éprouvé.
L'un ne veut pas abandonner l'autre :
2070   C'est au plus fort de la mêlée qu'ils frappent les païens.
Il y a là mille Sarrasins à pied,
Et quarante milliers à cheval.
En vérité, ils n'osent approcher des trois Français.
Chanson de Roland Gautier Populaire 1895 page 180.jpg
De loin, ils jettent sur eux lances et épieux,
2075 Javelots, dards, flèches et piques.
Les premiers coups ont tué Gautier.
Quant à Turpin de Reims, son écu est percé,
Son heaume brisé, sa tête blessée,
Son haubert rompu et démaillé ;
2080 Quatre lances lui sont entrées dans le corps ;
Son destrier meurt sous lui.
Ah! c'est grande douleur quand l'Archevêque tombe.
Que Dieu les aide, le glorieux du ciel! Aoi.

CLXXXIII

O. => CLIV
Quand Turpin de Reims se sent abattu,
Quand il se voit percé de quatre coups de lance,
2085   II se relève en un instant, le brave; il se redresse,
Cherche Roland du regard, court vers lui
Et ne lui dit qu'un mot : « Je ne suis pas vaincu.
« Tant qu'un bon vassal est vivant, il ne se rend pas. »
Alors il tire Almace, son épée d'acier bruni,
2090   Et se lance en pleine mêlée, où il frappe plus de mille coups.
C'est Charlemagne qui en rendit plus tard le témoignage : Turpin ne fit grâce à aucun ,
Et l'Empereur trouva quatre cents cadavres autour de lui,
Les uns blessés, les autres tranchés par le milieu du corps,
Les autres privés de leurs têtes.
2095   Voilà ce que dit la Geste, et aussi celui qui était sur le champ de bataille,
Chanson de Roland Gautier Populaire 1895 page 181.jpg
Le baron saint Gilles, pour qui Dieu fit des miracles.
Il en écrivit le récit au moutier de Laon.
Qui ne sait ces choses n'y entend rien. Aoi.

CLXXXIV

O. => CLV
Il se bat noblement, le comte Roland :
2100   II a tout le corps en sueur et en feu ;
Mais surtout quel mal, quelle douleur dans la tête!
D'avoir sonné son cor sa tempe est tout ouverte;
Toutefois il voudrait bien savoir si Charles viendra.
De nouveau il prend son cor et en tire un son, bien faible, hélas !
2105   L'Empereur, là-bas, s'arrêta et l'entendit :
« Seigneurs, » dit-il, « tout va mal pour nous,
« Et mon neveu Roland va nous manquer aujourd'hui.
« Aux sons de son cor, je vois qu'il n'a plus longtemps à vivre.
« Si vous désirez arriver à temps, pressez vos chevaux.
2110   « Tout ce qu'il y a de trompettes dans l'armée qu'on les sonne ! »
Alors on sonne soixante mille trompettes, et si haut
Que les monts en retentissent et que les vallées y répondent.
Les païens les entendent, ils n'ont garde de rire :
« C'est Charles qui arrive, » disent-ils l'un à l'autre, c'est Charles! » Aoi.

CLXXXV

2115   « L'Empereur, » s'écrient les païens, « l'Empereur revient sur ses pas,
« Et ce sont bien les trompettes françaises qu'on entend.
« Si Charles arrive , quel désastre pour nous !
« Si Roland survit, c'est toute notre guerre qui recommence,
« Et l'Espagne, notre terre, est perdue. »
2120   Alors quatre cents d'entre eux se rassemblent, bien couverts de leurs heaumes,
Parmi les meilleurs de toute l'armée païenne.
Et voici qu'ils livrent à Roland un affreux, un horrible assaut.
Ah ! le Comte a vraiment assez de besogne. Aoi.

CLXXXVI

Quand le comte Roland les voit venir,
2125   11 se fait tout fier, il se sent plus fort, il est prêt.
Tant qu'il aura de la vie, il ne se rendra pas :
Plutôt la mort que la fuite.
Il monte son cheval Veillantif,
De ses éperons d'or fin le pique,
Et, au plus fort de la mêlée, court attaquer les païens.
2130   L'archevêque Turpin y va avec lui.
Et les Sarrasins : « Fuyez, amis, fuyez, » disent-ils l'un à l'autre ;
« Car nous avons entendu les trompettes de France.
« Il revient, le roi puissant! Charles arrive! » Aoi.

CLXXXVII

Jamais le comte Roland n'aima les lâches
2135   Ni les orgueilleux, ni les méchants,
Ni les chevaliers qui ne sont pas bons vassaux.
Il s'adresse à l'archevêque Turpin :
« Sire, » lui dit- il, « vous êtes à pied et moi à cheval.
« Par amour pour vous, je veux faire halte.
2140   « Nous partagerons ensemble le bien et le mal,
« Et pour aucun homme du monde, je ne vous abandonnerai.
« Tous les deux nous rendrons aux païens leur assaut ;
« Les meilleurs coups sont ceux de Durendal !
« — Honte à qui ne frappe pas de son mieux, » dit l'Archevêque.
« Après cette bataille nous n'en aurons plus d'autre.
2145   « Charles arrive, qui vous vengera. » Aoi.

CLXXXVIII

Épieux, lances et flèches empennées;
« Nous sommes nés pour notre malheur, » disent les païens.
« Et ce jour s'est levé pour nous bien funeste !
« Nous avons perdu nos seigneurs et nos pairs.
« Et voilà que Charles, le baron, revient avec sa grande armée :
2150   « Nous entendons d'ici les claires trompettes de ceux de France
« Et le grand bruit que fait le cri de Monjoie.
« Rien n'égale la fierté du comte Roland,
« Et il n'est pas d'homme vivant qui le puisse vaincre.
« Tirons de loin, et laissons-le sur le terrain. »
2155   Ainsi firent-ils. Ils lui lancent de loin dards et javelots,
Ils ont mis en pièces et troué l'écu de Roland ;
Ils lui ont déchiré son haubert, dont l'orfroi est enlevé ,
Mais point ne l'ont touché dans son corps.
2160   Pour Vellandif, il a reçu trente blessures
Et sous le Comte est tombé mort.
Les païens cependant s'enfuient et laissent Roland seul,
Seul et à pied. lacune Aoi.

CLXXXIX

Les païens s'enfuient, pleins d'effroi :
« Roland, » se disent-ils l'un à l'autre, « Roland nous a vaincus,
« Et le grand Empereur revient sur ses pas.
« Entendez les clairons de l'armée française.
« Attendre les Français, c'est être assuré de mourir.
« Tant de nobles rois se sont déjà mis aux pieds de l'Empereur!
« Ce n'est pas Marsile qui nous pourra jamais sauver,
« Et nous avons perdu la riche Espagne,
« Si l'Émir ne vient la défendre pour nous. »   Aoi.

Notes originales

2089. Almace

2089.↑ Almace est une des trois épées que le juif Malakin d'Ivin donna pour la rançon de son père Abraham. Les deux autres étaient Durendal et Courtain. (Bibl. de l'École des chartes, XXV, 101.)

L'épée de Turpin est une de celles qui furent essayées sur le perron d'acier du palais de Charlemagne, à Aix. Elle résista à l'épreuve.

2095-2098. Voilà ce que dit la Geste

2095.↑ Voilà ce que dit la Geste... et saint Gilles.

Saint Gilles a été mêlé d'une façon très intime à la légende de Charlemagne. Historiquement parlant, il a vécu sous Charles Martel ; mais nos poètes le font vivre sous le fils de Pépin, et c'est lui qui lut, dit-on, sur un parchemin tombé du ciel, le péché dont le grand Empereur n'avait pas voulu se confesser. Ce dernier fait est relaté dans un vitrail de Chartres et dans nos textes liturgiques. (Adam de Saint-Victor, Promut pia vox, etc. Cf. la Légende dorée.)

Ayant été mêlé, dans cet épisode, à l'histoire poétique du grand Empereur, saint Gilles le fui sans doute plus profondément. Le Stricker (remaniement allemand du Ruolandes Liet) nous montre à Roncevaux

« l'immaculé saint Gilles, qui depuis longtemps vivait solitaire dans une grotte de France ».

Un poème français de la décadence, Hugues Capet (p. 210 de l'édition de M. de la Grange), nous parle d'un vieillard qui fut en Raincheval où Roland fut perdu, et qui fit vœu de se faire ermite s il échappait au désastre.

Mais le document le plus précieux que l'on puisse consulter sur cette tradition est la Keiser Karl Magnus's kronike. (Édit. de 1867, p. 130.) Après avoir énuméré les prodiges qui annoncèrent la mort de Roland, l'auteur danois cite, à l'appui de son récit, le témoignage de saint Gilles :

« Le même jour il arriva un grand miracle chez les Franks. Il se lit aussi obscur que s'il avait été nuit. Le soleil ne donna plus de lumière, et maint homme craignit pour sa vie. Saint Gilles dit que ce miracle arrivait à cause de Roland, parce qu'il devait mourir ce jour-là. »

Voila quelles sont les données de la légende au sujet de saint Gilles, lie la à le supposer l'auteur d'une Geste écrite, ou d'un récit de ce combat dans une charte conservée a Laon , il n'y a pas lain . pour qui connait les coutumes littéraires du moyen âge.

« Il n'est pas étonnant, avons-nous dit ailleurs, qu'on ait mis sur le compte d'un saint aussi populaire une relation apocryphe de la défaite de Roncevaux. »

Il ne faut rien cherche de plus dans les quatre vers qui sont l'objet de cette note : telle est notre conclusion.

2127. Veillantif

2127.↑ C'est dans la Chanson d'Aspremont (nous en possédons un manuscrit de la première moitié du XIIIe siècle) que nous assistons à la conquête par Roland, encore enfant, de l'épée Durendal et du cheval Veillanlif. Il les conquiert l'une et l'autre sur le jeune Eaumont, fils du roi païen Agolant. La scène de ces exploits est la Calabre.

2163. Lacune comblée

2163.↑ Voir la note du vers 330[NDLR 1].


Facsimilés

Chanson de Roland Gautier Populaire 1895 page 179.jpg
Chanson de Roland Gautier Populaire 1895 page 180.jpg Chanson de Roland Gautier Populaire 1895 page 181.jpg
Chanson de Roland Gautier Populaire 1895 page 182.jpg Chanson de Roland Gautier Populaire 1895 page 183.jpg Chanson de Roland Gautier Populaire 1895 page 184.jpg

Voir aussi

Notes de la rédaction
  1. L'ouvrage initial contient ici 318. Or la note visée est celle du vers 330. Nous avons donc modifié le texte pour pointer sur la bonne note.
Source