La Chanson de Roland/Léon Gautier/Édition critique/1872/Volume 2/Glossaire/P
La Chanson de Roland Première édition Édition critique - 1872 Introduction historique -
Édition critique et traduction -
Volume 2
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P
PA | PAR | PE | PI | PO |
PA
- pa(i)enime ##
PA(I)ENIME. Adj., r. s. f. Païenne. (Le ms. porte paenime. Ce mot est généralement un substantif dérivé de paganismus, et c’est paienie que l’on emploie comme adjectif. On peut, ce me semble, supposer ici une erreur du scribe.) Puis (si) escrient l’enseigne pa(i)enime, 1921.
- paienor ##
PAIENOR. V. Paienur.
- paiens ##
PAIENS. S. s. m. (Paganus.) Atant i vint uns paiens, Valdabruns, 617. Cf. 537, 940, 974, 3445 ; et paien, 627, 1519. — R. s. m. : paien, 22, 101 (?). — S. p. m. : paien, 61, 709, 1015, 3139, 3524, 3561, 3997 ; paiens, 2349, et, par erreur, paient, 1547. — Voc., p. m. : paien, 1535, 3326. — R. p. m. : paiens, 24, 2142. ═ Presque toujours paiens est employé substantivement, mais on le trouve aussi dans le sens d’un véritable adjectif. Ex., au s. s. m., paiens : Li reis paiens parfundement l’enclinet, 974, et, au r. s. f, paiene : Turnat sa teste vers la paiene gent, 2360, etc. ═ Il est à peine utile d’ajouter que ce mot est partout appliqué aux mahométans, que notre moyen âge a regardés comme des idolâtres.
- paienur ##
PAIENUR. Des païens (
- paienur ##
Modèle:Tiret2). S. s., paienor : Gent paienor ne voelent cesser unkes, 2639. — R. s. f., paienur : Si veit venir cele gent paienur, 1019. Cf. 2427, 2693. Paienor : E si escriet l’enseigne paienor, 1221.
- paile ##
PAILE. R. s. Étoffe de soie (Pallium) : Tuz les quers en paile recuillir, 2965. V. Palie, dont paile indique la véritable prononciation.
- pais ##
PAIS. R. s. f. Paix (Pacem) : Ço senefiet pais e humilitet, 73. Seit ki l’ociet, tute pais puis averiumes, 391. Pais ne amor ne dei à paien rendre, 3596.
PAIS. S. s. m. Pays (Pagus) : Tut li païs en reluist, 2637. Tere de France mult estes dulz païs, 1861. — R. s. m., païs. En cest païs nos est venuz [cu]nfundre, 17. Cf. 134, 1236, 3207. — R. p. m., païs : Cunquis l’en ai païs e teres tantes, 2333.
- paismeisuns ##
PAISMEISUNS. R. f., 2592. V. Pasmeisuns.
- palais ##
PALAIS. R. s. (Palatium.) Quant vus serez el’ palais seignurill, 151. Muntet el’ palais, 3707. Cf. Paleis aux vers 2563, 2708, 3736.
- pale ##
PALE. S. s. m. Pâle (Pallidus) : Teint fut e pers, desculuret e pale, 1979.
- palefreid ##
PALEFREID. R. s. m. Cheval de voyage, opposé, dans le Roland, au destrier qui est le cheval de guerre (Paraveredum) : Vus n’i averez palefreid ne destrer, 479. N’i perdrat Carles... palefreid ne destrer, 755, 756. — R. p. m., palefreiz : Laissent les muls e tuz les palefreiz ; es destrers muntent, 1000, 1001.
- paleis ##
PALEIS. R. s. (Palatium.) Sunt muntez sus el’ paleis altisme, 2708. Cf. 2563 et 3736. Palais, 151, 3707.
- Palerne ##
PALERNE. R. s. f. Palerme (Panormum ? ) : Romain, Puillain e tuit cil de Palerne, 2923.
- palie ##
PALIE. R. s. Étoffe ou tapis de soie (Pallium) : Alez sedeir desur cel palie blanc, 272. Est remés en sun blialt de palie, 282. Fut cuvert d’un palie alexandrin, 463. Sur l’erbe verte getent un palie blanc, 2652. La guige en est d’un bon palie roet, 3157. Cf. 2974, et paile, 2965. — R. p., palies : Sur palies blancs sièdent cil chevaler, 110. Or e argent, palies e ciclatuns... Cf. 399.
- palme ##
PALME. R. s. f. Paume de la main (Palmam) : Prent de la carn grant pleine palme e plus, 3606.
- palmeiant ##
PALMEIANT. Part. prés. s. s. m. Faire tourner dans la paume de sa main (verbe formé sur palma) : Sun espiet vait li bers palmeiant, 1155.
- pan ##
PAN. R. s. m. Morceau, pièce, portion (Pannum) : Je vos durrai un pan de mun païs, 3207. — S. p. m., pan : Vest une bronie dunt li pan sunt saffret, 3141. — R. p. m., pans : De tute Espaigne aquiterai les pans, 869. Les pans de l’gunfanun, 1228. De sun osberc li ad rumput les pans, 1300. Cf., 1533 et 3571. ═ Ce mot, comme on le voit, s’applique particulièrement aux pans du haubert et aux langues du gonfanon.
PAR
- par ##
PAR. Prép. (Per.) Par a, dans le Roland, plusieurs sens que nous allons successivement énumérer : 1° « À travers ». C’est le sens primitif et principal du latin per : Par tute la cuntrée, 709. Par tuz les prez or se dorment li Franc, 2521. Par le camp vait, 1562. À ce premier sens se rattache celui de « sur » : Sire est par mer de .IIII. C. drodmunz, 1521. Et c’est encore le sens « à travers », qui s’est modifié et atténué dans le vers suivant : Marsilies tint Guen(elun) par l’espalle, 647. ═ 2° « Par l’entremise de... » Deus li mandat par sun a[n]gle, 2319. Ki par noz Deus voelt aveir guarisun, 3271. Cf. 1109. ═ 3° « Au moyen de... » Pris par poested, 434. Par quel mesure le poüssum hunir, 631. Par voz saveirs se m’puez acorder, 74. Jerusalem prist ja par traïsun, 1523. ═ 4° « Au nom de... » Dist l’Arcevesque : « Jo irai par mun chef, » 799. ═ 5° « Avec... » Serez ses hom par honur e par ben, 93. Serai ses hom par amur e par feid, 86. Puis, si chevalchent, Deus, par si grant fiertet, 1183. Plurent... por lor parenz par coer e par amor, 1447. Par grant vertut vait ferir le paien, 1508. Franceis i fièrent par vigur e par ire, 1611. Par vive force les encacerent Franc, 1627. Par tel amur as les vus desevered, 2009. Cf. 977, 2774, 3272, 3995. ═ 6° Par, après un verbe passif, remplace l’ablatif latin : Que dulce France par nus ne seit hunie, 1927. Ben sunt malez par jugement des altres, 2855. Ce par pourrait encore s’expliquer « grâce à... », etc. ═ 7° « À titre de, comme... » : De l’rei paien, sire, par veir creez, 692... ═ Il nous reste à montrer les sens spéciaux que revêt la même préposition, lorsqu’elle est étroitement unie à d’autres mots. 1° Par avec main (Mane) a la même signification que notre mot « le lendemain » : Par main en l’albe, si cum li jurz esclairet, 667. Avec num il forme une locution d’un sens plus difficile à établir. Lorsque Blancandrin propose d’envoyer comme otages à Charlemagne les fils des plus nobles païens, dussent-ils y périr, il ajoute : Par num d’ocire i enveierai le men, 43. Voilà pour les substantifs et les adverbes auxquels par peut être joint : passons aux adjectifs. ═ 2° Avec sum, par signifie « au haut de... » (Per summum) : Par sum les puis, 714. Josque par sum le ventre, 3922. Avec mi (Medium), il forme notre locution par mi : Par mi un val, 1018. Tute la teste li ad par mi severée, 1371. ═ 3° Enfin, par s’unit aux verbes « être » et « avoir », et leur donne la force du superlatif, ou plutôt il communique cette force aux adjectifs qui accompagnent ces deux verbes. a. Par avec « être » : Tant par fut bels, 285. Par est proz, 546. Mult par ies ber, 648. Mult par ert pesmes e fiers, 2550. Tant par ert blancs cume flur en estet, 3162. Mult par est saives hom, 3174. Li Amiralz mult par est riches hom, 3265. Mult par est grant la feste, 3745. Cf. 2062. On remarquera qu’en ce cas par est presque toujours précédé de tant ou de mult. — b. Par avec « avoir » : Mult par out fier la vis, 142. De cels d’Arabe si grant force i par ad, 3331...
- parastres ##
PARASTRES. S. s. m. Beau-père. (Cf. le péjoratif paraster.) Ganelon dit à Roland : Ço set hom ben que jo sui tis parastres, 287. Parastre : Ço dist Rollanz : Ço ert Guenes, mis parastre, 277, et parrastre, 1027. — Voc. s. m., parastre : Sire parastre, mult vos dei aveir cher, 753. — R. s. m., parastre : Iréement parlat à sun parastre, 762. On remarquera que, dans tous les exemples précédents, parastre n’est pas employé dans le sens péjoratif...
- parçuner ##
PARÇUNER. R. s. m. Co-partageant (Partionarium) : Mult orguillos parçuner i averez, 474. L’assonance exige que l’on lise : I averez parçunier.
- parduins ##
PARDUINS. Verbe actif, 3e p. s. de l’ind. prés. (Per-dono.) Jo l’ vos parduins ici e devant Deu, 2007. Impér. 2e p. p., pardunez : Ferut vos ai : car le me pardunez, 2005.
- pareïs ##
PAREÏS. S. s. m. Paradis (Paradisus) : Seint pareïs vos est abandunant, 1479. — R. s. m., pareïs : Sièges averez el’ greignor pareïs, 1135. Cf., 1855 et 2258.
- pareit ##
PAREIT. R. s. f. Au moment où Marsile va mourir, le poëte dit : Vers sa pareit se turnet, — Pluret des oilz..., 3644, 3645. Tous les traducteurs ont compris le mot pareit dans le sens de « paroi, muraille ». On a cru sans doute que le poëte
- pareit ##
avait voulu imiter ce fameux passage d’Isaïe (xxxviii, 2), où le roi Ézéchias, sur le point de mourir, convertit se ad parietem et oravit. Mais, dans ce cas, il faudrait, ce semble : la pareit. D’un autre côté, le manuscrit de Paris traduit ce vers par : Vers la dame se tornet. Pareit serait donc, aux yeux de ce remanieur, un synonyme de per, « épouse ». Or, d’après notre contexte, cette hypothèse est fort acceptable ; car Bramidonie vient de parler à Marsile mourant, qui peut fort naturellement se tourner vers elle. Mais, philologiquement, la chose est beaucoup plus difficile à expliquer. En résumé, si pareit a le sens de paroi, ce mot vient de parietem ; suivant l’autre hypothèse, ce serait un dérivé de parem.
- parent ##
PARENT. S. p. m. (Parentes.) Au milieu de la bataille, Roland s’écrie : Ne placet damne Deu — que mi parent pur mei seient blasmet, 1063. Cf. 1076 et 3933. Parenz, 3847. — R. p. m. : parent, 2562 ; parenz, 1410, 1706, 2905, 3556, 3766. Il faut remarquer qu’au vers 3556, parenz est employé par erreur au lieu de Franceis, et qu’aux vers 3933, 3847, 2562, 1410, 3766, il s’applique aux trente parents de Ganelon qui sont les otages du traître. Ce qui atteste la largeur du sens que ce mot avait depuis longtemps en latin et qu’il a toujours eu dans notre langue.
- parented ##
PARENTED. R. s. m. Lignage, famille (Parentatum) : Estrait estes de mult grant parented, 356. Cf. Parentet : Sustenir voeill trestut mun parentet, 3907.
- parfunde ##
PARFUNDE. Adj. S. s. f. (Profunda.) L’ewe de Sebre... mult est parfunde, 2466. — S. p. m., parfunt : Li val parfunt, 1831. — R. p. m., parfunz : Passent... cez vals parfunz, 3126.
- parfundement ##
PARFUNDEMENT. Adv. Profondément (Profunda-mente), 974, 1506, 1545, 1606.
- pargetent ##
PARGETENT. Verbe actif, 3e p. p. de l’ind. prés. de pargeter. Projettent, répandent (Per-jactant) : Asez i ad carbuncles e lanternes ; — Là sus amunt pargetent tel luiserne, 2634.
- parjurez ##
PARJUREZ (s’est). Verbe réfléchi, parf. comp. 3e p. s. avec un s. s. m. (De Perjurare.) Vers vos s’en est parjurez e malmis, 3830. — Part. passé, s. s. m., employé adjectivement, parjurez : Guenes i vint li fels, li parjurez, 674.
- parlat ##
PARLAT. Verbe neutre, 3e p. s. du parf. simple de parler (Parabolavit), 495, 762, 2656.
Parled
PARLED (ad).
Parlement
PARLEMENT. R. s. Entretien, causerie (V. Parler) : Ne pois à vos tenir lung parlement, 2836.
- parler ##
PARLER. Verbe neutre. Inf. prés. (Parabolare.) Par grant save(i)r cumencet à parler, 426. Mielz ne sai à parler, 3715. Cf. 2452. — Ind. prés. 3e p. s., parolet : Sa custume est qu’il parolet à leisir, 141. Cf. 2559. — Parf. simple, 3e p. s. : parlat, 495, 762, 2656. — Parf. comp. : ad parlet, 243, et ad parled, 122, 752. — Cond. 3e p. p. : parlereient, 603. — Impér. 2e p. p., parlez : N’en parlez mais, se jo ne l’ vos cumant, 273. Cf. 2724, 2742. — Subj. prés. 3e p. s. : parolt, 1206, 1252, 1803. ═ Passif. Subj. prés. 3e p. s. neutre : Jamais n’ert jur que il n’en seit parlet, 3905. — Part. passé, s. s. n. : parlet, 3905. R. s. n. : parlet, 243 ; parled, 122, 752.
- parmi ##
PARMI. C’est cette locution que nous avons déjà signalée au mot par, qui vient de per-medium, est indéclinable et doit s’écrire en deux mots : Par mi cel host, 700, 739, etc. etc. V. Par.
- parole ##
PAROLE. R. s. f. (Parabolam.) De sa parole ne fut mie hastifs, 140. — S. p. f., paroles : Bon sunt li Cunte e lur paroles haltes, 1097. — R. p. f., paroles : N’orrat de nos paroles ne nuveles, 55. Cf., 145.
- parolet ##
PAROLET. Verbe neutre, 3e p. s. de l’ind. prés. de parler. (Parabolat.) Sa custume est qu’il parolet à leisir, 141. Cf. 2559. V. Parler.
- parolt ##
PAROLT. Verbe neutre, 3e p. s. du subj. prés. de parler. (Parabolet.) Ne leserat... que n’i parolt, 1206. Cf. 1252 et 1803.
- parrastre ##
PARRASTRE. S. s. m. Beau-père (Cf. le péjoratif Paraster), 1027. V. Parastres.
- part ##
PART. R. s. f. (Partem, parte.) De meie part ma muiller saluez, 361. D’altre part, 916. Itels. XX. milie en mist à une part, 1115. Quel part qu’il alt, 2034. Hume de male part, 2135. De part Deu le guarde, 2847. Si’s unt asols de part Deu, 2957. Cf., 3993. — R. p. f., parz : De tutes parz, 1378 et 2065. ═ Dans les exemples précédents, nous avons autant de locutions qui nous sont demeurées : « De ma part, » — « d’autre part, » — « mettre à part, » — « quelque part qu’il aille, » etc.
- parvient ##
PARVIENT. Verbe neut., 3e p. s. de l’ind. prés. (Pervenit.) Li Emperere en Rence(s)vals parvient, 2398. — Parf. comp., 3e p. s., avec un s. s. m., est parvenuz : De suz dous arbres parvenuz est li Reis, 2874. — Part. pass., s. s. m. : parvenuz, 2874.
- parvunt ##
PARVUNT. Verbe neut., 3e p. p. de l’ind. prés. (Per-vadunt.) Jusqu’à Marsilie en parvunt les noveles, 2638.
- parz ##
PARZ. R. p. f. (Partes.) De tutes parz, 1378 et 2065. V. Part.
- pas ##
PAS. R. s. m. (Passum.) Sun petit pas s’en turnet, 2227. Le pas tenez, 2856.
PAS. Négation explétive. (Passum.) Ne l’devez pas blasmer, 681. Blet n’i poet pas creistre, 980. Ço est Climborins, ki pas ne fut prudume, 1485. V. Sweighæuser, De la Négation dans les langues romanes, p. 84 et suiv.
- pasmée ##
PASMÉE (se seit). Verbe pronominal. Subj. prés., 3e p. s., avec un s. s. f., 3724. V. Pasmer.
- pasmeisuns ##
PASMEISUNS. R. f. Évanouissement, pâmoison (V. le suivant.) : Li quens Rollanz revient de pasmeisuns, 2233. Li Empereres de pasmeisuns revint, 2881. Cf. 2036, 2592, 2892. Ce mot se présente toujours avec un s.
- pasmer ##
PASMER. Verbe neutre ou pronominal. Se pâmer, s’évanouir (Spasmare) : Li Arcevesques quant vit pasmer Rollant, 2222. — Ind. prés., 3e p. s., se pasmet : A icest mot sur sun cheval se pasmet, 1988 ; 3e p. s., pasment : Moerent paien e alquant en i pasment, 1348, et se pasment, 2416, 2422 ; s’en pasment, 2932. — Parf. comp., 3e p. s., avec un s. s. m. : s’est pasmet, 2270. — Parf. du subj., 3e p. s., avec un s. s. f. : se seit pasmée, 3724. — Part. pass., s. s. m. : pasmet, 2220. R. s. m. : pasmet, 1989 et 2270. R. s. f. : pasmée, 3724.
- passage ##
PASSAGE. R. s. Défilé, passage de montagne (Passaticum, de passare) : Se l’ pois trover à port ne à passage, 657. — R. p., passages : Veez les porz e les destreiz passages, 741.
- passant ##
PASSANT. Part. prés. du verbe Passer, s. s. m. : Si l’orrat Carles ki est as porz passant, 1703. Cf. 1071. — S. p. m. : passant, 944. V. Passer.
- passat ##
PASSAT. Verbe act., 3e p. s. du parf. simpl. de Passer : Vers Engletere passat-il la mer salse, 372. V. Passer.
- Passecerf ##
PASSECERF. R. s. m. Nom d’un cheval (composé avec passer dans le sens de « dépasser » et cerf), 1380.
- passer ##
PASSER. Verbe tantôt actif, tantôt neutre. Inf. prés. (Passare.) Nous allons successivement exposer sa
- passer ##
Modèle:Tiret2 et déterminer ses différents sens : 1° Conjugaison. Inf. prés. : passer, 83, 2772. — Ind. prés., 3e p. s. : passet, 1272, 3210, 3560, 3688, 3991. 3e p. p. : passent, 2690, 3125, 3683. — Parf. simpl., 3e p. s. : passat, 372. 3e p. p. : passerent, 816. — Parf. comp., 3e p. s. : ad passet, 524. Dans le même sens : est passet, avec un s. s. m., 1152. — Fut., 3e p. s. : passerat, 54. — Impér., 2e p. p. : passez, 790. — Part. prés., s. s. m. : passant, 1071, 1703. S. p. m. : passant, 944. — Part. pass., s. s. m. : passet, 1152. R. s. m. : passet, 693, et r. s. n. : passet, 524. ═ 2° Sens du verbe passer. a. À l’actif, le sens originel est « traverser ». Passet Girunde, 3688. Passent X. portes, 2690. Passent ces puis, 3125. Passent Nerbone, 3683. Passat-il la mer salse, 372. Passez les porz, 790. D’où le sens de « dépasser » : Dous cenz anz ad passet, 524, et, par extension, « faire passer » : Sun bon espiet par mi le cors li passet, 1272. — b. Au neutre, on dit « passer par tel ou tel endroit ». Passer as porz, 2772. Passer avant, 3210. Le jur passerent Franceis à grant dulur, 816. Si l’orrat Carles ki est as porz passant, 1071 et 1703. Cf. 944. — c. D’où le sens de « s’écouler, s’achever », s’appliquant au temps : Ja einz ne verrat passer cest premer meis, 83. Passet le jurz, 3560 et 3991. Vendrat li jurz, si passerat li termes, 54. C’est premer meis passet, 693.
- paterne ##
PATERNE. Voc. s. f. S’applique toujours à Dieu : Veire paterne, 2384 et 3100. Ce mot se retrouve dans d’autres romans, toujours sous la même forme, et F. Michel a cité dans son Glossaire ces deux vers de notre Aliscans, qu’il appelle le Roman de Guillaume d’Orange : Il en jura la paterne veraie, et Jhesu réclame la paterne veraie. V. dans Ducange le mot Paterna dans le sens de représentation, image du Père éternel.
- patriarche ##
PATRIARCHE. R. s. m. Titre donné à l’évêque de Jérusalem (Patriarcham) : Jerusalem prist ja par traïsun... — Le patriarche ocist devant les funz, 1525.
PE
- peccez ##
PECCEZ. V. le suivant.
Pecchet
PECCHET.
- S. s. Péché, et, par extension, aux vers 15 et 3646, malheur (Peccatum) :
- Oez, seignurs, quel pecchet nus encumbret, 15. Cf. 3646.
- R. s., pecchet : Pecchet fereit ki dunc li fesist plus, 240.
- R. p. : pecchez, 1140 et 2365, et peccez, 1882.
La forme correcte est pecchiez ; car ce mot ne se trouve, comme assonance, que dans les laisses en ier.
Pecier
PECIER. Verbe act., inf. prés. Mettre en pièces (verbe formé sur petium ou petia, pièce) : Pur hanste freindre e pur escuz pecier, 2210. La forme la plus usitée semble avoir été peceier. Ind. prés., 3e p. p. : peceient les bucles, 3584. — Parf. comp., 3e p. p., avec un r. p. m. : Cordres ad prise e les murs peceiez, 97. — Part. pass., r. p. m. : peceiez, 97.
- peil ##
PEIL. R. s. m. Poil (Pilum) : Si ’n deit hom perdre e de l’ quir e de l’ peil, 1012. E Blancandrins i vint à l’ canut peil, 503. — S. p. m. : peil, 3954.
- peilent ##
PEILENT. Verbe act., 3e p. s. de l’ind. prés. Épilent. (Pilant) : Icil li peilent la barbe, 1823.
- peine ##
PEINE. S. s. f. (Pœna.) La peine est mult grant, 2519. — R. s. f., peine : L’olifan sunet à dulor e à peine, 1787. — S. p. f. : peines, 2925. — R. p. f. : peines, 268 et 864. ═ Rem. la locution : « A peine... »
- peinz ##
PEINZ. Part. pass., s. p.m. (D’un ancien participe de pingere, tel que pinctus.) Cil escuz ki ben sunt peinz à flurs, 1810. — R. p. f., peinz, par erreur : Plusurs culurs i ad peinz e escrites, 2594. C’est également par erreur qu’au vers 3055 le scribe a écrit : Peintes lur hanstes, au lieu de dreites lur hanstes...
Peiset
PEISET. Verbe neutr. Ind. prés., 3e p. s. de peser. (Pensat.) D’Oliver li peiset mult forment, 2514. — Subj. prés., 3e p. s. : peist, 1279. — Part. pass., s. s. m. : pesant, 1687. S. s. f. : pesant, 1412, 3381. S. p. m. : pesant, 2470.
- peist ##
PEIST. Verbe neutr. Subj. prés., 3e p. s. de peser. (Penset.) (Mort) l’abat qui qu’en peist u qui nun, 1279. V. le précédent.
- Peitevin ##
PEITEVIN. S. p. m. (Pictavini), 3794, 3961. — R. p. m. : peitevins, 3062, 3702.
- Peitou ##
PEITOU. R. s. (Pictavum), 2323.
- peiz ##
PEIZ. S. s. f. Poix (Picem) : Issi est neirs cume peiz ki est demise, 1635.
- pejurs ##
PEJURS. Adject. compar. employé comme superlatif, r. p. m. (Pejores.) C. cumpaignons... des mielz e des pejurs, 1822.
- pelée ##
PELÉE. Part. pass., r. s. f. (Pellatam ? de pellis.) Plus qu’on ne lancet une verge pelée, 3323.
- pelerin ##
PELERIN. S. p. m. (Peregrini.) Li pelerin le veient ki là vunt, 3687.
- pels ##
PELS. R. p. f. Peaux (Pelles) : Faz vos en dreit par cez pels sabelines, 515. De sun col getet ses grandes pels de martre, 281. Tert lui le vis od ses grandes pels de martre, 3940.
- pendre ##
PENDRE. Verbe act. Inf. prés. (Pendere, qui est tantôt actif, tantôt neutre.) E l’ plait ad Ais en fut juget à pendre, 1409. N’i ad Frances ki vos juget à pendre, 3789. Cf. le vers 3670, où le manuscrit porte, par erreur, prendre. — Ind. prés., 3e p. s., pent : Pent à sun col un escut, 2991. 3e p. p., pendent : Par les mains le pendent sur une columbe, 2586. En lur cols pendent lur escuz, 3867. Et, au neutre : Cil gunfanun sur les helmes lur pendent, 3005. — Impér., 2e p. s., pent : Sis pent tuz, 3953. ═ Passif. Ind. prés., 3e p. p., avec un s. p. m., sunt pendut : .XXX. en i ad d’icels ki sunt pendut, 3958. — Subj. prés., 3e p. s., avec un s. s. m., seit pendut : Asez est dreiz que Guenes seit pendut, 3932. — Part. pass., s. s. m. : pendut, 3932, et s. p. m. : pendut, 3958. ═ Le verbe pendre présente trois sens : les deux premiers à l’actif, le dernier au neutre. a. Aux vers 2991 et 3867, pendre signifie « suspendre ». — b. Aux vers 1409, 3789, 3932, 3953, 3958, il indique très-nettement le supplice de la pendaison. Et enfin, c, au vers 3005, il a le sens du neutre latin pendent...
- pene ##
PENE. R. s. f. C’est le cuir qui recouvre l’écu (Pennam ??) : Sur sun escut en la pene devant, 1298. De sun escut li freint la pene halte, 3425.
- penitence ##
PENITENCE. R. s. f. Dans le sens liturgique et sacramentel. C’est la pénitence infligée par le confesseur (Pœnitentiam) : Par penitence les cumandet à ferir, 1138. Ainsi parle Turpin aux Français, après leur avoir donné l’absolution.
- penser ##
PENSER. Verbe act., employé au sens absolu. (Pensare.) Baisset sun chef, si cumencet à penser, 138. ═ Il est également employé comme verbe pronominal : Li quens Rollanz ne l’se doüst penser, 355. Le sens est : « Rolland n’aurait pas dû avoir cette pensée. »
- pent ##
PENT. Verbe act., 3e p. s. de l’ind. prés. de pendre. Suspend (Pendit), 2991.
PENT. Verbe act., 2e p. s. de l’impér. de pendre. Pends (Pendre), 3953.
- penuse ##
PENUSE. Adj., s. s. f. Peineuse, attristée, rude (Pœnosa) : Si penuse est ma vie, 4000. Ce mot, au r. s. f., entre dans la composition de Val-penuse, 3256.
Per
PER. Adjectif pris substantivement.
- S. s. f. Semblable, pareil, égal. (Par, paris.)
- On dit de l’épée « Joiuse » : Unches ne fut sa per, 2501.
- R. s. m., per : Pinabel mun ami e mun per, 362. Rollant apelet sun ami e sun per, 1975. Cf. 64.
- R. s. f., per (dans le sens d’épouse) : Ki me jurat cume sa per à prendre, 3710.
- S. p. m. : per.
Ce mot, au pluriel, s’applique particulièrement aux douze Pairs : Li duze per, 262 et 3187, et pers, par erreur, 547, 903 et 965. — R. p. m. : pers, 1308, 2215, 2515 et 2865.
Le vers 2148 indique bien le sens exact et originel de pers : Perdut avum noz seignurs e noz pers...
Percet
PERCET (unt). Verbe actif. Parf. comp., 3e p. p., avec un r. s. m. (?) : Turpin de Reins (unt) tut sun escut percet, 2077. ═ Passif. Ind. prés., 3e p. s., avec un s. s. m. : Percet (est) mun escut, 2050. — Part. pass., s. s. m. : percet, 2050. R. s. m. : percet, 2077. ═ La vraie forme est perciet ; car ce mot se trouve en assonance dans une laisse en ier.
- perditiun ##
PERDITIUN. R. s. f. Perte (Perditionem) : Guenes est turnet à perditiun grant, 3969.
- perdre ##
PERDRE. Verbe act. Inf. prés. (Perdere.) Si ’n deit hom perdre e de ’ quir e de l’ peil, 1012. Cf. 2287. Desur le buc la teste perdre en deit, 3289. Dans l’exemple suivant, l’infinitif actif est employé passivement : Li XII. per tuit sunt jugez à perdre, 937. — Ind. prés., 1re p. s. : pert, 840. 3e p. s. : pert, 3720 et (?) 305. 3e p. p. : perdent, 1401. Au vers 3401, perdent est employé sans régime, absolument : A cols pleners de lor espiez i perdent. — Parf. simpl., 3e p. s., perdit : Puis en perdit e sa vie e ses membres, 1408. Au vers 2795, perdiet : Li reis Marsilie le poign destre i perdiet. — Parf. comp., 2e p. s., avec un r. s. f. : as perdut, 2455 ; 3e p. s., avec un r. s. m. : ad perdut, 2167, et de même, avec un r. p. m. : Morz sunt Franceis, tuz les i ad perdut, 2038. Et avec un r. s. f. : ad perdue, 1323, et a perdue : Ço sent Rollanz la veüe a perdue, 2297. Cf. 2574. 1re p. p., avec un r. s. m. : avum perdut, 2700, et avec un r. s. f. : avuns perdud, 2119 ; 2e p. p., avec un r. s. m. : avez perdut, 3498 ; 3e p. p., avec un r. p. m. ou n. : unt perdut, 2094. — Fut., 3e p. s. : perdrat, dans le sens absolu de notre mot : « Il n’y perdra pas » : N’i perdrat Carles, 755. Et, à l’actif : Enquoi perdrat dulce France sun los, 1194. — Cond., 1re p. s. : perdreie, 1054 ; 3e p. s. : perdreit, 597. — Subj. prés., 3e p. s. : perdet, 806, 1090, 3170, et peut-être : pert, 305 ; 1re p. p. : perduns, 45, 59 ; 3e p. p. : perdent, 44, 58. — Parf. du subj., au sens absolu, 3e p. s. : ait perdut : Iço ne di que Karles n’i ait perdut, 1959. — Part. pass., r. s. m. : perdut, 2167, 2700, 3498. R. s. n. : perdut, 2455, 2038, 2119, 2094, 1959. R. s. f. : perdue, 1323, 2297, 2574. ═ Entre en composition dans Salt-perdut, nom de cheval, 1554. ═ On remarquera les loc. suivantes qui sont restées dans notre langue : « Perdre la vie, la tête, les couleurs, la vue. » — « J’y perds. » — etc.
- pere ##
PERE. Voc. s. m. (Pater.) Damnes Deus pere, n’en laiser hunir France, 2337. — R. p. m., peres : Ne reverrunt lor peres ne lor parenz, 1421.
PERE. S. s. m. Pierre (Petrus) : Plus valt Mahum que seint Pere de Rume, 921. — R. s. m., Pere : Ad oes seint Pere en cunquist le chevage, 373. ? Cf. Perre, par erreur, 2346, et Pière, 3094.
- peres ##
PERES. R. p. m. (Patres), 1421. V. Pere, de Pater.
- peril ##
PERIL. R. s. (Periculum.) A la grant feste seint Michel de l’peril, 152. Cf. 2394. — R. p., perilz : Gua(ri)s de mei l’amne de tuz perilz, 2387. ═ Seint Michel de l’Peril, c’est saint Michel honoré sur le mont de ce nom, près d’Avranches. Dans la légende latine, ce pèlerinage est appelé in monte
- peril ##
Tumba ou de Periculo maris. V. notre note du v. 37.
- pernez ##
PERNEZ. Verbe act. Impér., 2e p. p. (Prehendite.) Pernez mil Francs, 804. Pernez m’as braz, 2829.
- perre ##
PERRE. R. s. m. (Petrum.) Par erreur ? au lieu de Pere, 2346.
PERRE. R. s. f. Pierre (Petra) : Rollanz ferit en une perre bise, 2338. Cf. 2300, et pierre, 982. — R. p. f., perres : As perres d’or gemmées, 1452. Cf. 3306, et pierres, 1661. Dans ces derniers exemples, il s’agit de pierres fines, ou, comme nous dirions aujourd’hui, de pierreries...
Perrun
PERRUN. R. s. m. Pierre, rocher, roc. (Sur petra, on a fait petro, petronis.) 12, 2312, 2556. — R. p. m. : perruns, 2268.
Pers
PERS. S. s. m. Violet, violacé, et, par extension, pâle, livide (Persicus, persus, de persicum, pêche, à cause de la couleur de ce fruit) : Teint fut e pers, desculuret e pale, 1979. Il s’agit d’Olivier mourant.
PERS. R. p. m. (Pares.) 1308, 2148, 2215, 2515, 2865. Ce mot s’applique particulièrement aux douze Pairs. V. Per.
- Pers ##
PERS. R. p. m. Persans (Persas), 3240, 3241.
- pert ##
PERT. Verbe neutre, 3e p. s. de l’ind. prés. (Paret.) Al’ matin(et), quant primes pert li albe, 2846.
PERT. Verbe actif. Ind. prés., 1re p. s. Je perds (Perdo) : Deus ! se jo l’pert, ja n’en averai escange, 840. V. Perdre.
PERT. Verbe act. Ind. prés., 3e p. s. Perd (Perdit) : Pert la culor, 3720. V. Perdre.
PERT. Verbe act. Subj. prés., 3e p. s. Perde (?) (Perdat) : A ben petit que il ne pert le sens, 305. V. Perdre. On peut encore expliquer ce vers par l’indicatif.
- persis ##
PERSIS. Adj. r. s. m. De Perse (Persitium) : Si i merrez Torleu le rei persis, 3204.
- perte ##
PERTE. R. s. f. (C’est un de ces substantifs formés sur les anciens participes latins, comme rente, depense, retraite, etc. Perditam.) De voz paiens mult grant perte i avereiz, 568. Li quens Rollanz des soens i veit grant perte, 1691.
- pesance ##
PESANCE. R. s. f. Douleur, chagrin, préoccupation triste (Pensantiam) : Dit à l’Rei : « De quei avez pesance, » 832. Pur ceste espée ai dolor e pesance, 2335. Carles en ad e dulor e pesance, 3711.
- pesant ##
PESANT. Part. prés., employé adjectivement, s. s. m. Dur, rude (de pensare) : Li quint (estur) après lor est pesant e gref, 1687. — S. s. f., pesant : La bataille est merveilluse et pesant, 1412 et 3381. — S. s. m. : Li adubez en sunt li plus pesant, 2470. Dans ce dernier exemple, le sens est primitif et matériel : il s’agit d’hommes qui se noient, et pesant signifie « lourd ». (V. Peiset.)
- pesmes ##
PESMES. Adj. S. s. m. Mauvais, terrible (Pessimus) : Li Reis est fiers e sis curages pesmes, 56. Vostre curages est mult pesmes, 256. Cf. 2550 : Uns granz leons... mult par ert pesmes, et 3403 : Ais vos le caple e dulurus e pesmes. — R. s. m., pesme : A Rollant rendent un estur fort e pesme, 2122. — R. s. f., pesme : Une bataille lur livrat le jur pesme, 813. — R. p. f., pesmes : Vendrunt li hume, demanderunt noveles : — Je ’s lur dirai merveilluses e pesmes, 2918, 2919.
- petit ##
PETIT. Adj. neutre, employé adverbialement, 305, 1239. V. le suivant.
- petiz ##
PETIZ. Adj., s. s. m. (?) : N’est gueres granz ne trop nen est petiz, 3822. — R. s. m., petit : Sun petit pas s’en turnet, 2227. Cf. 3357. — R. s. f., petite : Nus i avum mult petite campaigne, 1087. — R. p. f., petites : Petites (ad) les oreilles, 1656. ═ Petit est employé au neutre, dans le sens de « peu » : Kar de Franceis i ad asez petit, 1239.
PI
- pièce ##
PIÈCE. R. s. f. Morceau (Petiam) : Trenchet la coife..., une pièce en abat, 3437.
- pied ##
PIED. R. s. m. Sauf au v. 2240, où il s’agit du pied-mesure, ce mot est partout employé dans le sens primitif. (Pedem.) Li message descendirent à pied, 120. A pied estes, 2138. Il nen i ad ne veie ne senter, — Ne voide tere ne alne ne plein pied, 2400. Piet : Descent à piet, 2013. Cf. 2071. Remés est à piet, 2168. — R. p. m., piez : En piez se drecet, 195. Ne vos ne il n’i porterez les piez, 260. Franceis se drecent, si se metent en piez, 1139. Piez ad copiez e les gambes ad plates, 1652. Met sei sur piez, 2298. Cf. pez, 3167. ═ On rem. ici un grand nombre de locutions qui nous sont restées : « Être à pied. — Porter les pieds quelque part. — Se remettre sur pieds, » etc. etc.
- piere ##
PIERE. R. s. f. (Petram.) Piere n’i ad que tute ne seit neire, 982, et perre, 2300, 2338. — R. p., pierres : Pierres i ad, ametistes e topazes, 1661. Cf. perres, 1452, 3306. V. Perre.
- Piere ##
PIERE. R. s. m. Saint Pierre (Petrum) : Seint Piere fut, si aveit num Romaine, 3094.
- piez ##
PIEZ. V. Pied.
- piment ##
PIMENT. R. s. Épices, mélange de miel, de vin et d’épices. (Pigmentum.) En parlant des héros morts à Roncevaux, on dit que leurs corps ben sunt lavez de piment e de vin, 2969.
Pin
PIN. R. s. m. (Pinum.) Desuz un pin, 114 et 2375.
Pinabels
PINABELS. S. s. m. Nom du champion de Ganelon (?), 3885, et Pinabel, 3783, 3788, 3838, 3915. — Voc., s. m. : Pinabel, 3899. — R. s. m. : Pinabel, 362, 3926.
- Pinceneis ##
PINCENEIS. R. p. m. Nom de peuple païen, 3241. C’est, suivant nous, un nom de fantaisie.
- Pine ##
PINE. R. s. Nom d’une terre conquise par Roland. M. P. Raymond propose le « Château Pignon ou Pinon, près de Roncevaux ? », 199.
- pitet ##
PITET. S. s. f. Pitié (Pietatem) : Pitet l’en prend, ne poet muer n’en plurt, 825. Idunc agreget la pitet, 2206. — R. s. f., pitet : Cel n’en i ad ki de pitet ne plurt, 822. Cf. 1749. Naimes li Dux en ad mult grant pitet, 2417. Cf. pitiet, 3871. — C’est cette dernière forme qui est la bonne, car ce mot ne se trouve en assonance que dans les couplets en ier. On remarquera les locutions : « La pitié le prend... — Avoir pitié, » etc.
- piz ##
PIZ. R. s. Poitrine (Pectus) : Par la barbe ki à l’piz me ventelet, 48. Mal seit de l’coer ki el’piz se cuardet, 1107. Par mi le piz sun espiet le mist fors, 1947. Cuntre sun piz puis si l’ad embracet, 2174.
- place ##
PLACE. R. s. f. (Plateam.) Quias le guant me caïst en la place, 764. En estal en la place, 1108. Mort l’abat en une voide place, 1668. Fait porter. IIII. bancs en la place, 3853. Cf. 3549. — Rem. la locution « en la place » : c’est la seule où ce mot soit employé.
PO
- poez ##
POEZ. Verb. neut., 2e p. s. de l’ind. prés. (Pour poes, de potes.) Venger te poez, 2456.
POEZ. Verb. neut., 2e p. p. de l’ind. prés. (Potetis), 1104, 1538.
- poi ##
POI. Verb. neut., 1re p. s. de l’ind. prés. (Possum.) Ne la poi traire, dit Olivier en parlant de son épée, 1365.
POI. Adj., s. p. m. Peu (Pauci) : Poi s’en estoerstrent, 3632. — R. p. m., poi : Quant paien virent que Franceis i out poi, 1940.
POI. Adv. Peu (bas lat. paucum) : De noz Fanceis m’i semblet aveir mult poi, 1050. Mais ce mot se trouve presque exclusivement employé dans la locution pur poi ou pur poi que..., laquelle signifie : « Il s’en faut de bien peu que... » : Pur poi d’ire ne fent, 304. Por poi qu’il n’est desvet, 2784. Carles cancelet, pur poi qu’il n’est caüt, 3608.
- poign ##
POIGN. R. s. m. (Pugnum), 767, 874, 1903, 2678, 2701, 3845. V. Puign, poinz, puing.
- poignant ##
POIGNANT. Part. prés., s. s. m. Piquant de l’éperon (Pungens) : Le cheval brochet, si vient poignant vers lui, 2055. — R. s. m., poignant : As vos poignant Malprimis, 889. V. Puignant.
- poigneor ##
POIGNEOR. R. s. m. Combattant guerrier (Pugnatorem), 3775. Cf. puinneres au v. 3033, qui est le cas sujet, et puigneürs, r. p. m, au v. 3677.
- poinz ##
POINZ. R. p. m. Poings (Pugnos), 720, 1359, 1612. V. Puign.
- pois ##
POIS. Verb. neut., 1re p. s. de l’ind. prés. (Possum), 657, 1548, 2412. V. Puis.
POIS. Adv. Ensuite (Post) : Pois, me jugez Rollant à rere garde, 656. Pois est munted, entret en sun veiage, 660. Cf. 1358, etc. Voy. Puis.
- poisant ##
POISANT. Part. prés. employé adjectivement. (Possentem.) Seignat sun chef de la vertut poisant, 3111. Cf. puisant, au r. s. f., 2731.
- poissent ##
POISSENT. Verb. neut., 3e p. p. du subj. prés. (Possint), 3049.
- poisset ##
POISSET. Verb. neut., 3e p. s. du subj. prés. (Possit), 1555, 3049. V. Puisset.
- por ##
POR. S. p. m. Porcs (Porci), 1751, et porc, 2591, 3223.
POR. Préposition (Pro), 68, 687, 1437, 1640, 1722, 2102, 2582, 2789, 3785. V. Pur, qui est la forme correcte (pour les mêmes raisons développées plus haut au mot nos). C’est à ce mot que nous exposerons les différents sens de cette préposition, et aussi ceux de por quei, 1722, 2582 ; por ce que, 2102 ; por poi que, 2789, etc.
- porrum ##
PORRUM. Verb. neut., 1re pers. du futur (Potere habemus), 1973. V. Puis, purrum, purum, purruns.
Port
PORT.
- R. s. m. Défilé dans les montagnes, et, par extension, les montagnes elles-mêmes (Portum) : Se l’pois trover à port ne à passage, 657.
- S. p. m., port : Brochent ad ait tant cum durent li port, 1802.
- R. p. m., porz : Li reis serat as meillors porz de Sizer, 583. Cf. 719, 741, 790, 944, 1057, 1071, 2939...
Deux fois ce mot a le sens de « port de mer ». Au r. s. : Suz Alixandre ad un port juste mer, 2626 ; et au r. p. : Dès Besençun tresqu’as (porz) de Guitsand, 1429. Le mot n’est pas dans le manuscrit, mais a été restitué par tous les éditeurs d’après les manuscrits de Paris et de Versailles.
PORT. Verb. act., 3e p. s. du subj. prés. de porter (Portet), 2687, 2949, 3017.
Porte
PORTE. S. s. f. (Porta.) Du Pareïs li seit la porte uverte, 2258. — R. p. f. : portes, 2690.
- porter ##
PORTER. Verb. act. Inf. prés. (Portare), 610, 897, 3266. — Ind. prés., 3e p. s. : portet, 977, 1154, 1576, 1641. 2e p. p. : portez, 1722. 3e p. p. : portent, 93, 2396. — Imparf. de l’ind., 3e p. s. : portout, 203 (?). —