La Chanson de Roland/Léon Gautier/Édition critique/1872/Volume 2/Glossaire/S

De Wicri Chanson de Roland
logo travaux article en cours de maquettage

Cette page reprend, sur la lettre S, le glossaire de l'édition critique de Léon Gautier en lecture linéaire.




S


S SA SAL SC SE SI SO SU

S

Chanson de Roland (1872) Gautier, II, page 445.jpg[438] S’ pour SE. Pron. pers. Ne s’ poet guarder que mals ne li ateignet, 9. Là vunt sedeir cil ki s’ deivent cumbatre, 3854. V. Se.

S’ pour SA. Pronom ou adjectif possessif, s. f. S’espée, 346, 607, 1527... V. Sis, sa.


SA

    1. sa ##

SA. Pron. ou adj. possessif, s. s. f. (Ne peut venir de sua, qui a donné sue, mais de sa latin. On a fait observer avec raison qu’on trouve sam dans Plaute, pour suam.) Sa custume est qu’il parolet à leisir, 141... — R. s. f., sa : Carles serat ad Ais, à sa capele, 52. Cleimet sa culpe, 2239. Cf. 140, 365, 574, 614, 1407, 1630, 1632, 2593, 3975, etc. etc. V. Ses.

    1. sabelin ##

SABELIN. Adj., r. s. m. De martre zibeline (du russe sobol, ou du polonais sobal, martre zibeline. V. Ducange, au mot sabelum, qui a le même sens et a donné l’adj. sabelinus. Cf. Diez, Lex. Étym. au mot zibellino, I, p. 450) : Afublez est d’un mantel sabelin, 462. — R. s. f., sabelines : Cez pels sabelines, 515.

    1. sacent ##

SACENT. Verbe actif, 3e p. p. du subj. prés. de saveir. (Sapiant.) Sunez voz graisles que mi païen le sace[n]t, 3136. V. Saveir.

    1. sacez ##

SACEZ. Verbe actif, 2e p. p. de l’impér. de saveir. (Sapiatis.) Ço dist Marsilies : « Guenes, par veir sacez », 520. V. Saveir.

    1. safrée ##

SAFRÉE. Part. pass. employé adjectivement, r. s. f. Bordée ou brodée d’orfroi (de la même famille que « safran », qui vient de l’arabe za’faran ; Diez, I, 448, au mot zafferano) : Tranchet (sa) bronie safrée, 1372. Le haubert était, en effet, bordé d’une bande de fils d’or probablement insérés dans les mailles. — R. s. m., sasfret : Si ad vestut sun blanc osberc sasfret (pour saffret), 2499. — S. p. m., safrez : Cil osbercs safrez, 1032. Cf. sasfret, au vers 3141. — S. p. f. : safrées, 3307, et saffrées, 1453.

Sages

SAGES. Adj. s. s. m. (Sapius par la consonification de l’i.) L’Arcevesque ki fut sages e proz, 3691, et sage : Mult par ies ber e sage, 648. Rollant est proz e Oliver est sage, 1093.

R. p. m., sages :
Laissum les fols, as sages nus tenuns, 229.

Dans ce dernier vers, sages est employé substantivement.

Partout, comme on le voit, il est opposé à proz et à fols. C’est bien le sens actuel. Cf. Saives. Chanson de Roland (1872) Gautier, II, page 446.jpg[439]

Sai

SAI. Verbe actif, 1re p. s. de l’ind. prés. de saveir. (Sapio.) Jo ne

    1. sai ##

sai quels en est sis curages, 191. En Sarraguce sai ben qu’ aler m’estoet, 310. Cf. 530. Veir dites, jo l’ sai bien, 760. D’iço ne sai jo blasme, 1082. Jo mie ne l’ sai, 1386. Jo ne l’ sai cument quere, 1700. Jo sai asez que Carles ne m’atent, 2837. ═ On voit que ce mot s’emploie soit avec des substantifs pour complément, soit avec que et cument. Il faut encore noter la locution suivante dans le sens de notre expression : « Je ne peux pas mieux te dire » : Ço est Loewis, mielz ne sai a parler, 3715. V. Saveir.

    1. saillent ##

SAILLENT. Verbe neutre, 3e p. p. de l’ind. prés. de saillir. (Salire.) Puis, saillent enz, 2469. V. Salt.

    1. sainte ##

SAINTE. Adj. r. s. f. (Sanctam.) Quant Carles oït la sainte voiz de l’angle, 3612. V. Seint.

    1. sairou ##

SAIROU. Mauvaise lecture du scribe, au vers 2966. C’est Sarcous qu’il faut lire.

    1. saisit ##

SAISIT. Verbe actif, 3e p. s. de l’ind. prés. (Anc. haut all. Sazjan, et, en bas latin, Sacire, comme l’établit Diez, Lex. Étym., I, pp. 362, 363. C’est de Sacire que vient immédiatement saisir.) Rollant saisit e sun cors e ses armes, 2280. 2e p. s., saisis : Culvert païen, cum fus unkes si os — Que me saisis, 2293. — Parf. comp., 3e p. s., avec un r. s. f. : ad saisie, 721. — Fut. ant., 1re p. p., avec un r. s. f., avrum saisie : Jusqu’à un an avrum France saisie, 973. ═ Passif. Parf., 3e p. s., avec un s. s. m. : fut saisit, 3213. — Part. passé, s. s. m. : saisit, 3213. R. s. f. : saisie, 721 et 973.

Saisnes

SAISNES. S. p. m. Les Saxons (Saxones), 3793, et Seisne, 2921. — R. p. m. : Saisnes, 3700.

Saisonie

SAISONIE. R. s. f. La Saxe (Saxoniam), 2330.

    1. saives ##

SAIVES. Adj., s. s. m. Sage (Sapius. C’est le même mot que sage. Ce dernier a été formé par la consonification de l’i latin, et saive s’explique sans cette consonification) : Vos estes saives hom, 248. Cf. 294, 3174. — R. s. m. : saive, 279. — S. p. m., saive : Cunseilez mei cume mi saive hume, 20. Cf. Li plus saive, au v. 112. — R. p. m., saives : Blancandrins fut des plus saives païens, 24. Cf. Les plus saives, au vers 3703. Cf. Sages.


SAL

    1. sale ##

SALE. R. s. f. Salle (anc. haut allem. Sala) : D’enz de (la) sale uns veltres avalat, 730. Muntet el’ palais, est venut en la sale, 3707.

    1. saleient ##

SALEIENT, 1641. Lire s’aleient.

    1. salient ##

SALIENT, 990. Lire s’alient. Pour ces deux mots, voy. Alient.

    1. Salomon ##

SALOMON. R. s. m. Le fils de David (Solomonem. De l’hébreu schalom, paix) : Si violat le temple Salomon, 1524.

    1. salse ##

SALSE. Part. pass. employé adjectivement. Salée (Salsam) : Vers Engletere passat il la mer salse, 372.

    1. salt ##

SALT. R. s. m. Saut. (Saltum.) Entre dans la composition de Salt-perdut, nom de cheval, 1554. — R. p. m., salz : Les galops e les salz, 731. E Tencendor li ad fait .IIII. salz, 3342.

SALT. Verbe neutre, 3e p. s. de l’ind. prés. de saillir. Saute, jaillit (Salit) : Par mi la buche en salt fors li cler sancs, 1763. Salt en li fous que l’erbe en fait esprendre, 3917 ; 3e p. p., saillent : Puis, saillent enz, 2469.

    1. Salt-perdut ##

SALT-PERDUT. R. s. m. Nom de cheval (V. Salt et Perdre), 1554.

    1. saluèrent ##

SALUÈRENT. Verbe act., 3e p. p. du parf. simpl. de saluer. (Salutârunt.) Si l’ saluèrent par amur, 121. — Impér., r. p. p., saluez : De meie part ma muiller saluez, 361.

    1. saluz ##

SALUZ. R. s. (?) m. Salutation (Salutem) : Par bel amur malvais saluz li firent, 2710.

    1. salve ##

SALVE. Adj., s. s. f. (Salva.) En l’Arcevesque est ben la croce salve,

    1. salve ##

1670. — R. s. f. Si receverat la nostre lei plus salve, 189. Par ceste lei que vos tenez plus salve, 649. ═ Dans le premier des trois vers cités plus haut, salve a le sens du mot latin et signifie : « sauve-gardée ». Dans les deux autres, le sens est actif, au lieu d’être passif. Salve ici signifie : « Qui sauve », et non « qui est sauvé ». Chanson de Roland (1872) Gautier, II, page 447.jpg[440]

    1. salvement ##

SALVEMENT. S. s. Salut, sauvegarde (Salvamentum) : Retenez les, ço est vostre salvement, 786.

    1. salvent ##

SALVENT. Verbe act., 3e p. s. du subj. prés. de salver. (Salvent.) Cil Mahumet... Tervagan e Apollin... Salvent le rei, 2713. — Part. passé, s. s. m., salvez : Salvez seiez de Mahum, 416, et salvet : Salvet seiez de Deu, 123.

    1. salvetez ##

SALVETEZ. R. s. f. Salut (Salvitatem) : La lei de salvetez, 126. (Au lieu de salvetet.)

    1. salz ##

SALZ. R. p. m. Sauts (Saltus), 731 et 3342. V. Salt.

    1. samuel ##

SAMUEL. R. s. m. (Samuelem, de l’hébreu Schamah, qui écoute, qui obéit, et El, Dieu), 3244.

    1. sancs ##

SANCS. S. s. m. Sang (Sanguis), 1614, 1763, 1980, 3165, 3925, et sanc, 3972. — R. s. m. : sanc, 950, 968, 1119, 1778, 2229, 2346, 3453.

    1. sancte ##

SANCTE. Adj., r. s. f. Mauvaise lecture des éditeurs. Le manuscrit porte sce, par imitation inconsciente d’une abréviation latine ; mais partout ailleurs notre texte nous offre explicitement la forme seint. C’est donc seinte qu’il faut lire, et non pas sancte, aux vers 1634, 2303, 2938...

    1. sanglent ##

SANGLENT. Adj., s. s. m. (Sanguilentus), 1507, et sanglant, 1056. — S. s. f. : sanglente, 1399. — R. s. m. : sanglent, 1079, 1623. — R. s. f. : sanglente, 1586, 1785, 3921. — R. p. m. : sanglanz, 1711. ═ La forme étymologique, la forme correcte est sanglent.

    1. Sansun ##

SANSUN. S. s. m. Nom d’un duc français (Samson indéclinable, nom d’origine hébraïque), 105, 1275, 2408. On ne trouve jamais dans notre texte la forme sanse. Mais rien n’est plus facile à expliquer. Le mot Sansun, dans notre texte, est formé sur le type indéclinable Samson. C’est plus tard seulement qu’on a soumis ce vocable à la déclinaison en o, onis, et qu’on a dit en français Sanse pour le cas sujet et Sansun pour le cas régime. — R. s. m. : sansun, 1531, 1537, 2187.

    1. sapide ##

SAPIDE. R. s. f. Erreur du scribe, au lieu de sapeie. Ce mot, en effet, entre comme assonance dans une laisse féminine en ei : Vunt s’aduber desuz une sapeie, 994. Sapin se dit en bas lat. (?) sappus, d’où sapetum et sapeta. C’est ce dernier mot qui est l’origine immédiate de sapeie.

    1. sarcous ##

SARCOUS. R. p. m. Cercueils (Sarcophàgos) : En blancs sarcous fait metre les seignurs, 3692. Au vers 2966, le scribe a écrit à tort un blanc sairou : il faut lire en blancs sarcous.

Sardonie

SARDONIE. R. s. f. Sardoine, pierre précieuse (l’assonance exige Sardenie, qui se prononçait Sardeinne, et dérive de Sardonicha, pour Sardonyx) : Rollanz ferit el’ perrun de sardonie, 2312.

Sarraguce

SARRAGUCE. S. s. f. (d’une corruption de Cæsar-Augusta), 6.

Voc. s. f. : Sarraguce, 2598.
R. s. f. : Sarraguce, 10, 211, 1407, 2462.

Sarraguzeis

SARRAGUZEIS. Adj., r. p. m. De Saragosse (V. le précédent, auquel on a ajouté la terminaison ensis) : Lacent lor elmes mult bons sarraguzeis, 996. Chanson de Roland (1872) Gautier, II, page 448.jpg[441]

    1. sarazineis ##

SARAZINEIS. Adj., r. p. m. De Sarrazins, fait au pays des Sarrazins (Saracenenses) : Païen s’adubent de osbercs sarazineis, 994.

    1. Sarrazins ##

SARRAZINS. S. s. m. (Saracenus, de l’arabe scharaka, « s’est levé ». Les gens du pays où se lève le soleil), 147, 612, 932, 1509, 2071, 2274, et Sarrazin, 1631. — R. s. m. : Sarrazins, 253 ; Sarazin, 269. — S. p. m. : Sarrazin, 1625, et Sarrazins, 410. — R. p. m. : Sarrazins, 367. ═ Ce mot est presque partout employé substantivement ; mais il faut noter le vers 367, où il est véritablement adjectif : Asemblet s’est as sarrazins messag(es)...

    1. sasfret ##

SASFRET. Part. pass. employé adjectivement, r. s. m., 2499. — S. p. m. : sasfret, 3141. Ce sont là deux erreurs évidentes de notre scribe, et il faut partout lire safret ou saffret. V. ce mot.

    1. Sathanas ##

SATHANAS. S. s. m. (Du latin Satanas, qui est calqué sur l’hébreu, lequel signifie « ennemi ».) L’anme de lui enportet Sathanas, 1268.

    1. saveir ##

SAVEIR. Verbe employé substantivement, s. s. Habileté (Sapere) : Vostre saveir est grant, 3509. — R. s. : Li Amiralz est mult de grant saveir, 3279. Par mun saveir vinc jo à guarisun, 3774. Cf. 234. — R. p., saveirs : Par voz saveirs se m’ puez acorder, 74.

SAVEIR. Verbe act., inf. prés. Savoir (Sapere) : Poez saveir que mult grant doel en out, 1538. — Ind. prés., 1re p. s. : sai, 191, 310, 530, 760, 1082, 1386, 1700, 2837, 3715 ; 3e p. s. : set, 427, 530, 1035, 1173, 1675, 1886, 2098, 2553 ; 1re p. p. : savum, 2503 ; 2e p. p. : savez, 363, 1773, 3413 ; 3e p. p. : sevent, 716, 1436. — Parf. simpl., 3e p. s., sout : Guenes le sout, li fel, le traïtur, 1024. — Fut., 2e p. s., saveras : De m’ espée enquoi saveras le nom, 1901. — Impér., 2e p. p. : sacez... — Subj. prés., 3e p. p., sace[n]t : Sunez vos graisles, que mi paien le sace[n]t, 3136. ═ Ce verbe est employé dans toutes ses acceptions actuelles. Rem. la locution « n’en savoir mot » : Il n’en set mot n’i ad culpe li bers, 1174.


SC

Scaz

SCAZ. R. s. f. (Il est bien difficile d’admettre que ce soit Cadix, Gades.) Cil tient la tere en tre(s)qu’à scaz marine, 956.

    1. sceptre ##

SCEPTRE. R. s. (Sceptrum.) Puis, si li tolent (à Apollin) ses sceptre e sa curune, 2585.

    1. science ##

SCIENCE. R. s. f. Savoir. (Scientiam.) En parlant des Français qui montent à cheval pour la bataille, notre poëte dit : Puis, sunt muntez, e unt grant science, 3003.


SE

    1. se ##

SE. Pronom personnel, régime. Il s’emploie : 1°, au singulier : Li reis Marsilie... se culchet, 12, etc., et 2°, au pluriel : Einz que il moergent, se vendrunt mult cher, 1690, etc. ═ L’e de se est souvent supprimé, non-seulement dans la prononciation, mais même dans l’écriture ; — non-seulement devant une voyelle, mais devant une consonne : Ne s’ poet guarder que mals ne li ateignet, 9, etc. etc.

SE. Conjonction, exprimant l’idée de conditionnalité, et venant toujours de la conjonction latine si. (Dans tous les textes romans du moyen âge, se vient de si, et si vient de sic.) Par voz saveirs, se m’ puez acorder, — Jo vus durrai or e argent, 74, 75. Se en rere guarde troevet le cors Rollant, — Cumbatrat sei, 613. Se Carles vient, de nus i averat perte ; — Se Rollanz vit, nostre guerre novelet, 2117, 2118. Fol seie, se jo l’ ceil, 3757. Cf. 986, 987, etc. ═ Se reçoit, par une extension toute naturelle, le sens de « à moins que » : N’en parlez mais, se jo ne l’ vos cumant, 273. ═ Une locution très-usitée est « se nun » dans le sens de notre « sinon ». Mais, dans le Roland comme dans les autres textes du moyen âge, se est séparé de nun par un ou plusieurs mots : Ja mar crerez bricun... — Se de vostre prod nun, 221. N’i ad eschipre qui s’ cleimt se par loi nun, 1522. N’ad talent que li facet Chanson de Roland (1872) Gautier, II, page 449.jpg[442]

    1. se ##

se bien nun, 3681. ═ « Se n’est, se ne fust », équivaut à se nun : Unc ne l’ sunast se ne fust en cumbatant, 1769. ═ Cf. si que l’on trouve deux fois, par erreur, aux vers 475 et 928.

Seant

SEANT. Part. prés. s. m. de sedeir. (Sedentes.) As Innocenz vos en serez seant, 1480. ═ « Dresser quelqu’un en seant », c’est, quand il est couché, « le soutenir assis ». Marsile, apercevant Baligant, dit à ses Sarrazins : Pernez m’as braz, si m’ drecez en seant, 2829. — Au fig. R. s., seant : Gent ad le cors e ben seant, 3115. Voy., pour ce dernier sens, le mot sedere, dans Ducange. On y trouvera une citation curieuse d’un vieil Ordo romain : Primicerius et Secundicerius componunt vestimenta (Pontificis) ut bene sedeant. Ainsi, bene sedere, « se bien tenir », et, par extension, « être en bon état », a donné lieu à sedere tout court, dans le même sens. V. Sedeir.

Sebre

SEBRE. R. s. m. L’Èbre, fleuve (Iberum) :

Par Sebre amunt tut lur naviries turnent, 2642.
L’ewe de Sebre, 2465.

Il faut considérer l’s initial du mot roman comme une corruption euphonique du mot latin.

Secle

SECLE. R. s. Siècle, dans le sens chrétien. La « fin du siècle », c’est « la fin du monde » (Sæculum) : Dient plusor : Ço est li definement, — La fin de l’ secle..., 1435.

    1. sedeir ##

SEDEIR. Verbe neut., inf. prés. S’asseoir, être assis (Sedere) : Alez sedeir quant nuls ne vos sumunt, 251. Cf. 272. Là vunt sedeir cil ki s’ deivent cumbatre, 3854. — Ind. prés., 3e p. s., set : Li quens Gerins set el’ ceval Sorel, 1379. Itel valor deit aveir chevaler — Ki armes portet e en bon cheval set, 1877, 1878, et siet : siet li Reis qui dulce France tient, 116. Cf. 1491 et 1528. C’est siet qui est la forme correcte ; car ce mot ne se trouve, comme assonance, que dans une laisse en ier. 3e p. p. : sièdent, 110. — Imparf., 3e p. s., sedeit : Er matin sedeit li Emperere suz l’umbre, 383. — Parf. simple, 3e p. s. : sist, 1943. — Part. prés., s. p. m. : seant, 1943. Cf. en seant, 2829, et l’adj. verb. seant, au r. s., 3115. V. Seant.

    1. sedme ##

SEDME. Adj. numéral, s. s. f. Septième (Septima), 3228, 3244, 3258. — R. s. f. : sedme, 3061.

    1. sege ##

SEGE. R. s. m. Siége (Sedium, par la consonification de l’i) : Metez le sege à tute vostre vie, 212. Cf. les formes siège, aux v. 71, 435, et sièges, au v. 1135. En dernière analyse, je préfèrerais cette dernière forme, à cause des substantifs siet et de l’ind. prés. siet (sedet), qui sont employés comme assonances en des laisses en ier.

Sei

SEI. Pron. pers. Soi. (Sibi.) 1° Sei s’emploie avec toutes les propositions : Sa rere guarde lerrat derrere sei, 574. Ses meillors humes enmeinet ensembl’od sei, 502. Endreit sei, 2123, etc. ═ 2° Cependant sei tient aussi la place d’un véritable complément direct, là où l’on pourrait tout aussi bien employer se : Met sei en piez, 2277. Ki hume traïst sei ocist e altroi, 3959, etc. ═ 3° Sei est souvent usité avec meïsme, 1614. Mult quiement le dit à sei meïsme, 1614. A sei meïsme la cumencet à pleindre, 2315. C’est notre expression : « En soi-même », etc., etc.

    1. seieler ##

SEIELER. Verbe act., inf. prés. Sceller (Sigillare) : A l’ premer an fist ses brefs seieler, 2613.

    1. seient ##

SEIENT. Verbe estre, 3e p. p. du subj. prés., 811, 3913. V. Estre.

    1. seiet ##

SEIET. Adj., s. p. m. Couvert de soies, comme les sangliers (Setati) : Cil sunt seiet ensement cume porc, 3223.

    1. seiez ##

SEIEZ. Verbe estre, 2e p. p. de l’impér., 416, 3016. V. Estre.

    1. seignat ##

SEIGNAT. Verbe act., 3e p. s. du Chanson de Roland (1872) Gautier, II, page 450.jpg[443]

    1. seignat ##

parf. simpl. Fit le signe de la croix (Signavit) : Seignat sun chef de la vertut poisant, 3111. Il s’agit ici de Charlemagne, qui s’arme de ce signe au moment de la grande et décisive bataille contre Baligant. Mais partout ailleurs, dans notre poëme, ce mot s’applique à la bénédiction qui accompagne l’absolution sacramentelle, lorsque le prêtre dit : Ego te absolvo a peccatis tuis in nomine Patris , et Filii, et Spiritus sancti. — Parf. comp., 3e p. s., avec un r. s. m., ad seignet : De sa main destre l’ad asols e seignet, 340. E l’Arcevesques l’ad asols e seignet, 2205, et avec un r. p. m. : Ben sunt asols e quites de lur pecchez, — E l’Arcevesque de Deu les ad seignez, 1140, 1141. 3e p. p., unt seignez : Si’ s unt asols e seignez de part Deu, 2957. — Part. pass., r. s. m. : seignet, 340, 2205. S. p. m., seignez : Ben sunt cunfès e asols e seignez, 3859. R. p. m. : seignez, 1141, 2957.

    1. seignur ##

SEIGNUR. S. s. m. (par erreur) Seigneur. (Seignur, qui est essentiellement un cas-régime, vient de seniorem. Senior, c’est l’aîné des enfants, auquel le droit féodal attribue tant d’avantages. Et ce n’est pas ici, comme on l’a cru, l’idée de la vieillesse qui a entraîné celle du commandement, de l’autorité.) Le seignur d’els est apelet Oedun, 3056. Le véritable sujet est sire, 297, 1521, 2504, 2656, etc., que l’on trouve également au voc. s. m., 227, 753, 2138, 2441, 3209, etc. — R. s. m. : seignur, 26, 364, 379... ; seignor, 1010, 2380, et sire, par erreur, 3470. — Voc. p. m. : seignurs, 15, 70, 79, 1127, 2106, 3627, et seignors, 1854... — R. p. m. : seignurs, 2432. ═ On disait un « seigneur lige » : Plurent lur filz... e lur lige(s) seignurs, 2421, 2422.

    1. seignurill ##

SEIGNURILL. Adj., r. s. Seigneurial (Senioritem) : Quant vus serez el’ palais seignurill, 151.

    1. seinet ##

SEINET (ad). Verbe neutre, 3e p. s. du parf. comp. A saigné (Sanguinatum habet) : Tant ad seinet li oil li sunt trublet, 1991.

    1. seintisme ##

SEINTISME. Adj. superlatif, s. s. f. (Sanctissima.) E ! Durendal ! cum es bele e seintisme, 2344. V. le suivant.

    1. seint ##

SEINT. Adj., s. s. m. Saint (Sanctus), 921, 1479, 2390, 2395, 3610, 3993, etc. La forme correcte serait seinz. — Voc., s. f. : seinte, 2303. C’est ainsi, suivant nous, qu’il faut lire l’abréviation sce, et non pas sancte. — R. s. m. : seint, 53, 973, 1581, 2346, 2526, 3685, 3693, 3746. — R. s. f. : seinte, 2245, 2348, et sainte, 3612. Il faut lire seinte aux v. 1634, 2938, etc., et non pas sancte, qui est tout à fait contraire à la phonétique de notre manuscrit. — S. p. m. : seinz (au lieu de seint), 1134. — R. p. m. : seinz, 3718. Dans ce dernier vers : Ne place Deu ne ses seinz, ce mot est employé substantivement. Cf. peut-être le v. 1428. — R. p. f., seintes : En seintes flurs il les facet gesir, 1856. Cf. sentes, au v. 2197. Les « saintes fleurs », c’est l’image par laquelle notre poëte désigne le Paradis. — Au superlatif, s. s. f. : seintisme, 2344. V. le précédent.

    1. seinz ##

SEINZ. Prép. Sans (Sine. Le z, qui peut-être est appelé et justifié par la nasale, remplace (?) l’s, que nous avons constaté dans alques, sempres, etc. C’est du moins l’hypothèse que nous proposons ??) : Là purparolent la traïsun seinz dreit, 511. Ambure ocist seinz nul recoeverement, 1607. Ja prist-il Noples seinz le vostre comant, 1775. Seinz hume mort (ceste bataille) ne poet estre achevée, 3579. Cf. 3914, et senz, aux v. 2039 et 3619.

    1. seir ##

SEIR. R. s. Soir (Serum) : En Rencesvals furent mort l’altre seir, 3412. ═ Rem. la loc. her seir : Fut ocis her seir, 2745. Chanson de Roland (1872) Gautier, II, page 451.jpg[444]

    1. seisante ##

SEISANTE. Nom de nombre indéclinable (Sexaginta), 1689, 1849. Et, avec un autre nombre qu’il multiplie : seisante milie, 2111.

Seisne

SEISNE. S. p. m. Saxons (Saxones), 2921, et Saisnes, 3793. — R. p. m. : Saisnes, 3700.

Seit

SEIT. Verbe estre, 3e p. s. du subj. prés., 102, 234, 391, 458, 606, 1701, 2258...

    1. seium ##

SEIUM. Verbe estre, 1re p. p. du subj. prés., 1046. — Seiuns, 46.

    1. seiuns ##

SEIUNS. Verbe estre, 1re p. p. du subj. prés., 46, et seium, 1046.

    1. sele ##

SELE. S. s. f. Selle de cheval (Sella) : Mort l’abat ; la sele en remeint guaste, 3450. — R. s. f., sele : Trenchet la bone sele ki gemmet fut ad or, 1544. Cf. 1295. — S. p. f., seles : Li frein sunt d’or, les seles d’argent mises, 91. Les alves turnent, les seles chéent à tere, 3881. — R. p. f. : selles, 1969. (Müller restitue espalles, au lieu de e selles.)

    1. selve ##

SELVE. R. s. f. Forêt. (Silvam) : Nen at... selve ne bois, asconse n’i poet estre, 3292, 3293.

    1. semblant ##

SEMBLANT. R. s. n. ? « Quelque chose qui ressemble à quelqu’un : son visage, son air » (du participe présent de simulare) : Jo irai à l’ Sarazin en Espaigne, — Si’ n vois vedeir alques de sun semblant, 269, 270. ═ Le sens s’est notablement étendu dans le vers suivant : L’Arcevesques lur dist de sun semblant, 1471. Sun semblant ne peut ici mieux se traduire que par : sa façon. Ces deux mots : façon et semblant, ont eu à peu près la même histoire dans notre langue...

    1. semblet ##

SEMBLET. Verbe neutre, ind. prés., 3e p. s. (Simulat. Simulare signifie « peindre, reproduire ». Hoc mihi simulat, pour simulatur, pourrait se traduire : « Cela se peint, se reproduit à mes yeux, de telle ou telle façon. » D’où le sens actuel de Sembler.) De noz Franceis m’i semblet aveir mult poi, 1050. Et, avec un sujet bien déterminé s. m. : Cil Sarraz(ins) me semblet mult herite, 1645. — Cond., 3e p. s. (Simulâsset.) S’altre le desist, ja semblast grant mençunge, 1760.

    1. sempres ##

SEMPRES. Adv. (Semper.) Ce mot a deux sens très-distincts : 1° « De suite, sur-le-champ, soudain. » Ce sens est dérivé, par extension, du sens latin. Semper signifiait « sans discontinuer » : L’ost des Franceis verrez sempres desfere, 49. Sempres murrai, mais cher me sui vendut, 2053. Ad un carner sempres les unt portet, 2954. Adubez vos ; sempres averez bataille, 3134. Sempres caïst, se Deus ne li aidast, 3439. Sempres est morte, 3721. ═ 2° Toujours. C’est le sens primordial de semper : Receif chrestientet, e pui(s) t’amerai sempres, 3598. Le vers suivant peut s’entendre aussi bien dans l’un que dans l’autre sens : Sempres ferrai de Durendal granz colps, 1255. ═ L’s de sempres n’a rien d’étymologique. On le rencontre dans tout un groupe d’adverbes : Unches, Alques, Primes. V. ces mots.

    1. semun ##

SEMUN. Verbe act., 2e p. s. de l’impér. Avertis, convoque (Submone) : Semun les oz de tun empire, 3994. V. Sumunt.

    1. senefiance ##

SENEFIANCE. R. s. f. Signification, d’un songe, par exemple (Significantiam) : Par avisiun li ad anunciet d’une bataille... Senefiance l’en demustrat mult gref, 2531.

    1. senefiet ##

SENEFIET. Verbe act., 3e p. s. de l’ind. prés. de senefier. (Significat.) Branches d’olives en voz mains porterez. — Ço senefiet pais e humilitet, 73. ═ Ces deux mots : Senefiance et Senefiet, ont bien gardé leur sens primitif : ils expriment le signe, le symbole.

Senestre

SENESTRE. R. s. m. Gauche (Sinistrum) : A l’ puign senestre, 2830.

    1. sens ##

SENS. R. s. m. Raison, bon sens, dans toute la force de ce mot très- Chanson de Roland (1872) Gautier, II, page 452.jpg[445]

    1. sens ##

français (Sensum) : Kar vasselage par sens nen est folie, 1724. ═ « Perdre le sens » est déjà une locution usitée pour signifier « devenir fou » : A ben petit que il ne pert le sens, 305.

    1. sent ##

SENT. Verbe act., 3e p. s. de l’ind. prés. (Sentit.) Oliver sent que à mort est ferut, 1952. Cf. 1965.

    1. senter ##

SENTER. R. s. m. Petite route, sentier (Semitarium) : Il n’en i ad ne veie ne senter, 2399. ═ Ce mot se trouvant dans une assonance en ier, il faut lire : Sentier.

    1. sentes ##

SENTES. Adj. r. p. f. Saintes. (Sanctas.) Erreur du scribe, pour seintes, 2197. V. Seint.

    1. senun ##

SENUN. Sinon. Senun s’écrit en deux mots séparés par un ou plusieurs autres : Se par loi nun, 1522, etc. V. Se.

    1. senz ##

SENZ. Prép. Sans (Sine) : Senz l’Arcevesque e senz Gualter de l’Hum, 2039. Senz nule recuvrance, 3619. La forme la plus usitée est seinz. V. ce mot.

    1. serai ##

SERAI. Verbe estre, 1re p. s. du fut. (Essere-habet), 86, 1076, 2910, 2917...

    1. serat ##

SERAT. Verbe estre, 3e p. s. du fut. (Essere-habet), 52, 625, 1110, 2126, 3849...

    1. sereit ##

SEREIT. Verbe estre, 3e p. s. du condit. (Essere-habebat), 1705, 3804.

    1. serez ##

SEREZ. Verbe estre, 2e p. p. du fut. (Essere-habetis), 39, 434, 436, 1480. Pour les quatre mots précédents, voyez Estre.

    1. serf ##

SERF. S. s. m. (Servi.) A une estache l’unt atachet cil serf, 3737. Il faut observer que ces deux derniers mots ont été écrits par une main postérieure.

SERF. Verbe act., impér., 2e p. s. Sers, adore (Servi) : Serf e crei le Rei omnipotente, 3599.

    1. serjanz ##

SERJANZ. S. p. m. Sergents (Servientes), 161, 3967. — R. p. m. : serjanz, 3957. ═ Ce mot, dans les trois exemples précédents, désigne des personnes d’une condition très-inférieure, des serfs attachés à la maison, des domestici.

    1. sermun ##

SERMUN. R. s. m. Discours, parole (Sermonem) : Franceis apelet, un sermun lur ad dit, 1126. Mult haltement escrient un sermun : — Ki par noz Deus voelt aveir guarisun, — Si s’ prit e servet..., 3270-3272. Dist Baligant : « Malvais sermun cumences, » 3600. — R. p. m. : sermuns, 3979, et sermons, 2243. ═ Au pluriel, nous trouvons le sens moderne de « sermons ». On dit de Bramidonie, qui est instruite dans la foi chrétienne : Tant ad oït e sermuns e essamples, 3979. Et l’oraison funèbre de Turpin se résume en ces mots : Par granz batailles e par mult bels sermons — Cuntre païens fut tuz tens campiuns, 2243, 2244.

    1. serpenz ##

SERPENZ. S. p. m. (Serpentes), 2543.

    1. sert ##

SERT. Verbe act., 3e p. s. de l’ind. prés. (Servit.) Mahumet sert, 8. E ! malvais Deus..., ki mult te sert, malvais luer l’en dunes, 2582 et 2584. Ço est une gent ki Damne Deu ne sert, 3247. 2e p. p., servez : Plus valt Mahum que seint Pere de Rume. — Se lui servez, l’onur de l’ camp ert nostre, 921, 922. — Imparf., 1re p. s., serveie : Serveie (l’Empereür) par feid e par amur, 3770. — Parf. comp., 1re p. s., avec un r. s. m., ai servit : Bel sire Reis, jo vos ai servit tant, 863. Cf. 3825. Avec un r. p. m., ai servit : Mi damne Deu, je vos ai mult servit, 3492. 2e p. p., avec un r. s. m. : avez servit, 1858. — Impér., 2e p. s., serf : Serf e crei le Rei omnipotente, 3599. — Subj. prés., 3e p. s., servet : Prit e servet noz Deus, 3272. Que Guenelun... li servet par amur, 3801. Cf. 3810. Serve, 2254. ═ Inf. passif, avec un s. s. f. Roland dit à son épée : De chrestiens devez estre servie, 2350. — Part. pass., s. s. f. : Chanson de Roland (1872) Gautier, II, page 453.jpg[446]

Sert

servie, 2350. R. s. m. : servit, 863, 3825, 1858. R. s. n. : servit, 3492. ═ Le mot servir, comme on le voit par les exemples précédents que nous avons multipliés à dessein, s’entend surtout du culte que nous devons à Dieu ; puis, du service que l’on rend au roi. Tous les vers que nous avons cités se rapportent, sauf le v. 2350, à ces deux sens, à ces deux cultes...

    1. serum ##

SERUM. Verbe estre, 1re p. p. du futur (Essere-habemus), 1477.

    1. serunt ##

SERUNT. Verbe estre, 3e p. p. du fut. (Essere-habent), 262.

    1. serve ##

SERVE. Verbe act., 3e p. s. du subj. prés. de servir (Serviat), 2254.

    1. serveie ##

SERVEIE. Verbe act., 1re p. s. de l’imparf. de l’ind. de servir (Serviebam), 3770.

    1. servet ##

SERVET. Verbe act., 3e p. s. du subj. prés. de servir (Serviat), 3272, 3801.

    1. servez ##

SERVEZ. Verbe act., 2e p. p. de l’ind. prés. de servir (Servitis), 922. Pour les quatre mots précédents, voyez Servir.

    1. servie ##

SERVIE. Part. pass., s. s. f. de servir (Servita), 2350. — Inf. passif du même verbe, avec un s. s. f. : estre servie, 2350.

    1. servise ##

SERVISE. S. s. Service (Servitium) : Vostre servise l’en doüst bien guarir, 3828. — R. s., servise : Carles comandet que face sun servise, 298. Cf. 1727, 3072, 3666, et servis, 1406. — R. p. : servises, 29. ═ Le sens est à peu près celui du vocable actuel : c’est d’abord le « service de l’Empereur » dans la même acception où hier encore nous employions ces mots : Cist ferunt mun servise, 3072. Cf. 298 et 3828. ═ Mais service prend, dès le Roland, une acception plus élevée : « Service de Dieu », dans un sens liturgique. Lorsque Saragosse est pris, Charles transforme les mosquées en églises : Li Reis creit Deu, faire voelt sun servise, — E si evesque les eves beneïssent, 3666, 3667. Et déjà ce même mot est employé dans le sens très-général « de service rendu à quelqu’un » : Malvais servise le jur li rendit Guenes, 1406. Au pluriel, cette acception est encore plus frappante : Mandez Carlun [fe]deilz servises e mult granz amistez, 29. Tous ces sens nous sont restés, et ils n’étaient aucunement dans le latin. Ils sont d’origine féodale. Il en est de même de ces locutions : « Faire le service de quelqu’un, rendre service », etc.

    1. servit ##

SERVIT (ai). Verbe act., 1re p. s. du parf. comp. de servir, avec un r. s. m. (Habes servitum), 863, 3825, et avec un r. p. m., 3492.

SERVIT (avez). Verbe act., 2e p. p. du parf. de servir, avec un r. s. m. (Habetis servitum), 1858.

SERVIT. Part. pass., r. s. m. de servir (Servitum), 863, 1858, 3825, et r. s. n., 3492.

    1. ses ##

SES. Pronom ou adj. possessif de la 3e personne. (Suus.) En voici toute la déclinaison : S. s. m. : ses, 39, 86, 384, 495, 504, 544, 1368, etc., sis, 56, 191, 375, 473, 505, 546, 793, 1269, 1914, 2404, 3215, etc. Le scribe employait ad libitum tantôt l’une, tantôt l’autre de ces formes, et quelquefois l’une et l’autre, à un ou deux vers de distance (504 et 505, 544 et 556). Si, par erreur, 324, et sun, 348, 1160, 1495, 2024. — S. s. f. : sa (de sa, pour sua), 141, etc. — R. s. m. : sun (Suum), 26, 51, 62, 64, 66, 173, 642, 762, 1641, 2497, 3929, et son, 2870. — R.s.n. : (?) sun (Suum), 138, 182, 660. — R. s. f. : sa (Sam, pour suam), 52, 140, 365, 574, 614, 1407, 1630, 1632, 2239, 2593, 3975, etc. — S. p. m. : si (Sui), 99, 285, 636, 976, 1552, 2478, 2668, 2788. — R. p. m. : ses (Suos), 14, 34, 98, 166, 235, 602, 720, 852, 2215, 2596, 2619, 3718. — R. p. n. : (?) ses, 1629. — R. p. f. : ses (Suas), 137, 190, 897, 1619, 2280, 2629, 3324.

SES. Pronom ou adj. possessif de la Chanson de Roland (1872) Gautier, II, page 454.jpg[447]

    1. ses ##

3e personne, r. p. m. (Suos.) V. le précédent.

SES. Pron. ou adj. possessif de la 3e personne, r. p. f. (Suas.) Voyez plus haut ses.

Set

SET. Verbe act., 3e p. s. de l’ind. prés. de saveir. Sait (Sapit), 427, 530, 1035, 1173, 1379, 1675, 1878, 1886, 2098, 2553. V. Saveir.

SET. Nom de nombre indéclinable (Septem), 2, 31...

Sevent

SEVENT. Verbe act., 3e p. p. de l’ind. prés. de saveir (Sapiunt), 716, 1436.

    1. severet ##

SEVERET (ad). Verbe act., 3e p. s. du parf. comp. de severer, avec un r. s. m. (Habet separatum.) Le destre poign li ad de l’ cors severet, 2781. — Avec un r. s. f. : Tute la teste li ad par mi severée, 1371. — Part. pass., r. s. m. : severet, 2781. R. s. f. : severée, 1371, et sevrée : Cil tint la tere entresqu’en Val-Sevrée, 3313. ═ On prononçait partout sevret, sevrée ; car le premier a de separatus est bref et doit tomber.

    1. Severin ##

SEVERIN. R. s. m. Nom de saint (Severinum) : De sur l’alter seint Severin le baron — Met l’oliphan, 3685. Il est ici fait allusion à l’église Saint-Severin de Bordeaux.

    1. sevret ##

SEVRET, SEVRÉE. v. Severet.

    1. sez ##

SEZ. Adv. Assez (Satis) : De lui venger jamais ne li ert sez, 1960.

    1. Sezilie ##

SEZILIE. R. s. f. Il ne saurait être question de la Sicile (Siciliam) dans le passage de notre poëme où se trouve ce mot. Il s’agit, en effet, de Roland, et il énumère, parmi ses conquêtes, Balasguet e Tuele et Sezilie (v. 200). Est-ce Séville ? Puisque notre héros énumère uniquement ses conquêtes en Espagne, c’est possible et même probable. V. Sibilie.


SI

    1. si ##

SI. Adj. ou pron. possessif de la 3e personne, s. p. m. (Sui), 99, 285, 636, 976, 1552, 2478, 2668, 2788... V. Ses.

SI. Adv. (Sic.) 1° Le premier sens de si est celui de sic, en latin, « ainsi ». Dans ce sens, il précède un verbe. E il si firent, 2155. Si ferum, 24. ═ 2° Avec cum, il signifie « de même que... » : Si cum li cerfs s’en vait devant les chiens, 1874. ═ 3° Devant un adjectif ou un autre adverbe, « tellement ». a. Devant un adjectif : La meie mort me rent si anguissus, 2198. Quant l’ot Rollanz, Deus ! si grant doel en out, 1196. b. Devant un adverbe : Si lungement tuz tens m’avez servit, 1858. Cornent si halt sunent li munt, 2111. En ce dernier vers, que est sous-entendu devant sunent. Cf. 2146. ═ 4° Si, avec que, signifie : « De telle sorte que, assez pour... » : Ne poet vedeir si cler — Que reco[no]istre poisset nul hom, 1993. Cum fus si os que me saisis, 2292, 2293. ═ 5° Si en est venu de bonne heure, dans les textes romans, à n’être plus qu’une particule explétive, donnant plus de force à l’affirmation. En vers, c’est souvent une cheville : Si me guarisez e de mort e de hunte, 21. Il est mes filz e si tendrat mes marches, 3716. Cf. 38, 1999... ═ Si se combine avec le, et forme si l’ : Enceis ne l’ vit, si l’ recunut, 1596. Si l’ verrez, 953, 1294. Il se combine également avec les, et nous avons si’ s, qu’il faut, comme le précédent, écrire en deux mots : Si’ s aquillit e tempeste e ored, 689. Si’ s prist à castier, 1739, etc.

SI. Conjonction exprimant la conditionnalité. (Si.) Si ceste acorde ne volez otrier, 475. Franceis murrunt si à nus s’abandunent, 928. La forme correcte est se. V. ce mot.

    1. Sibilie ##

SIBILIE. R. s. f. Nom de ville (est-ce Séville ?) : Curant i vint Margariz de Sibilie, 955.

    1. sied ##

SIED. R. s. Ville ; plus généralement, lieu où l’on séjourne ; plus spécialement, lieu où séjourne le roi. C’est à peu près la même idée qui nous fait dire aujourd’hui : « le Chanson de Roland (1872) Gautier, II, page 455.jpg[448]

    1. sied ##

siége de l’Empire » (Sedium, de sedere) : Vient à Ais, à l’ meillor sied de France, 3706. Siet : Menez serez dreit à Ais le siet, 478.

    1. sièdent ##

SIÈDENT. Verbe neutre, 3e p. p. de l’ind. prés. de sedeir (Sedent), 110.

    1. siége ##

SIÉGE. R. s. (Sedium), 71, 435, et sege, 212. — R. p. : siéges, 1135. ═ Trois sens bien distincts : 1° Siége « où l’on s’assoit » : Siéges averez el’ greignor Pareïs, 1135. ═ 2° Siége de l’Empire ; ne se dit que d’Aix-la-Chapelle : A l’ siége ad Ais en serez amenet, 435. Metez le sege à tute vostre vie, 212. ═ 3° Siége d’une ville : Il est à l’ siége à Cordres la citet, 71. Je pense que siége est préférable à sege. En effet le mot siet, qui a la même étymologie et le même sens, se trouve au v. 478, dans une laisse en ier.

    1. siet ##

SIET. R. s. Siége de l’Empire, Aix (Sedium), 478. V. Sied. ═ Siége et Sied, Siet viennent, suivant nous, du même mot latin. Dans le premier, a eu lieu la consonification de l’i latin ; dans le second, elle ne s’est pas produite.

SIET. Verbe neutre, 3e p. s. de l’ind. prés. de sedeir (Sedet), 116, 1491, 1528.

    1. siglent ##

SIGLENT. Verbe neutre, 3e p. p. de l’ind. prés. de sigler. « Cinglent, se dirigent vers... », en parlant des vaisseaux (de sigla, voile, qui lui-même dérive de l’anc. haut allem. sëgelén, et du nordique sigla. Diez, I, 383) : Siglent à fort e nagent e guvernent, 2631. — Plus-que-parf. du subj., oüssent siglet : Einz qu’il oüssent .IIII. liues siglet, 688. — Part. pass., s. n. : siglet, 688.

    1. Siglorel ##

SIGLOREL. R. s. m. Nom d’un enchanteur païen, qui avait été dans l’enfer, sous la conduite de Jupiter (?), 1390.

    1. signacle ##

SIGNACLE. R. s. Bénédiction avec le signe de la croix (Signaculum) : Sein[z] Gabriel, ki de part Deu la guarde, — Levet sa main, sur lui fait sun signacle, 2848.

    1. Silvestre ##

SILVESTRE. R. s. m. Nom de saint (Silvestrem) : Mult par est grant la feste : — Dient alquant de l’ baron seint Silvestre, 3745, 3746. C’est donc le 31 décembre qu’aurait commencé le plaid de Ganelon.

    1. sinagoge ##

SINAGOGE. R. p. f. (Nom d’origine grecque, συναγωγή, qui était de bonne heure passé en latin.) Les sinagoge e les mahumenes, 3662. Je ne pense pas que notre poëte se rendît exactement compte de ce mot, et il confond les synagogues et les mosquées.

    1. sire ##

SIRE. S. m. (Senior, par une série de transformations, Sendre, Senre, etc.), 297, 1521, 2504, 2656, et, par erreur, seignur, 3056. — Voc. s. m. : sire, 227, 753, 2138, 2441, 3209, etc. etc. — R. s. m. : seignur, 26, 364, 379... ; seignor, 1010, 238..., et sire, par erreur, 3470. — Voc., p. m. : seignurs, 15, 70, 79, 1127, 2106, 3627, et seignors, 1854. — R. p. m. : seignurs, 2432... V. Seignur.

    1. Sirie ##

SIRIE. R. s., 2939. Grossière erreur du scribe au lieu de Sizer. V. ce mot.

    1. sis ##

SIS. Adj. ou pron. possessif de la 3e pers. (Suus), 56, 191, 375, 473, 505, 546, 793, 1269, 1914, 2404, 3215, etc. ═ Se reporter au mot ses, où l’on trouvera la déclinaison complète de cet adjectif.

    1. sist ##

SIST. Verbe neutre, 3e p. s. du parf. simple de sedeir (Sedit), 1943.

    1. siste ##

SISTE. Adj. numéral. S. s. f. Sixième (Sexta), 3227, 3243, 3257. — R. s. f. : siste, 3052.

Siut

SIUT. Verbe act. 3e p. s. de l’ind. prés. (Siure vient de sequere, c’est-à-dire de sequi ramené à l’actif.) Li Amiraill chevalchet : ses filz le siut, 3215. — Futur, 1re p. s. : siurai, 84. 3e p. s. : siurat, 188, 694. 2e p. p. : siurez, 37. — Part prés. s. s. m., sivant : Sun cumpaignun après le vait sivant, 1160. S. p. m., siwant : XVII. reis après le vunt siwant, 2649. On a lu, on a pu lire siuvant. Nous préférons siwant. Chanson de Roland (1872) Gautier, II, page 456.jpg[449]

    1. Sizer ##

SIZER. R. s. Nom des défilés de la Navarre dont nous avons précisé la position et indiqué tous les noms dans notre note du vers 706. Comme le prouvent les assonances, on prononçait Sizre. (V. Paul Raymond, Revue de Gascogne, n° de septembre 1869.) Sunjat qu’il eret as greignurs porz de Sizer, 719. Li Reis serat as meillors porz de Sizer, 583. Ces deux vers sont tirés de deux couplets féminins en ie, ire, ise, etc. Cf. Sirie, mis à tort pour Sizer au vers 2939, dans une laisse de même nature.


SO

    1. soefret ##

SOEFRET. Verbe actif, 3e p. s. de l’ind. prés. de suffrir (Suffert, ou bas latin sufferit.) Ço est merveille que Deus le soefret tant, 1774. V. Suffrir.

    1. soelt ##

SOELT. Verbe neutre, 3e p. s. de l’ind. prés. de suleir. (Solet.) Ja est ço Rollanz ki tant vos soelt amer, 2001. Ais li un angle ki od lui soelt parler, 2452. Cf. 2619, 2667, et solt, 352. — Imparf. 1re p. s., suleie : Par vasselage suleie estre tun drut, 2049. 3e p. s., suleit : Sun filz ad mort qu’il tant suleit amer, 2782, et soleit : (Mes) messages soleit faire volenters, 2672.

    1. soens ##

SOENS. Adj. possessif, s. s. m. Sien. (Fait sur le radical de suus, auquel on aurait ajouté une terminaison en anus ?) S’emploie toujours avec l’article : Li soens orgoilz le devereit ben cunfundre, 389. Estramariz i est, un soens cumpainz, 941. — R. s. m., soen : Par le soen Deu, 82. Pent à sun col un soen grant escut let, 3149. As li devant un soen drut, 3495. Cf. 3952. — R. p. m., soens : Que l’Emperere nisun des soens n’i perdet, 806. Sunet sun gresle pur les soens ralier, 1319. Rollanz des soens i veit grant perte, 1691. ═ Ce mot, comme on le voit, s’emploie substantivement. ═ Il convient de remarquer que sun est plusieurs fois usité dans le même cas : Un sun noble barun, 421. Gemalfin, un sun drut, 2814. Je pense qu’il y a là une erreur du scribe, et qu’il faut partout lire « soen ».

    1. soer ##

SOER. Voc. s. f. Sœur (Soror) : Soer, cher(e) amie, de hume mort me demandes, 3713. — R. s. f., sorur : Se puis veeir ma gente sorur Alde, 1720. Soer : Ensurquetut si ai jo vostre soer, 312.

    1. soi ##

SOI. Verbe estre, lre p. s. de l’ind. prés. (Sum), 1478. Il convient ici d’ajouter, contrairement à ce que nous avons dit au mot estre, que la seconde personne est le plus souvent ies, mais que l’on trouve au moins deux fois la forme es, 2030, 2344.

    1. soign ##

SOIGN. R. s. m. Besoin. (rad. germ. Syn, nordique ; sunja, gothique. V. Bosuign) : Pur ço n’unt soign de elme ne d’osberc, 3250.

    1. soldeiers ##

SOLDEIERS. R. p. m. « Soldats », hommes recevant une « solde ». (Solidarios) : Bien en purrat luer ses soldeiers, 34. Cf. 133.

    1. soleilz ##

SOLEILZ. S. s. m. Soleil (Solienlus) : Bels fut li vespres e li soleilz fut cler, 157. Cf. 1002. Li soleilz est culchet, 2481. Li soleilz (est) luisant, 2458, 2646. Cf. 2459, 3345. soleill : Soleill n’i luist, 980. — R. s. m., soleill : Turnet su[n] vis vers le soleill levant. Cf. 3098. Soleil : Cuntre le soleil reluisent cil adub, 1808, et, par erreur, soleilz, 2450. ═ Nous avons à dessein choisi ici, comme partout, les exemples qui nous montrent en usage, dès le xie siècle, des locutions encore vivantes aujourd’hui dans notre langue...

    1. soleit ##

SOLEIT. Verbe neutre, 3e p. s. de l’imparf. de l’ind. de suleir (Solebat), 2672.

    1. solt ##

SOLT. Verbe neutre, 3e p. s. de l’ind. prés. de suleir (Solet), 352.

    1. Solteras ##

SOLTERAS. R. p. m. Nom de peuple païen (?), 3242.

    1. solue ##

SOLUE. Part. passé employé adjectivement. Libre. C’est la belle Chanson de Roland (1872) Gautier, II, page 457.jpg[450]

    1. solue ##

Modèle:Tiret2 du mot « France » (Solutam) : En France la solue, 2311.

    1. son ##

SON. Adj. ou pronom possessif de la 3e pers. (Suum.) Quant l’Empereres vait querre son nevold, 2870. La vraie forme est sun. V. Ses.

    1. sor ##

SOR. Adj. Saur (Saurum. Un faucon saur, c’est un faucon d’un an et qui a encore son premier plumage. À la couleur de ce premier plumage on a, par une extension naturelle, donné le nom de saur, qui fut particulièrement appliqué aux chevaux) : Li (algalifes) sist sur un cheval sor, 1943. V. Sorel.

SOR. Prép. « Sur, au-dessus de... » (Super), 47. Sor tuz les altres, 3962. V. Sur, qui est la forme autorisée par la phonétique de notre manuscrit.

    1. Sorbres ##

SORBRES. R. p. m. Nom d’un peuple païen (?). La quinte (eschele) est de Sorbres e de Sorz, 3226.

    1. Sorel ##

SOREL. R. s. m. Li quens Gerins set el’ ceval Sorel, 1379. C’est ainsi que je lis. Müller écrit sorel. Que ce soit là l’épithète ou le nom du cheval, l’étymologie est évidemment un diminutif de Saurus, Saurellus.

    1. Sorence ##

SORENCE. R. s. f. Nom de lieu (?). Pinabel de Sorence, 3783, 3915.

    1. sorur ##

SORUR. R. s. f. Sœur (Sororem), 1720. Soer, 312. — Au voc. s. f. : soer, 3713. V. Soer.

    1. sorz ##

SORZ. R. s. Sorcellerie, sort magique (Sors) : N’i remeindrat ne sorz ne falserie, 3665. Il s’agit du roi Charles, qui fait briser toutes les idoles dans les mosquées de Saragosse.

    1. Sorz ##

SORZ. R. s. p. Nom d’un peuple païen (?), 3226. V. Sorbres.

    1. soürement ##

SOÜREMENT. Adv. En sûreté (Secura-mente) : Passez les porz trestut soürement, 790.

    1. soürs ##

SOÜRS. Adj. s. s. m. Tranquille, en sécurité, sans inquiétude (Securus) : Soürs est Carles que nul hom ne crent, 549. — R. s. m., soürs (par erreur) : Par ostage vos en voelt faire soürs, 241. Dans ce dernier cas, on s’adresse au seul Charlemagne...


SU

    1. Suatilie ##

SUATILIE. R. s. f. Nom d’un royaume païen (Est-ce un nom de fantaisie ? ), 90.

    1. suavet ##

SUAVET. Adjectif employé adverbialement. Doucement (d’un diminutif de suave) : Mult suavet le chevaler desarment, 3942. V. Suef.

    1. succuras ##

SUCCURAS. Verbe act. 3e p. s. du futur de succurre. (Succurrere-habes.) Reis Vivien si succuras en Imphe, 3996. 3e p. s. : succurrat, 1061, 3443. — Impér. 2e p. p. : sucurez, 1794, et succurez, 3378. — Subj. prés. 2e p. p., sucurez : Li Reis vos mandet que vos le sucurez, 2786.

    1. sucurance ##

SUCURANCE. R. s. f. Secours, aide (Succurrentiam) : De ço qui calt ? N’en averunt sucurance, 1405.

    1. sucurs ##

SUCURS. R. s. m. Secours (Succursum) : Nostre parent devum estre à sucurs, 2562.

    1. suduiant ##

SUDUIANT. S. p. m. Suduiant est un part. prés. employé comme part. passé. L’étymologie serait soldeiant, même racine que soldeiers, et le sens celui de « mercenaire », et, par extension, « misérable » : Cil sunt felun traïtur suduiant, 942 (?).

    1. sue ##

SUE. S. s. f. Sienne (Sue vient de sua et s’emploie toujours avec l’article ; sa vient de l’anc. latin sa) : La sue mort, 2232. Si est la citet sue, 917. Cf. 932 et 1484. — R. s. f., sue : La sue feit plevit, 403. Cf. 3123.

    1. suef ##

SUEF. Adj. r. s. m. Doux (Suavem) : Seignurs barons, soef pas alez tenant, 1165.

SUEF. Adj. employé adverbialement. Doucement (Suave) : Sur l’erbe verte puis l’at suef culchet, 2175. Si li demandet dulcement e suef, 1999.

Suffraite

SUFFRAITE. R. s. f. Souffrance (Suffertam. V. Ducange au mot Sufferta) : De bons vassals averat Carles suffraite, 939. Sufraite, 2257. — S. p. f., sufraites : Puis, Chanson de Roland (1872) Gautier, II, page 458.jpg[451]

    1. suffraite ##

encrerrunt mes peines e mes suffraites, 2925. — R. p. f., suffraites : Ne nus aiuns les mals ne les suffraites, 60.

Suffrir

SUFFRIR. Verbe actif. Inf. prés. (Ne vient pas de sufferre, mais du bas latin sufferire.) ═ 1° Conjugaison. Inf. prés. : suffrir, 456, 1010, 3489, et susfrir, 1117, 1625. — Fut., 1re p. p. : suffrirum, 1615. — Subj. prés., 3e p.s. : soefret : 1774. ═ 2° Sens. a. « Supporter, subir, permettre, tolérer » : Dient paiën : « Nus ne l’ suffrirum mie, » 1615. Li Sarrazin ne l’ poent susfrir tant, 1625. Ceste bataille est mult fort à suffrir, 3489. Ço est merveille que Deus le soefret tant, 1774. Cf. 456. — b. « Souffrir une douleur » : Pur sun seignor deit hom suffrir destreiz, 1010. Cf. 1117.

    1. sui ##

SUI. Verbe estre, 1re p. s. de l’ind. prés. (Sum), 295, 297, 801, 2053... Il faut observer que sui remplace ai pour former le parfait composé de certains verbes. Exemple : Cher me sui vendut, 2053...

    1. sujurn ##

SUJURN. R. s. m. Séjour (? Subst. verbal de subdiurnare, « passer le jour ». V. Ducange, au mot Sejornum, qui a été fait sur le vocable roman) : Entresqu’à Ais ne volt prendre sujurn, 3690. La locution « prendre séjour » nous est restée.

    1. sul ##

SUL. Adj. s. s. m. Seul (Solus) : Mielz est que sul moerge, 359. Cf. 1034, 1241, et suls (forme correcte), 448, 2184. — R. s. m. N’i ad païen ki un sul mot respunde, 22. Cf. 1780, 1951, 2230, 2904, 3154, 3540. V. Suls.

SUL. Adverbe. Seulement. (Solum.) Ne s’emploie pas seul, mais concurremment avec ne mais, ne mais que, fors. Ne mais sul la Reïne, 3672. Ne n’unt de blanc ne mais que sul les denz, 1934. Fors sul Tierri, 3806.

    1. sul’ ##

SUL’ pour SUR LE, 1341. V. Sur.

    1. suleie ##

SULEIE. Verbe neutre, 1re p. s. de l’imparf. de l’ind. de suleir (Solebam), 2049.

    1. suleit ##

SULEIT. Verbe actif, 3e p. s. de l’imparf. de l’ind. de suleir (Solebat), 2782. V. Soleit, et, pour les deux mots qui précèdent, Soelt.

    1. Sulians ##

SULIANS. S. s. m. Syrien (? Syrianus) : Uns Sulians... ad dit sun message, 3131. Si l’ m’a nunciet mis més li Sulians, 3191.

    1. suls ##

SULS. Adj. s. m. Seul (Solus) : Rollanz s’en turnet, par le camp vait tut suls, 2184. Cf. 448. Sul, 359, 1034, 1241. — R. s. m., sul : Suz ciel ne quid aveir ami un sul, 2904. Cf. 22, 1780, 2230, 3154, 3540.

    1. sum ##

SUM. Adj. neutre, employé avec par et en... « En haut de ». (In summo, per summum.) 1° En sum : En sum un tertre, 708. (Le manuscrit porte en sur.) Laciet en sum un gunfanun tut blanc, 1157. En sum ces maz, 2632. En sum sa tur, 3635. — 2° Par sum : Josque par sum le ventre, 3922. ═ Dans ces deux locutions adverbiales, sum est indéclinable.

    1. sumeient ##

SUMEIENT. Verbe neutre, 3e p. p. de l’ind. prés. de sumier, sumeier. (Summeare.) Portent une charge. Se dit des bêtes de somme (Summeant) : Greignor fais portet... que .IIII. muls... quant il sumeient, 978.

    1. sumer ##

SUMER. R. s. m. Cheval de somme (Summarium) : Getet serez sur un malvais sumer, 481. N’i perdrat ne runcin, ne sumer, 758. — R. p. m., sumers : Franc desherbergent, funt lur sumers trusser, 701. Leverunt nus en bières sur sumers, 1748. ═ Ce mot ne se trouvant, comme assonance, que dans les laisses en ier, c’est sumier, sumiers qu’il faut lire.

Sumet

SUMET (en). Loc. adverbiale, qui a été ajoutée, fort inutilement, par notre scribe à la suite du vers 2359 : Desuz lui met s’espée e l’olifan. V. Sum.

    1. sumunt ##

SUMUNT. Verbe actif, 3e p. s. de Chanson de Roland (1872) Gautier, II, page 459.jpg[452]

    1. sumunt ##

l’ind. prés. du verbe sumundre ou semundre. Inviter, convoquer (Submonet) : Alez sedeir quant nuls ne vos sumunt, 251. — Impér., 2e p. s., semun : Semun les oz de tun empire, 3994.

    1. sun ##

SUN. Adj. ou pron. possessif de la 3e p. s. R. s. m. (Suum), 26, 51, 62, 64, 66, 173, 642, 762, 1641, 2497, 3929 ; son, 2870. On trouve par erreur sun au s. s. m., 348, 1160, 1495, 2024. ═ Sun est plusieurs fois employé là où il faudrait soen : Un sun noble barun, 421. Gemalfin, un sun drut, 2814. V. Ses, où l’on trouvera toute la déclinaison de cet adjectif ou pronom.

    1. suner ##

SUNER. Verbe tantôt actif, tantôt neutre. (Sonare.) 1° Conjugaison. Inf. prés. : suner, 700, 1101, 1629, 2116. — Ind. prés., 3e p. s. : sunet, 1319, 1754 ; 3e p. p. : sunent, 1004, 1832, 2112, 3263, 3309. — Parf. simpl., 3e p. s. : sunat, 2104. — Parf. comp., avec un r. s. m. : ad sunet, 2951. — Impér., 2e p. p. : sunez, 1051, 2950, 3136. — Cond., 3e p. s. : sunast, 1769. — Subj. prés., 2e p. s. : suns, 1027 ; 3e p. s. : sunt, 421. — Part. pass., r. s. m. : sunet, 2951. ═ 2° a. Sens. Le verbe suner est actif aux vers 1027, 1051, 1100, 1319, 1754, 1769, 2104, 2110, 2950, 2951, 3136. On dit : « Sonner le cor », etc. : Trait l’olifan, fieblement le sunat, 2104. Une locution qui nous est restée est la suivante : Ne voeill que mot en suns, 1027. Cf. 411. — b. Mais ce même verbe est employé au neutre, dans le sens de « résonner, retentir » : Granz sunt les oz ù cez buisines sunent, 3263. Sunent cil graisle, 1832. Cf. 2112, 2116 et 3309. ═ Rem. les expressions « faire sonner », 700 et « ouïr sonner », 2116. Il y a quelque doute pour le vers 1004 : Sunent mil grailles por ço que plus bel seit ? Notre verbe y est-il actif ou neutre ? Je penche pour l’actif.

    1. sunjat ##

SUNJAT. Verbe actif, 3e p. s. du parf. simp., de sunjer (Somniavit par la consonification du premier i) : Sunjat qu’il eret as greignurs porz de Sizer, 719. Après iceste, altre avisiun sunjat, 725. « Songer » s’employait, soit avec un complément direct, soit avec que...

    1. suns ##

SUNS. Verbe actif, 2e p. s., du subj. prés. de suner (Sones), 1027.

    1. sunt ##

SUNT. Verbe actif, 3e p. s. du subj. prés. de suner (Sonet), 411.

SUNT. Verbe estre, 3e p. p. de l’ind. prés. (Sunt), 91, 690, 942, 1552, 2072, etc.

    1. sur ##

SUR. Prép. (Super.) 1° « Sur » : Sur un perrun de marbre bloi se culchet, 12. Sur palies blancs sièdent cil cevalers, 110. Met sei sur piez, 2298. ═ 2° « Au-dessus de, par-dessus... » : Sur tute gent est la tue hardie, 1617. Sur les altres s’escriet, 961. Sur tuz les altres, 823, 1553, 3962. ═ 2° « Contre » (comme dans notre expression : « Le sort est tombé sur lui ») : La rere guarde est jugée sur lui, 778. ═ Avec le, sur forme sul’ : Ki lui veïst l’un geter mort sul’ altre. V. Desur.

Surt

SURT. Verbe neutre, 3e p. s. de l’ind. prés. de surdre. Se dresse (Surgit) : Li reis Marsilie od sa grant ost lur surt, 1448 ; 3e p. p., surdent : Quant de païens li surdent les enguardes, 2975.

    1. survesquiet ##

SURVESQUIET. Verbe neutre, 3e p. s. du parf. simpl. de survivre. A survécu... (il y a plus que Supervixit) : Tut sur-vesquiet e Virgilie e Omer, 2616. Pour ces parfaits en iet, voy. Perdiet, Abatiet.

    1. sus ##

SUS. Adv. En haut (Susum) : Sunt muntez sus el’ palais, 2708. Li ber resailit sus, 2085. sus amunt pargetent tel luiserne, 2634. Là sus est plus tard devenu un seul mot, lassus, qui a eu une assez heureuse fortune dans notre langue. ═ Ne pas confondre sus, « en haut », qui vient de susum, avec suz, « dessous », qui vient de subtus. D’après une des règles les plus Chanson de Roland (1872) Gautier, II, page 460.jpg[453]

    1. sus ##

générales fournies par notre manuscrit, z égale presque toujours ts, qui se trouve dans subtus et non dans susum.

    1. susfrir ##

SUSFRIR. Verbe actif, inf. prés. pour suffrir (bas lat. Sufferire), 117, 1625. V. Suffrir.

    1. suspirt ##

SUSPIRT. Verbe neutre, 3e p. s. du subj. prés. de suspirer. (Suspiret.) Ne poet muer ne plurt e ne suspirt, 2380.

    1. sustenir ##

SUSTENIR. Verbe actif, inf. prés. Soutenir, défendre (Sustinere) : Chrestientet aidez à sustenir, 1129. Sustenir voeill trestut mon parentet, 3907. — Subj. prés., 3e p. s., sustienget : Nen averai jà ki sustienget m’ onur, 2903.

    1. suvenir ##

SUVENIR. Verbe neutre, inf. prés. Souvenir (Subvenire, s. e. in mentem, in memoriam) : De grant dulor li poüst suvenir, 3488.

    1. suvent ##

SUVENT. Adv. (Subinde) : Par mi cel host suvent e menu reguardet, 739. E menut e suvent, 1426 et 2364.

    1. suz ##

SUZ. Prép. « Sous, au-dessous de... » (Subtus) : En un verger suz l’umbre, 11. Guenes chevalchet suz une olive halte, 366. .XX. hostages des plus gentil suz cel, 646. Cf. 1674. ═ Suz revêt un sens plus étendu au vers 1018 : Guardet suz destre. — V. Desuz, 209, 993, etc.

    1. suzclinent ##

SUZCLINENT. Verbe actif, 3e p. s. de l’ind. prés. Inclinent, abaissent (Subtus-inclinant) : Païen i bassent lur chefs e lur mentun(s) ; — Lor helmes clers i suzclinent enbrunc, 3274.


Voir aussi