La Chanson de Roland/Léon Gautier/Édition critique/1872/Volume 2/Glossaire/M

De Wicri Chanson de Roland
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Cette page reprend, sur la lettre M, le glossaire de l'édition critique de Léon Gautier en lecture linéaire.



M


MA ME

MA

    1. m ##

M est tantôt pour me, tantôt pour ma. Il est pour me, dans : Se m’puez, 74, et pour ma, dans Tenez m’espée, 620, etc.

    1. ma ##

MA. Adj. possessif, s. s. f. (Ne vient pas de mea ; mais (?) d’une forme archaïque et populaire, ma.) Cum decarrat ma force e ma baldur, 2902. Si penuse est ma vie, 4000. — R. s. f., ma : De meie part ma muiller saluez, 361. Cf. 3059, etc.

    1. Machiner ##

MACHINER. R. s. m. Nom d’un païen (?), 66.

    1. Maelgut ##

MAELGUT. R. s. m. Nom d’un païen (?) : Ço est Gualter ki conquist Maelgut, 2047.

Magnes

MAGNES.

Adj., s. s. m. Grand (Magnus), 1195, 1404, 1949, 2321, 3329, 3620,
et magne, 1.
Au voc. s. m., magnes, 3611 : Reis magnes, que fais tu.

Entre dans la composition de Carlemagnes. Les deux éléments sont parfois séparés : Carles li magnes, 703 et 841.

Maheu

MAHEU. R. s. m. Nom d’un païen (Matthœum), 66.

    1. Mahum ##

MAHUM. S. s. m. Mahomet (Arabe Mohammed, loué), 921. — Voc., s. m. : Mahum, 1906, et Mahum(e), 3641. — R. s. m. : Mahum, 416, 611, 2696, 3267. V. Mahumet.

    1. mahumeries ##

MAHUMERIES. R. p. f. Mosquées (V. Mahum) : Les sinagoges e les mahumeries, 3662.

    1. Mahumet ##

MAHUMET. S. s. m. Mahomet (V. Mahum), 868, 2711, et Mahummet, 1616. C’est cette dernière forme qui est la plus conforme à l’étymologie arabe. — R. s. m. : Mahumet, 2590, et Mahummet, 8.

    1. mai ##

MAI. R. s. m. Le mois de mai (Maium) : Ço est en mai, à l’premer jur d’ested, 2628.

    1. maile ##

MAILE. S. s. f. Maille du haubert (Macula. V. Diez, Lex. Étym., I, 258, au mot Macchia) : Le blanc osberc dunt la maile est menue, 1329.

    1. mailz ##

MAILZ. R. p. m. Marteaux (Malleos) : A mailz de fer, 3663.

    1. main ##

MAIN. R. s. f. (Manum), 2264. — R. p. f. : mains, 72, 1158 et 2015. Dans ce dernier vers, le mot mains est employé comme un véritable ablatif absolu : Cuntre le ciel ambesdous ses mains juintes.

MAIN. Adverbe. Le matin. (Mane.) Dans notre texte, il est employé concurremment avec par : Par main en l’albe, 667. Comparez la locution : Par matin, aux vers 163 et 669. ═ Au v. 383, le scribe a écrit : Er matin ; mais, pour la mesure du vers, il faut restituer : Er main.

    1. Maine ##

MAINE. R. s. f. Nom d’une province de France (elle doit son nom aux Cenomani), 2323.

    1. mais ##

MAIS. Conj. Ce mot, qui dérive de magis, reçoit dans notre texte plusieurs sens : 1° Il a tout d’abord le

    1. mais ##

sens du latin magis, et signifie « davantage » : N’en parlez mais, 273. Si grant doel out que mais ne pout ester, 2219. Endormiz est, ne pout mais en avant, 2520. De sun tens n’i ad mais, 3840. De vos n’en ai mais cure, 2305. Cf. mès, dans le même sens, au v. 2784. ═ 2° De là, par une légère extension, le sens assez vague de « désormais » : Quant ert-il mais recreanz d’osteier ?, 543, 566. ═ 3° Enfin, nous arrivons au sens actuel du mot mais : Li reis Marsilies... — De sun aveir me voelt duner grant masse... — Mais il me mandet que en France m’ en alge, 187. Cf. les vers 234, 1212, 1478, 1925... ═ Notons une locution importante, dont mais est un élément. Ne mais que, signifie « excepté » : Ne n’unt de blanc ne mais que sul les denz, 1934. Franceis se taisent ne mais que Guenelun, 217. Cf. ne mès que, 1309. ═ On trouve également cette locution sans que : Ne mès Rollant, 382.

    1. maisnée ##

MAISNÉE. R. s. f. Famille, maison (Mansionatam) : En Saraguce sa maisnée alat vendre, 1407. Si sucurez vostre maisnée, 1794. Cf. 1820, 2937. ═ Au v. 3391, le sens devient plus étendu, et maisnée est synonyme de « gent » : Li Amiralz recleimet sa maisnée, 3391. (Cinq vers plus bas, on lit : Li Amiralz la sue gent apelet, 3396.)

    1. maistre ##

MAISTRE. Adj. r. s. m. ═ Ce mot n’est employé que comme adjectif dans notre texte, où il a déjà beaucoup dévié de son sens étymologique. (Magister.) Quand l’Empereur confie à ses cuisiniers, à ses cous, la garde de Ganelon : Tut le plus maistre en apelat Begun, 1818. Et nous trouvons, au vers 2939, le mot maistre employé dans une locution encore plus caractéristique : As maistres porz de Sirie. On voit, par là, combien sont anciennes, dans notre langue, ces expressions : Une maîtresse femme, un maître homme, une maîtresse ville, un maître pays, etc.

    1. maisun ##

MAISUN. R. s. m. (Mansionem.) Au v. 3978, maisun est employé dans le sens d’habitation : En ma maisun ad une caitive. Mais, au v. 1817, ce mot a le sens un peu plus marqué de « maison du roi » : Si l’cumandat as cous de sa maisun.

    1. major ##

MAJOR, MAJUR. Ce mot, dérivé du comparatif latin de magnus, n’est employé que dans une seule expression : Tere-majur ou major. On trouve majur, comme r. s. f., aux vers 818 et 952 ; major, comme vocatif s. f., au vers 1616, et comme r. s. f., au vers 600. ═ Il est d’ailleurs très-certain, contrairement à l’opinion de quelques érudits, que ce mot : Tere-major, désigne réellement la France, et c’est ce que prouve jusqu’à l’évidence le vers suivant : Tere-major, Mahummet te maldie, 1616. Ainsi parlent les païens au milieu de la bataille...

    1. mal ##

MAL. Adverbe. (Male.) Mal nos avez baillit, 453. ═ Rem. la locution mal baillir, qui signifie « mettre en un mauvais pas ». ═ Une autre expression, qui était sans doute d’un usage constant, se trouve dans l’imprécation suivante : Mal seit de l’coer ki à l’piz se cuardet, 1107.

    1. Malbien ##

MALBIEN. R. s. m. Nom de païen (composé probablement par fantaisie avec les mots mal et bien) : E Joïmer e Malbien d’ultre-mer, 67.

    1. Malcud ##

MALCUD. R. s. m. Nom de païen (Male-cogitat ?) : Ço est Malquiant, le filz à l’ rei Malcud, 1551.

    1. maldient ##

MALDIENT. Verbe act. Ind. prés., 3e p. p. (Maledicunt.) Plus de XX mil humes... maldient Carlun, 2579. — Subj. prés., 3e p. s., maldie : Tere-major, Mahummet te maldie, 1616. — Part. pass. r. s. f., maldite : Tint Ethiope, une tere maldite, 1916.


    1. Malduiz ##

MALDUIZ. R. s. m. Nom de païen (Male-ductum) : Li Reis apelet Malduiz sun tresorer, 642.

    1. male ##

MALE. v. Mals, adjectif.

    1. malement ##

MALEMENT. Adverbe. (Mala-mente.) Seignurs, dist-il, mult malement nos vait, 2106.

    1. males ##

MALES. V. Mals, adjectif.

    1. malez ##

MALEZ (sunt). Verbe pass. Ind. prés., 3e p. p. Sont assignés, ont leur sort judiciaire réglé par le mall germain (Sunt mallati) : Ben sunt malez par jugement des altres, 3855.

    1. malmis ##

MALMIS (s’est). Verbe réfl. Parf. comp., 3e p. s. S’est mis en mauvais cas (Male-missum) : S’est parjurez e malmis, 3830. — Part. pass., r. p. m., malmis : Ki dunc veïst cez escuz si malmis, 3483.

    1. Malpalin ##

MALPALIN. R. s. m. Nom de païen (?) : Si’ n getat mort Malpalin de Nerbone, 2995.

    1. Malperse ##

MALPERSE. V. Malpreis.

    1. Malpramis ##

MALPRAMIS. S. s. m. Nom du fils de Baligant (pour Malprimes), 3175. — Voc. s. m. : Malpramis, 3184, etc. — R. s. m. : Malpramis, 3498. V. Malprimes.

    1. Malpreis ##

MALPREIS, MALPRESE, MALPERSE. Nom d’une région païenne. Dans un couplet masc. en ei : La terce est des jaianz de Malpreis, 3285 ; et, par erreur, dans un couplet en un féminin : Malprese ou Malperse, 3253.

    1. Malprimes ##

MALPRIMES. R. s. Nom d’un païen (?) : Malprimes de Brigals, 889, 1261.

    1. Malquiant ##

MALQUIANT. R. s. m. Nom d’un païen (Male-cogitantem), 1551.

    1. mals ##

MALS. S. s. Douleur, souffrance (Malum, ou plutôt malus) : Ne s’poet guarder que mals ne li ateignet, 9. — R. s., mal : Deus tut mal de tramette, 1565. Jo n’ai nient de mal, 2006. (Locution qui s’est conservée comme la suivante.) Ne m’fesis mal, 2029. Ensemble averuns e le bien e le mal, 2140. Cf. 2101. — R. p. : mals, 60 et 1117.

MALS. Adjectif, s. s. m. Méchant, mauvais (Malus), 727. — S. s. f. : male, 1466, 2699, 3276. — R. s. m. : mal, 3953. — R. s. f. : male, 918, 2135. — R. p. m. : mals, 1190. — R. p. f. : males, 886, 1633, 3496.

    1. Mal(sar)un ##

MAL(SAR)UN. R. s. m. Nom d’un païen (?) : E vait ferir un païen Mal(sar)un, 1353. Les manuscrits de Venise IV et Versailles donnent Falsiron, Falseron ; dans le Karl-Meinet, on lit : Malsaron, etc.

    1. maltalant ##

MALTALANT. R. s. Mauvaise disposition, et, par extension, colère (Malum-talentum. Talentum signifie un poids qui fait pencher de tel ou tel côté...) : Li Empereres respunt par maltalant, 271.

    1. maltalentifs ##

MALTALENTIFS. Adjectif, s. s. m. Mal disposé, colère (V. le précédent) : Rollanz ad doel, si fut maltalentifs, 2056. ═ On a, mais à tort, proposé de lire en deux mots : mal talentifs.

    1. Maltet ##

MALTET. R. s. Nom de l’espiet de Baligant (? Malitatem) : Tient son espiet, si l’apelet Maltet, 3152.

    1. Maltraien ##

MALTRAIEN. R. s. m. Nom d’un roi païen (? on peut y retrouver les deux mots mal et traire, indiquant une mauvaise origine ??) : Vos estes filz à l’ rei Maltraien, 2671.

    1. malvais ##

MALVAIS. Voc. s. m. Mauvais. (Le mot malus entre évidemment dans ce mot comme un élément ; mais le reste est d’origine inconnue. Diez, Lex. Étym., I, 260, indique male-levatus, qui s’accorde tout au plus avec le provençal malvatz.) Ahi ! culvert, malvais hom de put aire, 763. E ! malvais Deus, 2582. — R. s. m., malvais : Getet sur un malvais sumer, 481. Ki mult te sert, malvais luer l’en dunes, 2584. malvais sermun cumences, 3600. Cf. 2135. — S. s. f., malvaise, 1014, 1016 : malvaise çançun, malvaise essample. — R. p. f., malvaises : N’en descendrat pur malvaises nuveles, 810.

    1. malvaisement ##

MALVAISEMENT. Adv. (V. le

    1. malvaisement ##

Modèle:Tiret2.) Que nuls prozdom malvaisement n’en chant, 1474.

    1. malvaises ##

MALVAISES. V. Malvais.

    1. manace ##

MANACE. R. s. f. Menace (Minatiam) : N’ai cure de manace, 293. — R. p. f., manaces : De vos manaces jo n’ai essoign, 1232.

    1. mand ##

MAND. Verbe act., 1re p. s. de l’ind. prés. (Mando.) Par vos li mand, bataille i seit justée, 2761. — 3e p. s., mandet : Iço vus mandet reis Marsilies li bers, 125. Ses baruns mandet, 166, 169. Mandet sa gent, 2623. C’est par erreur, qu’au vers 3679, le scribe a écrit mandet, au lieu de muntet. — Parf. simpl., 3e p. s., mandat : Deus li mandat que, 2319. — Parf. comp., 3e p. s., avec un r. s. m. : En Babilonie Baligant ad mandet, 2614, et avec un r. p. f., ad mandées : Quatre cuntesses... ad mandées, 3729. — Plus-que-parf., 1re p. s., avec un r. s. m. : aveie mandet, 2770. — Fut., 1re p. p. : manderum, 1699. — Impér., 2e p. p. mandez, 28. — Part. pass., r. s. m. : mandet, 2614, 2770. R. p. f. : mandées, 3729.

    1. maneviz ##

MANEVIZ. Adj., r. s. m. Bien disposé, ardent (d’après Diez, du gothique manvus, prêt ; et manvjan, préparer) : Tant se fait fort e fiers e maneviz, 2125.

    1. manger ##

MANGER. Verbe actif, inf. prés. (Manducare.) Urs e leuparz les voelent puis manger, 2542. Fut., 3e p. p., mangerunt : N’en mangerunt ne lu, ne por, ne chen, 1751. Par les deux exemples précédents, on voit qu’on disait dès lors : Manger quelque chose et manger de quelque chose. ═ Ce mot ne se trouvant comme assonance que dans un couplet en ier, il faut lire mangier.

    1. manguns ##

MANGUNS. R. p. m. Sorte de monnaie. (Ducange rattache mancusa à manca, marca. Manguns est sans doute de la même famille.) Quand Valbrun donne son épée à Ganelon, il dit qu’Entre les helz ad plus de mil manguns, 621. Pour l’explication de ce vers, voy. nos Notes, aux v. 621 et 994, p. 118.

    1. mantel ##

MANTEL. R. s. Manteau (Mantellum ou mantellus. Cette dernière forme, au m., se trouve notamment dans les vers latins de Primat, qu’a publiés M. Paul Meyer dans la Bibl. de l’Éc. des Chartes, XXXI, 310), 462, 830. — R. p. : mantels, 2707. Voy. notre Note du vers 463.

    1. manuverer ##

MANUVERER. Verbe actif. Opérer, travailler, placer avec la main. (Manoperari.) Il est dit que Charles, possédant le fer de la lance dunt nostre Sire fut en la cruiz nafrez, le fit mettre dans le pommeau de son épée : En l’oret punt l’ad faite manuverer, 2506. Müller écrit manuvrer.

    1. mar ##

MAR. Adv. Mal à propos, inopportunément, à tort (Mar, mare, est, suivant Diez, une contraction de mala hora) : Ja mar crerez Marsilie, 196. Il faut traduire : « Vous aurez bien tort de croire Marsilie. » Ja mar crerez bricun, 220. Li duze per mar i serunt jugez, 262. Carles li magnes mar vos laissat as porz, 1949. Sire cumpainz, mar fut vostre barnage, 1983. Tant mar fustes hardiz, 2027. Mar veïstes Rollant, 2475. Cf. 791 et 1057. On peut dire que ces locutions, et notamment tant mar, étaient devenues très-usuelles et presque proverbiales. ═ Mare est exactement employé dans le même sens... quand le poëte a besoin d’une syllabe de plus : Tant mare. Tant mare fustes, ber, 350. Barun, tant mare fus (c’est la formule de l’oraison funèbre), 1561. Li Empereres tant mare vos nurrit, 1860. Si mare fumes nez, 2146. Cf. 2221, 2823.

    1. marbre ##

MARBRE. R. s. m. (Marmor.) Un perrun de marbre bloi, 12. Cf. 2260.

    1. Marbrise ##

MARBRISE. R. s. f. Nom d’une localité en Espagne. (Le type latin serait Marmoritia. D’autre part, la

    1. Marbrise ##

Modèle:Tiret2, dans l’antiquité, était une contrée de l’Afrique. Est-ce un souvenir ? non : c’est un mot de fantaisie.) Laisent Marbrose et si laisent Marbrise, 2641.

    1. Marbrose ##

MARBROSE. R. s. f. (Comme le précédent. Le type latin serait : Marmorosa), 2641.

    1. marche ##

MARCHE. R. s. f. Un pays frontière, et, par extension, le pays, l’empire tout entier (de l’anc. haut allem. marcha, frontière) : Car m’eslisez un barun de ma marche, 275. Charles... nus requert ça en la nostre marche, 374. Charles dit de Roland qu’il a laissé en Espagne : Jo l’ai lesset en une estrange marche, 839. Cf. 2209 et 3128, où marche a plutôt le sens de pays frontière. Partout ailleurs, son sens est plus étendu. — R. p. f., marches : Ço est Loewis... Si tendrat mes marches, 3716. Chrestiens ert, de mei tendrat ses marches, 190.

    1. marchet ##

MARCHET. R. s. Marché, échange (Mercatum) : Li reis Marsilie de nos ad fait marchet, 1150. ═ Comme le couplet est en ier, il faut lire marchiet. ═ On voit que la locution « faire marché de... » remonte très-haut dans notre langue.

    1. marchis ##

MARCHIS. S. s. m. Celui qui est à la tête d’une marche ou pays frontière. Déjà, dans le Roland, le sens est plus étendu. Et même un païen va jusqu’à dire de Charlemagne : Grant ad le cors, ben resemblet marchis, 3502. Cf. 2971. (À marchensis, je préfère l’étymologie marquisius, marquisus. Ce dernier mot se trouve dans un texte de 965, etc.) ═ Roland est toujours qualifié de « marquis », ce qui s’accorde avec l’histoire, puisqu’il fut en réalité préfet des Marches de Bretagne : A icest mot se pasmet li Marchis, 2031. — R. s. m., marchis : Si nos aidez de Rollant li marchis, 630. Cf. 3058 et 3502. ═ Ce mot entre dans la composition de Val-Marchis, 3208.

    1. Marcules ##

MARCULES. S. s. m. Nom de païen (ce ne peut être le même mot que Marculfus, Marcou ?) : L’estreu li tint Marcules d’outre-mer, 3156.

    1. mare ##

MARE. Adv. (V. Mar.) Tant mare fustes, ber, 2221. Si mare fui, 2823. Cf. 350, 1561, 1860, 2146...

    1. Marganices ##

MARGANICES. S. s. m. Ce mot est sans doute une erreur du scribe, pour Algalifes : Li Marganices sist sur un ceval sor, 1943. Cf. 1914.

    1. Margariz ##

MARGARIZ. S. s. m. Nom d’un païen. Un margerit, en provençal, est un apostat, un mécréant, et le même mot existe dans le roman du nord. (V. Ducange, aux mots Magarita, Magarites, Magarisare ; en grec, μαγαρίζειν.) Curant i vint Margariz de Sibilie, 955. Cf. 1310, 1311.

    1. Marie ##

MARIE. Voc. s. f. La Vierge-mère (Maria, de l’hébreu Miriam, élévation, et, par extension, reine), 3203. — R. s. f. Ne creit en Deu, le filz seinte Marie, 1634. (Cette épithète de Dieu est constante dans toutes nos Chansons.) De l’vestement i ad seinte Marie, 2348.

    1. marine ##

MARINE. Adj. r. s. f. (Marinam.) Cil tient la tere entre[s]qu’à Scaz marine, 956 (?).

    1. Marmorie ##

MARMORIE. R. s. m. Nom d’un cheval (Marmorius, marbré ?) : Siet el’ cheval que il cleimet Marmorie, 1572.

    1. marrenes ##

MARRENES. R. p. f. Marraines (Matrinas) : Or seit faite par marrenes, 3982.

    1. Marsilies ##

MARSILIES. S. s. m. Nom du roi païen de Saragosse (nom de fantaisie. L’étymologie paraît être latine, Marcilius), 89, 2741, etc. Marsilie, 7, 10, 62, 78. Marsiluin, 222. — Voc. s. m. : Marsilie, 1618. — R. s. m. : Marsilie, 196, 860, etc. Marsilies (par erreur), 874, et Marsiliun, 245, 276, 2700.

    1. Marsune ##

MARSUNE. R. s. Lieu où Charlemagne conquit son cheval Tencendur (?) : Il le cunquist ès guez desuz Marsune, 2994.

    1. martirie ##

MARTIRIE. S. s. Ce mot signifie,

    1. martirie ##

non pas dans un sens restreint, le martyre des saints, mais un massacre, une mort violente quelconque. Même il s’applique trois fois sur quatre aux païens (Martyrium) : Ne l’ di pur ço des voz iert là martirie, 591. — R. s., martirie : Le[s] XII pers sunt remés en martirie, 965. Marsilies veit de sa gent le martirie, 1628. Au vers 1166, on trouve par erreur matirie.

    1. martirs ##

MARTIRS. S. p. m. (Martyres.) Se vos murez, esterez seinz martirs, 1134.

    1. martre ##

MARTRE. R. s. f. (Martalum.) De sun col getet ses grandes pels de martre, 281. Tert lui le vis od ses granz pels de martre, 3940.

    1. Maruse ##

MARUSE. R.s.f. Nom de lieu païen (?), 3257.

    1. masse ##

MASSE. R. s. f. (Massam.) De sun aveir me voelt duner grant masse, 182.

    1. mat ##

MAT. Subj. prés. 1re p. s. de matir. Ne lerrai que ne l’mat, 893. V. Matir.

    1. matices ##

MATICES. R. s. f. Pierres précieuses, améthystes (?) (Amethystos ?) : Ben i ad or, matices e jacunces, 638.

    1. matin ##

MATIN. Adj. r. s. n. Employé avec par, produit la locution « par matin » (Per matutinum) : Li Empereres est par matin levet, 163 et 669.

MATIN. Adv. Le matin (Matutine) : Oi matin, 2601. Hoi matin, 3629. Au vers 383, on trouve er matin ; mais pour la mesure il faut restituer er main.

    1. matines ##

MATINES. R. p. f. Une des sept heures canoniales (Matutinas) : Messe e matines ad li Reis escultet, 164 et 670.

    1. matir ##

MATIR. Verbe actif. Inf. prés. Mâter, abattre. (Locution tirée du jeu d’échecs. Schâch mat signifie en persan : « Le roi est mort ; » d’où échec et mat. Je ne pense pas que ce mot puisse, comme le pense Littré, dériver jamais de mactare. V. Diez, I, 269.) Le grant orgoill se ja puez matir, 3206. — Subj. prés. 1re p. s., mat : Ne lerrai que ne l’ mat, 893.

    1. maz ##

MAZ. R. p. m. Mâts de navire (de l’ancien haut allemand mast ; nordique, mastr. V. Diez, I, p. 268, au mot Masto) : En sum ces maz e en cez haltes vernes, 2632.


ME

    1. me ##

ME. Pron. pers. r. s. m. (Me.) Il faut ici distinguer deux sens très-nets : 1° Me est employé comme régime direct : Si me guarisez e de mort e de hunte, 21, etc. etc. ═ 2° Il est employé comme régime indirect, ou, pour mieux dire, dans le sens du latin mihi : Par la barbe ki à l’ piz me ventelet, 48. Kar me jugez ki ert en la rere-garde, 742. Cf. 656. Soer, cher[e] amie, d’hume mort me demandes, 3713.

Mei

MEI. Pron. pers. r. s. m. Moi. (Mihi.) Trois emplois distincts : 1° Régime indirect (mihi) : Mei est vis, 659. Cest mot mei est estrange, 3717, etc. ═ 2° Régime direct : Mei ai perdut e (tres)tute me gent, 2834. Ja mar crerez bricun..., ne mei, ne altre, 221. Cf. 20 et 2858. ═ 3° Régime de toutes les prépositions : De mei, 82, 190, 250. Pur mei, 1863, 2937. Par mei, 461. Sur mei, 754. Devant mei, 748. Encontre mei, 1516...

Meie

MEIE. Adj. possessif, s. s. f. Mienne. Forme analogue à tue et sue (fait sur mea), 2198. — Voc. s. f. : meie, 3295. — R. s. f. meie, 47, 301, 361, 988, 1719, 2369. ═ Il faut observer que meie ne s’emploie (sauf une ou deux exceptions faciles à comprendre, comme : Meie culpe) qu’avec un article ou un pronom démonstratif : La meie mort, 2198. Ceste meie grant ire, 301. Od la meie, 988. etc. Bref, c’est le synonyme, non pas de ma, mais de mienne. On ne voit guère comment Burguy trouve dans meie une forme picarde.

    1. meignent ##

MEIGNENT. Verbe neutre, ind. prés. 3e p. p. Demeurent, habitent (Manent) : Dient alquanz que Diables i meignent, 983.


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