Chanson de Roland/Manuscrit d'Oxford/Laisse XXVIII
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Cette page concerne la laisse XXVIII du manuscrit d'Oxford.
Sommaire
Dans le manuscrit
La laisse XXVI (26) est contenue dans le feuillet 7 verso du manuscrit.
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Transcription et traduction par Léon Gautier
Édition critique et traduction[1] XXVII Laisse XXVIII (WS) XXIX |
L’AMBASSADE ET LE CRIME DE GANELON
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XXVIII | |||
Guenes chevalchet suz une olive halte : | Voilà Ganelon qui chevauche sous de hauts oliviers... | ||
Asemblet s’est as sarrasins messages ; | Il a rejoint les messagers sarrasins : | ||
Mais Blancandrins, ki envers lui s’atarget, | Blancandrin, pour l’attendre, avait ralenti sa marche. | ||
Par grant saveir parolet li uns al altre. | Tous deux commencent l’entretien, tous deux y sont également habiles :
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370 | Dist Blancandrins : « Merveillus hom est Carles, | « Quel homme merveilleux que ce Charles ! s’écrie Blancandrin.
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« Ki cunquist Puille e trestute Calabre, | « Il s’est rendu maître de la Calabre et de la Pouille ; | ||
« Vers Engletere passat il la mer salse, | « Il a passé la mer salée, afin de mettre la main sur l’Angleterre,
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« Ad oes seint Pere en cunquist le chevage. | « Et il en a conquis le tribut pour saint Pierre. | ||
« Que nus requert ça en la nostre Marche ? » | « Mais pourquoi vient-il nous poursuivre chez nous ? | ||
375 | Guenes respunt : « Itels est sis curages : | « — Telle est sa volonté, dit Ganelon, | |
« Jamais n’ert hom ki encuntre lui vaille. » | Aoi. | « Et il n’y aura jamais d’homme qui puisse aller à l’encontre. »
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Transcription commentée de Francisque Michel
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Notes (version de Léon Gautier)
Notes et variantes |
- Vers 368. ↑
- Lu.
- Lu. O.[2]
- Vers 373. ↑
- Ad oes seint Pere en conquist le chevage.
- C’est une allusion évidente au Denier de saint Pierre : « Beaucoup d’écrivains ont considéré, comme le premier auteur du Denier de saint Pierre, Ina, roi de Wessex, qui fonda à Rome la Scola Saxonum pour de pauvres pèlerins anglais et de jeunes Anglo-Saxons, et qui mourut dans cette ville en 728. Mais le silence de Bède et de tous les écrivains des siècles suivants rend cette opinion plus que douteuse. Il y a beaucoup de raisons d’attribuer cette institution aux rois Offa et Ethelwulf. Offa, roi de Mercie (✝ 796), qui attribuait ses victoires à saint Pierre, lui promit, en son nom et en celui de ses successeurs, un tribut annuel de 300 marcs... Ethelwulf, père de l’illustre roi Alfred, renouvela, durant son séjour à Rome en 855, la promesse d’Offa... Alfred, dès qu’il eut soumis les Danois, envoya le tribut annuel rétabli par son père, et, sous le règne d’Édouard (901-924), on parlait du Denier de saint Pierre comme d’une institution permanente. » (Schrödl, dans le Dict. encycl. de la théol. catholique de Welte et Wetzer, VI, pp. 183-184.)
- Notre Chanson attribue faussement à Charles l’institution du Denier de saint Pierre. Mais, touchant sa date originelle, elle ne se trompe pas : Offa fut, en effet, contemporain de Charlemagne.
- Vers 376. ↑
- N'ert
- Lire plutôt iert.
- Hume
- Hom O. V. la note du v. 20, sur la déclinaison d’hom.
- Vaille
- Lire vaillet, avec le t étymologique que le scribe n’oublie presque jamais. (Cf. 1666.)
Voir aussi
- Notes
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- la catégorie : Chanson de Roland, laisse XXVIII