Chanson de Roland/Manuscrit d'Oxford/Laisse LV
Feuillets, Laisses, Catégories (laisses), Concordances LIV Laisse LV LVI |
Cette page concerne la laisse LV du manuscrit d'Oxford.
Sommaire
Dans le manuscrit
La laisse LV (55) est contenue sur le feuillet 13 recto puis verso. |
Transcription et traduction par Léon Gautier
L’ARRIÈRE-GARDE ; ROLAND CONDAMNÉ À MORT
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LV | |||
Carles li magnes ad Espaigne guastée ↓ , | Charles le Grand a dévasté l’Espagne, | ||
Les castels pris, les citez violées. | Pris les châteaux, violé les cités. | ||
705 | Ço dit li Reis que sa guere out finée. | « Ma guerre est finie, » dit le Roi ; | |
Vers dulce France chevalchet l’Emperere ↓ . | Et voilà qu’il chevauche vers douce France. | ||
Li quens Rollanz ad l’enseigne fermée, | Le comte Roland a planté son enseigne | ||
En sum un tertre cuntre le ciel levée. | Sur le sommet de la colline, droit contre le ciel ; | ||
Franc se herbergent par tute la cuntrée. | Par tout le pays, les Francs prennent leur campement... | ||
710 | Païen chevalchent par cez greignurs valées, | Et, pendant ce temps, l’armée païenne chevauche par les grandes vallées,
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Osbercs vestuz, brunies endossées, | Hauberts et broignes au dos, | ||
Helmes lacez e ceintes lur espées, | Heaumes en tête, épées au côté, | ||
Escuz as cols e lances adubées : | Écus au cou et lances debout. | ||
En un bruill par sum les puis remestrent, | Au haut de ces montagnes il est un bois. Ils y font halte. | ||
715 | .Iiii. c. milie atendent l’ajurnée. | C’est là que quatre cent mille hommes attendent le lever du jour.
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Deus ! quel dulur que li Franceis ne l’ sevent ! | Aoi. | Et les Français qui ne le savent pas ! Dieu, quelle douleur !
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Transcription commentée de Francisque Michel
Navigation dans le manuscrit d'Oxford LIV (W: LIV ) Laisse LV (page 22) LVI (W: LVI ) |
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Transcription de Boehmer (1872)
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Version musicale de Gilles Mathieu
Mouvement : V - Le départ de Charles // Mesures : 11 à 26 XLVI Laisse LV LXV |
Mise en musique des premiers vers dans le cinquième mouvement de la composition de Gilles Mathieu.
Notes (version de Léon Gautier)
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- Vers 703. ↑
- Guastede
- O. Il y a dans notre poëme trois familles, nous allions dire trois couches de Participes passés. Les premiers sont les plus anciens, où le t de la terminaison latine en atus, ata s’est conservé, où du moins il est représenté par un d. Tels sont guastede, cruisiedes (2250). Ces vieux participes sont très-rares. Les plus nombreux sont ceux en et au masculin, en ée au féminin. Et déjà il y a des participes en é, comme les nôtres : tel est encrismé. (V. 1216.) Nous avons dû réduire à une seule forme tous ces participes, et nous avons adopté celle qui est de beaucoup la plus commune. Or, mille fois au moins contre une, on trouve la terminaison et, ée.
- Vers 706. ↑
- Vers dulce France chevalchet l’Emperere
- Nous plaçons ici notre « note générale sur la géographie de la Chanson de Roland ». C’est ici, en effet, que commence réellement l’Itinéraire de Charles et celui de Roland.
Vers 711. — Halbercs. O. V. la note du vers 683. L’étymologie de ce mot est l’allemand halsberc. (V. le Glossaire.) Nous avons préféré la forme osbercs, qui est plus usitée, et où se trouve l’s étymologique.
Le manuscrit porte, par une erreur évidente : Halbercs vestuz e très-bien fermées. Ce dernier mot a même été ajouté postérieurement. Nous avons pris le mot endossées dans le texte de Versailles. Mu. a imprimé : E lur brunies dublées, qu’il a emprunté au manuscrit de Venise IV.
- Vers 712. ↑
- Healmes
- O. V. la note du vers 683.
Concordances et compléments
Cette laisse est alignée avec :
Voir aussi
- Notes
- ↑ Version numérique copiée de WikiSource :
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