Chanson de Roland/Manuscrit d'Oxford/Laisse CLXXXVIII
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Cette page introduit la laisse CLXXXVIII (188) en suivant l'organisation propre au manuscrit d'Oxford.
Sommaire
Dans le manuscrit d'Oxford
La laisse est contenue sur le feuillet 47 verso du manuscrit. Elle démarre sur une lettrine L. Elle est numérotée
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Transcription et traduction par Léon Gautier
Édition critique et traduction[1] CLXXXIX (W: CLXXXVII ) Laisse CXC (WS) CXCI (W: CLXXXIX ) |
Dans son édition populaire (1895) Léon Gautier introduit ici un nouveau chapitre :
CXC | |||
Li Emperere, par sa grant poestet, | L’empereur Charles, par sa grande puissance, | ||
2610 | .Vii. anz tuz pleins ad en Espaigne estet ; | Était demeuré sept années entières en Espagne ; | |
Prend i castels e alquantes citez. | Il y avait pris châteaux et cités… | ||
Li reis Marsilies s’en purcacet asez ; | Le roi Marsile en avait eu grand souci, | ||
A l’ premer an fist ses brefs seieler, | Et, dès la première année, avait fait sceller ses lettres. | ||
En Babilonie Baligant ad mandet : | Il y réclamait du secours de Baligant, qui était à Babylone en Égypte.
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2615 | (Ço est l’Amiralz, li velz d’antiquitet, | C’était l’Émir, le vieil Émir, | |
Tut survesquiet e Virgilie e Omer), | Survivant à Virgile et à Homère. | ||
En Sarraguce l’alt succurre, li bers ; | Marsile avait demandé à ce vrai baron d’aller le secourir à Saragosse.
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E, s’il ne l’ fait, il guerpirat ses deus | « Si Baligant n’y consentait, Marsile quitterait ses dieux, | ||
E ses ydeles que il soelt aürer, | Renoncerait à toutes les idoles qu’il adore, | ||
2620 | Si receverat seinte chrestientet, | Recevrait la sainte loi du Christ, | |
A Carlemagne se vuldrat acorder. | Et ferait sa paix avec Charlemagne. » | ||
E cil est loinz, si ad mult demuret. | Or Baligant est loin, et il avait longtemps tardé. | ||
Mandet sa gent de .xl. regnez ; | Il avait convoqué le peuple de ses quarante royaumes, | ||
Ses granz drodmunz en ad fait aprester, | Avait fait apprêter ses grands dromonds, | ||
2625 | Eschiez e barges e galies e nefs. | Barques, esquifs, galères et vaisseaux de toute sorte. | |
Suz Alixandre ad un port juste mer : | À Alexandrie, qui est un port de mer, | ||
Tut sun navilie i ad fait aprester… | Il avait enfin rassemblé toute sa flotte… | ||
Ço est en mai, à l’ premer jur d’estet, | C’était en mai, au premier jour d’été. | ||
Tutes ses oz ad empeintes en mer. | Aoi. | Il a lancé sur mer toute son armée… |
Transcription commentée de Francisque Michel
Sur les pages 79.
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Notes (version de Léon Gautier)
Notes et variantes |
Vers 2612. — Marsilie. O. Il faut Marsilies pour le sujet singulier.
Vers 2613. — Lire plutôt premier.
Vers 2614. — Baligant. Dans la Chronique de Turpin, qui est suivie par vingt auteurs, Marsire et Beligand sont deux frères qui ont été l’un et l’autre envoyés en Espagne par l’émir de Babylone, et qui règnent à Saragosse. Ils attaquent ensemble l’arrière-garde commandée par Roland. Marsire est tué par le neveu de Charles ; Beligand s’enfuit. (Cap. xxi, xxii.)
- 2615 ##
Vers 2615. — Amiraill. O. Pour le cas sujet, la forme amiralz, qui est la correcte, se trouve douze fois dans notre poëme ; amiraill, au s. s., ne se trouve par erreur que cinq fois. ═ Le vieil. O. Pour le cas sujet, li vielz. V. la note du vers 171 et celle du vers 1500.
- 2616 ##
Vers 2616. — Survesquit. Mu. Nous nous demandons pourquoi Mi., G. et Mu. ont changé la leçon survesquiet, qui est excellente. V. les formes abatied, vers 98 ; abatiet, 1317 ; perdiet, 2795 ; respundiet, 2411.
- 2617 ##
Vers 2617. — En Sarraguce alt. O. Mu. Nous avons dû ajouter l’ avant ce dernier mot. ═ Lire ber. ═ Tuz. O. Supprimé pour la mesure du vers. De plus, ydeles est du féminin. (Cf. le vers 3604.) ═ Adorer. O. Ne se trouve qu’une fois dans notre manuscrit. La forme aürer (vers 124 et 429) est plus conforme à l’esprit de notre texte.
- 2619 ##
Vers 2619. — Tuz.
- 2620 ##
Vers 2620. — Sancte. O. Même remarque que pour le vers 1634.
- 2621 ##
Vers 2621. — Charlemagne. O. V. la note du vers 94.
- 2624 ##
Vers 2624. — Pour le sens exact du mot drodmunt, se reporter à la note du vers 2467. ═ Dans le drodmund on faisait entrer les chevaux : témoin ce passage curieux de l’Entrée en Espagne, où l’on voit Roland mettre son cheval dans un dromond à l’aide de cordes et de poulies. Seulement l’estormant du bateau : Desor li dos bastiaus fait bastir un soler, — Tant com li bon cival poit à leisir ester. (Manuscrit français de Venise, n° xxi, f° 228.) [198]
- 2628 ##
Vers 2628. — Ested. O. V. la note du vers 2. ═ Lire premier.
Voir aussi
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