Chanson de Roland/Manuscrit d'Oxford/Laisse CCLXVII

De Wicri Chanson de Roland

Cette page introduit la laisse CCLXVII (267) en suivant l'organisation propre au manuscrit d'Oxford.

Dans le manuscrit d'Oxford

La laisse est contenue sur le feuillet 65 recto puis verso du manuscrit.

Elle démarre sur la lettrine Q.

Elle est numérotée :

  • CCLXVI chez Francisque Michel (page 110).
  • CCLXVII chez Léon Gautier,
  • CCLXIV chez Edmund Stengel.


 
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Transcription et traduction par Léon Gautier


... L’Émir est d’une force terrible :
Il frappe Charlemagne sur le heaume d’acier brun,
Il le lui fend et casse sur la tête...
Charles chancelle ; un peu plus il serait tombé ;
Mais qu’il meure ou qu’il soit vaincu, c’est ce que Dieu ne permet pas.
Saint Gabriel s’abat près de lui :
« Grand roi, lui dit-il, que fais-tu ? »
Quand Charlemagne entend la sainte voix de l’Ange,
Il n’a plus peur, il ne craint plus de mourir...

Modèle:D


Gautier - La Chanson de Roland , 1872 - Vol. 1 - Illustration page 513.jpg


CCLXVII

Quant Carles oit la sainte voiz de l’angle, Quand Charles entend la sainte voix de l’Ange,
Nen ad poür ne de murir dutance, Il n’a plus peur, il ne craint plus de mourir :
Repairet lui vigur e remembrance. Les forces et le sentiment lui reviennent.
3615 Fiert l’Amiral de l’espée de France, De son épée de France il frappe l’Émir,
L’helme li freint, ù les gemmes reflambent, Brise le heaume où flamboient tant de pierres précieuses,
Trenchet la teste pur la cervele espandre, Tranche la tête d’où se répand la cervelle,
E tut le vis tresqu’en la barbe blanche, Jusqu’à la barbe blanche met en deux morceaux le visage ;
Que mort l’abat seinz nule recuvrance ; Bref, sans remède l’abat roide mort.
3620 Munjoie escriet pur la reconuisance.
Puis, pour se faire reconnaître, « Montjoie ! » s’écrie-t-il.
A icest mot venuz i est dux Naimes, À ce mot, le duc Naimes accourt ;
Prent Tencendur, muntet i li reis magnes. Il saisit Tencendur, et le grand roi y remonte.
Païen s’en turnent, ne voelt Deus qu’il i remainent.
Quant aux païens, ils s’enfuient : Dieu ne veut pas qu’ils restent davantage,
Or unt Franceis iço que il demandent. Aoi. Et les Français enfin ont ce qu’ils demandent.

Notes (version de Léon Gautier)

Chanson de Roland (1872) Gautier, II, page 235.jpg[228]

    1. 3612 ##

Vers 3612. — Lire seinte, qui se trouve partout ailleurs.

    1. 3614 ##

Vers 3614.Loi. O. Loi ne se trouve que rarement dans notre texte ; presque partout, c’est lui, qui est conforme à notre phonétique. (Vers 4, 13, 41, 239, 279, 364, 376, 380, 750, 842, 958, 1036, 1510, 2090, 2282, etc. etc.)

    1. 3615 ##

Vers 3615.Amiraill. O. V. la note du vers 2615.

    1. 3616 ##

Vers 3616.Elme. V. la note du vers 996. ═ Le manuscrit nous donne o. Nous avons partout adopté u. ═ Gemme. O. Erreur évidente.

    1. 3618 ##

Vers 3618.E n’est pas dans le manuscrit.

    1. 3619 ##

Vers 3619.Recuverance (?).

    1. 3623 ##

Vers 3623.Volt. O. V. la note du vers 40. ═ Qu’il remainent. Mn.

    1. 3624 ##

Vers 3624.Or sunt Franceis à icels que ils demandent. Correction de G. et de Mu., d’après Venise IV (Or a Fransois ço che illi domande), et Paris (Or ont Fransois tout ce que il demandent).


Voir aussi

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