L’IST en France (1993) Dusoulier

De Histoire de l'IST

L’IST en France

Introduction et historique


 
 

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logo travaux Document en cours de numérisation sémantique
Titre: L’IST en France
Auteur
Nathalie Dusoulier
Date
Juin 1993
En ligne
HAL (Lara)]

Avant-propos

Sur la réédition numérique
Pour faciliter la navigation hypertexte ce rapport a été découpé en suivant généralement les sections du document original.
Cette première partie regroupe les deux premières sections.
Sur le contexte historique
Cette sculpture de Luca della Robbia illustre une discussion entre Platon et Aristote.Elle est ici utilisée pour signaler un paragraphe sujet à controverses. Au cours d'un virage à 180° de l'INIST
Ce rapport est rédigé en 1993 dans une période particulièrement critique de la vie de l'INIST.

En effet, Goéry Delacôte, en conflit probable avec François Kourilsky, est parti aux États-Unis en 1991. L'INIST est entré dans une période très difficile, où il n'y avait plus d'arbitre au niveau de la Direction Générale du CNRS. Celle-ci a fait appel à Étienne Eisenmann qui a mis en place une réforme fondamentale de l'INIST.

Celle-ci a abouti à la création d'un Groupe Inist, qui englobe l'unité CNRS. En Mai 1993 Claude Patou est nommé Directeur Général de ce Groupe. Nathalie Dusoulier devient Vice présidente, chargée des relations avec le Directeur Général du CNRS[1]. Elle est ainsi écartée de la direction opérationnelle de l'INIST, également assurée par Claude Patou.

Ce document est daté de juin 1993, soit dans le mois suivant ces nominations.

Je crois pouvoir affirmer que Nathalie Dusoulier était sur de nombreux points en profond désaccord avec ce changement d'orientation.

Ces précisions me semblent importantes pour une meilleure compréhension de ce rapport.

Jacques Ducloy (discussion) 2 mai 2021 à 09:31 (CEST)

Cette sculpture de Luca della Robbia illustre une discussion entre Platon et Aristote.Elle est ici utilisée pour signaler un paragraphe sujet à controverses. Une citation d'André Danzin
Dans ce contexte, Nathalie Dusoulier, s'appuie sur une citation (surlignée en bleu) d'André Danzin, directeur de l'IRIA de 1972 à 1980 pour préciser sa vision stratégique citoyenne de l'IST.

Jacques Ducloy (discussion) 2 mai 2021 à 10:03 (CEST)

Le rapport

Qu'est-ce-que l'IST ? Quels sont ses enjeux ?

Dans le vocabulaire, on trouve deux dénominations : Information Spécialisée / Information Scientifique et Technique. Que recouvrent ces vocables ?

L'information spécialisée s'identifie à l'information scientifique et technique quand on la définit comme l'information utile aux individus et aux organisations dans leur activité professionnelle. Même si le terme est moins usité au plan international, on peut également la qualifier, dans cette optique, d'information "professionnelle". Les champs de l'information spécialisée se distinguent donc en principe de l'information pour le grand public et de l'information à finalité pédagogique.

L'acceptation "scientifique et technique" s'entend traditionnellement au sens large et recouvre aussi l'information technico-économique, technologique, juridique, réglementaire, les normes, les brevets, etc.

L'IST est un secteur d'activité de plus en plus intégré, autour de l'information électronique.

Le champ de l'information spécialisée est composé de multiples acteurs dont les rôles évoluent rapidement jusqu'à faire disparaître les frontières qui les reliaient traditionnellement. Les producteurs ou détenteurs de données (les centres de documentation, par exemple), publics ou privés deviennent aussi serveurs. Les serveurs quittent leur fonction exclusive de distributeurs pour devenir aussi maîtres d’œuvre des produits et développer leur rôle "d'ensemblier" de l'information. Les métiers de la production électronique, sous tous leurs aspects, concernent aussi le monde de l'édition. Les intermédiaires et courtiers en service d'information à valeur ajoutée se multiplient. Les bibliothèques se tournent vers l'assistance et le conseil aux utilisateurs dans l'interrogation des bases de données et autres services d'information et participent à des réseaux électroniques de signalement et d'échange de leurs fonds documentaires.

La chaîne linéaire des activités de traitement et de diffusion de l'information s'en trouve bouleversée et se caractérise par une forte tendance à l'intégration des fonctions. Cette intégration s'effectue au plan technologique, du fait des possibilités offertes notamment par la gestion électronique des documents (GED) et les nouveaux postes de travail documentaires. Elle concerne également les usages, les utilisateurs pouvant exploiter en local des sources d'informations de provenances et de types variés, pour des besoins de plus en plus personnalisés. Les enjeux de l'IST sont fort importants.

L'information spécialisée se présente en premier lieu comme un secteur économique qui recouvre un ensemble de branches d'activités très diversifié pesant d'un poids croissant en termes de richesses et d'emplois et confronté à une compétition internationale de plus en plus rude.

Elle participe pleinement au processus technologique qui va de la production des connaissances de base à la recherche-développement puis à l'innovation et au produit

Elle est, d'autre part, dans les organisations industrielles, à la base de flux relationnels garantissant le bon fonctionnement des structures économiques complexes : elle assure la surveillance de l'environnement et la diffusion des connaissances et des technologies : elle constitue aussi un puissant moyen intégré dans la mise en œuvre des systèmes élaborés de production et d'aide à la décision.

Un enjeu culturel
Outre cet enjeu économique, l'information représente un enjeu culturel : si l'on veut éviter l'appauvrissement culturel qui résulterait d'un monopole linguistique en matière de communication scientifique et technique, il convient d'assurer le maintien du multilinguisme. Ceci implique pour notre pays de veiller à ce que le marché de l'information atteigne une taille suffisante pour pouvoir maintenir le français comme vecteur de communication scientifique, technologique et commerciale.
Un enjeu stratégique
Ainsi apparaît clairement la valeur stratégique de l'information spécialisée : la France ne peut asseoir son indépendance en matière d'accès au savoir scientifique et technique et de transfert technologique qu'au prix du développement d'un système d'information suffisant en termes de production et de diffusion.
A notre époque, toutes les activités qu'elles soient professionnelles ou privées, sont liées à ce besoin d'information. Pour cette raison, il devient indispensable d'organiser parfaitement les structures d'accueil pour ces informations qui nous parviennent de tous côtés et sous toutes formes, en sachant les stocker dans de bonnes conditions, en les mémorisant efficacement et en permettant d'y accéder aussi dans de bonnes conditions. André Danzin, personnalité reconnue du monde de l'informatique et de l'information disait il y a quelques années

« il est vrai que nous quittons l'âge industriel pour aborder l'ère de la connaissance et de la communication et que l'information devient une matière première essentielle, plus importante encore pour la compétitivité de l'agriculture, de l'industrie, des services, que les produits de l'extraction minière, l'énergie ou l'espace disponible »

. Actuellement, un réseau de communication envahit la planète et tend à créer la mémoire de l'humanité : on a l'impression que tout ce qui existe actuellement a toujours existé et pourtant ! S'il est vrai que nous parlons de communication audiovisuelle et spatiale, de multimédia et que nous nous préparons pour le XXI siècle, tout cela n'a pas toujours existé.

L'IST, un peu d'histoire

Si le monde des bibliothèques en tant qu'organe d'archives et de conservation est relativement ancien, l'information scientifique des chercheurs pour les chercheurs, des scientifiques pour les scientifiques est quelque chose de relativement récent.

Il faut dire que contrairement à la plus grande partie de la communication, le transfert des connaissances dans le domaine de la recherche s'appuie essentiellement sur les périodiques. Au milieu du XVII siècle parurent le "journal des savants" en France et les "Philosophical transactions" en Angleterre. Cela a été le .. , début de ce que l'on appelle aujourd'hui l'IST bien qu'à ce moment là, il n'y avait pas grand chose à traiter. Au milieu du XVIII siècle, il y avait déjà 10 titres de périodiques, en 1800 il y en avait 100, il y en avait 1 000 en 1850 et maintenant on s'accorde à dire que dans le domaine de l'IST il conviendrait de consulter cent cinquante mille titres si l'on tendait à l'exhaustivité.

Qui a démarré l'information scientifique et technique ?

Et bien, c'étaient les chimistes et les physiciens ! En 1895, le professeur Arthur A. Moyes du MIT a été le précurseur de ce que l'on appelle aujourd'hui le "Chemical Abstracts", la plus prestigieuse des bases de données du monde. Pour l'anecdote, il convient de dire que s'il a démarré cette affaire, c'est qu'il considérait que les travaux des chercheurs américains étaient mal considérés et mal connus par les européens. Vous voyez que la situation s'est cruellement inversée à nos dépens. Et c'est ainsi qu'en 1907 a été publié le premier "Chemical Abstracts". En même temps à peu près, l'Institution of Electrical Engineers et la Physical Society en Angleterre recommandaient la publication de résumés de tous les articles ayant trait à la physique.

En 1898, Science Abstracts contenait 1 423 résumés et était distribué gratuitement aux physiciens. En 1902, il cessa d'être gratuit. Dans le domaine de la biologie, Biological Abstracts a été créé à peu près de la même manière par l’œuvre commune de 4 sociétés savantes.

L'IST en France. Ses débuts

L'IST en France dans les années 1990

L'Europe de l'information

L'IST dans le monde

Un secteur particulier : les bases de données

Et l'avenir ?


Voir aussi

Notes