Chanson de Roland/Manuscrit d'Oxford/Laisse LVII : Différence entre versions

De Wicri Chanson de Roland
(Transcription et traduction par Joseph Bédier)
(Transcription et traduction par Joseph Bédier)
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Il ne sevent liquels d’els la veintrat.
 
Il ne sevent liquels d’els la veintrat.
 
Carles se dort, mie ne s’esveillat.  <small>AOI</small>.
 
Carles se dort, mie ne s’esveillat.  <small>AOI</small>.
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à Aix. Un ours très cruel le mordait au bras
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droit. Devers l’Ardenne il vit venir un léopard,
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qui, très hardiment, s’attaque à son corps même.
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Du fond de la salle dévale un lévrier ; il court
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vers Charles au galop et par bonds, tranche à
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l’ours l’oreille droite et furieusement combat le
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léopard. Les Français disent : « Voilà une grande
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bataille ! » Lequel des deux vaincra ? Ils ne
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savent. Charles dort, il ne s’est pas réveillé.
 
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Version du 21 septembre 2022 à 10:05

Cette page concerne la laisse LVII du manuscrit d'Oxford.

Dans le manuscrit

La laisse LVII (57) est contenue sur les feuillets 13 verso puis 14 recto.

 
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Transcription et traduction par Léon Gautier


LVII

725 Après iceste, altre avisiun sunjat : Après ce songe, il en a un autre.
Qu’il en France ert à sa capele ad Ais ; Il se voit en France, dans sa chapelle, à Aix :
El destre braz li morst uns urs si mals ; Un ours le mord cruellement au bras droit ;
Devers Ardene vit venir un leupart : Puis, du côté d’Ardenne, il voit venir un léopard
Sun cors demeine mult fierement asalt. Qui, très-férocement, va l’attaquer lui-même.
730 D’enz de la sale uns veltres avalat, Mais alors un lévrier sort de la salle,
Que vint à Carle le galop e les salz, Qui accourt vers Charles au galop et par bonds.
La destre oreille al premer urs trenchat, Il commence par trancher l’oreille de l’ours,
Iréement se cumbat al leupart. Puis, très-furieusement, s’attaque au léopard.
Dient Franceis que grant bataille i ad, « Grande bataille, » s’écrient les Français ;
735 E il ne sevent li quels d’els la veintrat. Et ils ne savent quel sera le vainqueur…
Carles se dort, mie ne s’esveillat. Aoi. Charles dormait : point ne s’éveille.

Transcription et traduction par Joseph Bédier

Voir la page 56 de l'édition de 1922.


Après iceste altre avisiun sunjat :
Qu’il ert en France, a sa capele, ad Ais.
El destre braz li morst uns uers si mals.
Devers Ardene vit venir uns leuparz,
Sun cors demenie mult fierement asalt.
D’enz de sale uns veltres avalat,
Que vint a Carles lé galops e les salz.
La destre oreille al premer uer trenchat,
Ireement se cumbat al lepart.
Dient Franceis que grant bataille i ad ;
Il ne sevent liquels d’els la veintrat.
Carles se dort, mie ne s’esveillat. AOI.

 


Après cette vision, une autre lui vint. Il songea qu’il était en France, en sa chapelle, à Aix. Un ours très cruel le mordait au bras droit. Devers l’Ardenne il vit venir un léopard, qui, très hardiment, s’attaque à son corps même. Du fond de la salle dévale un lévrier ; il court vers Charles au galop et par bonds, tranche à l’ours l’oreille droite et furieusement combat le léopard. Les Français disent : « Voilà une grande bataille ! » Lequel des deux vaincra ? Ils ne savent. Charles dort, il ne s’est pas réveillé.

Voir aussi

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