Chanson de Roland/Manuscrit d'Oxford/Laisse CCXLII : Différence entre versions

De Wicri Chanson de Roland
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==Transcription et traduction par Léon Gautier==
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==Voir aussi==
 
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Version du 14 juillet 2022 à 21:03

Cette page introduit la laisse CCXLI (242) en suivant l'organisation propre au manuscrit d'Oxford.

Dans le manuscrit d'Oxford

La laisse est contenue sur le feuillet 59 verso du manuscrit.

Elle démarre sur la première lettrine G.

Elle est numérotée :

  • CCXLI chez Francisque Michel (page 100).
  • CCXLII chez Léon Gautier,
  • CCXXXIX chez Edmund Stengel.


 
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Transcription et traduction par Léon Gautier


CCXLII

Grant sunt les oz e les escheles beles.
Les deux armées sont immenses, et splendides sont leurs bataillons.
Entr’els nen ad ne pui ne val ne tertre,
Entre les combattants il n’y a ni colline, ni tertre, ni vallée,
Selve ne bois ; asconse n’i poet estre ;
Ni forêt, ni bois, ni rien qui les pourrait cacher les uns aux autres :
Ben s’entre-veient en mi la pleine tere.
C’est une vallée découverte où les Français voient à plein les païens :
3295 Dist Baliganz : « La meie genz averse, « En avant ! s’écrie Baligant, armée païenne,
« Kar chevalchez pur la bataille quere ! » « En avant, et engagez la bataille ! »
L’enseigne portet Amboires d’Oluferne, C’est Amboire d’Olilferne qui porte l’enseigne des païens ;
Païen escrient, Preciuse l’apelent. Et ceux-ci de pousser leur cri : « Précieuse ! »
Dient Franceis : « De vus seit hoi granz perte ! »
Et les Français de leur répondre : « Que Dieu vous perde aujourd’hui ! »
3300 Mult haltement Munjoie renuvelent.
Et de renouveler cent fois d’une voix forte le cri de « Montjoie ! Montjoie ! »
Li Emperere i fait suner ses graisles L’Empereur alors fait sonner tous ses clairons,
E l’olifant, ki trestuz les esclairet. Et surtout l’olifant, qui les domine tous :
Dient païen : « La genz Carlun est bele. « La gent de Charles est belle, s’écrient les païens :
Bataille averum e adurée e pesme. » Aoi. « Ah ! nous aurons une rude et terrible bataille ! »

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