Chanson de Roland/Manuscrit d'Oxford/Laisse LII

De Wicri Chanson de Roland

Cette page concerne la laisse LII du manuscrit d'Oxford.

Dans le manuscrit


 
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Transcription et traduction par Léon Gautier


LII

Marsilies tint Guenelun par l’espalle, Marsile tient Ganelon par l’épaule :
Si li ad dit : « Mult par es bers e sages. « Tu es très-vaillant, lui dit-il, et très-sage ;
« Par cele lei que vus tenez plus salve,
« Mais, au nom de cette loi qui est la meilleure aux yeux des Chrétiens,
650 « Guardez de nus ne turnez le curage. « Ne t’avise point de changer de sentiment pour nous.
« De mun aveir vus voeill duner grant masse, « Je te donnerai largement de mes trésors :
« .X. muls cargez del plus fin or d’Arabe ; « Oui, dix mulets chargés de l’or le plus fin d’Arabie ;
« Jamais n’ert anz altretel ne vus face. « Et chaque année je te ferai pareil présent.
« Tenez les clefs de ceste citet large, « Cependant prends les clefs de cette vaste cité,
655 « Le grant aveir en presentez à Carle : « Et présente de ma part tous ces trésors à Charles.
« Puis me jugez Rollant à rere-guarde. « Mais surtout fais placer Roland à l’arrière-garde.
« Se l’ puis truver à port ne à passage, « Si je le puis trouver aux défilés et aux passages,
« Liverrai lui une mortel bataille. » « Je lui livrerai une bataille à mort.
Guenes respunt : « Mei est vis que trop targe. » « — M’est avis que je tarde trop, » s’écrie Ganelon.
660 Puis est muntez, entret en sun veiage... Aoi. Alors il monte à cheval, et entre en son voyage...

Notes (version de Léon Gautier)


Voir aussi

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