Chanson de Roland/Manuscrit d'Oxford/Laisse XXXV : Différence entre versions

De Wicri Chanson de Roland
(Notes (version de Léon Gautier))
(Notes (version de Léon Gautier))
Ligne 129 : Ligne 129 :
 
{{Corps article/Image page gauche|Chanson de Roland (1872) Gautier, II, page 096.jpg}}{{Corps article/Numéro Page droite|89}}
 
{{Corps article/Image page gauche|Chanson de Roland (1872) Gautier, II, page 096.jpg}}{{Corps article/Numéro Page droite|89}}
 
{{CdR MO NG vers|451}}
 
{{CdR MO NG vers|451}}
 
+
## 451 ##
 +
{{sc|Vers 451.}} — ''Tuit''. O. Erreur évidente, corrigée par les manuscrits de Versailles et de Venise VII : {{sc|Tant}}'' fut blasmé de ses meillors amis''. ═ ''Prièrent''. Mu. Le manuscrit porte visiblement ''preierent'', qui est très-conforme à la phonétique de notre Chanson. ═ ''Meillor''. O. V. la note du vers 51.
 +
## 453 ##
 +
{{sc|Vers 453.}} — ''Nos''. O. V. la note du vers 17. ═ Le Ms. porte : ''Mal nos avez ''{{sc|baillit}}, et l’on peut conserver cette forme. La règle des participes, dans notre texte, n’a rien de rigoureux : « Que le régime direct précède le participe ou le suive, le participe prend tantôt l’accord et tantôt ne le prend pas. » On trouve, par exemple : ''La flur de France as ''{{sc|perdut }}(vers 2455) ; et ailleurs : ''Sa culur ad ''{{sc|perdue}} (v. 2299). On lit, dans certains passages de notre texte : ''Li Emperere ad ''{{sc|prise}}'' sa herberge'' (v. 2488) ; et plus loin : ''Tuz lur amis qu’il i unt morz ''{{sc|truvet}} (v. 2934). ''De ma maisnie ad ''{{sc|faite}}'' traïsun'' (v. 1820) ; et plus haut : ''De sun osberc li a les pans ''{{sc|rumput}} (v. 1558), etc. etc. Bref, les deux systèmes paraissent, à notre scribe et à notre poëte, tout aussi réguliers l’un que l’autre. (Il est inutile d’ajouter que le non-accord, comme : ''Mal nos avez baillit'', s’explique par l’emploi du neutre : ''Tu nous as ''{{sc|aimé}}'', habes ''{{sc|amatum}}'' nos. Habes amatum'' ne fait plus alors qu’un seul mot, comme ''amasti''.) Nous avons respecté les différentes formes qu’offre notre manuscrit. Lire ''baillit''.
 +
## 455 ##
 +
{{sc|Vers 455.}} — ''Vos''. O.
 
{{Corps article/Fin}}
 
{{Corps article/Fin}}
  

Version du 17 octobre 2023 à 17:31

Cette page concerne la laisse XXXV du manuscrit d'Oxford.

Dans le manuscrit

La laisse est contenue sur le feuillet 9 recto du manuscrit.

Elle démarre à la lettrine T.

Elle est numérotée XXXIV chez Stengel avec mention 36.

 
Page17-2140px-La Chanson de Roland - MS Oxford.djvu.jpg

Transcription et traduction par Léon Gautier


XXXV

Tant li preièrent li meillur Sarrazin Les meilleurs des païens ont tant prié Marsile,
Qu’el faldestoed s’est Marsilies asis. Qu’il s’est enfin rassis dans son fauteuil ;
Dist l’Algalifes : « Mal nus avez bailliz. Et le Calife : « Vous nous mettiez, dit-il, en vilain cas,
« Que le Franceis asmastes à ferir ; « Quand vous vouliez frapper le Français.
455 « Vus le doüssez esculter e oïr. « Il fallait l’écouter et l’entendre.
« — Sire, dist Guenes, me l’ cuvent à suffrir. « — Sire, dit Ganelon, je veux bien tout oublier ;
« Jo ne lerreie, por tut l’or que Deus fist,
« Mais jamais je ne consentirai, pour tout l’or que Dieu fit,
« Por tut l’aveir ki seit en cest païs, « Ni pour tous les trésors qui sont en ce pays,
« Que jo ne li die, se tant ai de leisir, « À ne pas dire, si l’on m’en laisse le loisir,
460 « Que Carlemagnes, li Reis poëstéifs, « Le message que Charles, le Roi très-puissant,
« Par mei li mandet sun mortel enemi. » « Vous mande à vous, son ennemi mortel. »
Afublez est d’un mantel sabelin, Ganelon était vêtu d’un manteau de zibeline,
Ki fut cuvert d’un palie alexandrin : Couvert de soie d’Alexandrie.
Getet le à tere, si l’ receit Blancandrins ; Il le jette à terre, et Blancandrin le reçoit ;
465 Mais de s’espée ne voelt mie guerpir, Mais, quant à son épée, point ne veut la quitter,
En sun puign destre par l’oret punt la tint. En son poing droit la tient par la garde dorée.
Dient païen : « Noble barun ad ci ! » Aoi. « Voilà, disent les païens, voilà un noble baron ! »

Notes (version de Léon Gautier)

logo travaux partie en cours de maquettage

Chanson de Roland (1872) Gautier, II, page 096.jpg[89]

Vers 451.
    1. 451 ##

Vers 451.Tuit. O. Erreur évidente, corrigée par les manuscrits de Versailles et de Venise VII : Tant fut blasmé de ses meillors amis. ═ Prièrent. Mu. Le manuscrit porte visiblement preierent, qui est très-conforme à la phonétique de notre Chanson. ═ Meillor. O. V. la note du vers 51.

    1. 453 ##

Vers 453.Nos. O. V. la note du vers 17. ═ Le Ms. porte : Mal nos avez baillit, et l’on peut conserver cette forme. La règle des participes, dans notre texte, n’a rien de rigoureux : « Que le régime direct précède le participe ou le suive, le participe prend tantôt l’accord et tantôt ne le prend pas. » On trouve, par exemple : La flur de France as perdut (vers 2455) ; et ailleurs : Sa culur ad perdue (v. 2299). On lit, dans certains passages de notre texte : Li Emperere ad prise sa herberge (v. 2488) ; et plus loin : Tuz lur amis qu’il i unt morz truvet (v. 2934). De ma maisnie ad faite traïsun (v. 1820) ; et plus haut : De sun osberc li a les pans rumput (v. 1558), etc. etc. Bref, les deux systèmes paraissent, à notre scribe et à notre poëte, tout aussi réguliers l’un que l’autre. (Il est inutile d’ajouter que le non-accord, comme : Mal nos avez baillit, s’explique par l’emploi du neutre : Tu nous as aimé, habes amatum nos. Habes amatum ne fait plus alors qu’un seul mot, comme amasti.) Nous avons respecté les différentes formes qu’offre notre manuscrit. Lire baillit.

    1. 455 ##

Vers 455.Vos. O.


Voir aussi

Sur ce wiki :

  1. Version numérique copiée de WikiSource :