Chanson de Roland/Manuscrit d'Oxford/Laisse CLV
Feuillets, Laisses, Catégories (laisses), Concordances CLIV Laisse CLV CLVI |
Cette page introduit la laisse CLV (155) en suivant l'organisation propre au manuscrit d'Oxford.
Sommaire
Dans le manuscrit d'Oxford
La laisse est contenue sur le feuillet 38 recto puis verso du manuscrit. Elle démarre par une lettrine L. Elle est numérotée
|
Transcription et traduction par Léon Gautier
Édition critique et traduction[1] CLVI (W: CLIV ) Laisse CLVII (WS) CLVIII (W: CLVI ) |
CLVII | |||
Li quens Rollanz gentement se cumbat ; | Il se bat noblement, le comte Roland ! | ||
2100 | Mais le cors ad tressuet e mult chald, | Il a tout le corps en sueur et en feu ; | |
En la teste ad e dulur e grant mal, | Mais surtout quel mal, quelle douleur dans la tête ! | ||
Rumpuz est li temples por ço que il cornat ; | D’avoir sonné son cor sa tempe est tout ouverte ; | ||
Mais saveir voelt se Carles i vendrat, | Toutefois il voudrait bien savoir si Charles viendra. | ||
Trait l’olifant, fieblement le sunat. | De nouveau il prend son cor et en tire un son, bien faible, hélas !
| ||
2105 | Li Emperere s’estut, si l’ escultat : | L’Empereur, là-bas, s’arrêta et l’entendit : | |
« Seignurs, dist il, mult malement nus vait. | « Seigneurs, dit-il, tout va mal pour nous, | ||
« Rollanz mis niés hoi cest jur nus defalt : | « Et mon neveu Roland va nous manquer aujourd’hui. | ||
« Jo oi à l’ corner que guaires ne viverat. | « Aux sons de son cor, je vois bien qu’il n’a plus longtemps à vivre ;
| ||
« Ki estre i voelt, isnelement chevalzt. | « Si vous désirez arriver à temps, pressez vos chevaux. | ||
2110 | « Sunez voz graisles tant que en ceste ost ad ! » | « Tout ce qu’il y a de trompettes dans l’armée, qu’on les sonne ! »
| |
Seisante milie en i cornent si halt, | Alors on sonna soixante mille trompettes, et si haut | ||
Sunent li munt e respundent li val. | Que les monts en retentissent et que les vallées y répondent.
| ||
Païen l’entendent, ne l’ tindrent mie en gab ; | Les païens les entendent, ils n’ont garde de rire. | ||
Dist l’uns à l’altre : « Carlun averum nus ja. » | Aoi. | « C’est Charles qui arrive, disent-ils l’un à l’autre, c’est Charles ! »
|
Transcription commentée de Francisque Michel
Navigation dans le manuscrit d'Oxford CLV (W: CLIV ) Laisse CLVI (page 64) CLVII (W: CLVI ) |
|
Transcription et traduction par Joseph Bédier
Édition critique et traduction[2]
|
Li quens Rollant gentement ↓ se cumbat, |
Le comte Roland combat noblement, |
Version musicale de Gilles Mathieu
Mouvement : II (La cité sur la colline) // Mesures : 130 à 139 Laisse CLV |
Il s'agit ici d'une harmonisation partielle du mouvement (le cor joue le thème musical de Charlemagne).
Notes (version de Léon Gautier)
Notes et variantes |
- Vers 2099. ↑
- Gentement
- L’n n’est pas dans le manuscrit.
- Vers 2100. ↑
Vers 2100. — Chalt. O. Nous avons préféré chald, qui se trouve au vers 950, et est plus étymologique. Peut-être cald.
Vers 2101. — Dulor. O. V. la note du vers 489.
Vers 2102. — Sur le mot temples, voy. la note sur les neutres, au vers 9. ═ Temples étant ici du masc., il faut, au cas sujet, rumpuz, au lieu de rumput. O. ═ Por. O. V. la note du vers 17.
Vers 2103. — Volt. O. V. la note du vers 40. ═ P.-e. viendrat.
Vers 2104. — Olifan. O. V. la note du vers 1059.
Vers 2106. — Nos. O.
Vers 2108. — Guares. O. Erreur du scribe. ═ Livrat. Mu.
Vers 2110. — Grasles. O. Nous avons adopté la forme graisles, qui est la plus fréquemment employée et est conforme à la phonétique de notre texte. ═ Ost étant du féminin, il faut ceste.
Vers 2114. — L’un. O. Pour le cas sujet, l’uns. ═ Karlun. O. Voy. la note du vers 94. ═ Avrum. Mu.
Lire Dit. O.
Concordances et compléments
Cette laisse est visible
- Dans la version populaire de Léon Gautier (1895), dans la laisse numérotée CLXXXIV.
Elle est alignée avec :
Voir aussi
- Notes
- Sur ce wiki
- la catégorie : Chanson de Roland, laisse CLV