Nantes. Risque de cluster Covid après la free party (InfoNum2 2020-2021)

De Wicri Incubateur
Ce tableau de Albert Anker illustre une activité à caractère pédagogique sur une page Espace dédié à un travail pédagogique
IUT Charlemagne - InfoNum2 2020-2021


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"Devant le mur de son de la free party, aucun teufeur ne dansait avec un masque [1]. L'agence de santé incite les participants à faire un test covid."

| FRANCK DUBRAY / OUEST FRANCE


Depuis son hélicoptère, la gendarmerie a comptabilisé 800 voitures samedi. Dimanche matin, la free party avait pris de l’ampleur, le stationnement débordant jusque dans le bourg de Basse-Goulaine. « On reste sur un pic de 2 000 participants », maintient François Drapé, directeur de cabinet du préfet. Selon nos informations, le nombre de participants pourrait être beaucoup plus nombreux. Dans un premier temps, la gendarmerie n’a pas bloqué les arrivées des fêtards. Les contrôles étant concentrés à la sortie, pour éviter d’avoir un engorgement. «Et puis plus personne ne pouvait entrer en voiture à partir de samedi midi», déclare la gendarmerie.

Un cluster Covid en puissance

Porter un masque dans une rave ? Totalement illusoire. Personne n’en avait. Et évidemment, impossible de respecter la distanciation physique quand le concept est de se coller devant un mur de son qui crache de la techno. On dort à plusieurs sous une petite tente ou dans la voiture, on fait tourner les cigarettes et les joints… Cette free party, au moment même où la Loire-Atlantique passait en zone rouge (circulation active du virus), est un cluster Covid en puissance. « La probabilité que des participants soient porteurs et contagieux, même s’ils sont asymptomatiques, est élevée », indique l’Agence régionale de santé. Elle incite chaque participant à se faire tester dans les 48 heures, puis un second dans sept jours si le premier est négatif. Les « positifs » doivent s’isoler sept jours. « J’ai fait attention à ne pas partager mes bouteilles d’alcool », raconte un teufeur.


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Le son a été coupé dimanche à 14 h 15. À 20 h, il restait autour de 500 personnes sur le site de la free party à Basse-Goulaine. Certains teufeurs, par crainte d’être trop alcoolisés, avaient l’intention de dormir sur place.

| FRANCK DUBRAY / OUEST FRANCE

Comment la rave interdite a pu s’installer ?

Le préfet de Loire-Atlantique avait dès vendredi ciblé l’éventualité d’une rave party, en interdisant par arrêté les rassemblements festifs à caractère musical et le transport de matériels de son. « De tels arrêtés ne servent à rien. Je pense que les autorités sont vexées », rigole un organisateur de la rave. Les faits lui donnent raison. Au nez et à la barbe de la préfecture, la free party s’est posée illégalement aux portes de Nantes, en pleine nuit, près du périph’. Dans des champs, propriété de la commune de Basse-Goulaine et de trois agriculteurs. Les teufeurs ont déjoué la surveillance en dissimulant le matériel dans des véhicules moins repérables que les camions habituels. La question brûle les lèvres : l’État est-il incapable d’empêcher un tel événement pourtant interdit ? « Après la manif dans Nantes vendredi soir, on se doutait qu’une suite était possible. On a suivi. Mais on ne claque pas des doigts comme ça pour avoir des effectifs supplémentaires, explique le directeur de cabinet. Nos effectifs actuels de policiers et gendarmes, même en étant attentifs, ne permettent pas d’intervenir en pleine nuit pour déloger une telle free party. » Il rappelle aussi que « la priorité est la sécurisation du centre de Nantes », et constate qu’un seul mur de son a pu se monter dans le champ. « Preuve que notre arrêté a quand même été dissuasif », veut-il croire. À défaut de pouvoir évacuer la free party, la préfecture et la mairie ont sécurisé les lieux et les accès en bordure de route. En cumul du week-end, 100 gendarmes auront été mobilisés. « On ne pouvait pas dégager le site, mais on a bien marqué notre présence », relève le commandant de compagnie de Rezé, David Bolze.


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Dimanche soir, un gros dispositif de gendarmerie filtrait toutes les départs avec dépistage d’alcoolémie systématique des conducteurs.

| FRANCK DUBRAY / OUEST FRANCE


Départs contrôlés, 200 verbalisations et deux plaintes

Le son a été coupé dimanche vers 14 h 15, et le site s’est vidé progressivement. Systématiquement, les véhicules ont été contrôlés et les conducteurs ont soufflé dans l’éthylotest. Dimanche soir, la gendarmerie faisait les comptes : grosso modo 200 contraventions dressées pour tous motifs (alcool, stupéfiants…) dont la moitié pour du stationnement interdit. Aucune interpellation. Pas de gros pépins. Quelques bagarres sur fond d’ivresse. Deux camions et du matériel de sonorisation saisis et mis sous scellés. Une plainte d’un agriculteur déposée pour occupation illicite. Celle de la mairie suivra ce lundi.

Source

  • "Nantes. Risque de cluster Covid après la free party", texte repris de Ouest-France.

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Ce texte a été choisi par Tony Rayé.

Notes et références

  1. Avec le covid 19, les masques sont obligatoires.