Peut-on vivre sans les réseaux sociaux ? (InfoNum2 2018-2019)

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IUT Charlemagne - InfoNum2 2018-2019


Peut-on vivre sans les réseaux sociaux ? Une tribune de Gaspard Kœnig publiée dans « Les Échos » invite au sevrage. Mais dire adieu à Facebook, Twitter ou Instagram n'est pas une tâche aisée.

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Par LePoint.fr

Modifié le 08/09/2018 à 10:02 - Publié le 07/09/2018 à 19:52 | Le Point.fr Les reseaux sociaux sont addictifs. Image d'illustration. Les réseaux sociaux sont addictifs. Image d'illustration.

© Alice S. / BSIP/ Alice S. ABONNEZ-VOUS Rares sont ceux aujourd'hui qui n'ont pas une présence sur au moins un réseau social. Si les plus jeunes sont de plus en plus nombreux à délaisser Facebook, Instagram, Snapchat et Twitter constituent toujours des alternatives. Depuis plusieurs années déjà, de nombreux experts évoquent l'addiction aux réseaux sociaux. Une chose est sûre : ces derniers rythment de plus en plus les débats dans l'espace public. Et de nombreux mouvements citoyens sont nés sur les réseaux sociaux, comme ceux créés à partir du hastag #BlackLivesMatter ou encore #MeToo.

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Force est de constater que, très souvent, ils sont aussi un concentré de polémiques, de fakes, d'invectives et de harcèlement. C'est cette situation que dénonce Gaspard Kœnig, philosophe et président du think tank Generation libre dans une tribune publiée par Les Échos. Le philosophe libéral, qui collabore également au Point , explique ainsi comment il a « débranché » pendant l'été. Sans Facebook, sans Twitter, il décrit ainsi avoir « recouvré trois fonctions intellectuelles essentielles : concentration, densité, complexité. Je me suis surpris à lire des heures durant sans lever le nez, à reprendre le fil d'un dialogue intérieur depuis longtemps interrompu, et à suivre des pensées de traverse hors de mes obsessions habituelles. » Ainsi, celui qui se décrit comme un ancien « junkie » n'a rien publié sur Twitter depuis le 21 juillet.


Gaspard Koenig @GaspardKoenig

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17 01:02 - 21 juil. 2018 Informations sur les Publicités Twitter et confidentialité

Leaving the Data Dark Ages | by Gaspard Koenig Property rights have protected and empowered individuals for millennia, evolving as technology does. Just as the printing revolution brought intellectual property rights and the Industrial Revolution...

project-syndicate.org Voir les autres Tweets de Gaspard Koenig Informations sur les Publicités Twitter et confidentialité Les auteurs et journalistes Gaspard Kœnig n'est pas le premier à annoncer vouloir « déconnecter ». Fin novembre 2015, Michel Onfray annonçait au Point son départ de Twitter. Il publiait sur le réseau un commentaire lapidaire. « J'en ai assez que mes tweets soient plus importants que mes livres. J'ai pris la décision de fermer mon compte Twitter. Commenter les commentaires, ça ne m'intéresse pas. »

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Depuis, il possède un compte officiel sur Facebook et Twitter dédié à son site web : Michel Onfray TV. Mais, pour ce qui est d'un usage personnel, la page semble être tournée.

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Un autre à avoir tenu cette promesse, c'est le médecin Michel Cymes. En mai dernier, il expliquait ne rien regretter. « Même si vous vous dites : C'est des cons, à force de les lire, ces tweets qui étaient noyés au milieu de tweets bienveillants me minaient moralement. Et je me suis dit : À quoi ça sert ? » Harcelée sur les réseaux, la journaliste Nadia Daam ne s'est pas contentée de fermer ses comptes : elle a porté l'affaire devant la justice. Ses cyberharceleurs ont écopé de 6 mois de prison avec sursis. Aujourd'hui, un compte Twitter (non certifié) et un autre sur Instagram (privé) semblent la représenter. Mais rien ne garantit qu'il s'agisse bien d'elle.

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À l'autre extrême, on trouve le journaliste Guy Birenbaum. Nommé conseiller à la présidence d'Europe 1 en mai dernier, il est passé par une phase d'addiction qui l'a poussé à la dépression. Depuis, il a fait son retour sur Twitter. Mais en cette rentrée, il semble aborder le réseau social de manière plus décontractée. D'autres journalistes comme Jessica Valenti (Guardian), Jonathan Weisman (New York Times) ou encore Anna Brolin, présentatrice en Suède, ont eux quitté Twitter face à l'absence de réaction du réseau social contre les trolls, insultes ou actes de harcèlement. Depuis, Twitter a commencé à prendre des mesures et a annoncé vouloir mesurer la « sérénité » des échanges sur le réseau afin de lutter contre le harcèlement.

Les aller-retour des stars Les stars, qui ont l'habitude de communiquer sur Internet avec leurs fans, ont souvent craqué. Ainsi, Justin Bieber avait fermé son compte pendant 6 mois en 2016 avant de s'y remettre. Pour la chanteuse Selena Gomez, son équipe gère désormais. De fin 2015 à fin 2016, Ed Sheeran avait lui délaissé ses comptes. Depuis, il n'utilise pratiquement plus qu'Instagram.

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Côté français, c'est aussi « je t'aime moi non plus ». Michel Polnareff, qui avait lâché les réseaux sociaux début 2016 à cause des insultes, est ensuite revenu tout en se limitant à un aspect purement professionnel. Parti en janvier 2016 après avoir été victime de harcèlement et d'insultes sur Twitter, Christophe Willem avait lui déposé une plainte. Il possède aujourd'hui un compte certifié. Idem pour Benjamin Biolay, parti en 2014, mais qui y est désormais revenu. Comme quoi : décrocher reste difficile sur le long terme !

Source

  • "Peut-on vivre sans les réseaux sociaux ?", texte repris de Le Point.

Ce texte a été choisi par Juliette Correa.

Notes et références

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