Chanson de Roland/Manuscrit d'Oxford/Laisse XVIII : Différence entre versions

De Wicri Chanson de Roland
(Notes (version de Léon Gautier))
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{{sc|Vers 255.}} — ''Nu''. O. Nous avons suppléé ''nel'', qui se trouve aux vers 716, 768, 893, 2029 (''ne illud''), et aux vers 1638, 1596 (''ne illum''). ═ ''Nu'', d’après F. Michel, est pour ''nun'' (?).  
 
{{sc|Vers 255.}} — ''Nu''. O. Nous avons suppléé ''nel'', qui se trouve aux vers 716, 768, 893, 2029 (''ne illud''), et aux vers 1638, 1596 (''ne illum''). ═ ''Nu'', d’après F. Michel, est pour ''nun'' (?).  
  
;''Dist li quens Olivers''.:Olivier est le fils de Renier de Gennes, qui lui-même est frère de Girart de Vienne et fils de Garin de Monglane.  
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;''Dist li quens Olivers''.:Olivier est le fils de [[Renier de Gennes]], qui lui-même est frère de Girart de Vienne et fils de Garin de Monglane.  
 
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{{sc|Vers 262.}} — ''Jugez''. O. Pour le cas sujet du pluriel, il faut ''juget''.  
 
{{sc|Vers 262.}} — ''Jugez''. O. Pour le cas sujet du pluriel, il faut ''juget''.  
  
═ ''Li duze Per''... Quelle est l’origine des douze Pairs ? Il y a à distinguer. L’idée de Compagnonnage (et les douze Pairs ne sont que les membres d’un compagnonnage militaire ; on les appelle même les douze Compagnons) est essentiellement une idée germanique qui s’est modifiée dans le droit féodal. Quant au chiffre ''douze'', bien qu’il soit consacré chez les {{corr|tribns|tribus}} germaines, il nous semble ici d’origine chrétienne. On a donné à Charles douze Pairs, parce que le Christ avait eu douze apôtres. C’est ce que l’on trouve exprimé dans la ''Karlamagnus Saga''. (I, 59.) D’après Girart d’Amiens, c’est Naimes qui donna à Charles l’idée de cette institution. (Ms. 778, f° 113, v°.) Mais la Saga est mieux inspirée en en faisant honneur à l’Empereur lui-même. (I, 59.) M. G. Paris a dit quelque part (''Hist. poét. de Charlemagne'', 417) que la conception des douze Pairs « n’apparaît pas dans la poésie primitive ». Cette opinion nous semble hasardée, puisque nous {{corr|tronvons|trouvons}} les « Douze » dans la'' Chanson de Roland'', dans le ''Voyage'', dans la ''Karlamagnus Saga'', et même dans ''Ogier'', quoique avec moins de précision. Il est également inexact de dire qu’ils « doivent uniquement figurer dans la guerre d’Espagne », quand nous les trouvons dans ''Renaus'', dans le ''Voyage'', dans ''Fierabras'', ''Simon de Pouille'', etc. etc. Nous donnons ici une quinzaine de listes des « douze Pairs », d’après les sources les plus variées : I. ''Chanson de Roland'' : 1. Roland. 2. Olivier. 3. Gerin. 4. Gerer. 5. Berenger. 6. Otton. 7. Samson. 8. Engelier. 9. Yvon. 10. Yvoire. 11. Anseïs. 12. Girart ═ II. ''Roncevaux''. (Textes de Paris, de Venise VII, etc.) 1. Roland. 2. Olivier. 3. Turpin. 4. Estoult. 5. Haton. 6. Gerin. 7. Gelier. 8. Samson. 9. Girart. 10. Anseïs. 11. Berenger. 12. Hue. ═ III. L’''Entrée en Espagne''. 1. Roland. 2. Olivier. 3. Hestous. 4. Hostes. 5. Ogier. 6. Berenger. 7. Anseïs. 8. Turpin. 9. Girart. 10. Samson de Bourgogne  
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═ ''Li duze Per''... Quelle est l’origine des douze Pairs ?  
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Il y a à distinguer. L’idée de Compagnonnage (et les douze Pairs ne sont que les membres d’un compagnonnage militaire ; on les appelle même les douze Compagnons) est essentiellement une idée germanique qui s’est modifiée dans le droit féodal. Quant au chiffre ''douze'', bien qu’il soit consacré chez les {{corr|tribns|tribus}} germaines, il nous semble ici d’origine chrétienne. On a donné à Charles douze Pairs, parce que le Christ avait eu douze apôtres. C’est ce que l’on trouve exprimé dans la ''Karlamagnus Saga''. (I, 59.) D’après Girart d’Amiens, c’est Naimes qui donna à Charles l’idée de cette institution. (Ms. 778, f° 113, v°.) Mais la Saga est mieux inspirée en en faisant honneur à l’Empereur lui-même. (I, 59.) M. G. Paris a dit quelque part (''Hist. poét. de Charlemagne'', 417) que la conception des douze Pairs « n’apparaît pas dans la poésie primitive ». Cette opinion nous semble hasardée, puisque nous {{corr|tronvons|trouvons}} les « Douze » dans la'' Chanson de Roland'', dans le ''Voyage'', dans la ''Karlamagnus Saga'', et même dans ''Ogier'', quoique avec moins de précision. Il est également inexact de dire qu’ils « doivent uniquement figurer dans la guerre d’Espagne », quand nous les trouvons dans ''Renaus'', dans le ''Voyage'', dans ''Fierabras'', ''Simon de Pouille'', etc. etc. Nous donnons ici une quinzaine de listes des « douze Pairs », d’après les sources les plus variées : I. ''Chanson de Roland'' : 1. Roland. 2. Olivier. 3. Gerin. 4. Gerer. 5. Berenger. 6. Otton. 7. Samson. 8. Engelier. 9. Yvon. 10. Yvoire. 11. Anseïs. 12. Girart ═ II. ''Roncevaux''. (Textes de Paris, de Venise VII, etc.) 1. Roland. 2. Olivier. 3. Turpin. 4. Estoult. 5. Haton. 6. Gerin. 7. Gelier. 8. Samson. 9. Girart. 10. Anseïs. 11. Berenger. 12. Hue. ═ III. L’''Entrée en Espagne''. 1. Roland. 2. Olivier. 3. Hestous. 4. Hostes. 5. Ogier. 6. Berenger. 7. Anseïs. 8. Turpin. 9. Girart. 10. Samson de Bourgogne  
 
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Version du 13 juillet 2023 à 10:58

Cette page concerne la laisse XVIII du manuscrit d'Oxford.

Dans le manuscrit

La laisse XVIII (18) est contenue dans le feuillet 5 verso du manuscrit.

 
Page10-2140px-La Chanson de Roland - MS Oxford.djvu.jpg

Transcription et traduction par Léon Gautier


XVIII

« Seignurs baruns, ki i purrum enveier « Seigneurs barons, quel messager pourrions-nous envoyer
« Al Sarrazin ki Sarraguce tient ? » « Vers le Sarrasin qui règne à Saragosse ?
Respunt Rollanz : « Jo i puis aler mult ben. » « — J’y puis fort bien aller, s’écrie Roland.
255 « — Ne l’ ferez certes, dist li quens Olivers, « — Non, certes, répond le comte Olivier.
« Vostre curages est mult pesmes e fiers : « Vous avez un cœur trop ardent et farouche ;
« Jo me crendreie que vus vus meslisez. « Vous vous attireriez quelque bataille.
« Se li Reis voelt, jo i puis aler ben. » « J’irai plutôt, s’il plaît au Roi.
Respunt li Reis : « Ambdui vus en taisez, « — Taisez-vous tous les deux, répond l’Empereur ;
260 « Ne vus ne il n’i porterez les piez. « Certes, vous n’y mettrez les pieds ni l’un ni l’autre.
« Par ceste barbe que veez blancheier, « Par cette barbe blanche que vous voyez,
« Li duze Per mar i serunt juget ! » « J’entends qu’on ne choisisse point les douze Pairs. »
Franceis se taisent, as les vus aquisez. Aoi. Les Français se taisent, les voilà cois.

Notes (version de Léon Gautier)

Chanson de Roland (1872) Gautier, II, page 078.jpg
logo travaux Partie en cours d'initialisation
Vers 252.

Vers 252. — D’après la théorie exposée dans la note du vers 96, lire, à la fin des vers de cette laisse : Bien, Oliviers, meslisiez, bien, taisiez, jugiet, aquisiez.Qui. O. V. la note du v. 18. ═ Purruns. O. V. la note du v. 42, à laquelle désormais nous ne ferons plus de renvoi.

Vers 255.

Vers 255.Nu. O. Nous avons suppléé nel, qui se trouve aux vers 716, 768, 893, 2029 (ne illud), et aux vers 1638, 1596 (ne illum). ═ Nu, d’après F. Michel, est pour nun (?).

Dist li quens Olivers.
Olivier est le fils de Renier de Gennes, qui lui-même est frère de Girart de Vienne et fils de Garin de Monglane.
Chanson de Roland (1872) Gautier, II, page 080.jpg
Vers 257.

Vers 257.Vos vos. O.

    1. 260 ##

Vers 260.Vos. O.

    1. 261 ##

Vers 261.Blarcher. O. M. Blancheer. G. Blancheier. Mu.

Vers 262.
    1. 262 ##

Vers 262.Jugez. O. Pour le cas sujet du pluriel, il faut juget.

Li duze Per... Quelle est l’origine des douze Pairs ?

Il y a à distinguer. L’idée de Compagnonnage (et les douze Pairs ne sont que les membres d’un compagnonnage militaire ; on les appelle même les douze Compagnons) est essentiellement une idée germanique qui s’est modifiée dans le droit féodal. Quant au chiffre douze, bien qu’il soit consacré chez les tribus germaines, il nous semble ici d’origine chrétienne. On a donné à Charles douze Pairs, parce que le Christ avait eu douze apôtres. C’est ce que l’on trouve exprimé dans la Karlamagnus Saga. (I, 59.) D’après Girart d’Amiens, c’est Naimes qui donna à Charles l’idée de cette institution. (Ms. 778, f° 113, v°.) Mais la Saga est mieux inspirée en en faisant honneur à l’Empereur lui-même. (I, 59.) M. G. Paris a dit quelque part (Hist. poét. de Charlemagne, 417) que la conception des douze Pairs « n’apparaît pas dans la poésie primitive ». Cette opinion nous semble hasardée, puisque nous trouvons les « Douze » dans la Chanson de Roland, dans le Voyage, dans la Karlamagnus Saga, et même dans Ogier, quoique avec moins de précision. Il est également inexact de dire qu’ils « doivent uniquement figurer dans la guerre d’Espagne », quand nous les trouvons dans Renaus, dans le Voyage, dans Fierabras, Simon de Pouille, etc. etc. Nous donnons ici une quinzaine de listes des « douze Pairs », d’après les sources les plus variées : I. Chanson de Roland : 1. Roland. 2. Olivier. 3. Gerin. 4. Gerer. 5. Berenger. 6. Otton. 7. Samson. 8. Engelier. 9. Yvon. 10. Yvoire. 11. Anseïs. 12. Girart ═ II. Roncevaux. (Textes de Paris, de Venise VII, etc.) 1. Roland. 2. Olivier. 3. Turpin. 4. Estoult. 5. Haton. 6. Gerin. 7. Gelier. 8. Samson. 9. Girart. 10. Anseïs. 11. Berenger. 12. Hue. ═ III. L’Entrée en Espagne. 1. Roland. 2. Olivier. 3. Hestous. 4. Hostes. 5. Ogier. 6. Berenger. 7. Anseïs. 8. Turpin. 9. Girart. 10. Samson de Bourgogne


Voir aussi

Notes
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