Chanson de Roland/Manuscrit d'Oxford/Laisse CXV

De Wicri Chanson de Roland
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Cette page introduit la laisse CXV (115) en suivant l'organisation propre au manuscrit d'Oxford.


Dans le manuscrit d'Oxford

La laisse CXIV (115) est contenue sur les feuillet 27 verso et 28 recto, du manuscrit d'Oxford.

Elle est numérotée CXVI chez Francisque Michel.

Elle est numérotée CXIV chez Léon Gautier et suit la laisse CIII.

 
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Transcription et traduction par Léon Gautier

Les numéros de vers entre parenthèses correspondent à la numérotation Wicri.


CXIV

(1510) Quant Franceis veient que païens i ad tanz, Quand nos Français voient qu’il y a tant de païens,
De tutes parz en sunt cuvert li camp, Et que la campagne en est couverte de toutes parts,
Suvent reclament Oliver e Rollant, Ils appellent à leur aide Olivier et Roland
1470 Les .xii. Pers, qu’il lur seient guarant. Et les douze Pairs pour leur servir de rempart.
E l’Arcevesques lur dist de sun semblant : L’Archevêque alors leur dit sa façon de penser :
(1515) « Seignurs baruns, n’en alez mespensant. « Pas de lâcheté, seigneurs barons.
« Pur Deu vus pri que ne seiez fuiant, « Au nom de Dieu, ne fuyez pas,
« Que nuls prozdom malvaisement n’en chant !
« Et qu’on ne puisse pas faire contre nous de mauvaises chansons.
1475 « Asez est melz que moerium cumbatant. « Il vaut bien mieux mourir en combattant.
« Pramis nus est, fin prendrum aïtant, « Or il est très-certain que nous allons mourir ;
« Ultre cest jur ne serum plus vivant ; « Oui, après ce jour nous ne serons plus vivants.
« Mais d’une chose vus sui jo bien guaranz : « Mais il est une chose dont je puis vous être garant,
« Seinz Paréis vus est abandunanz, « C’est que le saint Paradis est à vous :
1480 « As Innocenz vus en serez séant. » « Demain vous y serez assis près des saints Innocents. »
A icest mot si s’esbaldissent Franc : À ces mots, les Francs se remettent en joie,
Cel n’en i ad Munjoie ne demant. Aoi. Et tous de crier : « Montjoie ! Montjoie ! »

La transcription commentée de Francisque Michel

A la page 47 de l'édition de 1869.


CXVI.
Franceis veient que paiens i ad tant,
De tutes parz en sunt cuvert li camp* ;  *Les champs.
Suvent* regretent Oliver e Rollant,  *Souvent.
Les .xii. pers qu'il lor seient guarant* ;  *Qu'ils leurs soient protecteurs.
E l'arcevesque lur dist de sun semblant* :  *Leur fait part de son opinion.
« Seignors barons, n'en alez mès pensant.
Pur Deu vos pri que ne seiez fuiant,
Que nuls prozdom malvaisement n'en chant* ;  *Qu'aucun preux n'en chante mauvaisement.
Asez est mielz que moerium cumbatant*.  *Il est beaucoup mieux que mourions combattants.
Pramis* nus est, fin prendrum aïtant** ;  *Promis. **En ce moment.
Ultre cest jurn* ne serum plus vivant ;  *Après ce jour.
Mais d'une chose vos soi-je* bien guarant :  *Suis-je.
Seint paréis* nos est abandunant,  *Paradis.
As* Innocenz vos en serez séant. »  *Avec les.
A icest mot si s'esbaldissent* Franc ;  *Se réjouissent.
Cel n'en i ad Munjoie ne demant*. AOI.  *Il n'y a nul qui M. ne demande.



 
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Notes (version de Léon Gautier)

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Chanson de Roland (1872) Gautier, II, page 150.jpg[143]


Voir aussi

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