Chanson de Roland/Manuscrit d'Oxford/Laisse CXCVIII
De Wicri Chanson de Roland
< Chanson de Roland | Manuscrit d'Oxford
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Feuillets, Laisses, Catégories (laisses), Concordances CXCVII |
Cette page introduit la laisse CXCVIII (198) en suivant l'organisation propre au manuscrit d'Oxford.
Sommaire
Dans le manuscrit d'Oxford
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La laisse est contenue sur le feuillet 50 recto puis verso du manuscrit. Elle démarre sur une lettrine L. Elle est numérotée
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Transcription et traduction par Léon Gautier
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Édition critique et traduction[1] CXCIX (W: CXCVII ) |
CC | |||
| 2765 | Li dui message es chevals sunt muntet, | Ils sont montés à cheval, les deux messagers, | |
| Isnelement issent de la citet, | Et sont rapidement sortis de la cité. | ||
| A l’ Amiral en vunt tut esfreet, | Tout effrayés, ils vont trouver l’Émir | ||
| De Sarraguce li presentent les clefs. | Et lui présentent les clefs de Saragosse. | ||
| Dist Baliganz : « Que avez vus truvet ? | « Eh bien, dit Baligant, qu’avez-vous trouvé là-bas ? | ||
| 2770 | « U est Marsilies que jo aveie mandet ? » | « Où est Marsile, que j’avais mandé ? | |
| Dist Clariens : « Il est à mort naffrez. | « — Il est blessé à mort, dit Clarien. | ||
| « Li Emperere fut her as porz passer, | « L’empereur Charles est passé hier aux défilés ; | ||
| « Si s’en vuleit en dulce France aler ; | « Car il voulait retourner en douce France. | ||
| « Par grant honur se fist rere-guarder : | « Par grand honneur, il se fit suivre d’une arrière-garde | ||
| 2775 | « Li quens Rollanz i fut remés, sis niés, | « Où demeura son neveu Roland, | |
| « E Olivers e tuit li .xii. Per, | « Avec Olivier, avec les douze Pairs, | ||
| « De cels de France .xx. milie adubet. | « Avec vingt mille chevaliers de France. | ||
| « Li reis Marsilies s’i cumbatit, li bers ; | « Le roi Marsile, en vrai baron, leur a livré une grande bataille.
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| « Il e Rollanz el’ camp furent remés. | « Roland et lui y ont bravement lutté ensemble ; | ||
| 2780 | « De Durendal li dunat un colp tel | « Mais d’un terrible coup de sa Durendal | |
| « Le destre puign li ad de l’ cors severet, | « Roland lui a tranché le poing droit, | ||
| « Sun fil ad mort qu’il tant suleit amer, | « Puis lui a tué son fils, qu’il aimait si chèrement, | ||
| « E les baruns qu’il i out amenet ; | « Avec tous les barons qu’il avait amenés. | ||
| « Fuianz s’en vint, qu’il n’y pout mais ester. | « Marsile s’est enfui, ne pouvant tenir pied, | ||
| 2785 | « Li Emperere l’ad enchalcet asez. | « Et l’Empereur l’a vigoureusement poursuivi. | |
| « Li Reis vus mandet que vus le succurez, | « Secourez le roi de Saragosse, voila ce qu’il vous mande, | ||
| « Quite vus cleimet d’Espaigne le regnet. » | « Et il vous abandonne tout le royaume d’Espagne. » | ||
| E Baliganz cumencet à penser, | Baligant alors devient pensif, | ||
| Si grant doel ad pur poi qu’il n’est desvez. | Aoi. | Et peu s’en faut qu’il ne devienne fou, tant sa douleur est grande.
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Notes (version de Léon Gautier)
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Notes et variantes |
Voir aussi
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- la catégorie : Chanson de Roland, laisse CXCVIII
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