Chanson de Roland/Manuscrit d'Oxford/Laisse CXCVIII

De Wicri Chanson de Roland
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Révision datée du 6 novembre 2023 à 08:40 par Jacques Ducloy (discussion | contributions) (Transcription et traduction par Léon Gautier)

Cette page introduit la laisse CXCVIII (198) en suivant l'organisation propre au manuscrit d'Oxford.

Dans le manuscrit d'Oxford

La laisse est contenue sur le feuillet 50 recto puis verso du manuscrit.

Elle démarre sur une lettrine L.

Elle est numérotée

  • CXCIX chez Francisque Michel (page 84).
  • CC chez Léon Gautier.
  • CXCV chez Edmund Stengel.


 
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Transcription et traduction par Léon Gautier


CC

2765 Li dui message es chevals sunt muntet, Ils sont montés à cheval, les deux messagers,
Isnelement issent de la citet, Et sont rapidement sortis de la cité.
A l’ Amiral en vunt tut esfreet, Tout effrayés, ils vont trouver l’Émir
De Sarraguce li presentent les clefs. Et lui présentent les clefs de Saragosse.
Dist Baliganz : « Que avez vus truvet ? « Eh bien, dit Baligant, qu’avez-vous trouvé là-bas ?
2770 « U est Marsilies que jo aveie mandet ? » « Où est Marsile, que j’avais mandé ?
Dist Clariens : « Il est à mort naffrez. « — Il est blessé à mort, dit Clarien.
« Li Emperere fut her as porz passer, « L’empereur Charles est passé hier aux défilés ;
« Si s’en vuleit en dulce France aler ; « Car il voulait retourner en douce France.
« Par grant honur se fist rere-guarder : « Par grand honneur, il se fit suivre d’une arrière-garde
2775 « Li quens Rollanz i fut remés, sis niés, « Où demeura son neveu Roland,
« E Olivers e tuit li .xii. Per, « Avec Olivier, avec les douze Pairs,
« De cels de France .xx. milie adubet. « Avec vingt mille chevaliers de France.
« Li reis Marsilies s’i cumbatit, li bers ;
« Le roi Marsile, en vrai baron, leur a livré une grande bataille.
« Il e Rollanz el’ camp furent remés. « Roland et lui y ont bravement lutté ensemble ;
2780 « De Durendal li dunat un colp tel « Mais d’un terrible coup de sa Durendal
« Le destre puign li ad de l’ cors severet, « Roland lui a tranché le poing droit,
« Sun fil ad mort qu’il tant suleit amer, « Puis lui a tué son fils, qu’il aimait si chèrement,
« E les baruns qu’il i out amenet ; « Avec tous les barons qu’il avait amenés.
« Fuianz s’en vint, qu’il n’y pout mais ester. « Marsile s’est enfui, ne pouvant tenir pied,
2785 « Li Emperere l’ad enchalcet asez. « Et l’Empereur l’a vigoureusement poursuivi.
« Li Reis vus mandet que vus le succurez, « Secourez le roi de Saragosse, voila ce qu’il vous mande,
« Quite vus cleimet d’Espaigne le regnet. » « Et il vous abandonne tout le royaume d’Espagne. »
E Baliganz cumencet à penser, Baligant alors devient pensif,
Si grant doel ad pur poi qu’il n’est desvez. Aoi.
Et peu s’en faut qu’il ne devienne fou, tant sa douleur est grande.

Notes (version de Léon Gautier)

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Chanson de Roland (1872) Gautier, II, page 209.jpg[202]



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