Chanson de Roland/Manuscrit d'Oxford/Laisse CXIV
Feuillets, Laisses, Catégories (laisses), Concordances CXIII Laisse CXIV CXV |
Cette page introduit la laisse CXIV (114) en suivant l'organisation propre au manuscrit d'Oxford.
Sommaire
Dans le manuscrit d'Oxford
La laisse CXIV (114) est contenue sur le feuillet 27, verso du manuscrit d'Oxford. Elle est numérotée CXV chez Francisque Michel. |
Transcription et traduction par Léon Gautier
Édition critique et traduction[1] CXXVI (W: CXIII ) Laisse CXXVII (WS) CXXVIII (W: CXXVI ) |
CXXVII | |||
Li Arcevesques cumencet la bataille ; | C’est l’Archevêque qui commence la bataille ; | ||
Siet el’ cheval qu’il tolit à Grossaille : | Il monte le cheval qu’il enleva jadis à Grossaille. | ||
1650 | Ço ert uns reis qu’il ocist en Danemarche ; | Grossaille est un roi que Turpin tua en Danemark. | |
(1490) | Li destrers est e curanz e aates. | Quant au cheval, il est léger et taillé pour la course ; | |
Piez ad copiez e les gambes ad plates, | Il a les pieds fins, les jambes plates, | ||
Curte la quisse e la crupe ben large, | La cuisse courte, la croupe large, | ||
Lungs les costez e l’eschine ad ben halte, | Les côtés longs, et l’échine haute ; | ||
1655 | Blanche la cue e la crignete jalne, | Sa queue est blanche, et sa crinière jaune ; | |
Petites les oreilles, la teste tute falve ; | Ses oreilles petites, et sa tête fauve. | ||
Beste nen est ki encuntre lui alget. | Il n’y a pas de bête qui lui soit comparable. | ||
Li Arcevesques brochet par vasselage, | L’Archevêque l’éperonne, et il y va de si grand cœur, | ||
Ne laisserat qu’Abisme nen asaillet, | Qu’il ne peut manquer d’attaquer Abîme. | ||
1660 | Vait le ferir en l’escut l’Amirafle : | Donc il va le frapper sur son écu d’émir : | |
Pierres i ad, ametistes e topazes, | Cet écu est couvert de pierres fines, d’améthystes, de topazes,
| ||
Esterminals e carbuncles ki ardent ; | De cristaux et d’escarboucles en feu ; | ||
Si li tramist li amiralz Galafres ; | Il reçut cet écu des mains de l’émir Galafre, | ||
En Val-Metas li dunat uns diables. | Et c’est un diable qui le lui donna au Val-Métas. | ||
1665 | Turpins i fiert, ki nient ne l’ esparignet ; | Turpin le heurte, point ne l’épargne. | |
Enprès sun colp ne quid que un dener vaillet, | Après un tel coup, l’écu d’Abîme ne vaut plus un denier. | ||
Le cors li trenchet très l’un costet qu’à l’ altre | Il lui tranche le corps de part en part, | ||
Que mort l’abat en une voide place. | Et l’abat sur place, roide mort. | ||
Dient Franceis : « Ci ad grant vasselage ; | Et les Français : « Voilà du courage, disent-ils. | ||
1670 | « En l’Arcevesque est ben la croce salve. » | Aoi. | « Par l’Archevêque la croix est bien gardée. » |
La transcription commentée de Francisque Michel
A la page 46 de l'édition de 1869.
|
Notes (version de Léon Gautier)
Notes et variantes |
- 1650 ##
Vers 1650. — Lire Iert. V. la note du vers 1500.
- 1651 ##
Vers 1651. — Lire Destriers. V. la note du vers 1500.
- 1653 ##
Vers 1653. — Bien. O. V. la note du vers 1500.
- 1656 ##
Vers 1656. — Pour amener cet alexandrin à un décasyllabe, on pourrait écrire : Petite oreille...
- 1657 ##
Vers 1657. — Nous avons, pour la mesure, supprimé nule, qui est inutile. ═ Alge. O. Nous avons restitué le t étymologique.
- 1658 ##
Vers 1658. — Arcevesque. O. Pour le cas sujet, il faut arcevesques. ═ Par tant grant vasselage. O. Nous avons, pour la mesure, supprimé tant grant.
- 1660 ##
Vers 1660. — En l’escut amiracle. O. Notre leçon est hypothétique
- 1662 ##
Vers 1662. — Lire perres.
- 1663 ##
Vers 1663, 1664. Nous avons interverti l’ordre de ces deux vers. Le fait spécial qu’ils expriment est omis dans le manuscrit de Venise IV, et reproduit par les Remaniements de Paris, de Versailles et Venise VII.
- Vers 1629. ↑ (1629)
Voir aussi
Sur ce wiki :
- la catégorie : Chanson de Roland, laisse CXIV
- ↑ Version numérique copiée de WikiSource :