Chanson de Roland/Manuscrit d'Oxford/Laisse CXII

De Wicri Chanson de Roland
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Cette page introduit la laisse CXII (112) en suivant l'organisation propre au manuscrit d'Oxford.

Dans le manuscrit d'Oxford

La laisse CXI (112) est contenue sur les feuillets 26, verso et 27, recto du manuscrit d'Oxford.

Elle est numérotée :

  • CXIII chez Francisque Michel et Léon Gautier ;


 
feuillet 26 verso
feuillet 27 recto
logo travaux numérotation Gautier à affiner

Transcription et traduction par Léon Gautier



CXIII

Marsilies vient par mi une valée Par le milieu d’une vallée s’avance le roi Marsile,
1450 Od sa grant ost que il out asemblée. Avec la grande armée qu’il a réunie
.Xx. escheles ad li Reis anumbrées. Et divisée en vingt colonnes.
Luisent cil helme as perres d’or gemmées Au soleil reluisent les pierreries et l’or des heaumes,
E cil escut e cez bronies safrées. Et les écus et les hauberts brodés.
.Vii. milie graisle i sunent la menée, Sept mille clairons sonnent la charge.
1455 Granz est la noise par tute la cuntrée. Quel bruit dans toute la contrée !
Ço dist Rollanz : « Oliver, cumpainz, frere, « Olivier, mon compagnon, s’écrie Roland, mon frère Olivier,
« Guenes li fels ad nostre mort jurée ; « Le traître Ganelon a juré notre mort,
« La traïsun ne poet estre celée. « Et sa trahison n’est ici que trop visible.
« Mult grant venjance en prendrat l’Emperere. « Mais l’Empereur en tirera une formidable vengeance.
1460 « Bataille averum e forte e adurée : « Quant à nous, nous aurons une forte et rude bataille :
« Unkes mais hom tel ne vit ajustée. « Car on ne vit jamais telle rencontre.
« Jo i ferrai de Durendal m’espée, « J’y vais frapper de mon épée Durendal ;
« E vus, cumpainz, ferrez de Halteclere. « Vous, compagnon, vous frapperez de votre épée Hauteclaire.
« En tanz lius les avum nus portées ! « Nous les avons déjà portées en tant de lieux !
1465 « Tantes batailles en avum afinées ! « Nous avons avec elles gagné tant de victoires !
« Male chançun n’en deit estre chantée. » Aoi.
« Il ne faut pas qu’on chante sur elles de méchantes chansons. »

Transcription commentée de Francisque Michel

Francisque Michel-02.png
Chanson de Roland (Francisque Michel 1869) Exemplaire annoté par Paul Meyer
Navigation dans le manuscrit d'Oxford
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Manuscrit d'Oxford Lettrine 1.png

CXIII.
Marsilie vient parmi une valée
Od sa grant ost que il out asemblée.
.xx. escheles ad li reis anumbrées*.  *Vingt bataillons a le roi nombré.
Lacent cil elme as perres* d'or gemmées  *Ces heaumes aux pierres.
E cil escuz e cez bronies sasfrées*.  *Ces cuirasses damasquinées.
.vii. milie graisles i sunent la menée* :  *Sept milles clairons y sonnent la charge.
Grant est la noise* par tute la contrée.  *Bruit.
Ço dist Rollans : « Oliver, compaign, frère,
Guenes li fels* ad nostre mort jurée ;  *G. le félon.
La traïsun ne poet estre célée :
Mult grant venjance en prendrat l'emperère.
Bataille averum e forte [e] adurée* ;  *Rude, longue.
Unches mais hom tel ne vit ajustée*.  *Oncques ne vit telle réunion.
Jo i ferrai* de Durendal m'espée,  *J'y frapperai.
E vos, compainz, ferrez* de Halteclere.  *Compagnon, frapperez.
En tanz lius* les avum-nos portées,  *En tant de lieux.
Tantes batailles en avum afinées* ;  *Mises à fin.
Male* chançun n'en deit estre cantée. » AOI.  *Mauvaise.
 
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Notes (version de Léon Gautier)

logo travaux partie en cours de maquettage

Chanson de Roland (1872) Gautier, II, page 148.jpg[141]

Vers 1449.
    1. 1449 ##

Vers 1449. — Ici tous les Remaniements nous offrent encore une ou deux laisses qui ne sont pas dans O., et qui devaient certainement se trouver dans le texte original. Mu. a publié in extenso ces couplets d’après Venise IV et Paris. Nous ne les reproduirons pas après lui. La version la plus courte, après celle de Venise IV, est celle de Venise VII, qui ne ressemble pas au texte de Paris et l’abrége notablement. Venise VII n’a qu’un seul couplet. Après le vers du texte de Paris : Le roi Marsilie a tous ses faiz contez, il ajoute, dans la même laisse : Mult fièrement li est cheüz as piez : — « Bons rois d’Espagne, erraument chevalchez. — Les Francs de France ens el camp troverez ; — Des cols ferir sunt mult entalentez ; — Tut li plusor troverez sanglentez : — Perdu i ont maint chevaler prisez — Et de lor gent plus de l’une meitez. — Li remana[n]z est moult afebliez. — Il n’en ont arme, de verté le sachez. » Le même manuscrit omet ensuite six couplets qui se trouvent dans Paris... ═ Lyon est beaucoup plus long : Li cuens Rollans fu chevalier menbrez — Et prouz as armes, ardiz et alosez ; — Et Oliviers fu ardiz et senez. — Li XII. per i sont de grant bontez ; — François i fièrent par moult ruste fierté ; — Sarrazin sont à martire livré : — De C. M. homes, n’en est I. eschapez, — For Margaris :


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