Chanson de Roland/Manuscrit d'Oxford/Laisse LXIII
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Cette page concerne la laisse LXIII du manuscrit d'Oxford.
Sommaire
Dans le manuscrit
La laisse LXIII (63) est contenue sur le feuillet 15 recto. La laisse LXIII commence en haut de page (lettrine L). |
Transcription et traduction par Léon Gautier
Édition critique et traduction[1] LXIII (W: LXII ) Laisse LXIV (WS) LXV (W: LXIV ) |
LXIV | |||
Li quens Rollanz est muntez el destrer. | Le comte Roland monte alors sur son destrier : | ||
Cuntre lui vient sis cumpainz Olivers ; | À ses côtés vient se ranger Olivier, son compagnon ; | ||
Vint i Gerins e li proz quens Gerers, | Puis Gérin ; puis Gérer, le preux comte ; | ||
795 | E vint i Otes, si i vint Berengers, | Puis Othon et Bérenger, | |
E vint Sansun e Anséis li velz ; | Puis Samson et Anséis le Vieux. | ||
Vint i Gerarz de Rossillon li fiers, | Girard de Roussillon, le fier, y est aussi venu, | ||
Venuz i est li Guascuinz Engelers. | Avec le riche duc Gaifier. | ||
Dist l’Arcevesques : « Jo irai par mun chef ! | « Par mon chef, s’écrie l’Archevêque, j’irai, moi aussi. | ||
800 | « — E jo od vus, ço dist li quens Gualters, | « — Et j’irai avec vous, dit le comte Gautier. | |
« Hom sui Rollant, jo ne li dei faillir. » | « Je suis l’homme de Roland, et ne dois point lui faillir. » | ||
Entre s’eslisent .xx. milie chevalers. | Aoi. | Ils se choisissent entre eux vingt mille chevaliers. |
Notes (version de Léon Gautier)
Notes et variantes |
- 792 ##
Vers 792. — Lire, en assonances, à la fin des vers de cette laisse : Destrier, Olivier, Geriers, Berengiers, vielz, fiers, O. Engeliers, chief, Gualtiers, chevaliers. « Le texte original, dit M. Müller, a été fort abrégé dans ce passage. Dans le manuscrit de Venise et dans celui de Versailles, une laisse précède le couplet lxv. Dans cette laisse on raconte comment Roland se revêt de son armure, et comment il engage les Français à le suivre. » (Page 48.) Nous allons essayer de combler cette lacune, comme deux fois déjà nous avons essayé de le faire. La chose est difficile ; car il s’agit de traduire les manuscrits de Venise et de Versailles en un dialecte tout différent. Nous proposerions donc d’insérer, entre les Couplets lxiv et lxv, la laisse suivante :
Li quens Rollanz est muntez sur un munt.
Vest sa brunie, jà meillur ne vist hum,
Lacet sun helme ki fut faiz pur barun,
Ceint Durendal dunt ad or est li punz,
A l’ col se mist un escut peint à flurs.
Ne voelt munter se sur Veillantif nun.
Tient sun espiet ; blancs est li gunfanun ;
Les renges d’or li batent jusqu’ à l’ punt.
Or verrat hum ki l’amerat u nun.
Dient Franceis : « E nus vus i siurum ».
- 793 ##
Vers 793. — Est muntet. O. Il faut muntez pour le cas sujet. V. la note du vers 176.
- 794 ##
Vers 794. — Gerins e Geriers. V. la note du vers 107.
- 795 ##
Vers 795. — Otes. Otes est compté au nombre des douze Pairs par la Chanson de Roland, l’Entrée en Espagne, Gui de Bourgogne (Oede), la Karlamagnus Saga, Otinel. Un autre Otes figure dans les remaniements de la Chanson de Roland. (V. notre note du vers 3680.) ═ Berengers. — La Chanson de Roland, les Remaniements de Paris, Venise VII, etc., la Chronique de Weihenstephan, le Voyage, mettent Berenger au nombre des douze Pairs. Renaus de Montauban place dans ce corps sacré un Berenger le Gallois.
- 796 ##
Vers 796. — Jastors. O. Au lieu de Sansun, que donne le
- 796 ##
Modèle:Tiret2 IV de Venise. ═ Dans Venise VII, qui ordinairement est calqué sur Versailles, il y a quelques traits particuliers : Vint i Geris et si vint Guiliers (sic), — Otes li quens et li dux Berengiers, — Ive et Ivore che li rois ot mult chiers ; — Si est venuz le Gascon Engeliers, — Estolz de Lengres est jà venuz premiers... ═ Pour Samson comme pour Anseïs, voir la note du vers 105.
- 797 ##
Vers 797. — Gerart. O. Pour le cas sujet il faut Gerarz. ═ Girars de Rossillon. C’est un des personnages les plus célèbres de notre Épopée nationale ; mais il n’est guère ici qu’épisodique. Il est compté au nombre des douze Pairs par la Chanson de Roland et ses Remaniements, Otinel, etc. ═ Le Giratz de Rossilho provençal nous fait assister à la lutte de son héros contre Charles-Martel : Girart tombe un jour dans la plus profonde misère, est réduit à se faire charbonnier tandis que sa femme Berthe devient couturière, et enfin se réconcilie avec le Roi. La Chanson de Roland le représente fort vieux (vers 2409) ; ce qui concorde assez bien avec la donnée de la Chanson provençale. ═ La légende de « Girart du Fraite » s’est probablement fondue avec la précédente : ce Girart du Fraite est un vieux rebelle qui, au commencement d’Aspremont, refuse de venir au secours de Charlemagne et qui, dans un passage des Reali calqué sur quelque vieux poëme français, va jusqu’à se faire renégat et à briser le crucifix. Mais Girart n’a aucun de ces traits dans la Chanson de Roland. Il y vit, il y meurt en vrai chrétien. (V. l’Histoire poétique de Charlemagne, 297, 299.)
- 798 ##
Vers 798. — « Le scribe a lu par erreur Gaifier au lieu d’Engelier, et a gratuitement ajouté : Li riches dux, qui est une épithète ordinaire de Gaifier. » (Note de M. Müller.) Les manuscrits de Versailles et de Venise fournissent : Li Gascons Engelers. Vs. et Vn. VII, Li vescont Enciler. (Vn. IV.)
- 799 ##
Vers 799. — L’arcevesque. O. Pour le cas sujet il faut l’arcevesques.
- 800 ##
Vers 800. — Vos. O. ═ Au vers suivant, faillir n’est pas conforme à l’assonance.
- 802 ##
Vers 802. — S’eslisen. O.
Voir aussi
Sur ce wiki :
- la catégorie : Chanson de Roland, laisse LXIII
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