Chanson de Roland/Manuscrit d'Oxford/Laisse CCLXXIII
Cette page introduit la laisse CCLXXIII (273) en suivant l'organisation propre au manuscrit d'Oxford.
- Pour revenir à la laisse précédente (CCLXXII)
- Pour accéder à la laisse suivante (CCLXXIV)
Dans le manuscrit d'Oxford
La laisse est contenue sur le feuillet 67 recto du manuscrit. Elle démarre sur la lettrine L. Elle est numérotée :
|
Transcription et traduction par Léon Gautier
Édition critique et traduction[1] CCLXXII Laisse CCLXXIII (WS) CCLXXIV |
LE CHÂTIMENT DE GANELON
| |||
CCLXXIII | |||
3705 | Li Emperere est repairez d’Espaigne | L’Empereur est revenu d’Espagne : | |
E vient ad Ais, à l’ meillur sied de France ; | Il vient à Aix, la meilleure ville de France, | ||
Muntet el’ palais, est venuz en la sale. | Monte au palais, entre en la salle. | ||
As li Alde venue, une bele damisele ; | Une belle damoiselle vient à lui : c’est Aude. | ||
Ço dist à l’ Rei : « U est Rollanz li cataines. | Elle dit au Roi : « Où est Roland le capitaine | ||
3710 | « Ki me jurat cume sa per à prendre ? » | « Qui m’a juré de me prendre pour femme ? » | |
Carles en ad e dulur et pesance, | Charles en est plein de douleur et d’angoisse ; | ||
Pluret des oilz, tiret sa barbe blanche : | Il pleure des deux yeux, il tire sa barbe blanche : | ||
« Soer, chere amie, d’ hume mort me demandes. | « Sœur, chère amie, dit-il, tu me demandes nouvelle d’un homme mort.
| ||
« Jo t’en durrai mult esforcet escange, | « Mais, va, je saurai te remplacer Roland ; | ||
3715 | « Ço est Loewis, melz ne sai à parler : | « Je ne te puis mieux dire : je te donnerai Louis, | |
« Il est mis fils e si tendrat mes marches. » | « Louis mon fils, celui qui tiendra mes Marches. | ||
Alde respunt : « Cist mot mei est estrange. | « — Ce discours m’est étrange, répond belle Aude. | ||
« Ne placet Deu ne ses seinz ne ses angles | « Ne plaise à Dieu, ni à ses saints, ni à ses anges, | ||
« Après Rollant que jo vive remaigne ! » | « Qu’après Roland je vive encore ! » | ||
3720 | Pert la culur, chet as piez Carlemagne, | Lors elle perd sa couleur et tombe aux pieds de Charles. | |
Sempres est morte. Deus ait mercit de l’anme ! | Elle est morte : Dieu veuille avoir son âme ! | ||
Franceis barun en plurent e si la pleignent. | Aoi. |
Une belle damoiselle vient à Charles : c’est Aude. |
Voir aussi
Sur ce wiki :
- la catégorie : Chanson de Roland, laisse CCLXXIII
- ↑ Version numérique copiée de WikiSource :