Chanson de Roland/Manuscrit d'Oxford/Laisse CXCIV

De Wicri Chanson de Roland

Cette page introduit la laisse CXCIV (194) en suivant l'organisation propre au manuscrit d'Oxford.

Dans le manuscrit d'Oxford

La laisse est contenue sur le feuillet 49 recto puis verso du manuscrit.

Elle démarre sur une lettrine L.

Elle est numérotée

  • CXCV chez Francisque Michel (page 82).
  • CXCVI chez Léon Gautier.
  • CXCI chez Edmund Stengel.


 
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Transcription et traduction par Léon Gautier


CXCVI

2705 Lur chevals laissent dedesuz un olive : Les messagers laissent leurs chevaux à l’ombre d’un olivier,
Dui Sarrazin par les resnes les pristrent. Et deux Sarrasins les prennent par les rênes.
E li message par les mantels se tindrent. Puis, tous les deux, se tenant par leurs manteaux,
Puis, sunt muntet sus el’ paleis altisme. Sont montés au plus haut du palais.
Cum il entrerent en la cambre voltice, Comme ils entrent dans la chambre voûtée,
2710 Par bel amur à l’ Rei gent salut firent : Ils font par bon amour un salut au roi Marsile :
« Cil Mahumet ki nus ad en baillie « Que Mahomet qui nous tient en son pouvoir,
« E Tervagan e Apollin nostre sire « Que Tervagan et notre seigneur Apollon
« Salvent le Rei e guardent la Reïne ! » « Sauvent le Roi et gardent la Reine !
Dist Bramimunde : « Or oi mult grant folie : « — Quelle folie dites-vous là ? s’écrie Bramimonde ;
2715 « Cist nostre deu sunt en recreantise : « Nos dieux ne sont que des lâches,
« En Rencesvals malvaises vertuz firent, « Et n’ont fait à Roncevaux que mauvaise besogne.
« Noz chevalers i unt lesset ocire, « Ils y ont laissé mourir tous nos chevaliers
« Cest men seignur en bataille faillirent,
« Et ont abandonné, en pleine bataille, mon propre seigneur ;
« Le destre puign ad perdut, n’en ad mie, « Marsile a perdu son poing droit qui manque à son bras,
2720 « Si li trenchat li quens Rollanz, li riches. « Et c’est Roland, le puissant comte, qui le lui a tranché.
« Trestute Espaigne averat Carles en baillie. « Charles va avoir toute l’Espagne entre les mains.
« Que devendrai, duluruse, caitive ? « Ah ! misérable, ah ! chétive ! que vais-je devenir ?
« E ! lasse ! que nen ai un hume ki m’ociet ! » Aoi.
« Malheureuse ! n’y a-t-il point quelqu’un qui veuille bien me tuer ?

Voir aussi

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