La Chanson de Roland/Léon Gautier/Édition populaire/1895/Partie 1/Cordoue/Turpin : Différence entre versions

De Wicri Chanson de Roland
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Version du 10 mai 2022 à 08:42

Cette page introduit une note sur Turpin.

Elle est extraite du chapitre « A Cordoue, le conseil tenu par Charlemagne »

Cette note est relativement indépendante du chapitre concerné.

Facsimilés

Chanson de Roland Gautier Populaire 1895 page 61.jpg Chanson de Roland Gautier Populaire 1895 page 62.jpg

La note


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Turpin. Il y a eu \i\i véritable ai - chevêque de ce nom . lequel vécul sui le siège de Reims, depuis 756 (ou 753, suivant la Galliu christiana), jusqu'en 811 ou 788 (ou 79i, suivant la Gallia I. Il a donc été réellement contemporain du grand désastre de Roncevaux, qui eul

lieu en 778. Mais leTurpin de nos épo- pées présente des traits que l'histoire n'a point fournis. Il est né à Rome, si l'on en croit la Karlamagnus Saga (xm e siècle), 011 en France, suivant la Chanson d'Aspremont (xin e siècle). L'auteur de ce dernier poème ajoute que ïurpin fut abbé de Jumièges avant d'être élevé au siège de Reims. = Quoi qu'il en soit, il est partout le type de l'évêque militaire. Dans Aspremont, on le voit porter au front de l'armée chré- tienne le bois de la vraie croix, qui devient, entre ses mains, éblouissant comme le soleil. Dans Ogier (xir 3 siècle), c'est lui qui livre à Charlemagne 1 Danois endormi; mais il a pitié de cet illustre vaincu, et ne permet pas qu'il meure de faim dans sa prison. Après s'être couvert de gloire dans tous les combats que racontent YEntrée en Espagne (xin e -xiv siècle) et Gui de Bourgogne (xn e siècle), l'Archevêque- soldat meurt à Roncevaux (v. 2252). = La Chronique qui porte son nom se garde bien de le faire ainsi succomber dans la grande bataille, et le l'ait sur- vivre au désastre, qu'il raconte. C'est lui qui, d'après ce singulier récit, célé- brait la messe des morts auprès de Charles, lorsque l'Empereur vit passer dans le ciel les Anges qui emportaient l'âme de Roland. = Turpin est compté au nombre des douze Pairs parles Rema- niements du Roland ( XIII e siècle, etc.), le Voyage à Jérusalem (xir 3 siècle), la Karlamagnus Saga ( XIII e siècle), Oti- nel (xm e siècle), V Entrée en Espagne (xm e -xiv e siècle) et la Chronique de Weihenstephan (xrv e -xv e siècle). Lu résumé, c'esl dans notre poème qu'il faut chercher les éléments les plus an- tiques de sa légende. = Il est néces- saire de dire ici deux mots de la célèbre « Chronique de Turpin ». Dans sa thèse De pseudo - Turpino , M. G. Taris est arrivé à cette conclusion scientifique que les cinq premiers chapitres ont été écrits, vers le milieu du XI e siècle, par un moine de Compostelle, et les cha- pitres vi et suivants, entre les années 1109-1119, par un moine de Saint- André de Vienne ». Cette dernière par-


tie est la moins sincère. Rédigée par un faussaire d'après quelques-unes de nos Chansons de geste et de nos tradi- tions épiques, qui y sont trop souvent défigurées, ce document apocryphe re- produit cependant, par rapport à la légende de Roland, un état de la tra- dition qui est peut-être antérieur à la donnée de notre chanson.