Chanson de Roland/Manuscrit d'Oxford/Laisse CC

De Wicri Chanson de Roland

Cette page introduit la laisse CC (200) en suivant l'organisation propre au manuscrit d'Oxford.

Dans le manuscrit d'Oxford

La laisse est contenue sur le feuillet 51 recto du manuscrit.

Elle démarre sur une lettrine P.

Elle est numérotée

  • CCI chez Francisque Michel (page 85).
  • CCII chez Léon Gautier.
  • CXCVII chez Edmund Stengel.


 
Page101-2140px-La Chanson de Roland - MS Oxford.djvu.jpg

Transcription et traduction par Léon Gautier


CCII

2810 Païen d’Arabe des nefs se sunt issuz , Les païens d’Arabie sont sortis de leurs vaisseaux,
Puis, sunt muntet es chevals e es muls, Puis sont montés sur leurs chevaux et leurs mulets,
Si chevalcherent — que fereient il plus ?
Et les voilà qui marchent en avant. Ont-ils rien de mieux à faire ?
Li Amiralz, ki trestuz les esmut, Quand l’Émir les a tous mis en mouvement,
S’in apelat Gemalfin, un soen drut : Il appelle un sien ami, Gemalfin :
2815 « Jo te cumant tutes mes oz aün. » « Je te confie le commandement de toute mon armée. »
Puis, est muntez en un soen destrer brun, Puis Baligant est monté sur son cheval brun,
Ensembl’od lui emmeinet .iiii. dux. Avec lui n’emmène que quatre ducs,
Tant chevalchet qu’en Sarraguce fut. Et, sans s’arrêter, chevauche jusqu’à Saragosse.
Ad un perrun de marbre est descenduz, Il descend sur un perron de marbre,
2820 E quatre cunte l’estreu li unt tenut, Et quatre comtes lui ont tenu l’étrier.
Par les degrez el’ paleis muntet sus : L’Émir alors monte par les degrés jusqu’au haut du palais,
E Bramimunde vient curanz cuntre lui, Et Bramimonde s’élance au-devant de lui :
Si li ad dit : « Dolente ! si mare fui ! « Ah ! malheureuse, misérable que je suis ! s’écrie-t-elle ;
« A itel hunte, sire, mun seignur ai perdut ! » « J’ai perdu mon seigneur, et combien honteusement ! »
2825 Chet li as piez, li Amiralz la reçut. Elle tombe aux pieds de Baligant, qui la relève,
Suz en la cambre od doel en sunt venut. Aoi.
Et tous deux, en grande douleur, entrent dans la chambre d’en haut...

Notes (version de Léon Gautier)

logo travaux partie en cours de maquettage

Chanson de Roland (1872) Gautier, II, page 211.jpg[204]

Vers 2810.
Eissut
O. Cf. v. 2647, issut. Pour le r. p., issuz.
Vers 2811.
Muntez. O. Pour le cas sujet, muntet.
Vers 2815.

Vers 2815.De tute mes oz l’aünade. O. La correction (indispensable pour l’assonance) est de M. Müller.

Vers 2816.

Vers 2816.Muntez. Puis en sun destrer brun est munte. Ce dernier mot a été ajouté postérieurement à la fin de la ligne. ═ Lire destrier.

Vers 2820.

Vers 2820.Cuntes. O. Voir la note du vers 20, sur le sujet pluriel des noms masculins de la troisième déclinaison latine.

Vers 2822.

Vers 2822.Bramidonie. O. Jusqu’ici la reine a été nommée « Bramimonde » : nous lui avons partout laissé ce nom. Ce n’est pas ici le lieu de discuter cette variante importante. (V. notre Introduction, I, pp. lxix, lxx.) En tout cas, et au pis-aller, elle prouverait que deux scribes ont travaillé à la copie de notre Chanson, et non pas deux poëtes à sa composition. Son unité, sa très-profonde unité littéraire nous paraît au-dessus de toute contestation. ═ Curant. O. Pour le cas sujet, curanz.

Vers 2824.

Vers 2824. — Supprimer le mot sire. ═ Mon. O. Voir la note du vers 20.

Seignor. O Même renvoi.
Vers 2826.
Suz
Lire sus, et non pas suz.
Chambre
O. Nous avons adopté cambre, d’une prononciation plus étymologique, et qui se trouve aux vers 2332, 2593, 2709, 3992. Chambre, au contraire, ne se trouve qu’ici.
Od
Aucun des éditeurs n’a lu ce mot, que le Ms. porte très-distinctement. Ils ont tous lu ad, qui ne s’expliquerait pas avec son d euphonique devant doel. ═ On pourrait ajouter ici le vers suivant du texte de Paris : Là Marsilies en un riche lit fut.

Voir aussi

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