Chanson de Roland/Manuscrit d'Oxford/Laisse XLIX

De Wicri Chanson de Roland

Cette page concerne la laisse XLIX (49) du manuscrit d'Oxford.

Dans le manuscrit

La laisse est contenue sur le feuillet 12 recto du manuscrit.

Cette lettre démarre à la première lettrine A.

 
Page23-2140px-La Chanson de Roland - MS Oxford.djvu.jpg

Transcription et traduction par Léon Gautier


XLIX

Après i vint uns païens, Climorins, Voici venir un païen, Climorin,
Cler, en riant, à Guenelun l’ad dit : Qui, clair et riant, a dit à Ganelon :
« Tenez mun helme, unkes meillur ne vi ; « Prenez mon heaume : je n’en vis jamais de meilleur.
630 « Si nus aidez de Rollant le marchis, « Mais aidez-nous contre Roland le marquis,
« Par quel mesure le poüssum hunir. « Et donnez-nous le moyen de le déshonorer.
« — Ben serat fait, » Guenes li respundit ; « — Ainsi sera-t-il fait, » répond Ganelon.
Puis se baiserent es buches e es vis. Aoi. Puis ils se baisent à la joue et sur la bouche.

Transcription commentée de Francisque Michel

Francisque Michel-02.png
Chanson de Roland (Francisque Michel 1869) Exemplaire annoté par Paul Meyer
Navigation dans le manuscrit d'Oxford
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Manuscrit d'Oxford Lettrine 1.png

XLIX. ( => F. M. )


Après [i] vint un paien Climorins,
Cler en riant à Guenelun 'lad dit* :  *Il a dit.
«Tenez mun helme*, unches meillor ne vi ;  *Heaume.
Si nos aidez de Rollant li marchis*,  *Le marquis.
Par quel mesure le poüssum hunir*. »  *Puissions honnir.
– « Ben serat fait, » Guenes respundit ;
Puis se baisèrent ès buches e ès vis*. AOI.  *Aux bouches et aux visages.
 
RCR 543952103 85137 Page 060.jpg

Notes (version de Léon Gautier)

Vers 627.

Chanson de Roland (1872) Gautier, II, page 103.jpg[96]

    1. 627 ##

Vers 627.Après (i). Mi. G. Mu. On peut lire i dans le manuscrit ═ Un paien. O. Pour le cas sujet, il faut : uns paiens.

    1. 629 ##

Vers 629.Unches. On trouve ce mot sous quatre formes dans notre texte : Unkes, unches, unques, unc. Nous avons déjà expliqué l’s finale qui se retrouve dans sempres, alques, primes : il nous reste à étudier ces différentes formes dérivées d’unquam. Unkes est celle qui se rencontre le plus souvent. (Vers 1108, 1208, 1857, 1865, 2046, 2134, 2223, 2384, 2495, 2639, 3261, 3322, 3531, 3587, 3638.) Unches vient ensuite. (Vers 629, 640, 920, 1044, 1461, 1563, 1638, 1647, 2501, 3212, 3231.) On ne trouve unc que trois fois (vers 1040, 1769, 3516) et, unques qu’en un seul endroit. (Vers 2888.) Nous avons donné ces indications avec soin, parce que de ces différentes formes d’un même vocable, on a prétendu conclure à la composition de notre poëme par deux auteurs ou à sa rédaction par deux scribes. C’est une question que nous avons traitée ailleurs. (Introduction, p. lxix.) Qu’il nous suffise de dire ici qu’entre ces quatre formes nous avons choisi la plus usitée, et, en même temps, la plus étymologique.

    1. 630 ##

Vers 630.Nos. O.

    1. 632 ##

Vers 632. — (Li.) G. Mu.

    1. 634 ##

Vers 634. — Dans le manuscrit on a corrigé le mot Bramimunde, et la seconde partie de ce mot a été ajoutée après coup. Le fait est assez important à constater, puisque Bramimunde est ailleurs appelée Bramidonie, et que c’est encore un de ces signes auxquels on croyait reconnaître la composition du Roland par deux auteurs. Braminunde Chanson de Roland (1872) Gautier, II, page 104.jpg[97]

    1. 634 ##

se rencontre aux vers 631, 2576, 2714, 2734, et Bramidonie aux vers 2822, 3636, 3680, 3990.


Voir aussi

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