Chanson de Roland/Manuscrit d'Oxford/Laisse LXXXVI

De Wicri Chanson de Roland

Cette page concerne la laisse LXXXVI du manuscrit d'Oxford.

Dans le manuscrit d'Oxford

La laisse LXXXVI (86) est contenue dans le feuillet 20 recto puis verso du manuscrit d'Oxford.

Elle démarre sur la dernière ligne feuillet avec la lettrine R.

Elle est numérotée LXXXVII chez Francisque Michel.

Elle démarre au vers 1093.

 
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Transcription et traduction par Léon Gautier


LXXXVII

Rollanz est proz e Olivers est sages, Roland est preux, mais Olivier est sage ;
Ambedui unt merveillus vasselage. Ils sont tous deux de merveilleux courage.
1095 Puis que il sunt as chevals e as armes, Puis d’ailleurs qu’ils sont à cheval et en armes,
Ja pur murir n’eschiverunt bataille. Ils aimeraient mieux mourir que d’esquiver la bataille.
Bon sunt li cunte, e lur paroles haltes. Les comtes ont l’âme bonne, et leurs paroles sont élevées...
Felun païen par grant irur chevalchent. Félons païens chevauchent par grande ire :
Dist Olivers : « Rollant, veez en alques. « Voyez un peu, Roland, dit Olivier ;
1100 « Cist nus sunt près, mais trop nus est loinz Carles.
« Les voici, les voici près de nous, et Charles est trop loin.
« Vostre olifan suner vus ne l’ deignastes ; « Ah ! vous n’avez pas voulu sonner de votre cor ;
« Fust i li Reis, n’i oüssum damage. « Si le grand Roi était ici, nous n’aurions rien à craindre.
« Guardez amunt devers les porz d’Espaigne, « Jetez les yeux là-haut, vers les monts d’Espagne :
« Veeir poez dolent la rere-guarde. « Vous y verrez dolente arrière-garde.
1105 « Ki ceste fait, jamais n’en ferat altre. »
« Tel s’y trouve aujourd’hui qui plus jamais ne sera dans une autre.
Respunt Rollanz : « Ne dites tel ultrage ; « — Honteuse, honteuse parole, répond Roland.
« Mal seit de l’ coer ki el’ piz se cuardet ! « Maudit soit qui porte un lâche cœur au ventre !
« Nus remeindrum en estal en la place ; « Nous tiendrons pied fortement sur la place :
« Par nus i ert e li colps e li caples. » Aoi. « De nous viendront les coups, et de nous la bataille ! »

Transcription commentée de Francisque Michel

A la page 34 de l'édition de 1869.


LXXXVII.
Rollans est proz, e Oliver est sage.
Ambedui unt me[r]veillus vasselage* ;  *Tous deux ont merveilleux courage.
Puis* que il sunt as chevals e as armes,  *Depuis.
Jà pur murir n'eschiverunt* bataille.  *N'esquiveront.
Bon sunt li cunte, e lur paroles haltes*.  *Hautes.
Félun paien par grant irur chevalchent*.  *Par grande furie chevauchent.
Dist Oliver : « Rollant, veez-en alques* :  *Voyez-en un peu.
Cist* nus sunt près ; mais trop nus est loinz Carles ;  *Ceux-là.
Vostre olifan* suner vos ne l'deignastes.  *Votre cor.
Fust-i li reis, ni oüsum damage*.  *N'y eussions dommage.
Guardez amunt devers* les porz d'Espaigne,  *Regardez en amont vers.
Veier poez ; dolente* est l'arère-guarde.  *Voir pouvez, triste.
Ki ceste fait, jà mais n'en ferat altre*. »  *Autre.
Respunt Rollant : « Ne dites tel ultrage*.  *Exagération.
Mal seit del coer ki el piz se cuardet* !  *Mauvais soit du coeur qui en la poitrine se montre couard.
Nus remeindrum en estal* en la place ;  *Nous resterons debout.
Par nos i ert e li colps e li caples*. » AOI.  *Par nous y sera et le coup et le combat.


 
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Notes (version de Léon Gautier)

Chanson de Roland (1872) Gautier, II, page 137.jpg[130]

Vers 1093.

Vers 1093 et 1099. — Olivers. O.V. la note du v. 176 et celle du v. 1500.

    1. 1100 ##

Vers 1100. — Lire olifant. V. la note du v. 1059. ═ Vos. O.

    1. 1104 ##

Vers 1104.Dolente est la. O. La correction est de Mu.

    1. 1109 ##

Vers 1109.Nos. O.


Concordances et compléments

Cette laisse est alignée avec :

Voir aussi

Notes
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