Chanson de Roland/Manuscrit d'Oxford/Laisse CCIII

De Wicri Chanson de Roland

Cette page introduit la laisse CCIII (203) en suivant l'organisation propre au manuscrit d'Oxford.

Dans le manuscrit d'Oxford

La laisse est contenue sur le feuillet 51 verso du manuscrit.

Elle démarre sur une lettrine A.


Elle est numérotée :

  • CCIII chez Francisque Michel (page 86).
  • CCV chez Léon Gautier.
  • CC chez Edmund Stengel.


 
Page102-2140px-La Chanson de Roland - MS Oxford.djvu.jpg

Transcription et traduction par Léon Gautier

Dans son édition populaire (1895) Léon Gautier introduit ici un nouveau chapitre :

La bataille décisive entre la chrétienté et l'Islam


CCV

2845 A l’ matinet, quant primes pert l’albe, Dès la première blancheur de l’aube, au petit matin,
Esveillez est li emperere Carles. S’est éveillé l’empereur Charlemagne.
Seinz Gabriel, ki de par Deu le guardet, Saint Gabriel, à qui Dieu l’a confié,
Levet sa main, sur lui fit sun signacle. Lève la main et fait sur lui le signe sacré.
Li Reis se drecet, si ad rendut ses armes, Alors le Roi se lève, laisse là ses armes,
2850 Si se desarment par tute l’ost li altre. Et tous ses chevaliers se désarment aussi.
Puis sunt muntet, par grant vertut chevalchent Puis montent à cheval, et rapidement chevauchent
Cez veies lunges e cez chemins mult larges : Par ces larges routes, par ces longs chemins.
Si vunt veeir le merveillus damage, Et où vont-ils ainsi ? Ils vont voir le grand désastre :
En Rencesvals, là ù fut la bataille. Aoi. Ils vont à Roncevaux, là où fut la bataille.

Notes (version de Léon Gautier)

logo travaux partie en cours de maquettage

Chanson de Roland (1872) Gautier, II, page 212.jpg[205]

Vers 2845.

C’est ici que la Karlamagnus Saga et la Keiser Karl Magnus’s Kronike se raccordent avec le récit des Songes de Charlemagne. (Vers 2525, 2569.)

À partir d’ici, la Compilation islandaise suit un texte français notablement différent de celui d’Oxford, et d’où l’épisode de Baligant est absent. Nous noterons avec soin toutes les différences.

Matin
O. G. et Mu. ont adopté matin(et), d’après Venise et Versailles.
Li albe
O. Li est une erreur manifeste, que Mu. n’a pas corrigée.
Vers 2847.

Vers 2847.Sein. O. Mi. et G. ont bien à tort suppléé seins. Sanctus a dû donner seinz, puisque zts. — Lire de part. O.

    1. 2853 ##

Vers 2853.Vedeir. Mu. Dans le manuscrit, le d semble avoir été postérieurement effacé. C’est qu’à un moment donné le d ne fut décidément plus en usage, et que la forme veeir demeura seule. Ces corrections de notre manuscrit sont éloquentes. (On trouve vedeir aux v. 270 et 1992 ; mais veeir aux vers 1104, 1720. Cf. veez de videte ou videtis, vers 925, 1099, 1131, 1694, 2425, 2743, 3315, et veeit de videbat, vers 2558.)

    1. 2854 ##

Vers 2854. — Le manuscrit nous donne ò fut. Nous avons partout adopté u, qui est plus étymologique, et qui, d’ailleurs, se trouve fréquemment dans notre texte. (Vers 108, 1326, 1363, 2402, 2403, 2405, 2409, 2691, 2912, etc.)


Voir aussi

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