Chanson de Roland/Manuscrit d'Oxford/Laisse CCXLIII
De Wicri Chanson de Roland
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Cette page introduit la laisse CCXLIII (243) en suivant l'organisation propre au manuscrit d'Oxford.
Sommaire
Dans le manuscrit d'Oxford
La laisse est contenue sur les feuillets 59 verso puis 60 recto du manuscrit. Elle démarre sur la deuxième lettrine G. Elle est numérotée :
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Transcription et traduction par Léon Gautier
Édition critique et traduction[1] CCXLII Laisse CCXLIII (WS) CCXLIV |
CCXLIII | |||
3305 | Granz est la plaigne e large la cuntrée. | Vaste est la plaine, vaste est le pays. | |
Luisent cil helme as perres d’or gemmées | Voyez-vous luire ces heaumes aux pierres gemmées d’or ? | ||
E cez escut e cez brunies safrées | Voyez-vous étinceler ces écus, ces broignes bordées d’orfroi ?
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E cez espiet, cez enseignes fermées. | Ces épieux et ces gonfanons au bout des lances ? | ||
Sunent cez graisle, les voiz en sunt mult cleres, | Entendez-vous ces trompettes aux voix si claires ? | ||
3310 | De l’olifant haltes sunt les menées. | 3309 | Entendez-vous surtout le son prolongé de l’olifant ? |
Li Amiralz en apelet sun frère, | L’Émir alors appelle son frère, | ||
Ço est Canabeus, li reis de Floredée : | Canabeu, le roi de Floredée, | ||
Cil tint la tere en tresqu’en Val-Sevrée, | Qui tient la terre jusqu’à Valsevrée, | ||
Les escheles Carlun li ad mustrées : | Et Baligant lui montre les colonnes de Charles : | ||
3315 | « Veez l’orguill de France la loée. | « Voyez l’orgueil de France la louée ; | |
« Mult fièrement chevalchet li Emperere : | « Avec quelle fierté chevauche l’Empereur ! | ||
« Il est darere od cele gent barbée ; | « Il est là-bas, tenez, au milieu de ces chevaliers barbus : | ||
« Desur lur brunies lur barbes unt getées | « Ils ont étalé leur barbe sur leur haubert, | ||
« Altresi blanches cume neifs sur gelée. | « Et leur barbe est aussi blanche que la neige sur gelée ; | ||
3320 | « Cil i ferrunt de lances e d’espées : | « Certes, ils frapperont, ceux-là, bons coups de lances et d’épées !
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« Bataille averum e forte e adurée ; | « Nous allons avoir une rude, une formidable bataille : | ||
« Unkes nuls hom ne vit tel ajustée. » | « Jamais on n’en aura vu de pareille ! » | ||
Plus qu’on ne lancet une verge pelée, | Alors, de plus loin que le jet d’un bâton, | ||
Baliganz ad ses cumpaignes passées. | Baligant dépasse les premiers rangs de son armée, | ||
3325 | Une raisun lur ad dite e mustrée : | Et lui fait cette petite harangue : | |
« Venez, païen, kar jo ’n irai en l’estrée. » | « En avant ! païens, en avant ! je vous montre la route. » | ||
De sun espiet la hanste en ad branlée, | Il brandit alors le bois de sa lance | ||
Envers Carlun l’amure en ad turnée. | Aoi. | Et en tourne le fer du côté de Charlemagne. |
Notes (version de Léon Gautier)
Voir aussi
Sur ce wiki :
- la catégorie : Chanson de Roland, laisse CCXLIII
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