Chanson de Roland/Manuscrit d'Oxford/Laisse CC

De Wicri Chanson de Roland
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Révision datée du 15 juillet 2022 à 23:36 par Jacques Ducloy (discussion | contributions) (Transcription et traduction par Léon Gautier)

Cette page introduit la laisse CC (200) en suivant l'organisation propre au manuscrit d'Oxford.

Dans le manuscrit d'Oxford

La laisse est contenue sur le feuillet 51 recto du manuscrit.

Elle démarre sur une lettrine P.

Elle est numérotée

  • CCI chez Francisque Michel (page 85).
  • CCII chez Léon Gautier.
  • CXCVII chez Edmund Stengel.


 
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Transcription et traduction par Léon Gautier


CCII

2810 Païen d’Arabe des nefs se sunt issuz, Les païens d’Arabie sont sortis de leurs vaisseaux,
Puis, sunt muntet es chevals e es muls, Puis sont montés sur leurs chevaux et leurs mulets,
Si chevalcherent — que fereient il plus ?
Et les voilà qui marchent en avant. Ont-ils rien de mieux à faire ?
Li Amiralz, ki trestuz les esmut, Quand l’Émir les a tous mis en mouvement,
S’in apelat Gemalfin, un soen drut : Il appelle un sien ami, Gemalfin :
2815 « Jo te cumant tutes mes oz aün. » « Je te confie le commandement de toute mon armée. »
Puis, est muntez en un soen destrer brun, Puis Baligant est monté sur son cheval brun,
Ensembl’od lui emmeinet .iiii. dux. Avec lui n’emmène que quatre ducs,
Tant chevalchet qu’en Sarraguce fut. Et, sans s’arrêter, chevauche jusqu’à Saragosse.
Ad un perrun de marbre est descenduz, Il descend sur un perron de marbre,
2820 E quatre cunte l’estreu li unt tenut, Et quatre comtes lui ont tenu l’étrier.
Par les degrez el’ paleis muntet sus : L’Émir alors monte par les degrés jusqu’au haut du palais,
E Bramimunde vient curanz cuntre lui, Et Bramimonde s’élance au-devant de lui :
Si li ad dit : « Dolente ! si mare fui ! « Ah ! malheureuse, misérable que je suis ! s’écrie-t-elle ;
« A itel hunte, sire, mun seignur ai perdut ! » « J’ai perdu mon seigneur, et combien honteusement ! »
2825 Chet li as piez, li Amiralz la reçut. Elle tombe aux pieds de Baligant, qui la relève,
Suz en la cambre od doel en sunt venut. Aoi.
Et tous deux, en grande douleur, entrent dans la chambre d’en haut...

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