Chanson de Roland/Manuscrit d'Oxford/Laisse CLXXIX

De Wicri Chanson de Roland
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Cette page introduit la laisse CLXXIX (179) en suivant l'organisation propre au manuscrit d'Oxford.

Dans le manuscrit d'Oxford

La laisse est contenue sur les feuillets 44 verso et 45 recto du manuscrit.

Elle démarre sur une lettrine P.

Elle est numérotée

  • CLXXX chez Francisque Michel (page 75).
  • CLXXXI chez Léon Gautier.
  • CLXXVI chez Edmund Stengel.


 
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Transcription et traduction par Léon Gautier


CLXXXI

Pur Carlemagne fist Deus vertuz mult granz : Pour Charlemagne Dieu fit un grand miracle :
Car li soleilz est remés en estant. Car le soleil s’est arrêté, immobile, dans le ciel.
2460 Païen s’en fuient, ben les enchalcent Franc ; Les païens s’enfuient ; mais les Français les poursuivent,
El’ Val-Tenebres, là les vunt ateignant ; Et, les atteignant enfin au Val-Ténèbres,
Vers Sarraguce les enchalcent ferant, À grands coups les poussent sur Saragosse ;
A colps pleners les en vunt ociant, Ils les frappent terriblement, ils les tuent,
Tolent lur veies e les chemins plus granz. Ils leur coupent leurs chemins et leurs voies...
2465 L’ewe de Sebre el lur est dedevant : Devant eux est le cours de l’Èbre ;
Mult est parfunde, merveilluse e curanz ; Le fleuve est profond et le courant terrible.
Il n’i ad barge ne drodmund ne caland. Pas de bateau, pas de dromond, pas de chaland.
Païen recleiment un lur deu Tervagant ; Alors les Sarrasins invoquent Tervagant, un de leurs dieux ;
Puis, saillent enz, mais il n’i unt guarant. Puis se jettent dans l’Èbre, mais n’y trouvent pas le salut.
2470 Li adubet en sunt li plus pesant, Parmi les chevaliers qui sont les plus pesants,
Envers le fund s’en turnerent alquant, Beaucoup tombent au fond ;
Li altre en vunt encuntreval flotant, Les autres flottent à vau-l’eau ;
Li melz guarit en ont boüt itant, Les plus heureux y boivent rudement.
Tuit sunt neiet par merveillus ahan. Tous finissent par être noyés très-cruellement.
2475 Franceis escrient : « Mar veïstes Rollant ! » Aoi.
« Vous avez vu Roland, s’écrient les Français ; mais cela ne vous a point porté bonheur. »

Notes (version de Léon Gautier)

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Chanson de Roland (1872) Gautier, II, page 195.jpg[188]


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