Chanson de Roland/Manuscrit d'Oxford/Laisse CXLV

De Wicri Chanson de Roland
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Cette page introduit la laisse CXLV (145) en suivant l'organisation propre au manuscrit d'Oxford.

Dans le manuscrit d'Oxford

La laisse est contenue sur les feuillets 35 verso puis 36 recto du manuscrit.

Elle démarre par une lettrine O.

Elle est numérotée

  • CXLVI chez Francisque Michel ;
  • CXLIV chez Edmund Stengel.


 
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Transcription et traduction par Léon Gautier


CXLVII

Olivers sent que à mort est feruz, Olivier sent qu’il est blessé à mort.
Tient Halteclere, dunt li acers fut bruns, Dans son poing est Hauteclaire, dont l’acier fut bruni.
Fiert l’Algalife sur l’ helme ad or agut, Il en frappe le Calife sur le heaume aigu couvert d’or,
1955 E flurs e perres en acraventet jus, Et il en fait tomber à terre les pierres et les cristaux ;
Trenchet la teste d’ici qu’as denz menuz, Il lui tranche la tête jusqu’aux dents du milieu ;
Brandist sun colp, si l’a mort abatut ; Il brandit son coup et l’abat roide mort :
E dist après : « Païen, mal aies tu ! « Maudit sois-tu, païen, lui dit-il ensuite.
« Iço ne di que Carles n’i ait perdut ; « Je ne dis pas que Charles n’ait rien perdu ;
1960 « Ne à muiller ne à dame qu’aies véut « Mais, certes, ni à ta femme, ni à aucune autre dame,
« N’en vanteras el’ regne dunt tu fus « Tu n’iras te vanter, dans le pays où tu es né,
« Qu’a Carlun aies un sul dener tolut, « D’avoir pris à l’Empereur la valeur d’un denier,
« Ne fait damage ne de mei ne d’altrui. » « Ni d’avoir fait dommage, soit à moi, soit à d’autres. »
Après, escriet Rollant qu’il li aïut. Aoi. Puis : « Roland ! s’écrie-t-il, Roland ! à mon secours ! »

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