Chanson de Roland/Manuscrit d'Oxford/Laisse CXXVI
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Cette page introduit la laisse CXXVI (126) en suivant l'organisation propre au manuscrit d'Oxford.
Sommaire
Dans le manuscrit d'Oxford
La laisse est contenue sur les feuillet 30 (verso) et 31 (recto) du manuscrit. Elle est numérotée
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Transcription et traduction par Léon Gautier
Édition critique et traduction[1] CXXVII (W: CXIV ) Laisse CXXVIII (WS) CXXIX (W: CXXVII ) |
CXXVIII | |||
Li quens Rollanz en apelet Oliver : | Cependant le comte Roland appelle Olivier : | ||
« Sire cumpainz, se l’ vulez otrier, | « Sire compagnon, ne serez-vous pas de mon avis ? | ||
« Li Arcevesques est mult bons chevalers, | « L’Archevêque est un excellent chevalier, | ||
« N’en ad meillur en tere desuz cel, | « Et sous le ciel il n’en est pas de meilleur : | ||
1675 | « Ben set ferir e de lance e d’espiet. » | « Comme il sait frapper de la lance et de l’épieu ! | |
Respunt li quens : « Kar li alum aider ! » | « — Eh bien ! répond Olivier, courons l’aider. » | ||
A icest mot l’unt Franc recumencet ; | À ce mot, les Français recommencent la bataille. | ||
Dur sunt li colp e li caples est grefs. | Durs y sont les coups, et rude y est la mêlée ; | ||
Mult grant dulur i ad de chrestiens. | Les Chrétiens y souffrent grand’douleur. | ||
1680 | Ki puis veïst Rollant e Oliver | Ah ! quel spectacle de voir Roland et Olivier | |
De lur espées e ferir e capler ! | Y combattre, y frapper du fer de leurs épées ! | ||
Li Arcevesques i fiert de sun espiet. | L’Archevêque, lui, y frappe de sa lance. | ||
Cels qu’il unt morz, ben les poet hom preiser : | On peut savoir le nombre de ceux qu’ils tuèrent : | ||
Il est escrit es cartres e es brefs, | Il est écrit dans les chartes, dans les brefs, | ||
1685 | Ço dit la Geste, plus de .iiii. millers. | Et la Geste dit qu’il y en eut quatre mille... | |
As quatre esturs lur est avenut ben, | Aux quatre premiers chocs tout va bien pour les Français, | ||
Li quinz après lur est pesanz e grefs. | Mais le cinquième leur fut fatal et terrible ; | ||
Tuit sunt ocis cist Franceis chevaler, | Tous les chevaliers de France y sont tués. | ||
Ne mès seisante que Deus i ad esparniez. | Dieu n’en a épargné que soixante ; | ||
1690 | Einz que il moergent, se vendrunt mult cher. | Aoi. | Mais ceux-là, avant de mourir, ils se vendront cher ! |
Transcription commentée de Francisque Michel
Sur la page 52 de l'édition de 1869.
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Notes (version de Léon Gautier)
Notes et variantes |
- 1650 ##
Vers 1650. — Lire Iert. V. la note du vers 1500.
- 1651 ##
Vers 1651. — Lire Destriers. V. la note du vers 1500.
- 1653 ##
Vers 1653. — Bien. O. V. la note du vers 1500.
- 1656 ##
Vers 1656. — Pour amener cet alexandrin à un décasyllabe, on pourrait écrire : Petite oreille...
- 1657 ##
Vers 1657. — Nous avons, pour la mesure, supprimé nule, qui est inutile. ═ Alge. O. Nous avons restitué le t étymologique.
- 1658 ##
Vers 1658. — Arcevesque. O. Pour le cas sujet, il faut arcevesques. ═ Par tant grant vasselage. O. Nous avons, pour la mesure, supprimé tant grant.
- 1660 ##
Vers 1660. — En l’escut amiracle. O. Notre leçon est hypothétique
- 1662 ##
Vers 1662. — Lire perres.
- 1663 ##
Vers 1663, 1664. Nous avons interverti l’ordre de ces deux vers. Le fait spécial qu’ils expriment est omis dans le manuscrit de Venise IV, et reproduit par les Remaniements de Paris, de Versailles et Venise VII. [151]
- 1663 ##
D’où l’on peut conclure que les Refazimenti reproduisent souvent plus d’un trait du texte original.
- 1664 ##
Vers 1664. — Galafes. O. Il s’agit sans doute de cet émir Galafre, qui joue un si grand rôle dans la légende de l’oncle de Roland. Galafre est ce roi de Tolède auprès duquel dut s’enfuir le jeune Charles, persécuté par les deux bâtards, Heudri et Lanfroi ; c’est à sa cour que le fils légitime de Pepin se cacha longtemps, sous le nom de Mainet ; c’est de la fille de Galafre, c’est de Galienne que s’éprit un jour le futur empereur. (V. notre note sur la légende de Charlemagne, au vers 94.)
- 1666 ##
Vers 1666. — Qu’un dener. Mu. Le manuscrit porte très-distinctement : Que un. ═ Lire denier.
- 1668 ##
Vers 1668. — P.-e. vuide.
- 1670 ##
Vers 1670. — Ben. V. la note du vers 1500. ═ La croce ne signifie-il pas « la crosse », plutôt que « la croix ». C’est cependant ce dernier sens qu’ont adopté tous les traducteurs.
Voir aussi
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