Chanson de Roland/Manuscrit d'Oxford/Laisse XVIII

De Wicri Chanson de Roland
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Cette page concerne la laisse XVIII du manuscrit d'Oxford.

Dans le manuscrit

La laisse XVIII (18) est contenue dans le feuillet 5 verso du manuscrit.

 
Page10-2140px-La Chanson de Roland - MS Oxford.djvu.jpg

Transcription et traduction par Léon Gautier


XVIII

« Seignurs baruns, ki i purrum enveier « Seigneurs barons, quel messager pourrions-nous envoyer
« Al Sarrazin ki Sarraguce tient ? » « Vers le Sarrasin qui règne à Saragosse ?
Respunt Rollanz : « Jo i puis aler mult ben. » « — J’y puis fort bien aller, s’écrie Roland.
255 « — Ne l’ ferez certes, dist li quens Olivers, « — Non, certes, répond le comte Olivier.
« Vostre curages est mult pesmes e fiers : « Vous avez un cœur trop ardent et farouche ;
« Jo me crendreie que vus vus meslisez. « Vous vous attireriez quelque bataille.
« Se li Reis voelt, jo i puis aler ben. » « J’irai plutôt, s’il plaît au Roi.
Respunt li Reis : « Ambdui vus en taisez, « — Taisez-vous tous les deux, répond l’Empereur ;
260 « Ne vus ne il n’i porterez les piez. « Certes, vous n’y mettrez les pieds ni l’un ni l’autre.
« Par ceste barbe que veez blancheier, « Par cette barbe blanche que vous voyez,
« Li duze Per mar i serunt juget ! » « J’entends qu’on ne choisisse point les douze Pairs. »
Franceis se taisent, as les vus aquisez. Aoi. Les Français se taisent, les voilà cois.

Notes (version de Léon Gautier)

Chanson de Roland (1872) Gautier, II, page 078.jpg
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Vers 252.

Vers 252. — D’après la théorie exposée dans la note du vers 96, lire, à la fin des vers de cette laisse : Bien, Oliviers, meslisiez, bien, taisiez, jugiet, aquisiez.Qui. O. V. la note du v. 18. ═ Purruns. O. V. la note du v. 42, à laquelle désormais nous ne ferons plus de renvoi.

    1. 255 ##

Vers 255.Nu. O. Nous avons suppléé nel, qui se trouve aux vers 716, 768, 893, 2029 (ne illud), et aux vers 1638, 1596 (ne illum). ═ Nu, d’après F. Michel, est pour nun (?).

Dist li quens Olivers. Olivier est le fils de Renier de Gennes, qui lui-même est frère de Girart de Vienne et fils de Garin de Monglane. La Chanson de Roland, d’ailleurs, ne fait allusion qu’à son père « Renier », et Roland, s’adressant à son ami qui vient de mourir, lui dit : Vus fustes filz à l’bon cunte Renier ki tint la marche de [Gennes desur mer]. (Vers 2208-2209.) Nous avons résumé ailleurs la légende de Renier ; étudions ici celle d’Olivier... ═ Le premier poëme où il figure avec un rôle important, c’est Girars de Viane. Lorsque Charles a mis le siége devant Vienne, c’est après de nombreux assauts et de sanglantes batailles que notre Olivier lui-même est un jour chargé de soutenir la cause des enfants de Garin contre l’Empereur. Il aura pour adversaire Roland, et du résultat de ce duel gigantesque dépendra la conclusion de la paix. Olivier s’était déjà rencontré avec Roland sous les murs de la ville assiégée. Sa sœur, la belle Aude, avait


Voir aussi

Notes
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