Chanson de Roland/Manuscrit d'Oxford/Laisse CCLXXXIX

De Wicri Chanson de Roland

Cette page introduit la laisse CCLXXXIX (289) en suivant l'organisation propre au manuscrit d'Oxford.

Dans le manuscrit d'Oxford

La laisse est contenue sur le feuillet 70 verso du manuscrit.

Elle démarre sur la première lettrine C.

Elle est numérotée :

  • CCLXXXIX chez Francisque Michel (page 119).
  • CCLXC chez Léon Gautier,
  • CCLXXXVI chez Edmund Stengel.


 
Page140-2140px-La Chanson de Roland - MS Oxford.djvu.jpg

Transcription et traduction par Léon Gautier


CCXC

Ço dist Tierris : « Pinabel, mult es bers, « Pinabel, dit Thierry, tu es un vrai baron,
3900 « Granz es e forz e tis cors ben mollez, « Tu es grand, tu es fort, tu as le corps bien moulé ;
« De vasselage te conuissent ti per : « Tes pairs te connaissent pour ton courage ;
« Ceste bataille kar la laisses ester ! « Eh bien ! laisse ce combat :
« A Carlemagne te ferai acorder ; « Je t’accorderai avec Charles.
« De Guenelun justise ert faite tel « Quant à Ganelon, on en fera si bonne justice
3905 « Jamais n’ert jurz que il n’en seit parlet. » « Que jamais plus on n’en entendra parler.
Dist Pinabels : « Ne placet Damne Deu ! « — Ne plaise au Seigneur Dieu ! répond Pinabel ;
« Sustenir voeill trestut mun parentet, « J’entends bien soutenir toute ma parenté,
« N’en recrerrai pur nul hume mortel, « Et devant homme mortel je ne reculerai pas.
« Melz voeill murir qu’ il me seit reprovet. » « Plutôt mourir que de mériter un tel reproche ! »
3910 De lur espées cumencent à capler Alors ils recommencent à échanger de grands coups d’épée
Desur cez helmes ki sunt ad or gemmet. Sur leurs heaumes gemmés d’or.
Cuntre le cel en volet li fous tuz clers ; Le feu clair en jaillit, et vole jusqu’au ciel.
Il ne poet estre qu’il seient deseveret : On ne les pourrait plus séparer :
Seinz hume mort ne poet estre afinet. Aoi. Ce duel ne finira pas sans homme mort.

Voir aussi

Sur ce wiki :

  1. Version numérique copiée de WikiSource :