Chanson de Roland/Manuscrit d'Oxford/Laisse CCVII
De Wicri Chanson de Roland
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Feuillets, Laisses, Catégories (laisses), Concordances CCVI |
Cette page introduit la laisse CCVII (207) en suivant l'organisation propre au manuscrit d'Oxford.
Dans le manuscrit d'Oxford
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La laisse est contenue sur le feuillet 52 verso du manuscrit. Elle démarre sur une lettrine C. Elle est numérotée :
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Transcription et traduction par Léon Gautier
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Édition critique et traduction[1] CCVIII (W: CCVI ) |
CCIX | |||
| Carles li reis revint de pasmeisun, | Le roi Charles revient de sa pâmoison ; | ||
| Par les mains le tienent .iiii. de ses baruns, | Quatre de ses barons le tiennent par les mains. | ||
| Guardet à tere, veit gesir sun nevuld ; | Il regarde à terre, il y voit le corps de son neveu : | ||
| 2895 | Cors ad gaillard, perdue ad sa culur, | Roland a perdu toutes ses couleurs, mais il a encore l’air gaillard ;
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| Turnez ses oilz, mult li sunt tenebrus. | Ses yeux sont retournés et tout remplis de ténèbres : | ||
| Carles le pleint par feid e par amur : | Et voici que Charles se met à le plaindre, en toute reconnaissance, en tout amour :
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| « Ami Rollant, Deus metet t’anme en flurs, | « Ami Roland, que Dieu mette ton âme en saintes fleurs | ||
| « En Pareïs, entre les glorius ! | « Au Paradis, parmi ses glorieux ! | ||
| 2900 | « Cum en Espaigne venis à mal, seignur ! | « Pourquoi faut-il que tu sois venu en Espagne ? | |
| « Jamais n’ert jurz de tei n’aie dulur. | « Jamais plus je ne serai un seul jour sans souffrir à cause de toi.
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| « Cum decarrat ma force e ma baldur ! | « Et ma puissance, et ma joie, comme elles vont tomber maintenant !
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| « Nen averai ja ki sustienget m’honur ; | « Qui sera le soutien de mon royaume ? Personne. | ||
| « Suz cel ne quid aveir ami un sul, | « Où sont mes amis sous le ciel ? Je n’en ai plus un seul. | ||
| 2905 | « Se jo ai parenz, n’en i ad nul si proz. » | « Mes parents ? Il n’en est pas un de sa valeur. » | |
| Trait ses crignels pleines ses mains ambesdous. | Charles s’arrache à deux mains les cheveux, | ||
| Cent milie Franc en unt si grant dulur | Et cent mille Français en ont si grande douleur, | ||
| N’en i ad cel ki durement ne plurt. | Aoi. | Qu’il n’en est pas un qui ne pleure à chaudes larmes. | |
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Voir aussi
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