Chanson de Roland/Manuscrit d'Oxford/Laisse CXXXIII : Différence entre versions
De Wicri Chanson de Roland
(→Transcription et traduction par Léon Gautier (1872)) |
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|« C’est merveille que Dieu le souffre si longtemps. | |« C’est merveille que Dieu le souffre si longtemps. | ||
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|« Ja prist il Noples seinz le vostre comant ; | |« Ja prist il Noples seinz le vostre comant ; | ||
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Version du 10 mai 2022 à 09:42
Cette page introduit la laisse CXXXIII (133) en suivant l'organisation propre au manuscrit d'Oxford.
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Dans le manuscrit d'Oxford
La laisse est contenue sur le feuillet 32 recto puis verso du manuscrit. Elle démarre à la lettrine L (vers 1761). Elle est numérotée
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Transcription et traduction par Léon Gautier (1872)
- Source : WikiSource [1]
CXXXV | |||
Li quens Rollanz par peine e par ahan, | Le comte Roland, à grande peine, à grande angoisse | ||
Par grant dulur, sunet sun olifant ; | Et très-douloureusement sonne son olifant. | ||
Par mi la buche en salt fors li clers sancs, | De sa bouche jaillit le sang vermeil, | ||
De sun cervel li temples en est rumpanz. | De son front la tempe est rompue ; | ||
1765 | De l’ corn qu’il tient l’oïe en est mult granz ; | Mais de son cor le son alla si loin ! | |
Carles l’entent, ki est as porz passanz, | Charles l’entend, qui passe aux défilés, | ||
Naimes li dux l’oït, si l’escultent li Franc. | Naimes l’entend, les Français l’écoutent, | ||
Ço dist li Reis : « Jo oi le corn Rollant ; | Et le Roi dit : « C’est le cor de Roland ; | ||
« Unc ne l’ sunast, se ne fust en cumbatant. » | « Il n’en sonna jamais que pendant une bataille. | ||
1770 | Guenes respunt : « De bataille est nient. | « — Il n’y a pas de bataille, dit Ganelon. | |
« Ja estes vus velz e fluriz e blancs, | « Vous êtes vieux, tout blanc et tout fleuri ; | ||
« Par tels paroles vus resemblez enfant. | « Ces paroles vous font ressembler à un enfant. | ||
« Asez savez le grant orguill Rollant ; | « D’ailleurs vous connaissez le grand orgueil de Roland : | ||
« Ço est merveille que Deus le soefret tant. | « C’est merveille que Dieu le souffre si longtemps. | ||
1775 | « Ja prist il Noples seinz le vostre comant ; | « Déjà il prit Nobles sans votre ordre. | |
« Fors s’en eissirent li Sarrazin dedenz ; | « Les Sarrasins sortirent de la ville, | ||
« Si s’ cumbatirent à l’ bon vassal Rollant. | « Et livrèrent bataille à Roland, le bon vassal ; | ||
« Puis, od les ewes lavat les prez de l’ sanc ; | « Ensuite il fit laver à grande eau le pré ensanglanté, | ||
« Pur ce le fist, ne fust aparissant. | « Afin qu’il n’y parût plus rien. | ||
1780 | « Pur un sul levre vait tute jur cornanz ; | « Pour un lièvre, d’ailleurs, Roland corne toute la journée. | |
« Devant ses pers vait il ore gabanz. | « Avec ses pairs sans doute il est en train de rire ; | ||
« Suz cel n’ ad gent ki l’ osast requerre en camp. | « Puis il n’est point d’homme qui osât l’attaquer. | ||
« Kar chevalez. Pur qu’ alez arestanz ? | « Chevauchez, Sire ; pourquoi faire halte ? | ||
« Tere Majur mult est loinz ça devant. » | Aoi. | « Le Grand Pays est très-loin devant nous. » |
Voir aussi
- Notes
Sur ce wiki :
- la catégorie : Chanson de Roland, laisse CXXXIII