La Chanson de Roland/Léon Gautier/Édition critique/1872/Introduction/Voyages/Karlamagnus’s Saga

De Wicri Chanson de Roland

Cette note présente la Karlamagnús saga.

Karlamagnus’s Saga

Chanson de Roland (1872) Gautier, I, page 128.jpg[cxxvij] Quatre manuscrits nous ont conservé cette œuvre qui, d’ailleurs, nous est parvenue sous deux formes, ou, pour parler plus exactement, deux rédactions différentes, l’une de la première moitié du xiiie siècle, l’autre de la fin de ce siècle ou du commencement du xive siècle. (Karlamagnus’s Saga ok Kappa Hans, édition Unger, Christiania, Jensen, 1860, in-8o.)

L’excellent résumé de M. Unger a été traduit et commenté par M. G. Paris, dans son Histoire islandaise de Charlemagne. (Bibliothèque de l’École des Chartes, t. XXIV, nov.-déc. 1863, et sept.-oct. 1864.)

Les dix Branches dont se compose la Karlamagnus’s Saga du xiiie siècle, sont :

1o Charlemagne (Charles et Élegast, etc. etc.)
2o Dame Olive et Landri.
3o Ogier le Danois.
4o Le roi Agolant.
5o Guitalin. 6o Otinel.
7o Le Voyage à Jérusalem. :
8o Roncevaux. :
9o Guillaume au court nez.
10o La Mort de Charlemagne.

M. Gaston Paris a cru, d’après la Keiser Karl-Magnus’s Kronike, que l’original islandais contenait jadis trois branches de plus : 8 bis. Le roi Vivien. 8 ter. Baudoin et Sébile. 8 quater. Ogier. Mais de ces trois branches la première n’est représentée dans la Keiser Karl-Magnus’s Kronike que par quelques lignes fort peu précises, qui ne peuvent scientifiquement passer pour le résumé d’un ancien poëme. ═ Nous n’avons à nous occuper ici que de la huitième branche de la Karlamagnus’s Saga, de Roncevaux. Or, cette partie de la compilation islandaise est, comme nous le dirons plus bas, servilement copiée sur une antique version de notre Roland, sur un texte français qui diffère légèrement de celui d’Oxford. Suivant M. G. Paris, ces différences sont très-peu importantes et à peine appréciables ; si bien que l’auteur de l’Histoire poétique de Charlemagne a dû renoncer à donner de cette branche de la Saga une analyse qui eût par trop ressemblé à la vieille Chanson française. (l. I. XXV, p. 35.)

Il convient toutefois de répéter ici que le traducteur islandais s’est fatigué sans doute de reproduire tout notre ancien poëme et qu’après la mort de Roland, il a pris subitement la résolution d’abréger très-fort son original français. Cinq ou six pages lui suffisent depuis lors pour résumer toute la fin du Roland (dix-sept cents vers !). C’est bien peu ; néanmoins nous offrons à notre lecteur, pour la première fois traduite en français, cette fin du Roncevaux islandais. (V. dans nos Notes et Variantes la note du v. 4002 et dernier.)


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