Buffon illustré de la jeunesse - 1893/Mammifères/Domestiques/Cochon

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Le cochon



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Le cochon

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Le cochon

 

On reconnaît le cochon proprement dit à son corps couvert de poils raides ou soies ; à ses dents incisives, à ses deux canines et à ses quatorze molaires à chaque mâchoire ;

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à son groin sur lequel sont percées les narines ; à ses yeux petits à pupille ronde, à ses oreilles assez larges et pointues ; à sa queue courte et tortillée. Il aime les pays marécageux, il se vautre avec plaisir dans la fange ; de tous les quadrupèdes, il semble être le plus brut ; les imperfections de la forme paraissent influer sur le naturel ; toutes ses habitudes sont grossières, tous ses goûts sont immondes, toutes ses sensations se réduisent à une gourmandise qui lui fait dévorer tout ce qui se présente et même sa progéniture au moment où elle vient de naître.

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Sa voracité dépend apparemment de la grande capacité de son estomac, de la grossièreté de ses appétits et de l'hébétation du sens du goût et du toucher. La rudesse du poil, la dureté de la peau, l'épaisseur de la graisse, rendent le cochon peu sensible aux coups ; on a vu des souris se loger sur son dos et lui manger le lard et la peau sans qu'il parût le sentir.

Pour engraisser le cochon, on lui donne pendant deux mois de l'orge, du gland, des choux, des légumes cuits et beaucoup d'eau mêlée de son ; pendant quinze jours, avant de le tuer, il faut avoir soin de le tenir dans une étable propre et pavée, sans litière, et en ne lui donnant que des grains de froment pur et sec, en ne le faisant boire que très peu : alors sa chair devient excellente et

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son lard ferme et cassant. Les cochons aiment beaucoup les vers de terre et certaines racines, comme celle de la carotte sauvage, la truffe, etc. C'est pour trouver ces vers et ces racines qu'ils fouillent la terre avec leur boutoir.

Le porc mâle s'appelle verrat, sa femelle truie, leurs petits pourceaux, cochons de lait ou cochonnets tant qu'ils tettent leur mère.

Tout est utile dans le cochon ; de là le proverbe. Depuis les pieds jusqu'à la tête, tout est bon ; on sait de quel usage est son lard et sa chair ; on mange jusqu'à ses intestins ; la graisse de ses entrailles donne le saindoux ou axonge ; sa peau sert à faire des cribles, ses poils ou soies, durs et fermes, sont bons pour faire des pinceaux et des brosses. Un cochon pèse ordinairement de quatre-vingts à quatre-vingt-dix kilogrammes.