La grippe ou influenza (1908) André/Complications/Système nerveux : Différence entre versions

De Wicri Santé
imported>Jacques Ducloy
(Psychoses grippales)
imported>Jacques Ducloy
(Grippe et maladies du système nerveux (complications))
 
(10 révisions intermédiaires par le même utilisateur non affichées)
Ligne 1 : Ligne 1 :
 
{{Covid/En-tête|ouvrage=André}}
 
{{Covid/En-tête|ouvrage=André}}
 
{{Titre page article|titre=Grippe et maladies du système nerveux (complications)}}
 
{{Titre page article|titre=Grippe et maladies du système nerveux (complications)}}
{{Wicri avertissement création lien}}
 
 
{{La grippe ou influenza (1908) André/Navigation}}
 
{{La grippe ou influenza (1908) André/Navigation}}
 
{{La grippe ou influenza (1908) André/Boîte biblio|titre=Grippe et maladies du système nerveux (complications)
 
{{La grippe ou influenza (1908) André/Boîte biblio|titre=Grippe et maladies du système nerveux (complications)
Ligne 26 : Ligne 25 :
 
provoqué des manifestations nerveuses très
 
provoqué des manifestations nerveuses très
 
variées, Aussi, les documents qui existent sur
 
variées, Aussi, les documents qui existent sur
ce sujet sont nombreux et réellement intéres-
+
ce sujet sont nombreux et réellement intéressants, Nous n'avons à relever ici que les déterminations insolites, les autres ayant été énumérées
sants, Nous n'avons à relever ici que les détermi-
 
nations insolites, les autres ayantôtô énumérées
 
 
précédemment; Ce sont ces troubles qui, en
 
précédemment; Ce sont ces troubles qui, en
l'absence de fièvre catarrhàle, ont pu. être quel-
+
l'absence de fièvre catarrhàle, ont pu. être quelquefois méconnus et ont fait songer .assez fréquemment à la dengue.
quefois méconnus et ont fait songer .assez fré-
 
quemment à la dengue.
 
  
Le I)r J. Marty a publié dans les Archives générales
+
Le Dr J. Marty a publié dans les Archives générales de Médecine (novembre 1898) un très important
de/Médecine (novembre 1898) un très important
 
 
travail sur les accidents cérébro-spinaux de la
 
travail sur les accidents cérébro-spinaux de la
grippo. L'auteur résume d'abord de façon très
+
grippe. L'auteur résume d'abord de façon très
intéressantel'historiquo de cette question. Il rap-
+
intéressante l'historique de cette question. Il rappelle qu'en 1580, Henisch; (Saxe), Sennert (Rome),
pelle qu'en 1580, Henisch; (Saxe), Sennert (Rome),
 
 
notèrent des phénomènes nerveux inquiétants. Do
 
notèrent des phénomènes nerveux inquiétants. Do
  
Ligne 45 : Ligne 38 :
  
 
1718 à 1729, Camerarius et Beccaria décrivent des
 
1718 à 1729, Camerarius et Beccaria décrivent des
grippesàforme cérébrale, le premier enThuringe,
+
grippesàforme cérébrale, le premier en Thuringe,
 
le second à* Bologne. Ozanam rapporte des cas de
 
le second à* Bologne. Ozanam rapporte des cas de
 
même ordre observés, en 1765 en Allemagne,
 
même ordre observés, en 1765 en Allemagne,
Ligne 169 : Ligne 162 :
 
vation personnelle d'automatisme ambulatoire
 
vation personnelle d'automatisme ambulatoire
 
;avèc mélancolie, C'est à l'asthénie post-grippalè,
 
;avèc mélancolie, C'est à l'asthénie post-grippalè,
à l'altération prôfondo de la nutrition, et, Vrai-
+
à l'altération prôfonde de la nutrition, et, Vrai-
 
semblablement, à une action élective des toxines
 
semblablement, à une action élective des toxines
 
grippales sur le centre cérébro-spinal, qu'il faut
 
grippales sur le centre cérébro-spinal, qu'il faut
Ligne 278 : Ligne 271 :
 
cale, 9 juillet 1892).
 
cale, 9 juillet 1892).
  
L'épidémie do 1889-189Qa été remàriquablé par
+
L'épidémie do 1889-189Qa été remarquable par
  
  
 
{{Gallica page|fonction=saut}}
 
{{Gallica page|fonction=saut}}
  
la variété et l'intensité des déterminations névro-
+
la variété et l'intensité des déterminations névropathiques. II n'est pas de praticien qui n'ait
pathiquesi II n'est pas de praticien qui n'ait
+
observé, à cette époque, l'atteinte profonde provoquée par la grippe dans le système nerveux, et
observé, à cette époque, l'atteinte profonde pro-
 
voquée jiar la grippe dans le système nerveux, et
 
 
nous avons déjà insisté sur cette question. Depuis
 
nous avons déjà insisté sur cette question. Depuis
 
lors, nous n'avons plus rencontré, clans des
 
lors, nous n'avons plus rencontré, clans des
Ligne 305 : Ligne 296 :
 
===Psychoses grippales===
 
===Psychoses grippales===
  
La tendance manifeste
+
Cette section est développée sur une autre « page wiki » :
de la grippe à porter son action sur le myélencé-
+
* '''[[La grippe ou influenza (1908) André/Complications/Système nerveux/Psychoses|Psychoses grippales]]'''
phale explique le grand nombre d'aflections men-
 
tales qui se développent sous son influence.
 
  
Nous avons déjà parlé du délire fébrile simple
+
===La grippe médullaire===
apparaissant au moment de la fièvre, disparais-
+
 
sant après elle et qui peut revêtir, comme dans.le.
+
Leyden,nous venons
cas de Joffroy, l'intensité de l'agitation maniaque.
+
do le voir, avait déjà signalé la paralysie ascen-
Séglas, G. Ballet, Kroepelln, Malret, etc., Ont
+
dante aiguë. Laverait a aussi observé la maladie
rencontré, après la période fébrile, des états do
+
do Landry dans un cas de pneumonie grippale;
 +
le malade, après une tillelnto progressive do lu
 +
moOlle ou bulbe, succomba avec des phénomè-
 +
nes asphyxiques. Dans un cas de Kiessinger, la
 +
myélite aiguë, rapidement envahissante et d'un
 +
pronostic sévère, passa à l'état chronique. Un ma-
 +
lade do Kerrëol, Agé do soixante-trois ans, sur-
 +
mené, nosomaue et morphinomane, présenta>
 +
nu moment de la convalescence, uno paraplégie
 +
«tut l'emporta en quelques jours, après avoir pris
 +
un caractère ascendant et être remontée au
 +
bulbe.
 +
 
 +
Pitres a publié une observation do paralysie
 +
nsthënlquo dtlluse post-grlppule, avec paralysie
 +
flasque des quatre membres, sans atrophie mus-
 +
culaire, sans modifications qualitatives des
 +
réactions électriques, sans troubles trophlques
  
 
{{Gallica page|fonction=saut}}
 
{{Gallica page|fonction=saut}}
  
dépression mélancolique. J. Voisin a cité des cas
+
ni sonsilifs, sans atteinte dos sphinçlors, onlliv
de confusion mentale, de vagues systématisa-
+
avec abolition dos réllexos tendineux ot conser-
tions délirantes. Le plus souvent, la toxine grip-
+
vation des réflexes cutanés., Lo diagnostic oscilla
pale ne ïait qu'éveiller une prédisposition latente,
+
entre l'asthénie des convalescents, la paralysio
comme cela a lieu pour certains cas de mélan-
+
asthéniquo diflusodo Gublor, la paralysie géné-
colie ou de délires systématisés.
+
rale subaiguô do Dttchenno ot la maladie de
 +
Landry.
  
Camia a observé deux fois une psychose consé-
+
Lo diagnostic tut douteux aussi dans un cas de
cutive à l'influenza. Il s'agissait de deux femmes
+
paralysio myasthénique post-grippale observé par
exemptes d'hérédité et qui succombèrent après
+
AbricassolL H se produisit une faiblesse motrice
avoir présenté des symptômes de. confusion men-
+
généralisée, une lusslludo très rapido de la mus-
tale. Il existait des lésions cnrohiatolytlques
+
culature volontaire do tout lo corps.
de l'écorce.
 
  
D'après H. Fclir, qui a observé en Danemark
+
Dans les trois observations précédemment ré-
cinquante-quatre cas d'aliénation mentale caUsés
+
sumées, lo Profosseur Mossé rclèvo d'une façon
par la grippe, les individus, en raison de la qua-
+
expresse un cas de paralysie ascendante
lité particulière de la toxine et des points fai-
 
bles résidant en eux, ne contractent pas telle où
 
telle maladie mentale, mais celle à laquelle lour
 
organisme se trouve lo plus prédisposé, Le Doc-
 
teur Toulouse admet que la confusion mentale
 
post-grippale revêt trois formes : l'état démentiel,
 
la stupeur, l'agitation avec hallucinations.
 
  
J, Séglas a eu l'occasion d'observer, à la suite
+
Boulin (Thèse Lyon, 1900) a étudié, à son tour,
d'une grippe munie légère, des troubles intellec-
+
lo syndrome de Landry post-grippal, Il admot
tuels très nets de nature dépressive. Dans les cas
+
doux modes cliniques : 1» un début insidieux
les plus simples, il existait de la paresse des fa-
+
avec bénignité et régression rapido des accidents;
cultés Intellectuelles, de la mémoire, de l'attention
+
2«> un début aigu avec persistance des symptômes
et surtout de la volonté. La durée fût toujours
+
généraux, une nuircho ascendante de la paralysio
assez courte. Chez une dame, après une grippo
+
ot uno terminaison mortelle D'après l'auteur, 11
 +
s'agit do l'altération d'un mémo système anatomlt
 +
que : lo neurone moteur périphérique, Le pro-
 +
nostic dépend du modo de début, do l'évolution
 +
et do la marche de ht paralysie, de la persistance
 +
des phénomènes généraux, après la naissance du
 +
syndrome.
  
 +
Laurentl (Riforma mecttett, 1994) cite un cas do
  
 
{{Gallica page|fonction=saut}}
 
{{Gallica page|fonction=saut}}
  
des plus bénignes, Séglas constata un accès de
+
gangrène symétrique, d'origine spinale, chez Une
délire mélancolique avec anxiété, idées de ruine
+
petite fille grippée, Le sphacèle était limité aux
et craintes de mort, Chez un malade atteint
+
phajànisfes des orteils et aux membres:supérieurs,
d'obsessions avec conscience, la grippe suscita un
+
de i'extrénlite dès doigts aux ayant-bras. Là»
abcès de folie du doute. Certains obsédés ont vu
+
lésion;ocpupait probablement; d'après jui^ la por-
leur psychose s'exagérer considérablement par lo
+
tion de substance griso située entre là-corne pos-
fait do l'infection ôpidêmiquo. G. Ballet a cité le
+
térieure et la corné antérieure.
cas d'une jeune fille qui, pendant l'épidémie
 
de 1890, fut prise d'un accès de délire mélancoli-
 
que très accusé.
 
  
Ë. Régis (Précis de Psychiatrie, 3<> édit.) étudie
+
Dans un cas de Pailhas, le sujet atteint de
dans la grippe les psychoses do la période fébrile
+
paralysie de Landry, en pleine épidémie, put
Ou psychoses per-grippalcs et les psychoses do la
+
heureusement guérir, après avoir présenté do
convalescence ou psychoses post-grippales, Il peut
+
l'aphasie. ' (
exister, d'après Klru cité dans ce remarquable
 
ouvrage, des délires fébriles ou psychoses tran-
 
sitoires aiguës avec hallucinations, cris, parfois
 
symptômes de méningite ou des psychoses pro-
 
prement dites ayee agitation ou dépression, idées
 
mélancoliques, idées de grandeur ressemblant
 
parfois au délire alcoolique, et se terminant d'or-
 
dinaire favorablement. D'après Régis, ce qu'il
 
importo surtout d'indiquer, c'est que les psy-
 
choses grippales de la période fébrile se tradui-
 
sent par do la confusion mentale, en particulier,
 
par du délire hallucinatoire aigu ou du délire
 
aigu* Ce délire grippal se termine rarement par
 
la mort,
 
  
Les psychoses de la convalescence ou post-infee-
+
Àpostoli et Planet ont publié un cas de myélite
 +
aiguô infectieuse avec guérison. On dut abandon-
 +
ner, successivement lo diagnostic d'atrophié mus-
 +
culaire progressive et de névrite post-grippale du
 +
nerf cubital gaucho. Au bout d'un an et demi, on'
 +
se trouva en face dû tableau do la sclérose latérale
 +
nmyotrophiquo. Puis survint un brusque change-
 +
ment de direction; pendant seize mots, l'état fut
 +
stationnaire ; enfin, après un arrêt du processus,
 +
la rétrocession progressa jusqu'à la guérison,
 +
 
 +
Dans un cas de paralysie spinale spastîque (Clini-
 +
que de Senator, 1899), un garçon de treize ans
 +
fut pris de raideur des membres inférieurs, avec
 +
secousses convulslves intermittentes. La démar-
 +
che était spàsmb-parétique; pas d'atrophie; exa-
 +
gération des réflexes rotultens; intégrité des nerfs
 +
crâniens; rien dans les sphincters. La guérison
 +
eut Heu. Il s'agissait probablement d'une myélite
  
 
{{Gallica page|fonction=saut}}
 
{{Gallica page|fonction=saut}}
  
lieuses sont divisées par Kroepelin, cité par
+
transverse de la partie inférieure de ïsi moelle"
Régis, en délire de collapsus, démence ou délire hal-
+
dorsale.', . •< *■ '-'.'".:. *:";Y\Ï>:
lucinatoire, avec stupeur^ délire asthénique et dé-
 
mence aiguë ou stupidité. Il s'agirait là4 en somme, ,
 
de certaines variétés de confusion mentale. L'ômi-
 
nent Professeur de Bordeaux insiste, lui aussi,
 
sur la ténacité de cette asthénie physique et
 
mentale de la grippo résultant de la dénutrition
 
et do l'épuisement de l'organisme. 11 fait une
 
place à part à la paralysie générale. Souvent, rien
 
ne manque au tableau clinique, mais les symp-
 
tômes peuvent varier d'un jour à l'autre et, fort
 
heureusement, au bout do quelques semaines,
 
ces troubles, si graves en apparence, se dissipent
 
complètement. Il ne s'agirait donc pas d'une ■
 
pseudo-paralysie générale, mais d'une forme ré-
 
gressive ou.temporaire.
 
  
Les lésions anatomhiucsde ces psychoses, étu-
+
Fiessinger a cru reconnaître des symptôméjj;
diées par Pierrot et Camia et résumées par Régis,
+
de méningite spinale chez une jeune fiRe de,
sont celles des méningo-encéphalites aiguës dif-
+
dix-huit ans qui, dès le début de sa grippé» ac^
fuses d'origine infectieuse. 11 s*aglt do stase glo-
+
cusà une rachialgie violente et qui, au bout de
bulaire dans les vaisseaux, do dlapédèse avec
+
quinze jours,, présenta du nasonnement de là
accumulation de globules blancs dans les gaines,
+
voix, do la dysphagle, de la dyspnée, de la con*.
d'émigrations lointaines dé globules blancs dans
+
trac tu ro des muscles de la nuque et du dos. La
tous les espaces disponibles; ils se réunissent,
+
malade succomba quarante-huit heures après ces
pleins de vitalité, autour des cellules nerveuses
+
derniers accidents aveo de la tachycardie,
les plus altérées. Ces cellules elles-mêmes présen-
+
 
tent un proloplasma trop clair et un noyau dé-
+
Jplly a signalé un cas de poliomyélite survenu;
formé plus ou moins excentrique. Pierrot a cru
+
chez une dame, trois semaines après; une forte
 +
attaque d'iniluenza. Il exista des phénomènes
 +
douloureux, de la paralysie des membres supé-
 +
rieurs drcits et du membre Inférieur du mémo
 +
côté, La guérison se fit en un an, interrompue
 +
par quelques récidives. Souvent, d'après cet au-
 +
teur, les myélites préexistantes ou le tabès pfésenv
 +
tent une aggravation notable du fait do l'influenza.
 +
Un chauffeur, observé par Frèund, fit une chute
 +
sur le dos dans son tender et n'éprouva que
 +
quelques douleurs. Sept jours après, une attaqué
 +
de grippe aggrava les souffrances et provoqua une
 +
parésle avec amyotrophlo des quatre membres.
 +
H s'était produit sans doute, d'après ce clini-
 +
cien, tout d'abord une hémorragie dans les
 +
enveloppes de la moelle par suite de la chute,
 +
puis une suppuration eh ce point par l'action 1
  
 
{{Gallica page|fonction=saut}}
 
{{Gallica page|fonction=saut}}
 +
de;, la, grippe. La guérison se lit incômplô-
 +
totneiit:..' " .'■} >.•"'•■'•' • ' , '"• / V,. ■- '"''
 +
•; Les toxines grippales peuvent réveiller un pro-
 +
cessus niédullaireôleint ou activer la marche*.
 +
■', d'une affection systématisée. Qu'il s'agisse, dô
 +
sclérose des cordons postérieurs ou/d'une atro-
 +
phie ancienne de certains ilôts cellulaires, on
 +
voit éclater des complications inflammatoires
 +
inattendues au voisinage des parties autrefois
 +
lésées. Les muscles épargnés dans une vieille
 +
poliomyélite, par exemple, présentent des lésions
 +
dégéhératives. Tout comme la diphtérie, la va-
 +
riole, l'érysipèle, etc., l'inllucnza peut créer uno
 +
•véritable sclérose en plaques.
 +
 +
 propos d'altérations du sympathique, Ilolz a
 +
cité la curieuse observation d'un homme de
 +
Ironie ans chez qui, consécutivement à h grippe,
 +
survinrent des accès de suffocation, avec diffi-
 +
culté de la déglutition, coïncidant avec une tu-
 +
méfaction algue" d'une moitié du corps thyroïde
 +
atteignant ie volume d'un oeuf de poule. Puis,
 +
apparurent successivement des douleurs lombai-
 +
res violentes, de l'albuminurie ctdel'exophtalmie
 +
bilatérale. Il survint un peu plus tard du ptosis,
 +
sans paralysie des muscles de l'oeil et un rétrécis-
 +
sement très accentué de la pupille droite. Le ma-
 +
lade souffrait depuis cinq ans d'une forte hyper-
 +
hydroso du côté droit. Or, avant l'apparition des
 +
symptômes sus-mentlonnés, il s'était établi à
 +
  
distinguer des bacilles très petits dans le voisi-
+
{{Gallica page|fonction=saut}}
nage de quelques cellules nerveuses.,
 
  
Les 'polynévrites grippales ont été étudiées par
+
droite une anhydrose, tandis que i'hyjierhydrose:
un certain nombre d'auteurs, notamment par
+
ancienne passait à gauche. Ces èymptôrilêsrà^
Raymond, «L teissier, Diemer, R. Cestan et Bar*
+
pelant ceux qu'on obtient, chez les animaux, parN
donneixb Ces deux derniers, à propos de trois
+
la section du nerf sympathique cervical, étaient
observations personnelles, ont publié sur cette
+
-dus probablement, d'après Holz, à la pression
question une vue d'ensemble très intéressante
+
exercée par le goitre, lequel, à son tour, avait été
(Gfaut invoquer dans l'apparition de ces localisà;
+
provoqué par l'influenzà.
tions nerveuses. En général^ la polynévrite post-
 
grippale est une complication tardive. Dans un
 
cas dé Breton, il s'écoula trois mois ayant que
 
les nerfs périphériques fussent définitivement
 
frappés. La face est rarement prise, et ce sont
 
surtout les fonctions motrices qui sont altérées.
 
Les troublés de la sensibilité sont pourtant cons-
 
tants, mais faibles, et cèdent le pas à l'asthénie.
 
On constate les troubles trophiques habituels,
 
notamment l'amyotrophie ; les sphincters, sui-
 
vant la règle, sont respectés. Dans les trois cas de
 
Cestan et Berdonneix, la polynévrite tardive pré-
 
senta les caractères suivants : irrégularité do la
 
marche, prédilection pour les extrémités des
 
membres et pour les muscles interosseux, ad-
 
jonction de phénomènes ataxlques aux troubles
 
paralytiques; il existait peu de troubles de la
 
sensibilité ; c'était surtout la paralysie motrice
 
qui dominait.
 
  
 +
Rendu a publié (DuUct.Soc. mêd. Hopit» 1901)
 +
«ne intéressante observation de méningite céré-
 +
bro-spinale d'origine grippale, compliquée de
 +
poliomyélite antérieure aiguô avec guérison par
 +
la ponction lombaire et les bains chauds. Le
 +
diagnostic,extrômementdifflciie, avait été d'abord
 +
celui de rhino-pharyngite supérieure, d'ordre in-
 +
fectieux, donnant lieu à des manifestations arti-
 +
culaires. 11 fallut l'apparition, au cinquième Jour,
 +
de la raideur du cou et du signe de Kernig pour
 +
lever tous les doutes. Fait important, la ménin-
 +
gite cérébro-spinalo se compliqua d'accidents de
 +
poliomyélite diffuse tout à fait analogues n ceux,
 +
de la paralysie infantile. Rendu se demanda,
 +
après une objection de Cômby, si la paralysie se-
 +
condaire était le fait d'une poliomyélite ou d'une
 +
uolynévrito, mais, finalement, il conclut à une
 +
îésion d'emblée centrale.
 +
 +
. A propos de cette observation, Lermoyeà clttt
 +
deux cas qu'il résuma ainsi : Début par une otite
 +
aiguë, d'apparence banale, au cours d'une bonne
 +
santé, élévation rapide de la température, phéno-
  
 
{{Gallica page|fonction=saut}}
 
{{Gallica page|fonction=saut}}
  
Dans Un cas deWeil et Regaud, de Lyon, où la
+
^ini^l^.'âM^rç^spijàLlàii'^* là : paracentèse du 'tyhK
grippe fut de moyenne intensité, tous les symptô-
+
îiiïiifàiteà*tphipâi n/arrête pas la/marche des,
mes d'une polynévrite évoluèrent en moins d'un
+
àcçicjentà ; rapidement éclate le syndrome typique
mois et emportèrent le malade* A l'autopsie, les
+
de laJplSnihgite cérébro-spinale. 11 est possible*,
lésions dès nerfs étaient extrêmement accusées et
+
d'aprèsLermoyez,que rinfécUon méningitïque:
exactement superposables $ la distribution des
+
partie du nez puisse gagner le crinê par une autre ;
symptômes. Les lésions portaient sUr la myéline
+
..voie..; "\.;./;-!.-. • */''■•■:•" '. ' >'• '' "
et le cylindre-axe. La moelle était saine; les cul-
 
tures du sang furent négatives. Nous avons déjà
 
relaté une autopsie de môme nature résumée dans
 
la thèse de Diemer.
 
  
Leyden a observé deux cas de névrite et de pai.
+
Lès déterminations médullaires de la grippe
ralysie ascendante aiguë à la suite do l'influenza.
+
no so présentent pas toujours, fort heureusement,
Le premier consistait en une névrite périphéri-
+
avec ce cortège de symptoinçs aussi alarmants,
que avec tous les signes classiques. : Dans le
+
ilomaro(tïifoma rnedica, 1894) a publié un cas do
deuxième, le malade avait été emporté par lo
+
paralysie transitoire des membres inférieurs et
syndrome de Landry et, à l'autopsie, on trouva un
+
de la vessie,'consécutivement à une congestion
gonflement des cylindres-axes de la moelle, ainsi
+
neuro-paralytique due à l'infliienza. En mars 1907,
qu'une tuméfaction avec aspect arrondi des cel-
+
nous avons observé nousmôme, chez une Jeunô,
lules ganglionnaires. Pour Leyden, la paralysie
+
malade du D* G..., de Toulouse, des trouble»
ascendante aiguë présenterait deux formes ana-
+
cohgostifs cérébro-médullaires qui avaient été
tomiques : 1° une lésion des nerfs périphériques
+
précédés par dos phénomènes très nets do grippe
(polynévrite); 2» une lésion bulbaire avec propa-
+
et qui simuleront, a s'y méprondro, le début
gation, soit par en haut, soit par en bas.
+
d'une méningite cérébro-spinale (céphalalgie,
 +
vomissements, raideur de la nuque, signe de
 +
Kernig, etc.). Des sangsues aux apophyses mus-
 +
toYdes, du calomol at des bains chauds enrayèrent
 +
rapidement ces symptômes inquiétants.
 +
 
 +
Friedniann a eu h traiter trois cas de myélite
 +
inflammatoire Chez une femmo de cinquante ans,.
 +
il put constater d'abord une hémiplégie avec dou-
 +
leurs rachidtennes, puis une paralysie avec dou-
 +
leurs en ceinture et état spasmodlque. La mort
  
D'après Diemer, la symptomatologle a quelque
 
chose de spécial ; il s'agit surtout de troubles mo-
 
teurs consistant en paralysies de siège très varia-
 
ble. Les quatre membres peuvent être atteints,
 
mais le plus souvent la paralysie envahit les mem-
 
  
 
{{Gallica page|fonction=saut}}
 
{{Gallica page|fonction=saut}}
  
bres inférieurs ou les membres supérieurs, avec
+
observation, uit homme de vijig^
prédominance d'un côté, C'est surtout'le pneumo-
+
de paraplégieavec-douleurs racbidienfiei^aussj]
gastrique qui est affecté, et c'est ainsi qu'on s'ex-
+
plus tard sô produisit un état paj^tp-spas^
plique la fréquence et la gravité des troubles
+
avec symptômes denévrite rètrèbuïbairëYDaàs îë|
cardio-pulmonaires. On a observé des paralysies
+
troisième cas, un homme de qùarantè-deùxan$^
du nerf moteur oculaire commun, du moteur
+
présenta de la rétention d'ùrinë, un tremblement^
oculaire externe, du nerf optique. En général, la
+
généralisé» des douleurs rachidiennes ;çt- encqre
paralysie est surtout accentuée aux extrémités
+
un état parélo-spasmbdique. La guérison, eût iïèu
des membres. Nous n'insisterons pas sur la réac-
+
également. ; * , V*'V'-'
tion de dégénérescence qui, bien entendu, est un
 
signo constant.
 
  
Le Professeur Raymond a insisté sur l'irrégu-
+
La paralysie bulbaire progressive peut résulter
larité de la marche de ces polynévrites, certaines
+
do la grippe. Stembo, de Saint-Pétersbourg en a
paralysies disparaissant rapidement, tandis que
+
observé un cas chez une femnie de quâtohïe1-
d'autres sont d'une ténacité désespérante. Aux
+
huit ans. Les symptômes, très caradtôristiques»
troubles paralytiques s'adjoignent fréquemment
+
consistèrent en embarras de la parole» reflua des
des phénomènes ataxlques, La flaccidité est la
+
boissons par lo nez, déglutition difficile, voix na-
règle, et les troubles de la sensibilité sont peu
+
sonnéo et enrouée; les lèvres étaient amincies
accusés (fourmillements, sensations de froid).
+
avec sifflement et moue impossibles;.les labiales
Signalons encore le peu do gravité des troubles
+
et les linguales étaient difficilement prononcées ;
trophiques et vaso-moteurs ; l'atrophie n'est
+
la langue était tremblante et amincie. Il existait,
jamais très accusée et ne survient que lorsque
+
en outre, uncparésio évidente du constricteur du
là paralysie a cessé de s'accroître. Grasset a re-
+
larynx et une paralysie du cricoarythénofdien
levé l'apparition des escarres fessières, Huchard
+
gauche. Le pronostic fut considéré comme
des éruptions de zona et Bidon des crises sudo-
+
sombre.
raies. Les réflexes cutanés sont affaiblis et les ré-
 
flexes tendineux abolis dans la plupart des cas.
 
Les sphincters sont le plus souvent intacts.
 
  
Dans un Important travail que nous résumons
+
===Encéphalopathies===
  
 +
A propos de Ù forme
 +
nerveuse, nous avons étudié les pseudo-ménin-
 +
gites, les méningites et les méninge-encéphalites*
 +
Il reste à énumérer certaines lésions oncéphali-
  
 
{{Gallica page|fonction=saut}}
 
{{Gallica page|fonction=saut}}
(Congrès de Médecine do Bordeaux, 1895), le Pro-
 
fesseur Mossé a étudié la myélite et la polynévrite
 
grippales. L'auteur rappelle très justement com-
 
bien il est difficile d'établir, au lit du malade, lo
 
diagnostic diflérentiel entre les polynévrites et
 
certains syndromes myélopathiques. Dans le pre-
 
mier cas, il s'agissait d'une polynévrite des mem-
 
bres inférieurs; dans le second, d'accidents de
 
mêningo-myélite, à début bulbo-spinal ; dans le
 
troisième, d'une paralysie ascendante progres-
 
sive à type mixte polynévritique et spinal ayant
 
abouti à la paralysie générale spinale.
 
  
Dans l'observation I, l'impotence des membres
+
qués heureusement' tàrés et dont il à été d'ail?
inférieurs associée à un certain degré d'incoordi-
+
leurs fait;mention dans le chapitro ^e l'anatomio
nation et à quelques douleurs put faire songer
+
pathologique. . '
un instant au tabès, mois les réflexes patellaires
 
étaient conservés, et il n'existait ni signe de
 
Rombcrg, ni signe d'Argyll-Robertson. L'évolu-
 
tion de la maladie prouva qu'il s'agissait d'une
 
polynévrite périphérique ayant pu simuler un
 
nervo-tabes. 11 existait sur plusieurs points de la
 
réaction de dégénérescence. La guérison se pro-
 
duisit assez rapidement.
 
  
L'observation II concerne un homme de qua-
+
Gûtlniann a publié deux cas de paralysie çéré?
rante-neuf ans atteint d'une grippe à allures
+
brale après l'influenzai Dans le premieiy les symp-
graves, chez qui se produisit d'abord de la rai-
+
tômes consistèrent en, affaiblissement des mem-
deur do la nuque, puis survinrent des crampes
+
bres droits avec douleurs légères^ La paralysie
dans les jambes et des douleurs spontanées dans
+
progressa rapidement; quatre mois après,sur-
les membres inférieurs ; plus tard, météorisme*
+
vinrent dû nystagmus, des paralysies oculaires,
 +
un tremblement intentionnel des mains et des
 +
pieds et l'exagération des réflexes. Ces signes in-
 +
diquaient, d'après l'auteur, la période de sclé-
 +
rose d'un processus inflammatoire ayant atteint
 +
le cervelet et le pont de Vérole, processus masqué
 +
parles symptômes de la grippe. Dans le deuxième
 +
cas; il se manifesta des signes de ramollissement
 +
progressif avec.troubles dé la parole, hémiplégie
 +
progressive aussi et incontinence des réservoirs.
 +
 
 +
Une observation d'Àlexander James concerne
 +
une jeune fille do vingt-trois ans qui subit deux
 +
attaques d'intluenza à huit mois d'intervalle;
 +
dans la dernière, on constata une impotence com-
 +
plète des quatre membres, avec Incontinence des
 +
sphincters, des troubles de la déglutition et la
 +
disparition des réflexes. À l'autopsie, on trouva
 +
un cerveau oedémateux, une moelle congestion-
 +
née'et des hémorragies microscopiques dans les
 +
cornes antérieurcâ des renflements cervical et
 +
lombaire.
  
  
 
{{Gallica page|fonction=saut}}
 
{{Gallica page|fonction=saut}}
  
parôsio vésjcale, paralysie des membres infé-
+
Nous ayons clôjà: mentionna les ;àbcès dû ,cerj-/
rieurs sans contractures,, avec conservation des
+
vèaU; consécutifs 'à j des sinusites, frontales et
réflexes pafelïaires.' Après des péripéties diverses,
+
cthmoïdalés. d^rigine grippale (Belin). Dans Un
^malade obtint uneguérisoncomplèto à Lamalou.
+
cas cité, par, Virchoyy, qui pratiqua dps:recher-
L'observation III a trait à une dame de trente-
+
ches anatomp pathologiques, Uh, individu atteint
d( AX ans, rhumatisante et quelque peu hystéri-
+
d'influenza succomba avec ; tous lçS: signes de
qUInUne attaque de grippe aiguë franche entraîna
+
l'apoplexie foudroyante* Rappelons^ qu'il existait
desf Jluleursdans les jambes, puis une impotenèe
+
plusieurs foyers hémorragiques dansje cerveau//
du h mbre inférieur gauche ; les phénomènes
+
Furbringer a publié un cas analogue ; une jeiine
parai/ îques envahirent le membre inférieur,
+
fille de vingt-sept ans, après des symptômes très
droit. I agressivement, apparurent de l'impuis-
+
nets de grippe, succomba à une attaque; d'apo-
sance musculaire de la masse sacro-lombaire, de
+
plexie. On rencontra aussi plusieurs foyers hé-
la difficulté de la miction et une constipation
+
morragiques dans les deux hémisphères. ;V
opiniâtre', un peu plus tard, successivement,
+
 
parésio du membre supérieur gauche et du bras'
+
Nous avons déjà résumé les symptônios si bien
droit; douleurs spontanées très vives, amyotro-
+
décrits par Grasset et Çprnil dans lés encéphalq-
phio des membres supérieurs, avec déformation
+
patbies graves. Dans trois observations de ce
en griffe de la main gaucho. Tous ces phéno-
+
dernier, malgré la gravité du pronostic» la gué-
mènes s'accentuèrent en se compliquant de trou-
+
rison eut lieu.
bles sérieux de la sensibilité (paresthésie, anal-
+
 
gésie incomplète, thermanesthésie, etc.). On put
+
Dans certaines formes graves de l'otite grippale
se demander tout d bord si l'hystérie n'était
+
où le rocher est tout entier enflammé (panotito),
point le facteur priiif oal, mais un oxamen
+
les malades succombent quelquefois par lépto-
attentif démontra qu'il. agissait d'une paralysie
+
méninglte diffuse. • * .
ascendante, infectieuse, pist-grippale, paraissant
+
 
susceptible de régression. Ln effet, l'amélioration
+
Un empyèine aigu du sinus sphénoïdal peut
sembla s'affirmer, mats, quelques semaines aptes,
+
provoquer une collection purulente occupant une
l'état s'aggrava pour s'amender de nouveau et lo
+
partie du rocher et envahissant la fosse crânienne
pronostic dut être réservé.. En résumé, Pensemble
+
antérieure (cas du l)r Halle). Dans une Observa-
 +
tion de Gntlmabn, avec encéphalite probable
 +
d'une petite portion du cervelet ot de la protubé-
 +
rance et sclérose consécutive, les symptômes,
 +
 
  
 
{{Gallica page|fonction=saut}}
 
{{Gallica page|fonction=saut}}
des symptômes rappelait la paralysie' générale
 
spinale de puchenne.
 
  
Mossé*' après avoir présenté l'histoire très dé-
+
très variés, furent les suivants: titubation, trem-
taillée de ces trois cas -—et nous avons été obligé,
+
blement intentionnel, exagération des réflexes
à notre grand regret» de résumer très brièvement,
+
rôtuliens et plantaires, paralysie des muscles des
ce remarquable exposé, -^ Mossô se demande
+
yeux, nystagmus bilatéral; tout cela avec conser-
quelle est la raison.prochaine de la production,
+
vation, de l?açujtô Visuelle. La sclérose consécu-
de l'évolution et de la localisation do ces acci-
+
tive avait altéré les origines de plusieurs nerfs
dents. Sa conclusion principale, qui nous parait
+
crâniens. On porta, néanmoins, un pronostic
fort rationnelle, c'est qu'il est impossible d'éta-
+
favorable.
blir des séparations tranchées entre lès polyné-
+
 
vrites et les myélites développées sous l'influence,
+
Chez une demoiselle do dix-neuf ans observée
des maladies infectieuses générales.
+
par Nauwerk et Leichtenstern, 11 exista des dou-
 +
leurs occipitales, des vomissements, dcs.otorra-
 +
gies, du Çheyne-Stokes et du coma. A l'autopsie,
 +
il s'écoula un liquide trouble par la section
 +
du corps calleux. L'examen bactériologique décela
 +
l'oxistènce de bacilles un peu plus gros que celui
 +
dePfeiffer.
 +
 
 +
Chez une fournie soignée par lo Dr Dufour, de la
 +
Rochelle, et dont nous avons résumé l'observation,
 +
nous rappellerons que la mort eut Heu par ramol-
 +
lissement aigu du cerveau avec hémiplégie droite
 +
et aphasie.
 +
 
 +
Après celte longue énumératlon des complica-
 +
tions nerveuses, on no peut qu'être frappé de la
 +
fréquence et de la gravité do ces accidents. La
 +
neurasthénie post-grippale est de notion vulgaire;
 +
l'éclosion de troubles psychiques chez les pré-
 +
disposés ou les dégénérés est également bien
 +
connue.
 +
 
 +
Un fait singulier se dégage aussi des allure»
  
Le LV Jacobson a cité le cas curieux d'une jeune
 
fille de vingt-trots ans atteinte déjà de giganto-
 
phytlo congénitale et partielle (doigts en baguette
 
de tambour) chez qui se produisit une polyné-
 
vrite toxique, après une pneumonie grippale. On
 
put assister alors à une accentuation do la ma-
 
ladie. Il survint un affaiblissement croissant de
 
la musculature et une difformité des mains pur:
 
gigantisme ; les dernières phalanges étalent en
 
forme de crosse et les ongles étaient, très recour-
 
bés. Par suite de l'atrophie des muscles inter-
 
osseux, la main était molle, comme cartilagi-
 
neuse. Une difformité analogue existait aux pieds
 
avec grossissement des genoux et de l'extrémité
 
inférieure du tibia, Le bord alvéolaire de la
 
mâchoire supérieure était épaissi et saillant ; le
 
  
 
{{Gallica page|fonction=saut}}
 
{{Gallica page|fonction=saut}}
  
menton était très fort; les lèvres, très volumi-
+
tout à fait insotttes des troubles riôyrppathiques
neuses, étulonl débordantes; il existait enfin uno
+
dans les épidémies d'influenza. Il s'agit presque \
cyphose dorso-lombaire. Lo Dr Jacobson émit
+
toujours de manifestations complexés; bizarres,
l'hypothèse d'uno pslëo-arthroputhio hyportro-
+
incohérentes, réellement déconcertantes au point
phiante pneumique. A la giganlophylio partielle
+
de vue du diagnostic et surtout du prpnoslic.
congénitale s'étaient associées des paralysies dues
+
Dans la plupart des cas, qu'il s'agisse de pertur-
ft dos névrites périphériques, résultant de l'infec-
+
bations sine materia, ou d'altérations organiques,
tion grippale.
 
  
===La grippe médullaire===
+
, le cortège symptpmatique est rarement superpo-
 +
sable aux descriptions nosologiques classiques.
 +
On se trouve en face, fort souvent,- d'un mélange
 +
inextricable de phénomènes où le praticien dé-
 +
routé ne peut saisir le moindre fil conducteur.
  
Leyden,nous venons
+
< Accidents tétaniques ou épileptlformes, tremble-
do le voir, avait déjà signalé la paralysie ascen-
+
ments divers, fatigue insurmontable, paralysies,
dante aiguë. Laverait a aussi observé la maladie
+
contractures, amyotrophies, etc., tout cela s'asso-
do Landry dans un cas de pneumonie grippale;
+
cie sans ordre connu, affectant des apparences de
le malade, après une tillelnto progressive do lu
+
gravité extrême et se terminant souvent par uno'
moOlle ou bulbe, succomba avec des phénomè-
+
guérison inattendue.
nes asphyxiques. Dans un cas de Kiessinger, la
 
myélite aiguë, rapidement envahissante et d'un
 
pronostic sévère, passa à l'état chronique. Un ma-
 
lade do Kerrëol, Agé do soixante-trois ans, sur-
 
mené, nosomaue et morphinomane, présenta>
 
nu moment de la convalescence, uno paraplégie
 
«tut l'emporta en quelques jours, après avoir pris
 
un caractère ascendant et être remontée au
 
bulbe.
 
  
Pitres a publié une observation do paralysie
+
S'il s'agit de polynévrites, ce sont des allures
nsthënlquo dtlluse post-grlppule, avec paralysie
+
étranges, différant par bien des points de l'évolu-
flasque des quatre membres, sans atrophie mus-
+
tion classique ot s'arssociant presque toujours à
culaire, sans modifications qualitatives des
+
des lésions médullaires incontestables.
réactions électriques, sans troubles trophlques
 
  
 +
La grippe médullaire est encoro plus extraor-
 +
dinaire et on ne compte pas les observations où
 +
des cliniciens consommés'ont été entraînés a en-
 +
tasser hypothèses sur hypothèses. Les types clas-
 +
siques sont débordés; plus do systématisation,
 +
mais des lésions disséminées un peu partout et
 +
donnant lieu à une symptomatologle touffue, in-
  
 
{{Gallica page|fonction=saut}}
 
{{Gallica page|fonction=saut}}
 +
cohérente èl indéchiffrable, se terminant parfois
 +
par une résolution complète. ;
 +
 +
Le môme désordre se présente dans les eiicé-
 +
phalopathies.Il ne s'agit presque jamais d'une
 +
hémorragie cérébrale typique, d'Un ramollisse-
 +
ment, d'une hémorragie méningée, d'une ménin-
 +
gite isolée, mais dé types associés; on verra se
 +
produire; par exemple, une paralysie des quatre
 +
membres, des paralysies oculaires partielles, des
 +
ophtalmbplégies, ou encore dès foyers hémorra-
 +
giques multiples, des points d'encéphalite dissé-
 +
minés, des altérations simultanées de plusieurs
 +
nerfs crâniens a leur origine. On voit, surgir
 +
pôle-môle des otorragies, du coma, du Cheyne-
 +
Stokes, des vomissements, du nystagmus, etc.
 +
C'est encore, comme pour la moelle, la dissémi-
 +
nation sans ordre des'lésions, avec une symp-
 +
tomatologie multiple et défiant .souvent tout
 +
diagnostic raisonnable. ' 11 faut ajouter, cepen-
 +
dant, qu'on peut relever la prédominance mar-
 +
quée dés processus hémorragipares.
  
 
{{Fin corps article}}
 
{{Fin corps article}}

Version actuelle datée du 8 septembre 2020 à 19:37

Grippe et maladies du système nerveux (complications)


 
 

Gallica 12148-bpt6k5713876s-f5.jpg
Chapitre
Grippe et maladies du système nerveux (complications)
Auteur
Gustave André
Extrait de
La grippe ou influenza (1908)
Visible en ligne
Sur Gallica
Chapitre précédant
Complications gastro-intestinales
Chapitre suivant
Autres complications

Cette page introduit un chapitre de l'ouvrage La grippe ou influenza, rédigé en 1908 par Gustave André.

logo travaux Ce chapitre est cours d'importation pour aller vers un état « brut d'OCR » (qui permet de faire fonctionner le moteur de recherche du wiki).

Grippe et maladies du système nerveux (complications)


- 336 (G) -

Il est avéré que les épidémies de grippe ayant sévi à diverses époques ont, à des degrés divers, provoqué des manifestations nerveuses très variées, Aussi, les documents qui existent sur ce sujet sont nombreux et réellement intéressants, Nous n'avons à relever ici que les déterminations insolites, les autres ayant été énumérées précédemment; Ce sont ces troubles qui, en l'absence de fièvre catarrhàle, ont pu. être quelquefois méconnus et ont fait songer .assez fréquemment à la dengue.

Le Dr J. Marty a publié dans les Archives générales de Médecine (novembre 1898) un très important travail sur les accidents cérébro-spinaux de la grippe. L'auteur résume d'abord de façon très intéressante l'historique de cette question. Il rappelle qu'en 1580, Henisch; (Saxe), Sennert (Rome), notèrent des phénomènes nerveux inquiétants. Do


- 337 (G) -

1718 à 1729, Camerarius et Beccaria décrivent des grippesàforme cérébrale, le premier en Thuringe, le second à* Bologne. Ozanam rapporte des cas de même ordre observés, en 1765 en Allemagne, en 1800 à Lyon, en 1802 à Milan. En 1837, Nonat signale un fait de pseudo-méningite, Petrequin enregistre divers cas de folie avec suicides. Brionne (Thèse Paris, 1890) cite un cas de névraN gie du phrénique, une méningite de la basé sui- vie de mort, un cas à début apoplectiiorme, un cas de paraplégie.

Henry (Revue de la Suisse romande) relate le cas d'un employé de chemin He fer qui s'af- faissa subitement à la gare et dormit dix-huit heures consécutives, sans suites sérieuses au réveil. Fiessinger, cité dans le même travail, étudie les phénomènes spiné-méningôs. teyden {Soc. méd. int., Berlin) signale diverses formés nerveuses avec céphalée intéiise, raideur de là nUque, délire, et parfois coma mbrteb Kejsch et Antôrty (Arçh. de Méd. milit,, t.: Xyiïl) notéitt quelques décès occasionnés par des méningites où des congestions àpopléctifôrmès; survendes d'enlblée après l'attaque grippale.; Tra^sipUr ref late cinq observations'de grippés à forme hèr-, yeuse terminées par la guérison, Utte; grimpe à' forme cérébrale suivie dé niort, -un-cas avéé phénomènes d'aliénation mentale et inégalité Rupiliaire terminée par la guértèon, enfin, un



- 338 (G) -

cas avec aphasie temporaire, délire et abatte- ment extrême. Loroyer et Gallois (Bullct. méd.} publiont une observation do myélite aiguô grip- pale. Dans un fait de Paviot (Vullet. méd., 1895), on constata avec étonnement l'absence de lé- sions à l'autopsie, Michel Lévy avait déjà relevé, à une certaine époque, la coïncidence des épidé- mies do grippe et de méningite cérébro-spinale. Les quelques cas de méningite cérébro-spinale observés à Rochefort pendant quinze années sur- vinrent tous pendant la seule année où la grippe a régné dans cette ville. Le Dr Degrooie (Thèse Lille) cite dé nouvelles observations de sclérose en plaques survenues après la grippe.

Après cette étude historique, que nous tenions à résumer, le Dr J. Marty cite ses .'observations personnelles, très importantes et très intéressan- tes; Il s'agit d'un cas de grippe avec trismus, de plusieurs cas de pseudo-méningite, d'une ménin- gite à prédominance spinale et de trois cas de méningite grippale avec mort. A relever, au point de vue clinique, l'irrégularité et la variabilité des phénomènes cutanés (hypéresthésie, hypoes- thésie), dos névralgies occipitales et abdomi- nales, etc.

Le travail de J. Marty, tant au point de vue des recherches historiques que des observations per- sonnelles, présente un grand intôrôt.

Paul Blocq (Gaz. hébd. de Méd. et de C7«r„ 1890)


- 339 (G) -

fait remarquer que la grippe nerveuse a été sur- tout fréquente chez les intellectuels, notamment dans les lycées, dans les écoles du Gouvernement, tout en se montrant très rare dans la population ouvrière. C'est chez les enfants qu'on a observé, nous l'avons déjà vu, des phénomènes de ménin- gisme. Dans certains cas, les douleurs, chez les adultes, prédominant au niveau de l'articulation coxo-vertébrale, avec irradiations dans le terri- toire du nerf sciatique, la confusion avec la den- gue était presque inévitable. En général, les àflec- ' lions nerveuses qui ont surgi sous l'action des toxines grippales ont consisté en névroses telles que la neurasthénie, l'hystérie et les maladies mentales. C'est à titre d'agent provocateur que la grippe a mis en évidence diverses nôvropathies chez des prédisposés. C'est ainsi que chez des arthritiques à hérédité nerveuse plus ou moins chargée, elle suscite fréquemment de,la faiblesse générale, de l'inaptitude au travail, des vertiges, de la céphalée en casque, de l'atonie stomacale, de la parésie, dès membres inférieurs, en un mot, des signes formels de neurasthénie. Dans des! cas plus accentués, l'insomniecst robello, l'anxiété, l'angoisse prédominent et l'abattement est poussé à l'extrême. En 1890, d'après P. Blocq, quelques* cas de chorée, des névralgies faciales, cervicales et sciatiques, des paralysies faciales ont pu être rationnellement imputées à la grippe. P. Blocq a


- 340 (G) -

observé, en outre, des états nerveux provoqués exclusivement parla peur de l'épidémie, C'est par une sorte d'auto-suggestion que le tableau de la forme nerveuse de l'influenza a pu ôtre réalisé sans augmentation de la température.

On trouve des renseignements intéressants, au sujet de Vhystérie post-grippale, dans la thèse de Le Joubioux (Paris, 1890). Chez un soldat ob- servé par Grasset et rapporté dans ce travail, il se produisit brusquement des troubles de la vue, une chute avec perte de connaissance, de là con- tracture douloureuse des membres, de Panes- thésiè, de l'analgésie et un tic palpébral, Huchard, cité dans la môme thèse, a observé aussi, avec son ancien interne Marigny, une grippe compli- quée d'accidents hystériques se montrant pour la première fois. Séglasacitédeux cas analogues. Dans une observation de J. Voisin, il exista de là céphalalgie avec hémiparésie' et hémianesthésie sensitivo-sehsorieîlé. Iî.' Rambaud a vu un cas de somnambulisme, Le Joubioux publie une obser- vation personnelle d'automatisme ambulatoire

avèc mélancolie, C'est à l'asthénie post-grippalè,

à l'altération prôfonde de la nutrition, et, Vrai- semblablement, à une action élective des toxines grippales sur le centre cérébro-spinal, qu'il faut attribuer l'explosion de la névrose. C'est là la théorie de Le Joubioux et nous l'admettons sans difficulté.



- 341 (G) -

R. Gomez, chez un enfant de sept ans, a vu des contractures et des douleurs musculaires généra- lisées; les muscles faisaiont saillie sous la peau des membres inférieurs, du thorax et de l'abdo- men. La raideur de la nuque, l'opisthotdnos, le trismus, le rictus sardonique, l'exagération des réflexes rotuliens, enfin l'hyperexcitabilitô élec- trique complétaient lo tableau de cette tétanie grippale. La guérison fut obtenue en cinq semai- nes par les lavages du sang.

G. Minciotti a guéri par l'électricité, en six se- maines, un cas de diplégie faciale provoquée par l'influenza.

Stonkovenkoflcite le fait d'une femme âgée qui éprouva des accès vertigineux à la suite d'une perturbation morale consécutive à la grippe. Il existait des bourdonnements, du bruit dans la tête, des secousses dans les bras et les jambes, du Cheyne-Stokes,des nausées, des vomissements, le tout avec conservation très nette de la cons- cience. Un soulagement réel se produisit par l'ap-; pliôatibn de compresses froides et par l'admihis-y tration de la valériane. S'agissait-il d'hystérie ?; Étàit:ce du vertige de Môniôre? Ces deux hypothèC; ses péuventétre misés en avant, ;/■" , ;

Boori (Riforma rhedica) à vu, chez,une fi)|ettéd!ê" onze ans, des accès épileptiformes^engendrés par, la grippe. On connaît l'Opinion do P. ilario sur l'étiologio infectieuse de l'ôpilepsîo. Bitck: et MôoV


- 342 (G) -

ont constaté des tremblements dans un cas de forme nerveuse de l'influenza; le tremblement prédo- minait dans le bras droit, avec un rythme moyen do cinq à six secousses par seconde. L'agitation faisait défaut pendant le sommeil et s'exagérait par les fatigues ot les émotions ; pas d'atrophio musculaire, pas de réaction do dégénérescence; pas de symptômes oculo-pupillaires. Il s'agissait vraisemblablement d'une manifestation hystéri- que. La guérison fut obtenue par le chlorhydrate de spermine.

Vers la fin de l'épidémie de 1889-1890, on aurait observé, dans la province de Mantoue, des cas .extraordinaires de léthargie prolongée se termi- nant quelquefois par la mort. R, Longuet a con- sacré à l'étude de ce syndrome un article des plus intéressants dans \aSemainemédicale (juillet 1892). Nous le résumons très succinctement. Cette affec- tion, à laquelle on donna le nom de nona, fut considérée, d'après des rapports administratifs, comme absolument légendaire. Pourtant, vers la même époque, des faits similaires furent observés en Autriche, en Suisse, en Allemagne, en Dane- mark, en Angleterre et en Amérique, par divers médecins (Traujen, Muller,Hammerschlag, Pries- ter, Hallager, Barrett, Frome Young, etc.). Dans toutes ces observations, il s'agissait d'un sommeil profond, d'une léthargie, survenant longtemps après la convalescence d'une attaqUe d'influenza


- 343 (G) -

et persistant souvent plusieurs jours. Des compli- cations analogues s'étaient produites dans plu- sieurs épidémies anciennes, notamment dans celle de Tubingue en 1718 et de Lyon en 1800. A relever parmi les symptômes de la nona de 1890, en même temps que le coma, la raideur de là nu- que, du trismus, de la dilatation ou de l'inégalité pupillaire, la constipation, quelquefois de l'am- nésie après la guérison. Longuet parle de cas frustes.

Cet état léthargique post-grippal pouvait être confondu avec la narcolepsie, s'observant parfois chez les obèses, les névropathes, lès cardia- 1 ques, etc. ; avec le sommeil hystérique, le ver- tige paralysant de Gerlier et avec la maladie du sommeil des nègres.

Mauthner, de Vienne, en 1890, plaçait là nona dans la substance grise ventriculàire, Gillet de Grandmont émit l'hypothèse d'une ophtalmo- plégie externe, à propos d'une mala,dè chez; laquelle il avait constaté la chute des paupières et l'immobilité des globes oculaires. Oh a pu se demander s'il ne s'agissait pas de méningite cé- rébro-spinale ou d'urémie grippale. En réalité, là pathogônie de cette maladie, aujourd'hui disparue et presque légendaire, est inconnue, ert raison de l'absence d'autopsies (R, LongueVSeroctwe médi- cale, 9 juillet 1892).

L'épidémie do 1889-189Qa été remarquable par



- 344 (G) -

la variété et l'intensité des déterminations névropathiques. II n'est pas de praticien qui n'ait observé, à cette époque, l'atteinte profonde provoquée par la grippe dans le système nerveux, et nous avons déjà insisté sur cette question. Depuis lors, nous n'avons plus rencontré, clans des constitutions saisonnières, sans conteste grip- pales, cet ébranlement profond, cette prostration extraordinaire, ces singulières douleurs névral- giques, ces états neurasthéniques stupéfiants, ces. troubles cérébraux violents qui, à cette époque* étaient de pratique courante.

On peut relever dans diverses observations des troubles insolites consistant en contractures, té- tanie, douleurs épigastriques Intenses, névralgies du plexus cardiaque, manifestations hystérifor- mes, etc. Dans des cas assez nombreux, on signale une véritable sldération du système nerveux,

Psychoses grippales

Cette section est développée sur une autre « page wiki » :

La grippe médullaire

Leyden,nous venons do le voir, avait déjà signalé la paralysie ascen- dante aiguë. Laverait a aussi observé la maladie do Landry dans un cas de pneumonie grippale; le malade, après une tillelnto progressive do lu moOlle ou bulbe, succomba avec des phénomè- nes asphyxiques. Dans un cas de Kiessinger, la myélite aiguë, rapidement envahissante et d'un pronostic sévère, passa à l'état chronique. Un ma- lade do Kerrëol, Agé do soixante-trois ans, sur- mené, nosomaue et morphinomane, présenta> nu moment de la convalescence, uno paraplégie «tut l'emporta en quelques jours, après avoir pris un caractère ascendant et être remontée au bulbe.

Pitres a publié une observation do paralysie nsthënlquo dtlluse post-grlppule, avec paralysie flasque des quatre membres, sans atrophie mus- culaire, sans modifications qualitatives des réactions électriques, sans troubles trophlques


- 345 (G) -

ni sonsilifs, sans atteinte dos sphinçlors, onlliv avec abolition dos réllexos tendineux ot conser- vation des réflexes cutanés., Lo diagnostic oscilla entre l'asthénie des convalescents, la paralysio asthéniquo diflusodo Gublor, la paralysie géné- rale subaiguô do Dttchenno ot la maladie de Landry.

Lo diagnostic tut douteux aussi dans un cas de paralysio myasthénique post-grippale observé par AbricassolL H se produisit une faiblesse motrice généralisée, une lusslludo très rapido de la mus- culature volontaire do tout lo corps.

Dans les trois observations précédemment ré- sumées, lo Profosseur Mossé rclèvo d'une façon expresse un cas de paralysie ascendante

Boulin (Thèse Lyon, 1900) a étudié, à son tour, lo syndrome de Landry post-grippal, Il admot doux modes cliniques : 1» un début insidieux avec bénignité et régression rapido des accidents; 2«> un début aigu avec persistance des symptômes généraux, une nuircho ascendante de la paralysio ot uno terminaison mortelle D'après l'auteur, 11 s'agit do l'altération d'un mémo système anatomlt que : lo neurone moteur périphérique, Le pro- nostic dépend du modo de début, do l'évolution et do la marche de ht paralysie, de la persistance des phénomènes généraux, après la naissance du syndrome.

Laurentl (Riforma mecttett, 1994) cite un cas do


- 346 (G) -

gangrène symétrique, d'origine spinale, chez Une petite fille grippée, Le sphacèle était limité aux phajànisfes des orteils et aux membres:supérieurs, de i'extrénlite dès doigts aux ayant-bras. Là» lésion;ocpupait probablement; d'après jui^ la por- tion de substance griso située entre là-corne pos- térieure et la corné antérieure.

Dans un cas de Pailhas, le sujet atteint de paralysie de Landry, en pleine épidémie, put heureusement guérir, après avoir présenté do l'aphasie. ' (

Àpostoli et Planet ont publié un cas de myélite aiguô infectieuse avec guérison. On dut abandon- ner, successivement lo diagnostic d'atrophié mus- culaire progressive et de névrite post-grippale du nerf cubital gaucho. Au bout d'un an et demi, on' se trouva en face dû tableau do la sclérose latérale nmyotrophiquo. Puis survint un brusque change- ment de direction; pendant seize mots, l'état fut stationnaire ; enfin, après un arrêt du processus, la rétrocession progressa jusqu'à la guérison,

Dans un cas de paralysie spinale spastîque (Clini- que de Senator, 1899), un garçon de treize ans fut pris de raideur des membres inférieurs, avec secousses convulslves intermittentes. La démar- che était spàsmb-parétique; pas d'atrophie; exa- gération des réflexes rotultens; intégrité des nerfs crâniens; rien dans les sphincters. La guérison eut Heu. Il s'agissait probablement d'une myélite


- 347 (G) -

transverse de la partie inférieure de ïsi moelle" dorsale.', . •< *■ '•-'.'".:. *:";Y\Ï>:

Fiessinger a cru reconnaître des symptôméjj; de méningite spinale chez une jeune fiRe de, dix-huit ans qui, dès le début de sa grippé» ac^ cusà une rachialgie violente et qui, au bout de quinze jours,, présenta du nasonnement de là voix, do la dysphagle, de la dyspnée, de la con*. trac tu ro des muscles de la nuque et du dos. La malade succomba quarante-huit heures après ces derniers accidents aveo de la tachycardie,

Jplly a signalé un cas de poliomyélite survenu; chez une dame, trois semaines après; une forte attaque d'iniluenza. Il exista des phénomènes douloureux, de la paralysie des membres supé- rieurs drcits et du membre Inférieur du mémo côté, La guérison se fit en un an, interrompue par quelques récidives. Souvent, d'après cet au- teur, les myélites préexistantes ou le tabès pfésenv tent une aggravation notable du fait do l'influenza. Un chauffeur, observé par Frèund, fit une chute sur le dos dans son tender et n'éprouva que quelques douleurs. Sept jours après, une attaqué de grippe aggrava les souffrances et provoqua une parésle avec amyotrophlo des quatre membres. H s'était produit sans doute, d'après ce clini- cien, tout d'abord une hémorragie dans les enveloppes de la moelle par suite de la chute, puis une suppuration eh ce point par l'action 1


- 348 (G) -

de;, la, grippe. La guérison se lit incômplô- totneiit:..' " .'■} >.•"'•■'•' • ' , '"• / V,. ■- '" •; Les toxines grippales peuvent réveiller un pro- cessus niédullaireôleint ou activer la marche*. ■', d'une affection systématisée. Qu'il s'agisse, dô sclérose des cordons postérieurs ou/d'une atro- phie ancienne de certains ilôts cellulaires, on voit éclater des complications inflammatoires inattendues au voisinage des parties autrefois lésées. Les muscles épargnés dans une vieille poliomyélite, par exemple, présentent des lésions dégéhératives. Tout comme la diphtérie, la va- riole, l'érysipèle, etc., l'inllucnza peut créer uno •véritable sclérose en plaques.

 propos d'altérations du sympathique, Ilolz a cité la curieuse observation d'un homme de Ironie ans chez qui, consécutivement à h grippe, survinrent des accès de suffocation, avec diffi- culté de la déglutition, coïncidant avec une tu- méfaction algue" d'une moitié du corps thyroïde atteignant ie volume d'un oeuf de poule. Puis, apparurent successivement des douleurs lombai- res violentes, de l'albuminurie ctdel'exophtalmie bilatérale. Il survint un peu plus tard du ptosis, sans paralysie des muscles de l'oeil et un rétrécis- sement très accentué de la pupille droite. Le ma- lade souffrait depuis cinq ans d'une forte hyper- hydroso du côté droit. Or, avant l'apparition des symptômes sus-mentlonnés, il s'était établi à



- 349 (G) -

droite une anhydrose, tandis que i'hyjierhydrose: ancienne passait à gauche. Ces èymptôrilêsrà^ pelant ceux qu'on obtient, chez les animaux, parN la section du nerf sympathique cervical, étaient -dus probablement, d'après Holz, à la pression exercée par le goitre, lequel, à son tour, avait été provoqué par l'influenzà.

Rendu a publié (DuUct.Soc. mêd. Hopit» 1901) «ne intéressante observation de méningite céré- bro-spinale d'origine grippale, compliquée de poliomyélite antérieure aiguô avec guérison par la ponction lombaire et les bains chauds. Le diagnostic,extrômementdifflciie, avait été d'abord celui de rhino-pharyngite supérieure, d'ordre in- fectieux, donnant lieu à des manifestations arti- culaires. 11 fallut l'apparition, au cinquième Jour, de la raideur du cou et du signe de Kernig pour lever tous les doutes. Fait important, la ménin- gite cérébro-spinalo se compliqua d'accidents de poliomyélite diffuse tout à fait analogues n ceux, de la paralysie infantile. Rendu se demanda, après une objection de Cômby, si la paralysie se- condaire était le fait d'une poliomyélite ou d'une uolynévrito, mais, finalement, il conclut à une îésion d'emblée centrale.

. A propos de cette observation, Lermoyeà clttt deux cas qu'il résuma ainsi : Début par une otite aiguë, d'apparence banale, au cours d'une bonne santé, élévation rapide de la température, phéno-


- 350 (G) -

^ini^l^.'âM^rç^spijàLlàii'^* là : paracentèse du 'tyhK îiiïiifàiteà*tphipâi n/arrête pas la/marche des, àcçicjentà ; rapidement éclate le syndrome typique de laJplSnihgite cérébro-spinale. 11 est possible*, d'aprèsLermoyez,que rinfécUon méningitïque: partie du nez puisse gagner le crinê par une autre ; ..voie..; "\.;./;-!.-■ . • */■•■:•" '. ' >'• "

Lès déterminations médullaires de la grippe no so présentent pas toujours, fort heureusement, avec ce cortège de symptoinçs aussi alarmants, ilomaro(tïifoma rnedica, 1894) a publié un cas do paralysie transitoire des membres inférieurs et de la vessie,'consécutivement à une congestion neuro-paralytique due à l'infliienza. En mars 1907, nous avons observé nousmôme, chez une Jeunô, malade du D* G..., de Toulouse, des trouble» cohgostifs cérébro-médullaires qui avaient été précédés par dos phénomènes très nets do grippe et qui simuleront, a s'y méprondro, le début d'une méningite cérébro-spinale (céphalalgie, vomissements, raideur de la nuque, signe de Kernig, etc.). Des sangsues aux apophyses mus- toYdes, du calomol at des bains chauds enrayèrent rapidement ces symptômes inquiétants.

Friedniann a eu h traiter trois cas de myélite inflammatoire Chez une femmo de cinquante ans,. il put constater d'abord une hémiplégie avec dou- leurs rachidtennes, puis une paralysie avec dou- leurs en ceinture et état spasmodlque. La mort



- 351 (G) -

observation, uit homme de vijig^ de paraplégieavec-douleurs racbidienfiei^aussj] plus tard sô produisit un état paj^tp-spas^ avec symptômes denévrite rètrèbuïbairëYDaàs îë| troisième cas, un homme de qùarantè-deùxan$^ présenta de la rétention d'ùrinë, un tremblement^ généralisé» des douleurs rachidiennes ;çt- encqre un état parélo-spasmbdique. La guérison, eût iïèu également. ; * , V*'V'-'

La paralysie bulbaire progressive peut résulter do la grippe. Stembo, de Saint-Pétersbourg en a observé un cas chez une femnie de quâtohïe1- huit ans. Les symptômes, très caradtôristiques» consistèrent en embarras de la parole» reflua des boissons par lo nez, déglutition difficile, voix na- sonnéo et enrouée; les lèvres étaient amincies avec sifflement et moue impossibles;.les labiales et les linguales étaient difficilement prononcées ; la langue était tremblante et amincie. Il existait, en outre, uncparésio évidente du constricteur du larynx et une paralysie du cricoarythénofdien gauche. Le pronostic fut considéré comme sombre. •

Encéphalopathies

A propos de Ù forme nerveuse, nous avons étudié les pseudo-ménin- gites, les méningites et les méninge-encéphalites* Il reste à énumérer certaines lésions oncéphali-


- 352 (G) -

qués heureusement' tàrés et dont il à été d'ail? leurs fait;mention dans le chapitro ^e l'anatomio pathologique. . '

Gûtlniann a publié deux cas de paralysie çéré? brale après l'influenzai Dans le premieiy les symp- tômes consistèrent en, affaiblissement des mem- bres droits avec douleurs légères^ La paralysie progressa rapidement; quatre mois après,sur- vinrent dû nystagmus, des paralysies oculaires, un tremblement intentionnel des mains et des pieds et l'exagération des réflexes. Ces signes in- diquaient, d'après l'auteur, la période de sclé- rose d'un processus inflammatoire ayant atteint le cervelet et le pont de Vérole, processus masqué parles symptômes de la grippe. Dans le deuxième cas; il se manifesta des signes de ramollissement progressif avec.troubles dé la parole, hémiplégie progressive aussi et incontinence des réservoirs.

Une observation d'Àlexander James concerne une jeune fille do vingt-trois ans qui subit deux attaques d'intluenza à huit mois d'intervalle; dans la dernière, on constata une impotence com- plète des quatre membres, avec Incontinence des sphincters, des troubles de la déglutition et la disparition des réflexes. À l'autopsie, on trouva un cerveau oedémateux, une moelle congestion- née'et des hémorragies microscopiques dans les cornes antérieurcâ des renflements cervical et lombaire.



- 353 (G) -

Nous ayons clôjà: mentionna les ;àbcès dû ,cerj-/ vèaU; consécutifs 'à j des sinusites, frontales et cthmoïdalés. d^rigine grippale (Belin). Dans Un cas cité, par, Virchoyy, qui pratiqua dps:recher- ches anatomp pathologiques, Uh, individu atteint d'influenza succomba avec ; tous lçS: signes de l'apoplexie foudroyante* Rappelons^ qu'il existait plusieurs foyers hémorragiques dansje cerveau// Furbringer a publié un cas analogue ; une jeiine fille de vingt-sept ans, après des symptômes très nets de grippe, succomba à une attaque; d'apo- plexie. On rencontra aussi plusieurs foyers hé- morragiques dans les deux hémisphères. ;V

Nous avons déjà résumé les symptônios si bien décrits par Grasset et Çprnil dans lés encéphalq- patbies graves. Dans trois observations de ce dernier, malgré la gravité du pronostic» la gué- rison eut lieu.

Dans certaines formes graves de l'otite grippale où le rocher est tout entier enflammé (panotito), les malades succombent quelquefois par lépto- méninglte diffuse. • * .

Un empyèine aigu du sinus sphénoïdal peut provoquer une collection purulente occupant une partie du rocher et envahissant la fosse crânienne antérieure (cas du l)r Halle). Dans une Observa- tion de Gntlmabn, avec encéphalite probable d'une petite portion du cervelet ot de la protubé- rance et sclérose consécutive, les symptômes,



- 354 (G) -

très variés, furent les suivants: titubation, trem- blement intentionnel, exagération des réflexes rôtuliens et plantaires, paralysie des muscles des yeux, nystagmus bilatéral; tout cela avec conser- vation, de l?açujtô Visuelle. La sclérose consécu- tive avait altéré les origines de plusieurs nerfs crâniens. On porta, néanmoins, un pronostic favorable.

Chez une demoiselle do dix-neuf ans observée par Nauwerk et Leichtenstern, 11 exista des dou- leurs occipitales, des vomissements, dcs.otorra- gies, du Çheyne-Stokes et du coma. A l'autopsie, il s'écoula un liquide trouble par la section du corps calleux. L'examen bactériologique décela l'oxistènce de bacilles un peu plus gros que celui dePfeiffer.

Chez une fournie soignée par lo Dr Dufour, de la Rochelle, et dont nous avons résumé l'observation, nous rappellerons que la mort eut Heu par ramol- lissement aigu du cerveau avec hémiplégie droite et aphasie.

Après celte longue énumératlon des complica- tions nerveuses, on no peut qu'être frappé de la fréquence et de la gravité do ces accidents. La neurasthénie post-grippale est de notion vulgaire; l'éclosion de troubles psychiques chez les pré- disposés ou les dégénérés est également bien connue.

Un fait singulier se dégage aussi des allure»



- 355 (G) -

tout à fait insotttes des troubles riôyrppathiques dans les épidémies d'influenza. Il s'agit presque \ toujours de manifestations complexés; bizarres, incohérentes, réellement déconcertantes au point de vue du diagnostic et surtout du prpnoslic. Dans la plupart des cas, qu'il s'agisse de pertur- bations sine materia, ou d'altérations organiques,

, le cortège symptpmatique est rarement superpo- sable aux descriptions nosologiques classiques. On se trouve en face, fort souvent,- d'un mélange inextricable de phénomènes où le praticien dé- routé ne peut saisir le moindre fil conducteur.

< Accidents tétaniques ou épileptlformes, tremble- ments divers, fatigue insurmontable, paralysies, contractures, amyotrophies, etc., tout cela s'asso- cie sans ordre connu, affectant des apparences de gravité extrême et se terminant souvent par uno' guérison inattendue.

S'il s'agit de polynévrites, ce sont des allures étranges, différant par bien des points de l'évolu- tion classique ot s'arssociant presque toujours à des lésions médullaires incontestables.

La grippe médullaire est encoro plus extraor- dinaire et on ne compte pas les observations où des cliniciens consommés'ont été entraînés a en- tasser hypothèses sur hypothèses. Les types clas- siques sont débordés; plus do systématisation, mais des lésions disséminées un peu partout et donnant lieu à une symptomatologle touffue, in-


- 356 (G) -

cohérente èl indéchiffrable, se terminant parfois par une résolution complète. ;

Le môme désordre se présente dans les eiicé- phalopathies.Il ne s'agit presque jamais d'une hémorragie cérébrale typique, d'Un ramollisse- ment, d'une hémorragie méningée, d'une ménin- gite isolée, mais dé types associés; on verra se produire; par exemple, une paralysie des quatre membres, des paralysies oculaires partielles, des ophtalmbplégies, ou encore dès foyers hémorra- giques multiples, des points d'encéphalite dissé- minés, des altérations simultanées de plusieurs nerfs crâniens a leur origine. On voit, surgir pôle-môle des otorragies, du coma, du Cheyne- Stokes, des vomissements, du nystagmus, etc. C'est encore, comme pour la moelle, la dissémi- nation sans ordre des'lésions, avec une symp- tomatologie multiple et défiant .souvent tout diagnostic raisonnable. ' 11 faut ajouter, cepen- dant, qu'on peut relever la prédominance mar- quée dés processus hémorragipares.


Voir aussi