Grippe aviaire et transmission chez l'homme (2006) Delvallée/Grippe humaine : Différence entre versions

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La conclusion est [[Grippe aviaire et transmission chez l'homme (2006) Delvallée#Conclusion|accessible sur la page de présentation du rapport]].
 
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==Chapitre du rapport==
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==Grippe humaine d'origine aviaire==
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{{Corps article/Début}}
 
{{Corps article/Début}}
  
 
===Historique===   
 
===Historique===   
  
Les  premiers  cas  d’infection  humaine  par  des  virus  influenza  aviaires  ont  été  diagnostiqués et confirmés à partir de 1997.  
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Les  premiers  cas  d’infection  humaine  par  des  virus  influenza  aviaires  ont  été  diagnostiqués et confirmés à partir de [[Date (épidémiologie)::1997]].  
* En  mars  1997,  le  premier  cas  documenté  d’infection  humaine  a  été  recensé  à  Hong  Kong  (Claas,  Van  et  al.  2000  [45])  (Boibieux,  Bouhour  et  al.  1998  [27]) (Subbarao,  Klimov  et  al.  1998  [183]),  sous  la  forme  d’une  pneumopathie  grave,  ayant  atteint  18  personnes  et  provoqué  la  mort  de  six  d’entre  elles  (Institut  Pasteur,  Réseau  national  de  santé  publique  et  al.  1998  [94]).  Cet  épisode  était  contemporain  d’une  épidémie  de  grippe  aviaire  provoquée  par  une  souche  A  (H5N1) hautement pathogène, dans les élevages de volailles de Hong Kong. Les études  génétiques  des  prélèvements  chez  l’homme  et  l’animal  ont  permis  d’établir  l’identité  des  souches  virales.  C’est  le  premier  cas  avéré  de  transmission directe du virus grippal aviaire à l’homme.
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* En  mars  1997,  le  premier  cas  documenté  d’infection  humaine  a  été  recensé  à  Hong  Kong  (Claas,  Van  et  al.  2000  [{{Corps article/Lien bibl|45}}])  (Boibieux,  Bouhour  et  al.  1998  [{{Corps article/Lien bibl|27}}]) (Subbarao,  Klimov  et  al.  1998  [{{Corps article/Lien bibl|183}}]),  sous  la  forme  d’une  pneumopathie  grave,  ayant  atteint  18  personnes  et  provoqué  la  mort  de  six  d’entre  elles  (Institut  Pasteur,  Réseau  national  de  santé  publique  et  al.  1998  [{{Corps article/Lien bibl|94}}]).  Cet  épisode  était  contemporain  d’une  épidémie  de  grippe  aviaire  provoquée  par  une  souche  A  (H5N1) hautement pathogène, dans les élevages de volailles de Hong Kong. Les études  génétiques  des  prélèvements  chez  l’homme  et  l’animal  ont  permis  d’établir  l’identité  des  souches  virales.  C’est  le  premier  cas  avéré  de  transmission directe du virus grippal aviaire à l’homme.
* En 1999,  deux  cas  humains  de  grippe  dus  au  virus  A  (H9N2)  faiblement  pathogène  sont  confirmés  virologiquement  chez  deux  enfants  à  Hong  Kong  (Peiris,  Yuen  et  al.  1999  [156])  (Butt,  Smith  et  al.  2005  [32])  (Lin,  Shaw  et  al.2000 [119]). C’est la première fois que ce sous-type viral est isolé chez l’homme. L’origine exacte de l’infection est inconnue, mais la responsabilité des oiseaux d’élevage  est  fortement  évoquée.  Plusieurs  autres  cas  d’infection  humaine  à  influenza A (H9N2) ont été diagnostiqués en Chine en 1998-1999.  
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* En 1999,  deux  cas  humains  de  grippe  dus  au  virus  A  (H9N2)  faiblement  pathogène  sont  confirmés  virologiquement  chez  deux  enfants  à  Hong  Kong  (Peiris,  Yuen  et  al.  1999  [{{Corps article/Lien bibl|156}}])  (Butt,  Smith  et  al.  2005  [{{Corps article/Lien bibl|32}}])  (Lin,  Shaw  et  al.2000 [{{Corps article/Lien bibl|119}}]). C’est la première fois que ce sous-type viral est isolé chez l’homme. L’origine exacte de l’infection est inconnue, mais la responsabilité des oiseaux d’élevage  est  fortement  évoquée.  Plusieurs  autres  cas  d’infection  humaine  à  influenza A (H9N2) ont été diagnostiqués en Chine en 1998-1999.  
 
* En 2002, en Virginie, au décours d’une flambée de grippe du poulet due au virus A (H7N2), une personne a présenté une sérologie positive pour ce virus.  
 
* En 2002, en Virginie, au décours d’une flambée de grippe du poulet due au virus A (H7N2), une personne a présenté une sérologie positive pour ce virus.  
 
* En février  2003,  une  nouvelle  flambée  de  grippe  A  (H5N1)  à  Hong  Kong  est  responsable de deux cas d’infection dont un mortel, au sein de la même famille. L’enquête épidémiologique n’a pas pu déterminer le mode de contamination. En décembre  2003,  un  cas  de  grippe  A  (H9N2)  a  été  confirmé  chez  un  enfant  présentant une forme bénigne.  
 
* En février  2003,  une  nouvelle  flambée  de  grippe  A  (H5N1)  à  Hong  Kong  est  responsable de deux cas d’infection dont un mortel, au sein de la même famille. L’enquête épidémiologique n’a pas pu déterminer le mode de contamination. En décembre  2003,  un  cas  de  grippe  A  (H9N2)  a  été  confirmé  chez  un  enfant  présentant une forme bénigne.  
* En 2003,  aux  Pays-Bas,  une  épidémie  de  grippe  aviaire  A  (H7N7)  hautement  pathogène  débute  dans  des  élevages  de  volaille.  Quatre-vingt  neuf  personnes,  professionnels exposés et leurs familles, développeront une forme bénigne de la maladie. Un seul décès sera à déplorer (Fouchier, Schneeberger et al. 2004 [67]) (Koopmans, Wilbrink et al. 2004 [108]). Aucun autre cas d’infection humaine par le virus A (H7N7) n’a été reporté depuis.  
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* En 2003,  aux  Pays-Bas,  une  épidémie  de  grippe  aviaire  A  (H7N7)  hautement  pathogène  débute  dans  des  élevages  de  volaille.  Quatre-vingt  neuf  personnes,  professionnels exposés et leurs familles, développeront une forme bénigne de la maladie. Un seul décès sera à déplorer (Fouchier, Schneeberger et al. 2004 [{{Corps article/Lien bibl|67}}]) (Koopmans, Wilbrink et al. 2004 [{{Corps article/Lien bibl|108}}]). Aucun autre cas d’infection humaine par le virus A (H7N7) n’a été reporté depuis.  
 
* En novembre 2003, à New York, une personne est infectée par un virus aviaire A (H7N2).  
 
* En novembre 2003, à New York, une personne est infectée par un virus aviaire A (H7N2).  
 
* En  février  2004,  des  flambées  de  grippe  aviaire  dues  au  virus  hautement  pathogène  A  (H7N3)  déciment  les  élevages  de  poulet  en  Colombie  britannique(Canada)  et  sont  responsables  d’infections  humaines  à  type  de  conjonctivites  chez le personnel avicole.  
 
* En  février  2004,  des  flambées  de  grippe  aviaire  dues  au  virus  hautement  pathogène  A  (H7N3)  déciment  les  élevages  de  poulet  en  Colombie  britannique(Canada)  et  sont  responsables  d’infections  humaines  à  type  de  conjonctivites  chez le personnel avicole.  
* En janvier 2004, les études virologiques confirment la présence de la souche A (H5N1)  du  virus  influenza  aviaire  chez  quatre  patients  hospitalisés  pour  une  pneumopathie  grave,  à  Hanoï  (Vietnam),  puis  chez  deux  enfants  en  Thaïlande.  Ce  sont  les  premiers  cas  déclarés  de  grippe  A  (H5N1)  depuis  février  2003  ;  ils  surviennent  dans  un  contexte  d’épizooties  de  grippe  aviaire  A  (H5N1)  qui  sévissent dans les élevages de poulets.  
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* En janvier 2004, les études virologiques confirment la présence de la souche A (H5N1)  du  virus  influenza  aviaire  chez  quatre  patients  hospitalisés  pour  une  pneumopathie  grave,  à  Hanoï  (Vietnam),  puis  chez  deux  enfants  en  Thaïlande.  Ce  sont  les  premiers  cas  déclarés  de  grippe  A  (H5N1)  depuis  février  2003  ;  ils  surviennent  dans  un  contexte  d’épizooties  de  grippe  aviaire  A  (H5N1)  qui  sévissent dans les élevages de poulets.
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===Exposition de l’homme aux virus influenza A aviaires===
 
===Exposition de l’homme aux virus influenza A aviaires===
 
====Matières contaminantes====
 
====Matières contaminantes====
 
Elles  sont  représentées  par  les  sécrétions  respiratoires  et  surtout  les  matières  fécales qui peuvent contenir un taux important de particules infectieuses.  
 
Elles  sont  représentées  par  les  sécrétions  respiratoires  et  surtout  les  matières  fécales qui peuvent contenir un taux important de particules infectieuses.  
  
La  contamination  peut  être  directe,  par  la  manipulation  d’oiseaux  infectés,  ou  indirecte,  par  contact  avec  la  nourriture,  l’eau,  le  matériel  et  les  vêtements  contaminés.  Les  virus  influenza  sont  particulièrement  résistants  dans  les  tissus  et  l’environnement (notamment dans l’eau) et peuvent survivre plus de 30 jours à 0°C et  indéfiniment  dans  le  cas  de  matières  congelées.  En  raison  de  ces  capacités  de  survie,  d’autres  modes  de  transmission  sont  théoriquement  possibles.  L’ingestion,  l’inoculation  directe  par  voie  nasale  ou  conjonctivale  d’eau  contaminée  par  le  virus,  notamment  au  cours  de  baignades,  est  à  considérer  (Beigel,  Farrar  ''et  al.'' 2005 [23]).  
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La  contamination  peut  être  directe,  par  la  manipulation  d’oiseaux  infectés,  ou  indirecte,  par  contact  avec  la  nourriture,  l’eau,  le  matériel  et  les  vêtements  contaminés.  Les  virus  influenza  sont  particulièrement  résistants  dans  les  tissus  et  l’environnement (notamment dans l’eau) et peuvent survivre plus de 30 jours à 0°C et  indéfiniment  dans  le  cas  de  matières  congelées.  En  raison  de  ces  capacités  de  survie,  d’autres  modes  de  transmission  sont  théoriquement  possibles.  L’ingestion,  l’inoculation  directe  par  voie  nasale  ou  conjonctivale  d’eau  contaminée  par  le  virus,  notamment  au  cours  de  baignades,  est  à  considérer  (Beigel,  Farrar  ''et  al.'' 2005 [{{Corps article/Lien bibl|23}}]).  
  
Le risque lié à la consommation alimentaire de viandes infectées est estimé de nul à négligeable. Les souches virales hautement pathogènes qui disséminent dans tout l’organisme,  notamment  au  niveau  des  tissus  musculaires,  sont  détruites  très  rapidement  à  des  températures  supérieures  à  60°C.  Dans  l’éventualité  d’une  ingestion  de  viande  crue,  le  virus  serait  détruit  par  le  milieu  acide  de  l’estomac.  Les  mêmes  arguments  seraient  valables  pour  la  consommation  des  œufs.  La  consommation  de  sang  de  canard  et  de  viande  de  poulet  insuffisamment  cuite  a  néanmoins été impliquée dans des cas de contamination humaine (Beigel, Farrar et al. 2005 [23]).
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Le risque lié à la consommation alimentaire de viandes infectées est estimé de nul à négligeable. Les souches virales hautement pathogènes qui disséminent dans tout l’organisme,  notamment  au  niveau  des  tissus  musculaires,  sont  détruites  très  rapidement  à  des  températures  supérieures  à  60°C.  Dans  l’éventualité  d’une  ingestion  de  viande  crue,  le  virus  serait  détruit  par  le  milieu  acide  de  l’estomac.  Les  mêmes  arguments  seraient  valables  pour  la  consommation  des  œufs.  La  consommation  de  sang  de  canard  et  de  viande  de  poulet  insuffisamment  cuite  a  néanmoins été impliquée dans des cas de contamination humaine (Beigel, Farrar ''et al.'' 2005 [{{Corps article/Lien bibl|23}}]).
  
 
En février 2006, l’AFSSA a remis ses conclusions sur la probabilité de contamination du  consommateur  par  ingestion  de  viande  infectée  par  les  virus  influenza  A  hautement pathogènes (HPAI) A (H5) et A (H7) dans l’hypothèse de la présence ou non sur le territoire français d’épizooties dans les élevages de volailles, en fonction de l’espèce consommée, et de son mode de consommation.  
 
En février 2006, l’AFSSA a remis ses conclusions sur la probabilité de contamination du  consommateur  par  ingestion  de  viande  infectée  par  les  virus  influenza  A  hautement pathogènes (HPAI) A (H5) et A (H7) dans l’hypothèse de la présence ou non sur le territoire français d’épizooties dans les élevages de volailles, en fonction de l’espèce consommée, et de son mode de consommation.  
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====Epidémiologie de la transmission des virus aviaires====
 
====Epidémiologie de la transmission des virus aviaires====
 
*Transmission de l’animal à l’homme   
 
*Transmission de l’animal à l’homme   
*:Les  investigations  menées  dans  le  cadre  des  premiers  cas  humains  de  grippe  aviaire  A  (H5N1)  à  Hong  Kong  en  1997  (Bridges,  Lim  et  al.  2002  [29])  (Mounts,  Kwong  et  al.  1999  [139]),  et  de  grippe  A  (H7N7)  aux  Pays-Bas  en  2003  (Koopmans, Wilbrink et al. 2004 [108]), ont confirmé le contact direct avec des volailles  infectées,  comme  facteur  de  risque  déterminant  de  transmission  des  virus HPAI, dans le cadre d’activités professionnelles avicoles, vétérinaires, ou à l’occasion  de  la  fréquentation  des  marchés  de  volailles  vivantes  (Hayden  and  Croisier 2005 [80]).
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*:Les  investigations  menées  dans  le  cadre  des  premiers  cas  humains  de  grippe  aviaire  A  (H5N1)  à  Hong  Kong  en  1997  (Bridges,  Lim  et  al.  2002  [{{Corps article/Lien bibl|29}}])  (Mounts,  Kwong  et  al.  1999  [{{Corps article/Lien bibl|139}}]),  et  de  grippe  A  (H7N7)  aux  Pays-Bas  en  2003  (Koopmans, Wilbrink et al. 2004 [{{Corps article/Lien bibl|108}}]), ont confirmé le contact direct avec des volailles  infectées,  comme  facteur  de  risque  déterminant  de  transmission  des  virus HPAI, dans le cadre d’activités professionnelles avicoles, vétérinaires, ou à l’occasion  de  la  fréquentation  des  marchés  de  volailles  vivantes  (Hayden  and  Croisier 2005 [{{Corps article/Lien bibl|80}}]).
 
* Transmission interhumaine     
 
* Transmission interhumaine     
*:La transmission interhumaine a été évoquée pour la première fois à Hong Kong en  1997,  à  la  suite  d’une  étude  de  séroprévalence  auprès  des  personnels  de  santé  exposés  à  des  patients  contaminés  par  le  virus  A  (H5N1)    :  3,7%  des  personnes exposées professionnellement ont une sérologie positive pour le virus (Bridges,  Katz  et  al.  2000  [28]).  En  2004,  une  enquête  sérologique  sur  un  échantillon plus restreint de soignants s’est montrée négative (Apisarnthanarak, Erb et al. 2005 [13]) (Liem and Lim 2005 [118]) (Schultsz, Dong et al. 2005 [169]).
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*:La transmission interhumaine a été évoquée pour la première fois à Hong Kong en  1997,  à  la  suite  d’une  étude  de  séroprévalence  auprès  des  personnels  de  santé  exposés  à  des  patients  contaminés  par  le  virus  A  (H5N1)    :  3,7%  des  personnes exposées professionnellement ont une sérologie positive pour le virus (Bridges,  Katz  et  al.  2000  [{{Corps article/Lien bibl|28}}]).  En  2004,  une  enquête  sérologique  sur  un  échantillon plus restreint de soignants s’est montrée négative (Apisarnthanarak, Erb et al. 2005 [{{Corps article/Lien bibl|13}}]) (Liem and Lim 2005 [{{Corps article/Lien bibl|118}}]) (Schultsz, Dong et al. 2005 [{{Corps article/Lien bibl|169}}]).
*:Par  la  suite,  elle  a  fait  l’objet  d’enquêtes  systématiques  pour  certains  cas  de  clusters familiaux. On définit un cluster comme le regroupement au sein d’une même  famille  d’au  moins  deux  personnes  présentant  une  infection  au  même  virus,  confirmée  biologiquement,  ou,  atteintes  d’une  pneumonie  sévère  ou  décédées  dans  un  tableau  de  détresse  respiratoire,  et  chez  une  desquelles  au  moins le diagnostic a été confirmé en laboratoire (Olsen, Ungchusak et al. 2005 [149]) :  
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*:Par  la  suite,  elle  a  fait  l’objet  d’enquêtes  systématiques  pour  certains  cas  de  clusters familiaux. On définit un cluster comme le regroupement au sein d’une même  famille  d’au  moins  deux  personnes  présentant  une  infection  au  même  virus,  confirmée  biologiquement,  ou,  atteintes  d’une  pneumonie  sévère  ou  décédées  dans  un  tableau  de  détresse  respiratoire,  et  chez  une  desquelles  au  moins le diagnostic a été confirmé en laboratoire (Olsen, Ungchusak et al. 2005 [{{Corps article/Lien bibl|149}}]) :  
** Le  premier  cluster  a  été  décrit  aux  Pays  Bas  en  2003.  Il  concerne  trois  personnes  d’une  même  famille  chez  lesquelles  on  a  mis  en  évidence  une  sérologie  positive  pour  le  virus  A  (H7)  et  une  notion  de  contact  avec  un  fermier exposé professionnellement (Koopmans, Wilbrink et al. 2004 [108]).  
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** Le  premier  cluster  a  été  décrit  aux  Pays  Bas  en  2003.  Il  concerne  trois  personnes  d’une  même  famille  chez  lesquelles  on  a  mis  en  évidence  une  sérologie  positive  pour  le  virus  A  (H7)  et  une  notion  de  contact  avec  un  fermier exposé professionnellement (Koopmans, Wilbrink et al. 2004 [{{Corps article/Lien bibl|108}}]).
** En 2004, en Thaïlande, un cas de transmission d’un enfant à sa mère et à sa tante  est  suspecté.  L’enquête  épidémiologique  n’a  retrouvé  aucune  notion  de  contact  avec  la  volaille  malade.  Les  prélèvements  réalisés  chez  les adultes  ont  révélé  la  présence  d’un  virus  A  (H5N1)  dont  le  séquençage  a  montré  la  proximité  génétique  avec  la  souche  A  (H5N1)  responsable  des  épizooties (Ungchusak, Auewarakul et al. 2005 [197]).
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** En 2004, en Thaïlande, un cas de transmission d’un enfant à sa mère et à sa tante  est  suspecté.  L’enquête  épidémiologique  n’a  retrouvé  aucune  notion  de  contact  avec  la  volaille  malade.  Les  prélèvements  réalisés  chez  les adultes  ont  révélé  la  présence  d’un  virus  A  (H5N1)  dont  le  séquençage  a  montré  la  proximité  génétique  avec  la  souche  A  (H5N1)  responsable  des  épizooties (Ungchusak, Auewarakul et al. 2005 [{{Corps article/Lien bibl|197}}]).
**De  janvier  2004  à  juillet  2005,  109  cas  humains  de  grippe  A  (H5N1)  ont  été  déclarés  par  l’OMS.  Pendant  cette  période,  15  clusters  familiaux  ont  été  identifiés    :  11  au  Vietnam,  deux  en  Thaïlande,  un  au  Cambodge  et  un  en  Indonésie. La taille des clusters varie de deux à cinq personnes. Dans 60% des cas,  la  présence  du  virus  A  (H5N1)  est  confirmée  virologiquement  chez  au  moins deux personnes et témoigne d’une transmission interhumaine probable mais limitée. Pour les autres clusters, les informations épidémiologiques sont insuffisantes  pour  évoquer  la  transmission  interhumaine  (Olsen,  Ungchusaket al. 2005 [149]).  
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**De  janvier  2004  à  juillet  2005,  109  cas  humains  de  grippe  A  (H5N1)  ont  été  déclarés  par  l’OMS.  Pendant  cette  période,  15  clusters  familiaux  ont  été  identifiés    :  11  au  Vietnam,  deux  en  Thaïlande,  un  au  Cambodge  et  un  en  Indonésie. La taille des clusters varie de deux à cinq personnes. Dans 60% des cas,  la  présence  du  virus  A  (H5N1)  est  confirmée  virologiquement  chez  au  moins deux personnes et témoigne d’une transmission interhumaine probable mais limitée. Pour les autres clusters, les informations épidémiologiques sont insuffisantes  pour  évoquer  la  transmission  interhumaine  (Olsen,  Ungchusaket al. 2005 [{{Corps article/Lien bibl|149}}]).
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===Évolution de la situation épidémiologique===
 
===Évolution de la situation épidémiologique===
 
====Les épizooties aviaires====  
 
====Les épizooties aviaires====  
Les souches hautement pathogènes du virus influenza A aviaire (HPAI) sont isolées principalement chez les poulets et les dindons. Elles appartiennent aux sous-types H5 et H7 de l’hémagglutinine (Alexander, Van et al. 2000 [11]). Des épizooties dues à ces HPAI ont été signalées aux Etats-Unis, en Australie, au Pakistan, au Mexique, plus récemment aux Pays-Bas. Néanmoins, tous les sous-types H5 et H7 ne sont pas hautement  pathogènes,  c’est  notamment  le  cas  pour  le  virus  influenza  A  (H5N1)  mis en cause actuellement.
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Les souches hautement pathogènes du virus influenza A aviaire (HPAI) sont isolées principalement chez les poulets et les dindons. Elles appartiennent aux sous-types H5 et H7 de l’hémagglutinine (Alexander, Van et al. 2000 [{{Corps article/Lien bibl|11}}]). Des épizooties dues à ces HPAI ont été signalées aux Etats-Unis, en Australie, au Pakistan, au Mexique, plus récemment aux Pays-Bas. Néanmoins, tous les sous-types H5 et H7 ne sont pas hautement  pathogènes,  c’est  notamment  le  cas  pour  le  virus  influenza  A  (H5N1)  mis en cause actuellement.
  
 
Ces  épizooties  étaient  relativement  rares  avant  1990.  Depuis  1959,  seulement  21 flambées de grippe aviaire hautement pathogène ont été signalées dans le monde, principalement  sur  le  continent  américain,  en  Europe  et  en  Australie.  Depuis  l’épidémie  de  Hong  Kong  en  1997,  des  virus  HPAI  ont  été  régulièrement  isolés  en  Asie,  à  l’occasion  des  prélèvements  systématiques  effectués  dans  le  cadre  de  la  surveillance  de  la  grippe.  Vers  le  milieu  de  l’année  2003,  des  foyers  de  grippe  aviaire apparaissent en Asie ; ils ne feront pas l’objet d’investigations immédiates ni  de  communications  à  l’OMS.  Les  premiers  cas  référencés  datent  de  la  fin  de  l’année 2003.  
 
Ces  épizooties  étaient  relativement  rares  avant  1990.  Depuis  1959,  seulement  21 flambées de grippe aviaire hautement pathogène ont été signalées dans le monde, principalement  sur  le  continent  américain,  en  Europe  et  en  Australie.  Depuis  l’épidémie  de  Hong  Kong  en  1997,  des  virus  HPAI  ont  été  régulièrement  isolés  en  Asie,  à  l’occasion  des  prélèvements  systématiques  effectués  dans  le  cadre  de  la  surveillance  de  la  grippe.  Vers  le  milieu  de  l’année  2003,  des  foyers  de  grippe  aviaire apparaissent en Asie ; ils ne feront pas l’objet d’investigations immédiates ni  de  communications  à  l’OMS.  Les  premiers  cas  référencés  datent  de  la  fin  de  l’année 2003.  
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{{Article détaillé|Grippe aviaire et transmission chez l'homme (2006) Delvallée/Grippe humaine/Traitement{{!}}Aspects cliniques et diagnostiques - Traitement}}
 
{{Article détaillé|Grippe aviaire et transmission chez l'homme (2006) Delvallée/Grippe humaine/Traitement{{!}}Aspects cliniques et diagnostiques - Traitement}}
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===Évolution du virus A (H5N1)===
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Les  premiers  cas  avérés  d’infection  humaine  grave  voire  mortelle  due  aux  virus  HPAI  datent  de  1997,  à  Hong  Kong,  pendant  les  épizooties  de  grippe  aviaire  qui  dévastent les élevages de volaille. L’élimination de toutes les volailles met fin à la flambée.  Bien  que  le  virus  A  (H5N1)  continue  de  circuler  chez  les  oiseaux d’élevage,  aucun  nouveau  cas  humain  ne  sera  signalé  entre  1999  et  février  2003.  Le  séquençage  des  segments  viraux  effectué  sur  les  isolats  cliniques  A  (H5N1)  de  1997  montre  la  proximité  avec  les  virus  qui  circulent  chez  les  volailles  et  les  oiseaux sauvages et met en évidence des facteurs de virulence que l’on retrouvera ultérieurement  au  cours  des  flambées  de  2003  à  2005  (Beigel,  Farrar  et  al.  2005  [{{Corps article/Lien bibl|23}}]) :
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*les  acides  aminés  basiques  multiples  au  niveau  du  site  de  clivage  de  l’hémagglutinine  lui  permettent  d’être  activée  par  de  nombreuses  protéases  cellulaires ;
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*la  substitution  de  la  glutamine  en  position  627  par  la  lysine,  au  niveau  de  la  protéine PB2 augmente la capacité réplicative du virus ;
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*la substitution de l’asparagine en position 92 par la glutamine, au niveau de la protéine NS1, accroît la résistance du virus à l’activité antivirale des interférons et du facteur nécrose tumorale α in vitro.
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Les études antigéniques et phylogénétiques d’isolats A (H5N1) aviaires et humains prélevés  en  2004  et  2005  en  Asie  (WHO  Global  Influenza  Program  2005  [{{Corps article/Lien bibl|205}}]), montrent  une  proximité  étroite  du  gène  de  l’hémagglutinine  des  spécimens  humains  avec  l’HA  des  virus  aviaires  (taux  de  divergence  <=1%)  et  l’existence  de  deux linéages (ou clades) différents pour l’HA, appelés clade 1 et clade 2 :
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*le clade 1 est isolé chez les oiseaux et l’homme au Vietnam, en Thaïlande et au Cambodge, uniquement chez les oiseaux au Laos et en Malaisie ;
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*le  clade  2  est  isolé  chez  les  oiseaux  uniquement  en  Chine,  en  Indonésie,  au  Japon et en Corée du sud ;
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*ils sont différents des virus isolés chez les oiseaux et l’homme à Hong Kong en 2003  et  1997  qui  appartiennent  à  des  clades  différents      :  1’  et  3  respectivement.
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La  comparaison  des  séquences  d’acides  aminés  de  l’HA  des  isolats  humains  de  clade 1 et 2 avec ceux des cas mortels de 1997 et 2003 à Hong Kong, montre des variations  au  niveau  de  l’HA  des  virus  2004-2005  (WHO  Global  Influenza  Program  2005 [{{Corps article/Lien bibl|205}}]) :
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*la  substitution  de  la  sérine  vers  la  leucine  à  la  position  126  est  associée  à  une  modification de la capacité de fixation du virus au récepteur cellulaire ;
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*la  substitution  de  l’adénosine  vers  la  tyrosine  à  la  position  156,  entraîne  une  glycosylation  de  l’asparagine  à  la  position  154.  Cette  modification  est  habituellement associée à une adaptation du virus aux oiseaux terrestres et une accentuation de la virulence chez ces oiseaux.
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De  nombreuses  modifications  des  acides  aminés  de  l’hémagglutinine  apparaissent  dans  les  trois  premiers  mois  de  2005  par  rapport  aux  isolats  de  2004.  Les  plus  fréquentes  sont  localisées  près  du  site  de  fixation  au  récepteur  cellulaire  (WHO  Global  Influenza  Program  2005 [{{Corps article/Lien bibl|205}}]) : 
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L’arbre phylogénétique des gènes de la neuraminidase NA est semblable à celui des gènes de l’HA, avec une évolution parallèle des deux gènes de l’enveloppe virale. Les  gènes  des  isolats  de  Thaïlande  semblent  diverger  des  gènes  de  virus  isolés  au  Vietnam, pour former un groupe distinct. Les gènes de la NA des isolats humains et aviaires  de  2003  à  2005  ainsi  que  ceux  du  clade  3  présentent  des  délétions  au  niveau de la tige de l’enzyme, correspondant aux acides aminés de la position 49 à 68  dans  les  clades  1  et  2,  de  la  positions  54  à  72  dans  le  clade  3.  Ces  délétions  favoriseraient  la  rétention  des  virions  au  niveau  de  la  membrane  plasmique  pour  contrebalancer la faiblesse de la liaison entre l’HA et l’acide sialique induite par la glycosylation  de  l’acide  aminé  en  position  154  récemment  acquise  (WHO  Global  Influenza  Program  2005 [{{Corps article/Lien bibl|205}}]).
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L’arbre  phylogénétique  des  gènes  de  la  protéine  M2  évolue  de  façon  parallèle  à  celui des gènes de la HA. La séquence d’acides aminés de M2 des virus du clade 1 et  du  clade  1’  (A/Hong  Kong/213/03)  révèle  une  substitution  de  la  sérine  vers  l’asparagine  au  résidu  31  ;  cette  substitution  confère  la  résistance  aux  adamantanes.  Les  virus  de  clade  1  de  2004  et  2005,  cultivés  en  présence  de  rimantadine se répliquent aussi efficacement qu’en l’absence de l’antiviral dans le milieu de culture (WHO  Global  Influenza  Program  2005 [{{Corps article/Lien bibl|205}}]).
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La caractérisation complète des gènes des virus humains circulant en Asie de 2003 à  2005  confirme  l’origine  aviaire  de  tous  les  gènes  et  l’absence  de  tout  réassortiment avec des gènes d’origine humaine.
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Depuis 1997, la circulation du virus A (H5N1) dans de nombreuses espèces aviaires, s’est  accompagnée  de  nombreux  réassortiments  et  a  favorisé  l’apparition  de  nombreux génotypes. La phylogénie a permis de tracer l’origine du virus A (H5N1) hautement  pathogène  asiatique,  en  comparant  des  isolats  aviaires  et  humains  d’Indonésie, de Thaïlande, du Vietnam, avec des prélèvements effectués au cours de la surveillance systématique sur les marchés de Hong Kong et en Chine, de 2000 à  2004.  Les  gènes  codant  pour  la  HA  et  la  NA  dérivent  de  la  souche  Goose/Guangdong/1/96,  isolée  en  Chine  en  1996.  Les  six  gènes  codant  pour  les  protéines  internes  sont  issus  de  multiples  réassortiments  (Sims,  Domenech  et  al.2005 [{{Corps article/Lien bibl|176}}]). 
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Depuis  janvier  2002,  le  génotype  Z  est  le  type  dominant  en  Chine  du  sud    :  caractérisé par la présence de délétions au niveau de la tige de la neuraminidase, et  de  délétions  de  cinq  acides  aminés  (position  80-84)  au  niveau  de  la  protéine  NS1.  Tous  les  virus  responsables  des  flambées  en  Indonésie,  Thaïlande  et  au  Vietnam,  fin  2003  et  2004  sont  de  génotype  Z  (Li,  Guan  et  al.  2004  [{{Corps article/Lien bibl|114}}]) (Puthavathana, Auewarakul et al. 2005 [{{Corps article/Lien bibl|159}}]). La caractérisation du virus A (H5N1) isolé chez l’homme en 2003, à Hong Kong montre l’absence de délétion au niveau de la tige de la neuraminidase et l’absence de site de glycosylation supplémentaire à  la  tête  de  l’hémagglutinine  ;  ces  caractéristiques  sont  typiquement  associées  à  l’adaptation du virus aux oiseaux terrestres (Shinya, Hatta et al. 2005 [{{Corps article/Lien bibl|174}}]).
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===Prévention===
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{{Article détaillé|Grippe aviaire et transmission chez l'homme (2006) Delvallée/Grippe humaine/Prévention{{!}}Prévention}}
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===Surveillance épidémiologique de la grippe===
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Un  certain  nombre  d’organisations  internationales  ont  mis  en  place  des  systèmes  de surveillance de l’évolution de la grippe humaine et animale, au niveau mondial. Dans certains pays, ces systèmes sont relayés au niveau national et régional par des réseaux sentinelles.
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====l'OMS====
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L’OMS  a  développé,  depuis  1947,  un  programme  mondial<ref>http://www.who.int/csr/disease/influenza/en/</ref> de contrôle et de surveillance de la grippe qui vise à coordonner les actions globales et nationales, à centraliser et analyser les données recueillies afin de gérer les épidémies annuelles et  préparer  une  éventuelle  pandémie.  Le  détail  de  ce  programme  fait  état,  en  particulier, des points suivants :
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* le  renforcement  de  la  surveillance  virologique  et  épidémiologique  nationale  et  internationale ;
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* la  prise  en  compte  des  éléments  de  surveillance  de  la  grippe  animale  (notamment  aviaire)  dans  les  programmes  de  surveillance  de  la  grippe  humaine ;
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* l’amélioration  du  recueil,  de  l’utilisation,  de  l’échange  et  du  traitement  des  données ;
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* la promotion pour l’utilisation des vaccins anti-grippaux ;
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* l’aide  aux  pays  pour  l’implémentation  d’une  politique  sanitaire  de  vaccination  et la préparation de plans de lutte contre les pandémies.
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Grâce  à  son  réseau  de  surveillance,  l’OMS  compile  les  analyses  détaillées  des  prélèvements  animaux  et  humains  effectués  tout  au  long  d’une  année,  ce  qui  permet  de  détecter  les  variations  antigéniques  des  souches  circulantes  et  de  déterminer la composition des vaccins de la saison future. 
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Il  y  a  en  France,  deux  centres  de  référence,  l’un  à  l’Institut  Pasteur  de  Paris,  l’autre à la faculté de médecine de Lyon.
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Elle  consacre  un  site  dédié  à  la  grippe  aviaire  humaine  qui  communique  les  cas  diagnostiqués chez l’homme et édite les informations et les recommandations pour le contrôle et la prévention chez l’homme ainsi qu’un programme de préparation à une éventuelle pandémie.
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Grâce  à  son  réseau  de  surveillance,  l’OMS  compile  les  analyses  détaillées  des  prélèvements  animaux  et  humains  effectués  tout  au  long  d’une  année,  ce  qui  permet  de  détecter  les  variations  antigéniques  des  souches  circulantes  et  de  déterminer la composition des vaccins de la saison future. 
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Il  y  a  en  France,  deux  centres  de  référence,  l’un  à  l’Institut  Pasteur  de  Paris,  l’autre à la faculté de médecine de Lyon.
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Elle  consacre  un  site  dédié  à  la  grippe  aviaire  humaine<ref>http://www.who.int/csr/disease/avian_influenza/en/index.html</ref>  qui  communique  les  cas  diagnostiqués chez l’homme et édite les informations et les recommandations pour le contrôle et la prévention chez l’homme ainsi qu’un programme de préparation à une éventuelle pandémie.
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====L'OIE====
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L’[[A pour organisme cité::Organisation mondiale de la santé animale|OIE]]<ref>http://www.oie.int/fr/fr_index.htm</ref>  est  une  organisation  intergouvernementale.  Elle  compte  165  pays  membres.  Son rôle est de recenser les maladies animales déclarées par les pays adhérents et d’en  diffuser  l’information,  notamment  s’il  s’agit  d’une  maladie  transmissible  à  l’homme  et/ou  potentiellement  grave  pour  la  santé  humaine.  Tous  les  communiqués officiels<ref>http://www.oie.int/downld/AVIAN%20INFLUENZA/f_AI-Asia.htm</ref> des autorités officielles des pays atteints par les épizooties de grippe aviaire sont disponibles sur leur site.
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Elle  est  à  l’origine  d’un  certain  nombre  de  normes  et  de  règles  sanitaires  internationales  qui  font  référence  dans  le  domaine  de  la  santé  animale  et  du  commerce. Elle émet des recommandations en situation de crise.
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====L’EISS====
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L’European  Influenza  Surveillance  Scheme<ref>http://www.eiss.org/index.cgi</ref>  assure  la  surveillance  de  la  grippe  en  Europe  dans  les  pays  membres.  Il  travaille  en  collaboration  avec  un  réseau  de  laboratoires  de  référence  spécialisés  dans  le  diagnostic  de  la  grippe.  Ces laboratoires  ont  été  conjointement  désignés  par  l’Union  Européenne  et  l’OMS  (Meijer, Valette et al. 2005 [{{Corps article/Lien bibl|135}}]).
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====EuroGROG====
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EuroGrog<ref>http://www.eurogrog.org/index.cgi</ref>  est  un  système  de  diffusion  paneuropéen;  il  émet  des  bulletins  de  surveillance de la grippe durant la saison épidémique, à partir des données que lui fournissent les différentes institutions sanitaires en Europe.
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====Réseaux sentinelles en France====
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La  surveillance  est  assurée  par  le  réseau  sentinelle  de  l’Inserm,  et  par  le  réseau  des GROG<ref>http://www.grog.org/</ref>  (Groupes  Régionaux  d’Observation  de  la  Grippe).  Ils  suivent  l’évolution  de  la  diffusion  de  la  grippe  en  France,  émettent  des  alertes  en  cas  de  menace  d’épidémie,  et  publient  des  bulletins  hebdomadaires  consultables  sur  leurs  sites  internet respectifs.
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Ces groupes travaillent en partenariat avec l’OMS, l’EISS et EuroGROG.
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====Plans de lutte contre les pandémies====
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En  2002,  les  instances  de  l’OMS  ont  élaboré  et  adopté  un  programme  mondial<ref>http://www.who.int/csr/disease/influenza/globalagenda/french/en/</ref>  de  préparation des états à l’arrivée d’une pandémie de grippe.
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Dès  1999,  quelques  pays  ont  commencé  à  développer  des  plans  de  préparation  (Karcher  and  Buchow  2002  [{{Corps article/Lien bibl|100}}])  (Strikas,  Wallace  et  al.  2002  [{{Corps article/Lien bibl|180}}])  (Paget  and  Aguilera 2001 [{{Corps article/Lien bibl|153}}]). En raison de la persistance et de l’extension de la circulation du  virus  A  (H5N1),  de  véritables  plans  nationaux  susceptibles  de  faire  face  à  une  pandémie, se sont mis en place dans les pays développés, en particulier la France<ref>http://www.sante.gouv.fr/htm/dossiers/grippe_pandemie/sommaire.htm</ref>. Les  pays  en  développement  rencontrent  plus  de  difficultés,  en  raison  des  moyens  et de l’organisation sanitaire et des difficultés de collaboration avec l’OMS et l’OIE.
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Le  rôle  de  l’OMS  est  d’aider  les  nations  à  mettre  en  place  ces  programmes,  à  coordonner les recherches de nouveaux vaccins (Hualan, Subbarao et al. 2003 [{{Corps article/Lien bibl|90}}]) et,  notamment,  à  établir  les  stratégies  d’approvisionnement  en  vaccins  et  en  antiviraux,  de  leur  mise  à  disposition  et  de  leur  distribution  (Fedson  2005  [{{Corps article/Lien bibl|64}}]) (Fedson  2003  [{{Corps article/Lien bibl|63}}])  (Daems,  Del  Giudice  et  al.  2005  [{{Corps article/Lien bibl|49}}])  (Fedson  2003  [{{Corps article/Lien bibl|62}}])  (Gani  2005 [{{Corps article/Lien bibl|69}}]).
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Des modèles  mathématiques <ref>http://www.invs.sante.fr/publications/2005/pandemie_grippale_170205/index.html</ref> d’analyse  de  risque  sont  élaborés  par  différents  pays  afin d’évaluer l’impact d’une pandémie en fonction des possibilités d’intervention.
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==Références bibliographiques de ce chapitre==
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|texte=Alexander DJ, Van RK and Pensaert M (2000). "A review of avian influenza in different bird species." Veterinary microbiology  : (Amsterdam)74(1-2) : 3-13. }}
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|id=13
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|texte=Apisarnthanarak A, Erb S, Stephenson I, Katz JM, Chittaganpitch M, Sangkitporn S, Kitphati R, Thawatsupha P, Waicharoen S, Pinitchai U, Apisarnthanarak P, Fraser VJ and Mundy LM (2005). "Seroprevalence of anti-H5 antibody among Thai health care workers after exposure to Avian influenza (H5N1) in a tertiary care center." Clin Infect Dis 40(2) : e16-8.}}
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|id=23
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|texte=Beigel JH, Farrar J, Han AM, Hayden FG, Hyer R, de Jong MD, Lochindarat S, Nguyen TK, Nguyen TH, Tran TH, Nicoll A, Touch S and Yuen KY (2005). "Avian influenza A (H5N1) infection in humans." N Engl J Med 353(13) : 1374-85.}}
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|id=28
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|texte=Bridges CB, Katz JM, Seto WH, Chan PKS, Tsang D, Ho W, Mak KH, Lim W, Tam JS, Clarke M, Williams SG, Mounts AW, Bresee JS, Conn LA, Rowe T, Hu-Primmer J, Abernathy RA, Xiuhua LU, Cox NJ and Fukuda K (2000). "Risk of influenza A (H5N1) infection among health care workers exposed to patients with influenza A (H5N1), Hong Kong." The Journal of infectious diseases 181(1) : 344-348. }}
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|texte=Bridges CB, Lim W, Hu-Primmer J, Sims L, Fukuda K, Mak KH, Rowe T, Thompson WW, Conn L, Lu X, Cox NJ and Katz JM (2002). "Risk of influenza A (H5N1) infection among poultry workers, Hong Kong, 1997-1998." J Infect Dis185(8) : 1005-10.}}
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|texte=Butt KM, Smith GJ, Chen H, Zhang LJ, Leung YH, Xu KM, Lim W, Webster RG, Yuen KY, Peiris JS and Guan Y (2005). "Human Infection with an Avian H9N2 Influenza A Virus in Hong Kong in 2003." J Clin Microbiol43(11) : 5760-7. }}
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|texte=Claas ECJ, Van RK and Pensaert M (2000). "Pandemic influenza is a zoonosis, as it requires introduction of avian-like gene segments in the human population." Veterinary microbiology  : (Amsterdam)74(1-2) : 133-139. }}
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|texte=Daems R, Del Giudice G and Rappuoli R (2005). "Anticipating crisis : Towards a pandemic flu vaccination strategy through alignment of public health and industrial policy." Vaccine.}}
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|texte=Fedson DS (2003). "Vaccination for pandemic influenza and severe acute respiratory syndrome : Common issues and concerns." Clinical infectious diseases36(12) : 1562-1563. }}
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|texte=Fedson DS (2003). "Pandemic influenza and the global vaccine supply." Clinical infectious diseases36(12) : 1552-1561. }}
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|texte=Fedson DS (2005). "Preparing for pandemic vaccination : an international policy agenda for vaccine development." J Public Health Policy26(1) : 4-29. }}
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|texte=Fouchier RA, Schneeberger PM, Rozendaal FW, Broekman JM, Kemink SA, Munster V, Kuiken T, Rimmelzwaan GF, Schutten M, Van Doornum GJ, Koch G, Bosman A, Koopmans M and Osterhaus AD (2004). "Avian influenza A virus (H7N7) associated with human conjunctivitis and a fatal case of acute respiratory distress syndrome." Proc Natl Acad Sci U S A 101(5) : 1356-61. }}
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|texte=Gani R (2005). "Potential Impact of Antiviral Drug Use during Influenza Pandemic." Emerg Infect Dis11(9) : 1355-62. }}
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|texte=Hayden F and Croisier A (2005). "Transmission of avian influenza viruses to and between humans." J Infect Dis192(8) : 1311-4. }}
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|texte=Hualan C, Subbarao K, Swayne D, Qi C, Xiuhua LU, Katz J, Cox N and Matsuoka Y (2003). "Generation and evaluation of a high-growth reassortant H9N2 influenza A virus as a pandemic vaccine candidate." Vaccine21(17-18) : 1974-1979. }}
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|texte=Institut Pasteur, Réseau national de santé publique, Groupes régionaux d'observation de la grippe, Réseau  Sentinelles de l'INSERM and Direction générale de la Santé (1998). "Données sur la grippe à virus A (H5N1) à Hong Kong et sur le début de grippe à virus A (H3N2) en France." Bulletin Epidemiologique Hebdomadaire 8 : 31. }}
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|texte=Karcher F and Buchow H (2002). "Plan de préparation et réponse à la pandémie de grippe au niveau de la Communauté européenne." Eurosurveillance - Bulletin Europeen Sur Les Maladies Transmissibles7(11) : 166-168. }}
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|auteur=Marion Koopmans{{!}}Koopmans M
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|texte=Wilbrink B, Conyn M, Natrop G, van der Nat H, Vennema H, Meijer A, van Steenbergen J, Fouchier R, Osterhaus A and Bosman A (2004). "[[A pour article cité::Lancet (2004) Koopmans|Transmission of H7N7 avian influenza A virus to human beings during a large outbreak in commercial poultry farms in the Netherlands]]." Lancet 363(9409) : 587-93. }}
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|texte=Li KS, Guan Y, Wang J, Smith GJ, Xu KM, Duan L, Rahardjo AP, Puthavathana P, Buranathai C, Nguyen TD, Estoepangestie AT, Chaisingh A, Auewarakul P, Long HT, Hanh NT, Webby RJ, Poon LL, Chen H, Shortridge KF, Yuen KY, Webster RG and Peiris JS (2004). "Genesis of a highly pathogenic and potentially pandemic H5N1 influenza virus in eastern Asia." Nature 430(6996) : 209-13. }}
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|texte=Liem NT and Lim W (2005). "Lack of H5N1 avian influenza transmission to hospital employees, Hanoi, 2004." Emerg Infect Dis11(2) : 210-5. }}
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|texte=Lin YP, Shaw M, Gregory V, Cameron K, Lim W, Klimov A, Subbarao K, Guan Y, Krauss S, Shortridge K, Webster R, Cox N and Hay A (2000). "Avian-to-human transmission of H9N2 subtype influenza A viruses : relationship between H9N2 and H5N1 human isolates." Proc Natl Acad Sci U S A97(17) : 9654-8. }}
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|texte=Meijer A, Valette M, Manuguerra JC, Perez-Brena P, Paget J, Brown C and van der Velden K (2005). "Implementation of the community network of reference laboratories for human influenza in Europe." J Clin Virol34(2) : 87-96. }}
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|texte=Mounts AW, Kwong H, Izurieta HS, Ho Y, Au T, Lee M, Buxton Bridges C, Williams SW, Mak KH, Katz JM, Thompson WW, Cox NJ and Fukuda K (1999). "Case-control study of risk factors for avian influenza A (H5N1) disease, Hong Kong, 1997." J Infect Dis 180(2) : 505-8. }}
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|id=149
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|texte=Olsen SJ, Ungchusak K, Sovann L, Uyeki TM, Dowell SF, Cox NJ, Aldis W and Chunsuttiwat S (2005). "Family clustering of avian influenza A (H5N1)." Emerg Infect Dis11(11) : 1799-1801.}}
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|texte=Paget WJ and Aguilera J-F (2001). "Les plans de lutte contre la pandémie de grippe en Europe. (Influenza pandemic planning in Europe)." Euro surveillance6(9) : 136-140. }}
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|texte=Peiris M, Yuen KY, Leung CW, Chan KH, Ip PL, Lai RW, Orr WK and Shortridge KF (1999). "Human infection with influenza H9N2." Lancet 354(9182) : 916-7. }}
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Version actuelle datée du 10 août 2020 à 10:45

Grippe humaine d'origine aviaire


 
 

Delvallée page 2.png
Rapport
Actualités sur la grippe aviaire et sa transmission chez l’homme
Chapitre
Grippe humaine d'origine aviaire
Auteur
Thérèse Delvallée (INIST)
Date
2006
En ligne
sur HAL

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La conclusion est accessible sur la page de présentation du rapport.

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Grippe humaine d'origine aviaire

Deux sections sont déployés dans des pages wikis séparées.

Historique

Les premiers cas d’infection humaine par des virus influenza aviaires ont été diagnostiqués et confirmés à partir de 1997.

  • En mars 1997, le premier cas documenté d’infection humaine a été recensé à Hong Kong (Claas, Van et al. 2000 [45]) (Boibieux, Bouhour et al. 1998 [27]) (Subbarao, Klimov et al. 1998 [183]), sous la forme d’une pneumopathie grave, ayant atteint 18 personnes et provoqué la mort de six d’entre elles (Institut Pasteur, Réseau national de santé publique et al. 1998 [94]). Cet épisode était contemporain d’une épidémie de grippe aviaire provoquée par une souche A (H5N1) hautement pathogène, dans les élevages de volailles de Hong Kong. Les études génétiques des prélèvements chez l’homme et l’animal ont permis d’établir l’identité des souches virales. C’est le premier cas avéré de transmission directe du virus grippal aviaire à l’homme.
  • En 1999, deux cas humains de grippe dus au virus A (H9N2) faiblement pathogène sont confirmés virologiquement chez deux enfants à Hong Kong (Peiris, Yuen et al. 1999 [156]) (Butt, Smith et al. 2005 [32]) (Lin, Shaw et al.2000 [119]). C’est la première fois que ce sous-type viral est isolé chez l’homme. L’origine exacte de l’infection est inconnue, mais la responsabilité des oiseaux d’élevage est fortement évoquée. Plusieurs autres cas d’infection humaine à influenza A (H9N2) ont été diagnostiqués en Chine en 1998-1999.
  • En 2002, en Virginie, au décours d’une flambée de grippe du poulet due au virus A (H7N2), une personne a présenté une sérologie positive pour ce virus.
  • En février 2003, une nouvelle flambée de grippe A (H5N1) à Hong Kong est responsable de deux cas d’infection dont un mortel, au sein de la même famille. L’enquête épidémiologique n’a pas pu déterminer le mode de contamination. En décembre 2003, un cas de grippe A (H9N2) a été confirmé chez un enfant présentant une forme bénigne.
  • En 2003, aux Pays-Bas, une épidémie de grippe aviaire A (H7N7) hautement pathogène débute dans des élevages de volaille. Quatre-vingt neuf personnes, professionnels exposés et leurs familles, développeront une forme bénigne de la maladie. Un seul décès sera à déplorer (Fouchier, Schneeberger et al. 2004 [67]) (Koopmans, Wilbrink et al. 2004 [108]). Aucun autre cas d’infection humaine par le virus A (H7N7) n’a été reporté depuis.
  • En novembre 2003, à New York, une personne est infectée par un virus aviaire A (H7N2).
  • En février 2004, des flambées de grippe aviaire dues au virus hautement pathogène A (H7N3) déciment les élevages de poulet en Colombie britannique(Canada) et sont responsables d’infections humaines à type de conjonctivites chez le personnel avicole.
  • En janvier 2004, les études virologiques confirment la présence de la souche A (H5N1) du virus influenza aviaire chez quatre patients hospitalisés pour une pneumopathie grave, à Hanoï (Vietnam), puis chez deux enfants en Thaïlande. Ce sont les premiers cas déclarés de grippe A (H5N1) depuis février 2003  ; ils surviennent dans un contexte d’épizooties de grippe aviaire A (H5N1) qui sévissent dans les élevages de poulets.

Exposition de l’homme aux virus influenza A aviaires

Matières contaminantes

Elles sont représentées par les sécrétions respiratoires et surtout les matières fécales qui peuvent contenir un taux important de particules infectieuses.

La contamination peut être directe, par la manipulation d’oiseaux infectés, ou indirecte, par contact avec la nourriture, l’eau, le matériel et les vêtements contaminés. Les virus influenza sont particulièrement résistants dans les tissus et l’environnement (notamment dans l’eau) et peuvent survivre plus de 30 jours à 0°C et indéfiniment dans le cas de matières congelées. En raison de ces capacités de survie, d’autres modes de transmission sont théoriquement possibles. L’ingestion, l’inoculation directe par voie nasale ou conjonctivale d’eau contaminée par le virus, notamment au cours de baignades, est à considérer (Beigel, Farrar et al. 2005 [23]).

Le risque lié à la consommation alimentaire de viandes infectées est estimé de nul à négligeable. Les souches virales hautement pathogènes qui disséminent dans tout l’organisme, notamment au niveau des tissus musculaires, sont détruites très rapidement à des températures supérieures à 60°C. Dans l’éventualité d’une ingestion de viande crue, le virus serait détruit par le milieu acide de l’estomac. Les mêmes arguments seraient valables pour la consommation des œufs. La consommation de sang de canard et de viande de poulet insuffisamment cuite a néanmoins été impliquée dans des cas de contamination humaine (Beigel, Farrar et al. 2005 [23]).

En février 2006, l’AFSSA a remis ses conclusions sur la probabilité de contamination du consommateur par ingestion de viande infectée par les virus influenza A hautement pathogènes (HPAI) A (H5) et A (H7) dans l’hypothèse de la présence ou non sur le territoire français d’épizooties dans les élevages de volailles, en fonction de l’espèce consommée, et de son mode de consommation.

On ne connaît pas les doses infectieuses chez l’homme.

Populations exposées

Le risque potentiel varie en fonction des conditions d’exposition, de la nature des espèces aviaires, de la fréquence et de la durée des contacts, des modes de transmission décrits ci-dessus ; il est donc difficile à quantifier.

Les professionnels sont les catégories les plus exposées, qu’ils soient au contact d’oiseaux sauvages (chasseurs, ornithologues..), d’oiseaux de compagnie (éleveurs, commerce animalier..) ou encore d’oiseaux d’élevage (volaille).

Durant les épizooties de grippe aviaire, le personnel avicole est le plus à risque ; il évolue dans un environnement massivement contaminé, voire confiné, en raison de la densité de population des élevages. Les personnels impliqués dans les opérations de décontamination des lieux d’élevage et d’élimination des animaux malades ou suspectés d’être infectés, sont considérés également à risque. A ce propos, l’AFSSA a édité une liste des taux d’exposition aux matières virulentes des professionnels avicoles en fonction des catégories professionnelles et des situations d’exposition.

L’exposition dans le cadre d’activités de loisir, ou de contact domestique avec des oiseaux de compagnie serait à moindre risque.

Il n’y a, à ce jour, aucun cas documenté de grippe d’origine aviaire lié à la manipulation d’oiseaux sauvages ; un cas de contamination au contact d’oiseau de compagnie a été décrit.

Epidémiologie de la transmission des virus aviaires

  • Transmission de l’animal à l’homme
    Les investigations menées dans le cadre des premiers cas humains de grippe aviaire A (H5N1) à Hong Kong en 1997 (Bridges, Lim et al. 2002 [29]) (Mounts, Kwong et al. 1999 [139]), et de grippe A (H7N7) aux Pays-Bas en 2003 (Koopmans, Wilbrink et al. 2004 [108]), ont confirmé le contact direct avec des volailles infectées, comme facteur de risque déterminant de transmission des virus HPAI, dans le cadre d’activités professionnelles avicoles, vétérinaires, ou à l’occasion de la fréquentation des marchés de volailles vivantes (Hayden and Croisier 2005 [80]).
  • Transmission interhumaine
    La transmission interhumaine a été évoquée pour la première fois à Hong Kong en 1997, à la suite d’une étude de séroprévalence auprès des personnels de santé exposés à des patients contaminés par le virus A (H5N1)  : 3,7% des personnes exposées professionnellement ont une sérologie positive pour le virus (Bridges, Katz et al. 2000 [28]). En 2004, une enquête sérologique sur un échantillon plus restreint de soignants s’est montrée négative (Apisarnthanarak, Erb et al. 2005 [13]) (Liem and Lim 2005 [118]) (Schultsz, Dong et al. 2005 [169]).
    Par la suite, elle a fait l’objet d’enquêtes systématiques pour certains cas de clusters familiaux. On définit un cluster comme le regroupement au sein d’une même famille d’au moins deux personnes présentant une infection au même virus, confirmée biologiquement, ou, atteintes d’une pneumonie sévère ou décédées dans un tableau de détresse respiratoire, et chez une desquelles au moins le diagnostic a été confirmé en laboratoire (Olsen, Ungchusak et al. 2005 [149]) :
    • Le premier cluster a été décrit aux Pays Bas en 2003. Il concerne trois personnes d’une même famille chez lesquelles on a mis en évidence une sérologie positive pour le virus A (H7) et une notion de contact avec un fermier exposé professionnellement (Koopmans, Wilbrink et al. 2004 [108]).
    • En 2004, en Thaïlande, un cas de transmission d’un enfant à sa mère et à sa tante est suspecté. L’enquête épidémiologique n’a retrouvé aucune notion de contact avec la volaille malade. Les prélèvements réalisés chez les adultes ont révélé la présence d’un virus A (H5N1) dont le séquençage a montré la proximité génétique avec la souche A (H5N1) responsable des épizooties (Ungchusak, Auewarakul et al. 2005 [197]).
    • De janvier 2004 à juillet 2005, 109 cas humains de grippe A (H5N1) ont été déclarés par l’OMS. Pendant cette période, 15 clusters familiaux ont été identifiés  : 11 au Vietnam, deux en Thaïlande, un au Cambodge et un en Indonésie. La taille des clusters varie de deux à cinq personnes. Dans 60% des cas, la présence du virus A (H5N1) est confirmée virologiquement chez au moins deux personnes et témoigne d’une transmission interhumaine probable mais limitée. Pour les autres clusters, les informations épidémiologiques sont insuffisantes pour évoquer la transmission interhumaine (Olsen, Ungchusaket al. 2005 [149]).

Évolution de la situation épidémiologique

Les épizooties aviaires

Les souches hautement pathogènes du virus influenza A aviaire (HPAI) sont isolées principalement chez les poulets et les dindons. Elles appartiennent aux sous-types H5 et H7 de l’hémagglutinine (Alexander, Van et al. 2000 [11]). Des épizooties dues à ces HPAI ont été signalées aux Etats-Unis, en Australie, au Pakistan, au Mexique, plus récemment aux Pays-Bas. Néanmoins, tous les sous-types H5 et H7 ne sont pas hautement pathogènes, c’est notamment le cas pour le virus influenza A (H5N1) mis en cause actuellement.

Ces épizooties étaient relativement rares avant 1990. Depuis 1959, seulement 21 flambées de grippe aviaire hautement pathogène ont été signalées dans le monde, principalement sur le continent américain, en Europe et en Australie. Depuis l’épidémie de Hong Kong en 1997, des virus HPAI ont été régulièrement isolés en Asie, à l’occasion des prélèvements systématiques effectués dans le cadre de la surveillance de la grippe. Vers le milieu de l’année 2003, des foyers de grippe aviaire apparaissent en Asie ; ils ne feront pas l’objet d’investigations immédiates ni de communications à l’OMS. Les premiers cas référencés datent de la fin de l’année 2003.

  • En décembre 2003, deux tigres et deux léopards meurent de façon inattendue dans un zoo de Thaïlande  ; les études virologiques ultérieures identifient le virus A (H5N1) dans les prélèvements effectués sur les animaux.
  • Le 15 décembre 2003, la république de Corée confirme l’existence d’une épidémie de grippe aviaire due à une souche hautement pathogène A (H5N1) du virus influenza, dans un élevage de poulets au sud de Séoul.
  • L’épizootie à influenza A (H5N1) va s’étendre rapidement au cours du mois de janvier 2004 pour atteindre successivement le Vietnam, le Japon, la Thaïlande, le Cambodge, le Laos, l’Indonésie et la République populaire de Chine, début février 2004.
  • D’autres épidémies de grippe aviaire sont signalées à Taïwan et au Pakistan  ; elles sont dues aux sous-types A (H5N2) et A (H7) respectivement, moins virulents que la souche A (H5N1).

Début 2004, la situation est particulièrement préoccupante pour le Vietnam, la Thaïlande, l’Indonésie, où les épizooties ne sont pas contrôlées ; celles-ci touchent 67%, 46% et 38% des provinces de ces pays, et, surtout, des premiers cas humains de grippe aviaire sont observés, au Vietnam et en Thaïlande. Ailleurs, l’épidémie est soit limitée, soit contrôlée.

  • En août 2004, la grippe aviaire fait son apparition dans les élevages de volaille en Malaisie.
  • En août-septembre 2004, après une période d’accalmie, une seconde vague d’épizooties resurgit en République populaire de Chine, en Indonésie, en Thaïlande et au Vietnam, alors que la République de Corée et le Japon se déclarent indemnes de grippe aviaire auprès de l’OIE (Office International des Epizooties ou organisation mondiale de la santé animale).
  • En avril 2005, des milliers d’oiseaux sauvages sont retrouvés morts au bord d’un lac en République populaire de Chine où la grippe aviaire va devenir endémique dès octobre 2005.

A partir de juillet 2005, les rapports officiels communiqués à l’OIE mettent en évidence une propagation et une expansion géographique du virus A (H5N1), pour une part en relation avec les flux migratoires des oiseaux sauvages :

  • A la fin de l’été 2005, le virus A (H5N1) va être identifié chez de nombreux oiseaux migrateurs en Mongolie, au Koweit, puis sur le continent européen durant l’hiver 2005-2006  : en Azerbaïdjan, en Bulgarie, en Grèce, en Italie, en Slovénie, en Autriche, en Allemagne, en Pologne, en Slovaquie, en Bosnie Herzégovine, en Georgie, Suède, en Suisse et en Serbie. Le 19 février 2006, la France déclare un cas de grippe aviaire A (H5N1) chez un canard sauvage.
  • Dès juillet 2005, le virus A (H5N1) apparaît dans les élevages de volaille, sur le continent européen, successivement en Russie (Sibérie), au Kazakhstan, en Turquie, en Roumanie, en Ukraine, puis début 2006, en Iraq, en Albanie. Le 25 février 2006, la France confirme la présence du virus dans un élevage de dindes, dans le département de l’Ain, représentant ainsi le premier cas de grippe aviaire domestique au sein de l’Union Européenne.
  • En février 2006, l’Egypte, le Niger, l’Inde et Israël déclarent des épizooties de grippe A (H5N1) dans leurs élevages d’oiseaux domestiques.

Les rapports officiels des pays faisant état d’épizooties aviaires sur leur territoire sont communiqués à l’OIE.

Les cas humains

  • Les autorités sanitaires vietnamiennes déclarent le premier cas humain de grippe aviaire le 11 janvier 2004. Les prélèvements proviennent de deux enfants et d’un adulte hospitalisés pour une pneumopathie grave et confirment la présence d’une souche A (H5N1). Depuis octobre 2003, quatorze personnes, dont treize enfants, étaient hospitalisées dans la région de Hanoï pour les mêmes symptômes  ; au 13 janvier 2004, treize d’entre elles étaient décédées.
    Le 23 janvier 2004, le ministère de la santé thaïlandais informe l’OMS de l’existence de deux cas de grippe A (H5N1) chez deux enfants. Jusqu’au début du mois de février 2005, le Vietnam et la Thaïlande sont les seuls pays où la grippe aviaire A (H5N1) est diagnostiquée chez l’homme. Le Vietnam totalise 51 cas humains (17 cas pédiatriques) dont 32 mortels, et la Thaïlande 17 cas (8 cas pédiatriques) dont 12 mortels.
  • Les épizooties de grippe aviaire vont s’étendre dans tout le sud-est asiatique  ; début 2005, des cas humains de grippe aviaire sont diagnostiqués au Cambodge et en juillet 2005, les premiers cas sont signalés en Indonésie.

Fin octobre 2005, l’OMS confirme au total 121 cas de grippe humaine A (H5N1), parmi lesquels 62 furent mortels. Ils sont recensés dans les quatre pays sus-cités (91 cas au Vietnam, 19 en Thaïlande, 7 cas en Indonésie et 4 au Cambodge). La République populaire de Chine ne déplore à cette date aucun cas humain, bien que la grippe aviaire y soit endémique.

  • Le 17 novembre 2005, la République populaire de Chine déclare ses premiers cas humains de grippe aviaire (16 cas au 24/03/2006).
  • Fin janvier 2006, c’est au tour de l’Iraq de notifier ses premiers cas humains à l’OMS (2 cas au 24/03/2006).
  • En mars 2006, sept pneumopathies graves mortelles sont confirmées être en rapport avec le virus A (H5N1) en Azerbaïdjan.

Au 24 mars 2006, le nombre cumulé de cas de grippe humaine due au virus A (H5N1) dans le monde s’élève à 186 cas dont 105 mortels. Aucun nouveau cas humain n’a été signalé depuis le début de l’année 2006 au Vietnam et en Thaïlande.

L’ensemble des déclarations à l’OMS des cas humains de grippe aviaire, la cartographie des infections chez l’homme, la chronologie de la propagation des épizooties dans les différentes régions du monde et des cas humains de grippe due au virus A (H5N1) sont consultables sur le site de l’OMS.

Aspects cliniques et diagnostiques - Traitement

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Évolution du virus A (H5N1)

Les premiers cas avérés d’infection humaine grave voire mortelle due aux virus HPAI datent de 1997, à Hong Kong, pendant les épizooties de grippe aviaire qui dévastent les élevages de volaille. L’élimination de toutes les volailles met fin à la flambée. Bien que le virus A (H5N1) continue de circuler chez les oiseaux d’élevage, aucun nouveau cas humain ne sera signalé entre 1999 et février 2003. Le séquençage des segments viraux effectué sur les isolats cliniques A (H5N1) de 1997 montre la proximité avec les virus qui circulent chez les volailles et les oiseaux sauvages et met en évidence des facteurs de virulence que l’on retrouvera ultérieurement au cours des flambées de 2003 à 2005 (Beigel, Farrar et al. 2005 [23]) :

  • les acides aminés basiques multiples au niveau du site de clivage de l’hémagglutinine lui permettent d’être activée par de nombreuses protéases cellulaires ;
  • la substitution de la glutamine en position 627 par la lysine, au niveau de la protéine PB2 augmente la capacité réplicative du virus ;
  • la substitution de l’asparagine en position 92 par la glutamine, au niveau de la protéine NS1, accroît la résistance du virus à l’activité antivirale des interférons et du facteur nécrose tumorale α in vitro.

Les études antigéniques et phylogénétiques d’isolats A (H5N1) aviaires et humains prélevés en 2004 et 2005 en Asie (WHO Global Influenza Program 2005 [205]), montrent une proximité étroite du gène de l’hémagglutinine des spécimens humains avec l’HA des virus aviaires (taux de divergence <=1%) et l’existence de deux linéages (ou clades) différents pour l’HA, appelés clade 1 et clade 2 :

  • le clade 1 est isolé chez les oiseaux et l’homme au Vietnam, en Thaïlande et au Cambodge, uniquement chez les oiseaux au Laos et en Malaisie ;
  • le clade 2 est isolé chez les oiseaux uniquement en Chine, en Indonésie, au Japon et en Corée du sud ;
  • ils sont différents des virus isolés chez les oiseaux et l’homme à Hong Kong en 2003 et 1997 qui appartiennent à des clades différents  : 1’ et 3 respectivement.

La comparaison des séquences d’acides aminés de l’HA des isolats humains de clade 1 et 2 avec ceux des cas mortels de 1997 et 2003 à Hong Kong, montre des variations au niveau de l’HA des virus 2004-2005 (WHO Global Influenza Program 2005 [205]) :

  • la substitution de la sérine vers la leucine à la position 126 est associée à une modification de la capacité de fixation du virus au récepteur cellulaire ;
  • la substitution de l’adénosine vers la tyrosine à la position 156, entraîne une glycosylation de l’asparagine à la position 154. Cette modification est habituellement associée à une adaptation du virus aux oiseaux terrestres et une accentuation de la virulence chez ces oiseaux.

De nombreuses modifications des acides aminés de l’hémagglutinine apparaissent dans les trois premiers mois de 2005 par rapport aux isolats de 2004. Les plus fréquentes sont localisées près du site de fixation au récepteur cellulaire (WHO Global Influenza Program 2005 [205]) :

L’arbre phylogénétique des gènes de la neuraminidase NA est semblable à celui des gènes de l’HA, avec une évolution parallèle des deux gènes de l’enveloppe virale. Les gènes des isolats de Thaïlande semblent diverger des gènes de virus isolés au Vietnam, pour former un groupe distinct. Les gènes de la NA des isolats humains et aviaires de 2003 à 2005 ainsi que ceux du clade 3 présentent des délétions au niveau de la tige de l’enzyme, correspondant aux acides aminés de la position 49 à 68 dans les clades 1 et 2, de la positions 54 à 72 dans le clade 3. Ces délétions favoriseraient la rétention des virions au niveau de la membrane plasmique pour contrebalancer la faiblesse de la liaison entre l’HA et l’acide sialique induite par la glycosylation de l’acide aminé en position 154 récemment acquise (WHO Global Influenza Program 2005 [205]).

L’arbre phylogénétique des gènes de la protéine M2 évolue de façon parallèle à celui des gènes de la HA. La séquence d’acides aminés de M2 des virus du clade 1 et du clade 1’ (A/Hong Kong/213/03) révèle une substitution de la sérine vers l’asparagine au résidu 31  ; cette substitution confère la résistance aux adamantanes. Les virus de clade 1 de 2004 et 2005, cultivés en présence de rimantadine se répliquent aussi efficacement qu’en l’absence de l’antiviral dans le milieu de culture (WHO Global Influenza Program 2005 [205]).

La caractérisation complète des gènes des virus humains circulant en Asie de 2003 à 2005 confirme l’origine aviaire de tous les gènes et l’absence de tout réassortiment avec des gènes d’origine humaine.

Depuis 1997, la circulation du virus A (H5N1) dans de nombreuses espèces aviaires, s’est accompagnée de nombreux réassortiments et a favorisé l’apparition de nombreux génotypes. La phylogénie a permis de tracer l’origine du virus A (H5N1) hautement pathogène asiatique, en comparant des isolats aviaires et humains d’Indonésie, de Thaïlande, du Vietnam, avec des prélèvements effectués au cours de la surveillance systématique sur les marchés de Hong Kong et en Chine, de 2000 à 2004. Les gènes codant pour la HA et la NA dérivent de la souche Goose/Guangdong/1/96, isolée en Chine en 1996. Les six gènes codant pour les protéines internes sont issus de multiples réassortiments (Sims, Domenech et al.2005 [176]).

Depuis janvier 2002, le génotype Z est le type dominant en Chine du sud  : caractérisé par la présence de délétions au niveau de la tige de la neuraminidase, et de délétions de cinq acides aminés (position 80-84) au niveau de la protéine NS1. Tous les virus responsables des flambées en Indonésie, Thaïlande et au Vietnam, fin 2003 et 2004 sont de génotype Z (Li, Guan et al. 2004 [114]) (Puthavathana, Auewarakul et al. 2005 [159]). La caractérisation du virus A (H5N1) isolé chez l’homme en 2003, à Hong Kong montre l’absence de délétion au niveau de la tige de la neuraminidase et l’absence de site de glycosylation supplémentaire à la tête de l’hémagglutinine  ; ces caractéristiques sont typiquement associées à l’adaptation du virus aux oiseaux terrestres (Shinya, Hatta et al. 2005 [174]).

Prévention

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Icône de détail Article détaillé : Prévention.

Surveillance épidémiologique de la grippe

Un certain nombre d’organisations internationales ont mis en place des systèmes de surveillance de l’évolution de la grippe humaine et animale, au niveau mondial. Dans certains pays, ces systèmes sont relayés au niveau national et régional par des réseaux sentinelles.

l'OMS

L’OMS a développé, depuis 1947, un programme mondial[1] de contrôle et de surveillance de la grippe qui vise à coordonner les actions globales et nationales, à centraliser et analyser les données recueillies afin de gérer les épidémies annuelles et préparer une éventuelle pandémie. Le détail de ce programme fait état, en particulier, des points suivants :

  • le renforcement de la surveillance virologique et épidémiologique nationale et internationale ;
  • la prise en compte des éléments de surveillance de la grippe animale (notamment aviaire) dans les programmes de surveillance de la grippe humaine ;
  • l’amélioration du recueil, de l’utilisation, de l’échange et du traitement des données ;
  • la promotion pour l’utilisation des vaccins anti-grippaux ;
  • l’aide aux pays pour l’implémentation d’une politique sanitaire de vaccination et la préparation de plans de lutte contre les pandémies.

Grâce à son réseau de surveillance, l’OMS compile les analyses détaillées des prélèvements animaux et humains effectués tout au long d’une année, ce qui permet de détecter les variations antigéniques des souches circulantes et de déterminer la composition des vaccins de la saison future.

Il y a en France, deux centres de référence, l’un à l’Institut Pasteur de Paris, l’autre à la faculté de médecine de Lyon.

Elle consacre un site dédié à la grippe aviaire humaine qui communique les cas diagnostiqués chez l’homme et édite les informations et les recommandations pour le contrôle et la prévention chez l’homme ainsi qu’un programme de préparation à une éventuelle pandémie.

Grâce à son réseau de surveillance, l’OMS compile les analyses détaillées des prélèvements animaux et humains effectués tout au long d’une année, ce qui permet de détecter les variations antigéniques des souches circulantes et de déterminer la composition des vaccins de la saison future.

Il y a en France, deux centres de référence, l’un à l’Institut Pasteur de Paris, l’autre à la faculté de médecine de Lyon.

Elle consacre un site dédié à la grippe aviaire humaine[2] qui communique les cas diagnostiqués chez l’homme et édite les informations et les recommandations pour le contrôle et la prévention chez l’homme ainsi qu’un programme de préparation à une éventuelle pandémie.

L'OIE

L’OIE[3] est une organisation intergouvernementale. Elle compte 165 pays membres. Son rôle est de recenser les maladies animales déclarées par les pays adhérents et d’en diffuser l’information, notamment s’il s’agit d’une maladie transmissible à l’homme et/ou potentiellement grave pour la santé humaine. Tous les communiqués officiels[4] des autorités officielles des pays atteints par les épizooties de grippe aviaire sont disponibles sur leur site.

Elle est à l’origine d’un certain nombre de normes et de règles sanitaires internationales qui font référence dans le domaine de la santé animale et du commerce. Elle émet des recommandations en situation de crise.

L’EISS

L’European Influenza Surveillance Scheme[5] assure la surveillance de la grippe en Europe dans les pays membres. Il travaille en collaboration avec un réseau de laboratoires de référence spécialisés dans le diagnostic de la grippe. Ces laboratoires ont été conjointement désignés par l’Union Européenne et l’OMS (Meijer, Valette et al. 2005 [135]).

EuroGROG

EuroGrog[6] est un système de diffusion paneuropéen; il émet des bulletins de surveillance de la grippe durant la saison épidémique, à partir des données que lui fournissent les différentes institutions sanitaires en Europe.

Réseaux sentinelles en France

La surveillance est assurée par le réseau sentinelle de l’Inserm, et par le réseau des GROG[7] (Groupes Régionaux d’Observation de la Grippe). Ils suivent l’évolution de la diffusion de la grippe en France, émettent des alertes en cas de menace d’épidémie, et publient des bulletins hebdomadaires consultables sur leurs sites internet respectifs.

Ces groupes travaillent en partenariat avec l’OMS, l’EISS et EuroGROG.

Plans de lutte contre les pandémies

En 2002, les instances de l’OMS ont élaboré et adopté un programme mondial[8] de préparation des états à l’arrivée d’une pandémie de grippe.

Dès 1999, quelques pays ont commencé à développer des plans de préparation (Karcher and Buchow 2002 [100]) (Strikas, Wallace et al. 2002 [180]) (Paget and Aguilera 2001 [153]). En raison de la persistance et de l’extension de la circulation du virus A (H5N1), de véritables plans nationaux susceptibles de faire face à une pandémie, se sont mis en place dans les pays développés, en particulier la France[9]. Les pays en développement rencontrent plus de difficultés, en raison des moyens et de l’organisation sanitaire et des difficultés de collaboration avec l’OMS et l’OIE.

Le rôle de l’OMS est d’aider les nations à mettre en place ces programmes, à coordonner les recherches de nouveaux vaccins (Hualan, Subbarao et al. 2003 [90]) et, notamment, à établir les stratégies d’approvisionnement en vaccins et en antiviraux, de leur mise à disposition et de leur distribution (Fedson 2005 [64]) (Fedson 2003 [63]) (Daems, Del Giudice et al. 2005 [49]) (Fedson 2003 [62]) (Gani 2005 [69]).

Des modèles mathématiques [10] d’analyse de risque sont élaborés par différents pays afin d’évaluer l’impact d’une pandémie en fonction des possibilités d’intervention.

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Voir aussi

Notes