Etude sur les sels de quinine (1872) Colin/Influence antifébrile

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De l'influence antifébrile de la quinine dans les pyrexies et les maladies inflammatoires


 
 

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Chapitre
De l'influence antifébrile de la quinine dans les pyrexies et les maladies inflammatoires
Auteur
Léon Colin
Extrait de
Les sels de quinine (1872)
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Cette page introduit un chapitre de l'ouvrage Les sels de quinine, rédigé en 1872 par le docteur Léon Colin.

De l'influence antifébrile de la quinine dans les pyrexies et les maladies inflammatoires


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L'obscurité qui pèse sur la nature de l'action spécifique de la quinine, dans le traitement des fièvres intermittentes, a donné une


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plus vive impulsion à l'analyse de l'influence que possède ce médicament sur les principaux éléments des maladies fébriles : élévation du pouls, de la température, développement et suractivité des globules rouges et des leucocytes, exagération des oxydations organiques et de la désassimilation des tissus. C'est l'ensemble de ces éléments qui constitue l'appareil général des pyrexies et des affections inflammatoires ; il était naturel que la clinique et l'expérimentation leur appliquassent un agent considéré comme un des principaux médicaments antifébriles, antipyrétiques.

Ce mode d'action de la quinine, entrevu par F. Jacquot il y a près de trente ans, a été pour la première fois formulé, dès 1848, de la façon la plus nette, par Favier, à la suite de nombreuses expériences avec des doses relativement considérables de sulfate de quinine ; ayant obtenu sur lui-même un abaissement très-marqué de la température, caractérisé par des frissons et de l'algidité, et une diminution parallèle de la force et de la fréquence du pouls, il intitula sa thèse inaugurale : Des propriétés antiphlogistiques du sulfate de quinine(1) ; nous reproduisons ce titre parce qu'il figure sur un certain nombre de travaux récents ou de dissertations inaugurales, soutenues en Allemagne dans ces dernières années, et qu'il établit une priorité bien ancienne en faveur de notre compatriote.

Les recherches les plus modernes ont du reste confirmé les résultats obtenus par M. Briquet soit sur l'homme, soit sur les animaux, à savoir : la diminution de la température, le ralentissement du mouvement circulatoire et la faiblesse des pulsations artérielles. Mais, en outre, ces recherches ont été assez nombreuses et faites dans des conditions assez diverses pour amener quelques variantes dans les conclusions précédentes suivant ces conditions. Il est parfaitement établi que la quinine, bien qu'administrée aux doses médicales usuelles, ne produit fréquemment sur l'organisme sain qu'un abaissement peu sensible du pouls et de la température. En outre, ce double abaissement ne s'accomplit pas d'ordinaire d'une manière parallèle : il y a des individus et des animaux chez lesquels la température est demeurée presque invariable, malgré une diminution relativement considérable de la force et de la fréquence


(1) Favier, thèse inaugurale, Montpellier, 1848, Cité par M. Briquet, Traité thérapeutique du quinquina.


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des pulsations artérielles. Ce fait ne peut sembler étrange aujourd'hui : on sait que H. Roger a fait déjà ressortir ce manque de parallélisme du pouls et de la température dans le cours de certaines affections ; et voici qu'un physiologiste, Heidenhain,dans une série d'expériences remarquables par leur précision et leur délicatesse, arrive à démontrer qu'en augmentant artificiellement la rapidité du cours du sang dans un organisme sain, on n'augmente pas, mais on abaisse en même temps le niveau de la température générale ; le sang relativement froid des régions périphériques et des extrémités revient en effet plus rapidement vers les parties centrales, et contribue à diminuer la chaleur interne plus activement qu'à l'état normal(1).

Sydney Ringer a le premier constaté que la température de l'organisme sain s'abaisse beaucoup moins que celle des fébricitants, sous l'influence de la quinine(2), et cette observation a été confirmée par les expériences de Liebermeister et de Jürgensen ; cette différence n'a rien qui doive étonner, car évidemment le thermomètre ne pourra jamais s'abaisser au-dessous de la température normale autant qu'il s'abaissera chez un malade dont la fièvre a accru cette température de 3 ou 4 degrés. Mais ce qui est plus remarquable, c'est que cette diminution de la chaleur normale est souvent complètement nulle ou presque insignifiante (1 à 2 dixièmes de degré), alors que le pouls aura perdu 15 à 20 pulsations par minute ; or, la quinine a une influence considérable sur la dénutrition des tissus, et nous verrons plus loin combien elle s'oppose aux processus d'oxydation et de combustion organiques, c'est-à-dire aux actes dont procède surtout la chaleur animale ; si donc, malgré sa puissance anticalorifique, la quinine abaisse à peine, à ses doses usuelles, la température normale, ce fait tient peut-être précisément au ralentissement qu'elle imprime à la circulation, d'où retour moins facile et moins rapide, vers le centre, du sang refroidi aux extrémités et à la périphérie ; la production de chaleur devient moindre réellement, mais moindre aussi la déperdition.


(1) Nous ne pouvons, dans ce travail, insister plus en détail sur la valeur de ces recherches ; elles diminuent encore l'importance qu'on avait tout d'abord accordée à certaines théories qui attribuaient l'effervescence fébrile à l'accélération du mouvement circulatoire. Voir Heidenhain, Arch. für Physiot., t. III, 1870.


(2) The Lancet, 1866.


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On se demandera peut-être pourquoi, dès lors, chez les fébricitants dont la quinine ralentit la circulation, il se manifeste au contraire un abaissement notable de la température interne (quelquefois chute de 3 ou 4 degrés). Il faut remarquer que, chez ces malades, la chaleur périphérique est telle que le sang n'y subit pas un refroidissement assez marqué pour occasionner, par son retour aux régions profondes de l'organisme, une déperdition bien considérable de calorique ; la surface cutanée a perdu en partie sa puissance régulatrice de la température générale. La quinine en ralentissant chez eux le cours du sang, réduira une source de refroidissement périphérique bien moins considérable qu'à l'état normal ; et, dès lors, apparaîtront bien plus nets les résultats de la puissance anticalorifique du médicament sur les éléments organiques dont il modère la combustion ; ici encore il diminuera la production de la chaleur, mais cette fois sans en atténuer beaucoup la déperdition.

Ce mode d'action, qui nous semble en rapport avec les expériences de Heidenhain, ne serait pas spécial à la quinine, et sans doute appartiendrait aux mêmes titres à la plupart des autres médicaments antipyrétiques. L'abaissement de température qui se produit dans l'organisme sain, sous l'influence de petites doses d'alcool, n'est-il pas en rapport avec la légère suractivité qu'éprouve tout d'abord le mouvement circulatoire ?

La quinine, cependant, possède une influence indirecte bien marquée sur les conditions thermiques de l'organisme sain ; ainsi elle le préservera des élévations de température entraînées par certaines excitations physiologiques ; le thermomètre ne présentera qu'une ascension relativement minime après une course ou un travail physique habituellement très-échauffant ; Jürgensen a spécialement constaté ce fait, rendu plus évident encore par les expériences personnelles de Kerner(1). Ce dernier observateur, pour étudier l'influence de la quinine sur la nutrition et les sécrétions, prend chaque jour des doses graduellement croissantes de ce médicament ; au moment où la moyenne de ces doses quotidiennes a dépassé 1 gramme, Kerner constate une action bien Marquée de la quinine contre les élévations artificielles de là température animale par


(1) G. Kerner, Beiträge zur Kenntniss der Chininresorption, in Pfluger's Archiv, 1870[NDLR 1].


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la marche et les mouvements les plus actifs ; ainsi, après s'être livré pendant une heure à des exercices gymnastiques qui nécessitaient les contractions musculaires des quatre membres et du tronc, il ne voit sa température s'élever que de 2 ou 3 dixièmes de degré centigrade ; tandis que dans les mêmes conditions, et de milieu et d'alimentation, mais sans quinine, cette même somme d'exercices élevait la température de plus de 2 degrés centigrades (de 36°,4 à 38°,5 et même 38°,8 centigrades).

Ce même observateur constate en même temps une influence analogue de l'alcaloïde sur la sécrétion cutanée ; tandis que chez lui, au moment des grandes chaleurs de l'été, la peau se couvrait d'une sueur abondante, cette sécrétion, dans les mêmes conditions extérieures, devient minime sous l'influence de faibles doses de quinine, et disparaît presque entièrement les jours où ces doses sont devenues plus considérables.

De ces différents faits, nous pourrions conclure déjà que l'abaissement de la température générale, sous l'influence de la quinine, relève essentiellement d'une diminution de la production de chaleur, et non d'une augmentation de la déperdition par l'enveloppe cutanée, dont les fonctions tendent plutôt à s'amoindrir. Cette vérité a été mise hors de doute par certaines expériences où la quinine, administrée à dose élevée, toxique, a pu être étudiée plus complètement dans son action. Ainsi, Lewisky, de Kasan, dont toutes les recherches furent faites dans le laboratoire du professeur Hering, enveloppe un lapin d'une couche épaisse de ouate; la quinine est injectée dans les veines de cet animal, et, malgré l'enveloppe protectrice s'opposant à toute perte de chaleur, la température interne baisse à peu près aussi rapidement que dans les expériences où l'on n'a pas isolé la peau du contact de l'atmosphère. Dans une autre série d'expériences, l'auteur établit en outre que chez les animaux empoisonnés par la quinine, on voit s'abaisser parallèlement jusqu'à la mort la température profonde et la température superficielle ; or, si le refroidissement, produit par l'alcaloïde, tenait à la perte de la chaleur par la surface cutanée, on verrait au contraire la température s'abaisser au centre de l'organisme et augmenter relativement à la périphérie.

La clinique accuse aussi d'une manière évidente cette influence dépressive de la quinine sur la température humaine ; on l'a plus spécialement opposée, à ce titre, aux affections caractérisées par


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l'élévation de la chaleur : à l'érysipèle, à la pneumonie, à la métro-péritonite, à la fièvre purulente, au typhus, au rhumatisme articulaire aigu ; pour certains observateurs même, il n'y a aucune limite à son action antifébrile, et Liebermeister a proclamé ce médicament antipyrétique universel.

Faisons remarquer de suite combien ont toujours été plus réservés ceux qui cependant ont obtenu, du quinquina et de ses dérivés, tout l'effet thérapeutique qu'on pouvait en attendre ; certes, si quelqu'un était en droit de se laisser entraîner à l'emploi généralisé de ce médicament, c'était l'homme auquel il se révélait avec sa merveilleuse puissance et qui osait le premier en opposer l'emploi aux formes continues de la fièvre palustre ; eh bien, Torti a le génie, au contraire, de nous mettre en garde contre cet entraînement qui arriverait à compromettre la réputation du quinquina en voulant l'élever au rang de fébrifuge universel (ad febrifugi universalis fustigium elevare)(1). « Ne croyez à l'action du quinquina, dit-il, que là où il vous prouvera son efficacité, non pas d'une manière lente et indécise, mais nettement et rapidement(2) ; y eût-il amélioration, si cette amélioration ne s'accomplit pas avec promptitude, ce n'est pas au quinquina que vous en êtes redevable(3). »

Loin de nous la pensée d'exclure le quinquina et ses dérivés du traitement des maladies non palustres ; et, si nous citons ces passages de Torti, c'est pour rappeler de nouveau que, contre les fièvres intermittentes, la quinine jouit d'une puissance incomparable, sur laquelle on doit s'appuyer d'autant moins pour en faire un fébrifuge universel, qu'elle réussit tout aussi bien contre les manifestations les moins fébriles de l'intoxication maremmatique que contre celles où l'élévation de la température arrive à son maximum.

Nous avons employé comparativement les sels de quinine et d'autres médicaments antipyrétiques contre quatre maladies,


(1) Torti, Therap. sp., lib. V, cap. II, p. 262.


(2) « At china china, ut pluries sum fassus, habet hoc praejudicium in existimatione mea, ut cum soleat, ubi convenit, non modo semper prodesse, sed cito ac manifeste, eo ipso quod cito et manifeste non profuit, minime credatur a me ullo pacto profuisse. » Torti, loc. Cit., lib. V, cap. IV, p. 318.


(3) « Sanitasautem, quando a cortice vere procedit, facile dignoscibilis est ex insolita qua acquiretur celeritate ; non sic in aliis casibus. » Torti, loc. cit., lib. V, cap. IV.


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principalement : l'érysipèle, la fièvre typhoïde, la pneumonie, la tuberculisation aiguë. Et nous avouons que ce n'est pas à la quinine que nous attribuons ici le premier rang comme antifébrile ; nous pouvons dire avec le professeur Hirtz : « Comme action prompte, directe, contre l'élément chaleur, la digitale lui est infiniment supérieure(1)

C'est spécialement au traitement du typhus soit abdominal, soit exanthématique, soit récurrent, que l'on a consacré la quinine, en France d'abord, puis en Allemagne ; depuis que l'étude des courbes thermiques a pris, dans l'observation de ces affections, une importance si considérable, chacun a pu se rendre compte de la puissance anticalorifique de la quinine dans ces différentes maladies ; et cependant il existe, en thérapeutique, bien peu de questions plus controversées que celle de l'efficacité du médicament contre ces formes morbides. Ce désaccord est d'autant plus remarquable, qu'en nulle autre affection la quinine n'a été administrée à si forte dose et aussi longtemps ; dans les ouvrages publiés soit en France, soit à l'étranger, nous voyons tels sujets qui auront pris, pendant quinze à vingt jours, des doses quotidiennes de sulfate ou de chlorhydrate de quinine variant de 2 à 4 et même 6 grammes, cinq à six fois plus en tout que l'on n'en donnerait contre un accès pernicieux ; et, parmi ces malades, il en est cependant que cette énergique médication n'a soustraits ni à l'évolution habituelle de leur maladie ni à la terminaison fatale ; il en est chez lesquels on n'a même constaté qu'une diminution insignifiante et du pouls et de la température.

Faut-il nous borner à constater l'infidélité du médicament contre ces affections, ou bien devons-nous chercher à expliquer l'inconstance de ces résultats d'après certaines modifications, subies par l'alcaloïde, au sein des tissus organiques, pendant l'orgasme fébrile ? Kerner a récemment appelé l'attention sur une transformation fréquente de la quinine au contact des corps oxydants ; ce produit de transformation est le dihydroxylquinine, qui ne possède plus aucune des propriétés soit physiologiques, soit thérapeutiques de la quinine ; la transformation peut être obtenue expérimentalement par l'action d'un corps riche en oxygène, le permanganate de potasse, sur la quinine(2) ; mais, de plus, cette transformation


(1) Hirtz, Dictionnaire de médecine et de chirurgie pratiques, art. FIÈVRE.


(2) En France, MM. Wilm et Caventou ont également constaté une modification analogue de la cinchonine, suroxydée par le permanganate de potasse (Bulletins de la Société chimique de Paris, 1869-1870, p. 177).


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s'opérerait fréquemment dans l'organisme lui-même, lorsque les éléments vivants sont à leur maximum de puissance oxydante, au moment de la combustion fébrile(1). De là l'impuissance de ces quantités énormes de quinine administrées avec persévérance durant plusieurs jours, suivant la pensée que moins le médicament a de prise sur la maladie, plus il faut en augmenter la dose ; les symptômes fébriles cependant ne s'amendent pas, mais heureusement aussi l'alcaloïde perd, avec sa valeur thérapeutique, toutes ses propriétés toxiques sur l'organisme, que le dihydroxylquinine traverse comme une substance indifférente.

Cette question de la transformation de la quinine dans l'organisme des fébricitants est trop nouvelle, et encore trop peu contrôlée, pour que nous cherchions à y rattacher formellement quelques conséquences cliniques ; nous nous demandons cependant si elle ne renferme pas pour l'avenir l'explication de l'impuissance de la médication quinique dans une forme de fièvre palustre, la subcontinue estivale (rémittente typhoïde), lorsqu'on n'administre le spécifique qu'à une période avancée de l'affection, au moment où l'appareil fébrile est à son maximum depuis plusieurs jours(2). Ne pourra-t-on trouver également, dans cette élude, la meilleure raison


(1) Suivant Kerner, l'urine des fébricitants, qui ont été traités par la quinine, offrirait fréquemment cette preuve de la modification subie dans l'organisme par cet alcaloïde ; ce dernier est remplacé en partie dans ces urines par le dihydroxylquinine C20H26Az?O4 + 4H2O ; la modification altère peu la formule et les réactions chimiques de la quinine, car le nouveau corps précipite également sous l'influence des alcalis végétaux, brûle comme la quinine sur une lame de platine, et produit une fluorescence identique par sa solution dans l'acide nitrique. Mais il n'a, de la quinine, ni l'amertume ni la série des propriétés physiologiques, thérapeutiques et toxiques. Dans des expériences sur des animaux de taille différente, le dihydroxylquinine n'a produit aucun accident, bien qu'administré à doses quatre ou cinq fois plus élevées que les doses toxiques de quinine. Il ne modifie ni le pouls, ni la température, ni la sécrétion urinaire. Enfin, il n'offre aucune des propriétés plus spécialement étudiées par le professeur Binz comme constituant la base d'action de la quinine : 1° influence toxique sur les organismes inférieurs : bactéries, vibrions, spirilles, etc. ; 2° suspension des phénomènes d'oxydation des globules rouges au contact de l'air ; 3° arrêt du développement et du mouvement des leucocytes, etc. Voir Kerner, Beiträge zur Kenntniss der Chininresorption, in Pflüger's Archiv für die gesammte Physiologie, 1870.


(2) L. Colin, Traité des fièvres intermittentes, p. 446.


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de la supériorité d'action de la quinine administrée pendant la période d'apyrétie des fièvres intermittentes ? Dans la fièvre typhoïde même, c'est le plus ordinairement contre les retours périodiques du mouvement fébrile, parfois si accentués à la convalescence, que la quinine semble avoir le plus d'action ; dans la fièvre puerpérale, comme dans l'infection purulente, c'est également lorsqu'il y a des intermissions que le médicament a donné quelques résultats ; ces faits ne tiennent-ils pas à ce que, dans ces conditions, il s'est produit aussi des périodes apyrétiques où le médicament ne trouve pas dans l'organisme les conditions de sa transformation partielle en substance plus ou moins inerte ?

Enfin, à côté des maladies fébriles précédentes, il nous faut placer le rhumatisme articulaire, non-seulement dans sa forme aiguë, avec prédominance des symptômes généraux, mais encore dans sa forme chronique ; nous n'avons ici rien à ajouter aux études cliniques de Monneret, de Legroux et spécialement de M. Briquet, sur la valeur de la quinine dans cette affection ; nous verrons plus loin combien les recherches modernes, en établissant l'action de la quinine sur les éléments vivants dont elle entrave la combustion, la dénutrition, semblent donner, à leur tour, de la certitude à l'utilité de cet agent contre une maladie où la sécrétion urinaire accuse, à un si haut degré, la suractivité des échanges organiques. Mais, du moins, ne pouvons-nous admettre de rapprochement complet entre la valeur de ce médicament dans le rhumatisme, et sa toute-puissance contre les manifestations aiguës de l'intoxication palustre ; les faits sont assez nombreux et évidents de part et d'autre pour établir suffisamment notre opinion à cet égard, et prouver que, contre les affections rhumatismales, la quinine est loin d'être un spécifique.


Voir aussi

Notes